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3. Chapitre 2 : Méthodologie

3.7 Stratégie de collecte des données

Avant de procéder aux entretiens de recherche auprès de nos répondantes, nous avons réalisé un pré-test du questionnaire. Nous avons sélectionné pour ce pré-test une ancienne collègue journaliste, avec qui nous n’avions conservé aucun lien d’amitié particulier et qui présentait une situation intéressante pour notre projet de recherche, étant journaliste depuis plusieurs années. L’entretien s’est déroulé en face à face dans un café choisi par la répondante. Cette première entrevue s’est bien passée, et nous a permis de voir que notre questionnaire convenait pour une entrevue de 60 à 90 minutes. Ce pré-test a duré 70 minutes. Nous avons donc supposé que le questionnaire était adéquat pour la durée que nous avions prévue pour les entretiens. Une fois le pré-test réalisé, nous avons commencé la démarche de recrutement des participantes pour notre recherche.

La population qui nous intéresse est constituée des femmes journalistes spécialisées dans la correspondance à l’étranger travaillant pour des médias québécois. Elles peuvent être actuellement à l’emploi d’un média en tant que correspondante, en tant que journaliste de terrain au Québec ou encore ne plus être employée par un média. L’important, c’est qu’elles apportent un certain bagage d’expérience dans le domaine et qu’elles aient déjà occupé des fonctions de correspondance à l’étranger.

Pour faciliter le contact avec les journalistes, qui sont souvent difficiles à joindre en raison de leurs assignations à l’étranger et de leur horaire généralement chargé, nous avons choisi de construire notre

échantillon à partir des journalistes à l’emploi d’Ici Radio-Canada ou du quotidien La Presse. Ce choix nous semblait pertinent puisque ces deux médias possèdent le plus grand contingent de correspondants à l’étranger dans la province.

Notre stratégie de recrutement consistait, en une première étape, à porter une attention particulière aux nouvelles internationales diffusées dans les médias québécois où nous avons puisé nos répondantes, soit La Presse et Ici Radio-Canada. Lors de cette première étape, nous avons identifié les correspondantes actives, ce qui nous a permis de faire une première liste de noms.

Notre deuxième étape était de consulter les sites Web des organes de presse visés et de vérifier la section internationale de ces deux médias. Nous y avons vu les adresses courriels des correspondantes déjà identifiées et trouvé d’autres répondantes potentielles. Comme ces informations ne sont pas confidentielles, il a été facile d’y avoir accès.

Une fois cette deuxième étape complétée, nous avons contacté les rédacteurs en chef des sections internationales des médias concernés afin d’obtenir une liste exhaustive des correspondantes actives, des journalistes actives ayant été correspondantes et, si possible, des anciennes journalistes ayant œuvré à l’international pour le média en question.

Pour La Presse, cette étape s’est bien déroulée. Nous avons contacté le rédacteur en chef de la section internationale, qui nous a fourni spontanément sept noms de journalistes étant ou ayant été correspondantes à l’étranger ou envoyées spéciales. Étant donné le nombre de femmes qui ont été envoyées spéciales, il a été impossible d’obtenir une liste exhaustive. Nous nous sommes donc contentée des sept noms recueillis. Pour Ici Radio-Canada, il nous a été impossible de trouver les coordonnées du directeur de l’information de la section internationale. Nous sommes passée par le responsable des communications des Services français afin d’obtenir la liste la plus complète possible des femmes correspondantes à l’étranger pour le volet francophone du média d’État. Cette liste comportait huit noms.

Au départ, notre idée de contacter les responsables des sections internationales nous a semblé une excellente façon de rejoindre rapidement le plus grand nombre de répondantes possible. Toutefois, après avoir contacté les responsables en question, nous nous sommes demandé si c’était réellement la meilleure chose à faire. Dans un souci d’efficacité et d’exhaustivité, ça semblait une idée intéressante. Mais, du point de vue de la confidentialité des sources, cela nous paraît, a posteriori, plus risqué.

En effet, en contactant les responsables des sections, nous mettons au courant du projet des gens qui sont en position hiérarchique par rapport à nos répondantes. S’ils ne peuvent pas savoir avec certitude qui nous répond et ce qu’elles disent, il est toutefois possible qu’ils cherchent à savoir qui a participé, ce qu’elles ont dit, et ce glissement nous paraît dangereux. Mais, une fois le contact établi, il n’était plus possible de reculer. Nous tenons toutefois à préciser que personne ne sait qui a répondu par l’affirmative à nos demandes

d’entrevue, ce qui empêche les responsables des sections de savoir hors de tout doute qui a participé, à moins que la répondante elle-même confirme qu’elle a accepté notre demande d’entrevue.

Pour pallier ce manque d’opacité lors du recrutement, nous avons porté une attention accrue à la protection de nos sources lors de la rédaction du chapitre d’analyse des données. Nous avons pris un soin méticuleux à ne pas laisser transparaître le moindre indice quant à celles qui nous ont répondu, en plus d’effacer tout élément contextuel qui permettrait d’identifier avec certitude nos intervenantes. Nous espérons que notre souci de confidentialité lors de l’analyse des données efface la possibilité d’identifier nos répondantes.

Nous avons finalement réalisé les entrevues durant une période d’environ un mois, de la mi-décembre à la fin janvier. Certaines entrevues ont dû être déplacées à plusieurs reprises, notamment à cause de la grippe. Nous avons tout de même réussi à obtenir les réponses de huit informatrices. Cinq entretiens ont été réalisés par téléphone, deux en personne et un autre par Skype.