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B. É VALUATION DE L ’ INFLUENCE DE CERTAINS FACTEURS SUR L ’ AUTONOMIE A LA SORTIE ET LE DEVENIR DU

III. Statut clinique

III.1 NIHSS

Un score NIHSS à l’entrée, c’est-à-dire relatant les déficits neurologiques constatés à la

sortie du service d’hospitalisation « d’aigu », a été retrouvé dans le dossier chez 29% des

sujets avec un score moyen de 13,4 :

- Chez 33% des sujets du sous-groupe AVCI avec un score moyen de 13,3

Le score NIHSS n’est pas différent selon le type d’AVC.

III.2 Déficits et séquelles neurologiques

Les différents déficits et séquelles sont variés et souvent très invalidants.

L’atteinte motrice de membre est la plus fréquente (plus de 8 fois sur 10). Cette atteinte est

à droite 6 fois sur 10 (p<0,001). Elle est totale dans 41% des cas.

Les autres troubles les plus fréquents sont l’aphasie et la confusion.

La fréquence des déficits observés à l’entrée ne varie pas en fonction de l’âge ni du sexe,

mais diffère sensiblement selon le type d’AVC qu’il soit ischémique ou hémorragique:

Il existe plus fréquemment en cas d’AIC:

- Une dysarthrie (32% contre 8,6%, p<0,05)

- Une spasticité (35% contre 11,4%, p<0,05)

Un trouble de déglutition est plus fréquent en cas d’atteinte totale du territoire sylvien

(ATTS) (RR=1,73, IC

95

=1,2 – 2,5, p<0,05).

IV. Mode de vie

IV.1 Structure sociale du foyer de vie

Le sujet vit en couple au domicile avant l’AVC dans 33,5% des cas. Ce mode de vie est

beaucoup plus fréquent chez l’homme (64%) que chez la femme (22%) (RR= 2,94, IC

95

=

1,95 – 4,4, p<0,001).

La présence de proches ou de membre de la famille au domicile, à l’exception du conjoint,

est observée dans 10% des cas (12,5% chez les femmes, 7% chez les hommes, p=0,3).

Plus de la moitié (53%) de la cohorte vit seule. La solitude au domicile est plus fréquente

chez la femme (59%) que chez l’homme (34%) (RR=1,74, IC

95

= 1,12 – 2,7, p<0,01).

Parmi les personnes vivant seules, la proportion de personnes bénéficiant d’un entourage

efficient est de 53% (80% sont des femmes).

Le sujet vit en EHPAD dans 5,5% des cas (7,5% des femmes, aucun homme).

Six pour cent des sujets bénéficient d’une mesure de protection juridique (tutelle, curatelle

ou sauvegarde de justice).

IV.2 Aidants et entourage efficient

Un entourage efficient est rapporté pour 78% des sujets (conjoint, amis, famille,

professionnels…), ainsi un isolement social est constaté chez 22% des sujets (solitude et

absence d’entourage efficient).

Il existe une aide de professionnels (auxiliaires de vie, infirmière, aide ménagère, y compris

personnel salarié en cas de résidence en EHPAD) au domicile ou à la résidence pour 48%

des sujets.

L’entourage se résume exclusivement à un aidant professionnel au domicile personnel chez

14% des sujets.

Aidants professionnels, aidant non familial ni professionnel (proche) et entourage efficient

sont retrouvés aussi fréquemment chez l’homme et la femme.

Néanmoins, en cas de solitude au domicile, l’isolement social a tendance à être plus fréquent

chez l’homme (26% contre 16%, l’écart n’est pas significatif).

V. Comorbidités et facteurs de risque

V.1 L’hypertension artérielle

Elle représente l’antécédent le plus fréquent et touche plus des deux tiers des sujets (69%).

Elle est traitée dans 91% des cas. Elle est retrouvée avec la même fréquence en cas d’AVCI

ou d’AVCH.

V.2 L’arythmie complète par fibrillation auriculaire (ACFA)

Elle est plus souvent retrouvée en cas d’AVCI (39%) que AVCH (13%) (RR=2,77, IC

95

= 1,2 –

6,4, p<0,01).

La prévalence de cette pathologie augmente à 49% de la cohorte au décours du bilan d’AVC

(ischémique ou hémorragique), et est retrouvée chez 59% des sujets ayant présenté un AIC

et jusqu’à 67% parmi les plus de 85 ans ayant présenté un AIC.

V.3 Autres antécédents et facteurs de risque

La coronaropathie est plus souvent retrouvée en cas d’AVCI que d’AVCH (RR=2,59, IC

95

=

0,99 – 6,7, p<0,05).

Un antécédent d’insuffisance cardiaque, d’AVC, de diabète, de dyslipidémie ou d’AOMI tend à

être plus souvent retrouvé en cas d’AVCI, mais les écarts ne sont pas significatifs.

V.4 Comorbidité

La répartition des sujets en fonction de leurs comorbidités permet de les classer en 7

catégories (de 0 à 6) selon leur indice de comorbidité de Charlson (ICC).

