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CHAPITRE 4 : Méthodologie de recherche

4.4 Méthodes d’analyse

4.4.4 Stratégie d’analyse

Nous faisons le choix d’une thèse par article. Trois articles sont tirés de cette étude. Le premier article a pour objectif de comprendre au sein de la main-d’œuvre canadienne, la distribution dans le temps des symptômes de détresse psychologique et des symptômes dépressifs à travers deux traits d’identité culturelle que sont l’ethnicité et le statut d’immigrant. À cet effet, nous essayons d’abord de déterminer la distribution du niveau de symptômes de détresse psychologique et de symptômes dépressifs entre les cycles 1 et 9 de l’ENSP pour chaque trait d’identité culturelle. Il s’agit ici d’observer l’évolution du niveau de symptômes de détresse psychologique et de symptômes dépressifs dans chaque catégorie de traits d’identité culturelle à travers chaque cycle. Les proportions de symptômes de détresse psychologique et de symptômes dépressifs sont pondérées en utilisant le poids fourni par Statistique Canada. Par la suite, nous effectuons pour chaque cycle des analyses de régressions multiples des symptômes de détresse psychologique et des symptômes dépressifs après avoir contrôlé pour le genre, l’âge, le niveau de scolarité, le revenu, le statut matrimonial, le soutien social hors travail, la présence d’enfants âgés de 0 à 5 ans et de 6 à 11 ans. Cette analyse est l’occasion de vérifier si des différences de niveau de symptômes de détresse psychologique et de symptômes dépressifs existent entre les catégories de traits d’identité culturelle à chaque cycle lorsque l’on contrôle

137 pour certaines variables potentiellement confondantes. Pour terminer ce premier article, des régressions multiples multiniveaux des niveaux de symptômes de détresse psychologique et de symptômes dépressifs sur les traits d’identité culturelle sont effectuées en contrôlant pour les cycles de l’enquête, le genre, l’âge, le niveau de scolarité, le revenu, le statut matrimonial, le soutien social hors travail, la présence d’enfants âgés de 0 à 5 ans et de 6 à 11 ans. Cette analyse permet de déterminer l’effet direct des traits d’identité culturelle sur les deux symptômes une fois tenu en compte certaines variables confondantes.

Le second article vise à comprendre en quoi les traits d’identité culturelle, plus particulièrement l’ethnicité et le statut d’immigrant, pourraient modifier la façon dont le travail s’associe aux symptômes de détresse psychologique. Trois hypothèses sont testées en contrôlant pour le temps, les facteurs liés à la famille, le soutien social hors travail et les caractéristiques personnelles. La première hypothèse (H1) vérifie si le statut d’immigrant et l’ethnicité sont associés significativement aux symptômes de détresse psychologique et aux symptômes dépressifs dans la main-d’œuvre ; la seconde hypothèse (H2) vérifie si la relation entre les facteurs du travail et les symptômes de détresse psychologique est modérée par l’ethnicité et le statut d’immigrant ; et la troisième hypothèse (H3) teste si l’effet de l’ethnicité et du statut d’immigrant sur les symptômes de détresse psychologique est médiatisé par les facteurs du travail. Comme présenté plus haut dans la section sur le type d’analyse, des modèles de régressions multiples multiniveaux sont estimés avec MLwiN 2.36 afin de tester les effets directs (H1) et d’interactions (H2). Pour l’hypothèse de la réaction différentielle (H2), neuf modèles sont testés avec l’ethnicité et neuf modèles avec le statut d’immigrant. Chaque modèle correspond à l’interaction entre un facteur du travail et un trait d’identité culturelle tout en contrôlant pour les cycles de l’enquête et l’ensemble des variables de l’étude. Pour l’hypothèse H2, les coefficients d’interactions sont soumis à une correction supplémentaire de type Bonferonni afin de tenir compte du biais de comparaisons multiples. La méthode de Bonferonni appelée aussi méthode de Bonferroni-Holm est une méthode permettant d’éviter l’inflation du risque alpha lorsque plusieurs comparaisons statistiques sont nécessaires (Bonferroni-Holm, 1979). Elle consiste à réaliser des tests avec un seuil de signification plus petit que 5% et de choisir cette valeur de telle sorte qu’après inflation due aux comparaisons multiples, le niveau global atteint soit de 5%. Les tests sont réalisés avec un seuil de 5%/k où k désigne le nombre de

138 comparaisons effectuées. Pour l’hypothèse de médiation (H3), les effets de médiation sont testés en utilisant le logiciel Mplus 8.0. Des modèles d’équations structurelles à deux niveaux (niveau 1= temps ; niveau 2= individus) sont effectués pour tester l’hypothèse de médiation. Au total, 18 relations de médiation sont testées en contrôlant pour les variables potentiellement confondantes. Chaque relation de médiation représente le lien indirect entre un trait d’identité culturelle et un symptôme de problème de santé mentale via un facteur du travail. Comme méthode d’estimation, nous utilisons la méthode de vraisemblance maximale avec des erreurs-types robustes (MLR) (Muthén & Muthén, 1998–2010). La qualité de l’ajustement du modèle est évaluée par le test du khi-deux, et tient compte de l’indice d’ajustement parcimonieux (RMSEA), de l’indice d’ajustement comparatif (CFI), et de l’indice d’ajustement absolu (SRMR). Un RMSEA inférieur à 0,10, un CFI supérieur à 0,95, et un SRMR inférieur à 0,05 sont des indicateurs d'un bon ajustement du modèle (Hu & Bentler, 1999; Tabachnick & Fidell, 1989).

Les modèles estimés par MLwiN 2.36 et Mplus 8.0 sont tous pondérés et corrigés pour l’effet de plan par la démarche à deux étapes décrite plus haut.

Le troisième article utilise une démarche en tous points semblable à celle retrouvée dans l’article 2. Cependant, la variable dépendante analysée porte sur les symptômes dépressifs.

Les trois articles ci-dessus soulignés sont présentés dans les trois prochains chapitres ; soit les chapitres 5 à 7.

CHAPITRE 5 :

Article 1. Les traits d’identité culturelle en lien