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Le statut du conseiller peut prendre des formes variées : salarié d’une organisation paysanne ou d’un centre de

pres-tation de services géré par une OP ;

salarié d’un bureau privé, ou d’une ONG, ou travailleur in-dépendant dans le cadre de relations contractuelles avec les paysans en Cef ou l’organisation paysanne qui déve-loppe des activités de Cef ;

fonctionnaire détaché auprès d’un centre de gestion ou d’une organisation paysanne, à condition qu’il existe déjà des relations de confiance entre le conseiller et les pay-sans, et que l’État accepte ce détachement pour plusieurs années ainsi que de déléguer le suivi du conseiller à la structure qui l’héberge.

Quel que soit le cas de figure, il importe d’impliquer les or-ganisations paysannes dans la définition du profil du conseiller, son niveau de formation, son recrutement, sa gestion au jour le jour, voire sa rémunération. Ces points sont particulièrement importants quand les producteurs sont amenés à prendre en charge la gestion du dispositif et pro-gressivement le coût du conseil. De cette réflexion, dépend la qualité du travail du conseiller mais aussi l’appropriation ou le rejet du dispositif d’appui-conseil par les paysans. Pour effectuer un travail de qualité, le conseiller a besoin de formations complémentaires (sur la zone d’intervention, sur l’analyse du fonctionnement des exploitations, sur les mé-thodes et outils en appui-conseil, sur les techniques d’ani-mation, etc.), notamment lors du recrutement mais aussi tout au long de sa carrière23. Pour être efficaces, ces formations doivent alterner interventions en salle et sur le terrain. Les phases de terrain sont propices à l’observation (diagnostic, compréhension des pratiques paysannes, identification des savoirs locaux, etc.) et à la mise en pratique des méthodes et outils présentés en salle. Les phases de travail en salle per-mettent d’améliorer les connaissances mais aussi d’analy-ser collectivement les expériences de terrain.

23L’expérience française de perfectionnement des conseillers a montré qu’au-delà de la formation initiale donnée dans les écoles de formation d’in-génieurs, des dispositifs d’accompagnement sont nécessaires pour prépa-rer les conseillers à leur métier « d’accompagnateur ». Des centres de for-mation des conseillers agricoles (Etcharry et Trie Château) accueillent ainsi des ingénieurs et techniciens après leur recrutement pour des perfection-nements méthodologiques et pédagogiques.

3 jours Les caractéristiques de l’Office du Niger :

historique, groupes humains, données pédoclimatiques, évolution des aménagements et des systèmes de productions, caractéristiques actuelles des exploitations.

2 jours La filière riz : son importance au niveau du Mali, son évolution, son organisation, ses enjeux.

La filière échalote (et les autres cultures maraîchères). Les productions animales et les relations agriculteurs et éleveurs dans les parcelles irriguées (casiers) de l’Office du Niger. 1 jour Les différentes organisations paysannes des zones de l’Office

du Niger.

1 jour Conception d’un canevas d’étude de milieu : identification de la problématique de sa zone de travail et des besoins de conseil des paysans.

Durée Intitulés des thèmes

SUJETS GÉNÉRAUX

Tableau 6.Exemples de formations destinées aux conseillers d’exploitation : cas de l’Office du Niger,

expériences PCPS/Urdoc24au Mali

5 jours L’approche globale des exploitations en zone Office du Niger. À partir d’un canevas et d’un séjour de 3 jours dans une exploitation volontaire de la région, cerner les points clés de son fonctionnement.

3 jours L’enregistrement des données indispensables pour une bonne gestion de l’exploitation : cahier des travaux, cahier de caisse, cahier de gestion des stocks de céréales, etc.

3 jours Calcul des marges et coûts de production pour le riz et l’échalote. Calcul de la part de la récolte de céréales pouvant être commercialisée.

3 jours Les outils d’aide à la décision au niveau d’une exploitation : objectif de production et calendrier prévisionnel, budgets partiels, budgets de substitution, trésorerie prévisionnelle, etc.

ÉCONOMIE DE L’EXPLOITATION

24PCPS/Urdoc : Projet centre de prestations de services / Unité de recherche-développement et observatoire du changement.

1 jour Rappels sur les itinéraires techniques de la culture de riz. 1 jour Rappels sur les itinéraires techniques des cultures maraîchères. 1 jour Rappels sur la gestion de l’eau et la conduite de l’irrigation

(riz, échalote, etc.).

1 jour Rappels sur la nature et l’utilisation des engrais. Durée Intitulés des thèmes

TECHNIQUES DE PRODUCTION

1 jour Rappels sur l’entretien et les soins des animaux. 1 jour Rappels sur l’amélioration de la production de fumier. 1 jour Rappels sur l’entretien des aménagements.

5 jours Mieux se connaître pour mieux communiquer. Animer une réunion et gérer une relation de conseil.

2 jours Comment faire émerger une problématique au sein d’un groupe de paysans ?

2 jours Comment accompagner un projet et, en particulier, comment accompagner une expérimentation gérée par des paysans ?

TECHNIQUES D’ANIMATION

2 jours Mieux organiser son travail et gérer son temps. 1 jour Faciliter les projets et la constitution de réseaux.

MÉTHODES D’ORGANISATION

Source : V. Beauval, G. Faure, rapport Iram/Cirad d’appui à l’Urdoc et au PCPS, 2000.

Dans une démarche de formation professionnelle, la mobi-lisation et la valorisation des savoirs des conseillers est à en-courager à travers des échanges qui peuvent être organi-sés régulièrement (réunions, ateliers, visites de terrain, etc.) pour faire le point des difficultés rencontrées, identifier des solutions, imaginer de nouveaux outils, définir de nouvelles manières de travailler. Pour cela, la constitution de réseaux de conseillers à l’échelle d’un ou plusieurs pays ou d’une région est à encourager.

Étant donné l’ampleur de la tâche d’un conseiller et devant le besoin de reconnaissance de son métier, des initiatives diverses ont été prises dans différents pays pour : organiser des échanges entre conseillers d’une même zone

ou de différentes régions ;

créer une association régionale ou nationale des conseillers pour réfléchir sur leur métier, défendre leurs intérêts, négo-cier avec leurs partenaires, identifier de nouveaux marchés ; réfléchir à un statut officiel du métier de conseiller, reconnu par les services publics, pour bénéficier d’un cadre légal de travail.

La programmation, le suivi et l’évaluation