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2. Axes de la promotion de la santé

6.2 Présentation des résultats

6.2.1. Stratégies d’ordre individuel

La première stratégie que nous avons identifiée pour répondre à notre question de recherche consiste à travailler sur l’attitude et le rôle qu’ont les professionnels de la santé sur la promotion de la santé en leur proposant des formations continues.

6.2.1.1. Vision et pratique de la promotion de la santé

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Sur les 15 infirmières, l’ensemble n’ont pas une bonne compréhension de la promotion de la santé et certaines n’en n’ont même jamais entendu parler (Afshari et al., 2019). Les termes sont mal identifiés et confondus: certaines définissent la promotion de la santé comme étant de la santé et de la prévention, certaines viennent même à dire que la prévention s’agit d’un synonyme de la promotion de la santé, d’autres comprennent que l’éducation à la santé est étroitement liée à la promotion de la santé et donc qu’elles ont la même signification (Afshari et al., 2019). Une des 15 infirmières pense que l’amélioration de la santé des patients, les processus diagnostiques et thérapeutiques sont de la promotion de la santé (Afshari et al, 2019). L’étude de Casey et al. (2007), pose une toute autre vision de la promotion de la santé, sur la totalité des infirmières (n=8), la majorité définissent la promotion de la santé comme étant un « style de vie qui rend la population attentive à un mode de vie sain promouvant la santé physique, mentale et spirituelle ».

Leur vision de la promotion de la santé et leur pratique implique une intention positive ne produisant pas obligatoirement un comportement adapté, car la majorité

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sur les 8 infirmières affirment que la promotion de la santé est importante, car elle augmente l’autonomie et la qualité de vie des patients, mais elles doutent tout de même de son efficacité (Casey et al., 2007). De plus, elles signalent toutes qu’elle est très peu pratiquée dans leur service et qu'uniquement 3 d’entre elles l’ont toujours pratiquée de façon instinctive (Casey et al.,2007), ceci démontre qu’elles viennent de prendre conscience de ce qu’elles font et que jusqu'à maintenant elles avaient une vision innée de la pratique de la promotion de la santé en termes de savoir être.

Nous avons trouvé que la motivation du personnel soignant à entreprendre la promotion de la santé est souvent rattrapée par le biomédical. Dans l'étude de McLellan et al. (2019), les sages-femmes (n=11) se montrent motivées quant à la pratique de la promotion de la santé, mais en cas de risque clinique ces dernières priorisent la sécurité et la protection de la patiente. Johansson et al. (2010) rapporte une autre vision concernant la motivation de la promotion de la santé. Si on ne connaît pas tous les avantages de la pratique de la promotion de la santé dans notre propre contexte de soins, nous sommes moins motivés à l’entreprendre. Ce cas de figure se présente dans leur étude, car le personnel de soins de santé primaire est plus motivé que le personnel hospitalier, connaissant, eux, les avantages de la promotion de la santé dans leur contexte.

Concernant la motivation, nous avons identifié que 475 professionnels de la santé sur 951 sont satisfaits de la quantité de promotion de la santé qu’ils pratiquent, 19 sur 951 veulent en faire moins et 428 veulent en faire plus. Toutefois, 475 déclarent se sentir prêt à développer leur propre rôle de promotion de la santé et prévention (Johansson et al., 2010).

Nous constatons également que les infirmières ont souvent une perception faussée de la pratique de la promotion de la santé: des infirmières pensent que la

promotion de la santé se pratique moins à l’hôpital car elle la considèrent comme une “tâche” communautaire (Piper et al., 2008) ; d’autres infirmières pensent qu’en améliorant les connaissances et en sensibilisant la société des problèmes de santé, on conduira la population à un empowerment, or, sur l’ensemble (n=15), très peu d’entre elles considèrent les déterminants de la santé dans leur pratique de la promotion de la santé (Afshari et al., 2019). Sur 8 infirmières de l’étude de Casey et al. (2007), certaines estiment que selon l’état de santé du patient, la pratique de la promotion de la santé n’est pas nécessaire. Selon elles, un patient qui semble trop bien informé de son état de santé n’en a pas besoin et qu’il est inutile d’en faire avec les patients trop dépendants.

6.2.1.2 Formation des professionnels de la santé

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Les compétences en termes de promotion de la santé de différents professionnels de la santé sont limitées: 65% des infirmières en centre de soins de santé primaire et 44% des médecins hospitaliers le mentionnent dans l’étude Johansson et al. (2010).

Toutes les infirmières n’ont pas accès à une formation à la promotion de la santé. Ce cas de figure est illustré dans l’étude d’Heidemann et al. (2019) : sur 21 infirmières interrogées 3 ont répondu ne pas avoir reçu de formation pour pratiquer la promotion de la santé, 11 ont dit avoir été préparées durant leur cursus, et 14 ont reçu une formation sur leur lieu de travail. De plus, 4 infirmières sur 8 déclarent ne pas avoir d’éducation, de formation et de compétences nécessaire pour entreprendre la promotion de la santé (Casey et al., 2007). McLellan et al. (2019) mettent en lumière qu’il faudrait améliorer l'accessibilité des formations pour l’apprentissage de la promotion de la santé. Cependant, même si certaines ont accès à une formation, elle est souvent encore trop centrée sur le biomédical (Heidemann et al. 2019). Par

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conséquent, les infirmières novices ont très peu voire aucune expérience en termes de promotion de la santé et auraient besoin d’une formation de qualité (Fereidouni et al., 2019).

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