Les deux tiers de la cohorte ont un ICC faible (inférieur à 2). Aucun sujet n’a d’indice

supérieur à 6.

Les AVCI présentent une comorbidité plus importante que les AVCH avec un ICC moyen à

1,29 (contre 0,78, p<0,001).

VI. Type de service de provenance

Cinquante-quatre pour cent de la cohorte provenaient d’une UNV. Ces derniers étaient un

peu plus jeunes que les autres (83 ans contre 86 ans, p<0,01).

La proportion respective des AVCI et AVCH et celle des hommes et des femmes est la même

chez les sujets provenant d’UNV et chez les autres.

VII. Durée d’hospitalisation

La durée moyenne de séjour en SSR (DMS

SSR

) est de 64 jours. L’analyse multivariée montre

que cette dernière varie selon plusieurs facteurs:

- Une dépression rallonge le séjour de 17 jours (p<0,001)

- Une fièvre le rallonge de 16 jours (p<0,01)

- Une chute de 1 g/L de l’albuminémie est corrélée à un séjour rallongé de 1,36 jours

(p<0,05)

- En cas d’isolement social, le séjour est plus long de 11 jours (p<0,05).

La durée d’hospitalisation totale (service d’aigu + SSR) est de 89 jours et varie selon les

mêmes facteurs que la DMS

SSR

.

VIII. Données biologiques

VIII.1 Albuminémie

L’albuminémie moyenne à l’entrée est de 32.8 (±4) g/L. Il existe une dénutrition biologique

(albuminémie inférieur à 35 g/L) chez 2 sujets sur 3.

Un trouble de la déglutition est associé à une dénutrition biologique à l’entrée (RR= 1,38,

IC

95

= 1,12 – 1,69, p<0,01). L’albuminémie d’entrée est plus faible chez les sujets présentant

à l’entrée une sonde naso-gastrique (p<0,05) ou une gastrostomie (p<0,05).

L’albuminémie est aussi plus basse chez les sujets qui présentent :

- Une ou plusieurs escarres (p<0,001)

- Une hémiplégie totale (p<0,001)

VIII.2 Protéine C-réactive (CRP)

Soixante-douze pour cent des sujets présentent à l’entrée un taux sérique de CRP élevé

(supérieur à 5 mg/L).

Il est plus élevé :

- En cas de pic fébrile pendant le séjour (p<0,001)

- En cas d’hémiplégie totale (p<0,05)

- Chez l’homme (p<0,05)

Le taux de CRP augmente avec l’âge (p<0,05). Il montre une tendance non significative à

augmenter la présence d’une escarre (55 mg/L contre 32 g/L, p=0,07), ou la présence de

trouble de la déglutition (39 mg/L contre 31 g/L, p=0,29).

IX. Prise en charge

IX.1 Thrombolyse et UNV parmi les AVCI

Parmi les sujets ayant présenté un AVCI, 56% ont bénéficié d’une prise en charge en UNV

(45% dans le sous-groupe AVCH, p non significatif) et 12% d’une thrombolyse.

Parmi les sujets ayant bénéficié d’une thrombolyse, 46% avaient plus de 80 ans, 73% ont

présenté un saignement intracérébral secondaire contre 15% en l’absence de thrombolyse

(RR= 4,97, IC

95

= 3,04 – 8,1, p<0,001).

Les plus de 80 ans n’ont pas présenté plus de saignement intracrânien.

IX.2 Troubles de l’alimentation

Dysphagie et trouble de déglutition sont responsables de fausses route et d’anorexie et

conduisent parfois à la mise en place d’une alimentation artificielle par sonde. La fréquence

des fausses routes à l’entrée ainsi que l’alimentation par sonde naso-gastrique (SNG) ne

varie pas en fonction de l’âge, du sexe ou du type d’AVC.

a. Sonde naso-gastrique (SNG)

À l’entrée, il est observé une fréquence d’alimentation par SNG de 13,6%. Cette fréquence

diminue à 3,6% au moment de la sortie.

b. Gastrostomie per-endoscopique (GPE)

À l’entrée, une alimentation est assurée par une gastrostomie (GPE) dans 3% des cas, 4,7%

à la sortie. Les sujets porteurs d’une GPE à l’entrée sont plus jeunes (79 ans contre 85 ans,

p<0,05).

IX.3 Traitement médicamenteux

Plus de la moitié des sujets traités par un antihypertenseur à la sortie reçoivent un IEC

(45%) ou un ARA2 (10%).

La prescription d’un antidépresseur augmente pendant le séjour. C’est un IRS dans 8 cas sur

10.

X. Complications pendant le séjour en SSR

Une complication médicale est observée chez 80,5% des sujets. La durée de séjour a

tendance à être plus longue chez ces sujets (66 jours contre 62 jours, p=0,4).

X.1 Douleur et dépression

La complication la plus fréquente est la dépression post-AVC, présente chez 56% des sujets

sans antécédent de dépression. Elle est plus fréquente en cas de douleur (RR= 1,42, IC

95

=

1,09 – 1,85, p<0,05), deuxième complication la plus fréquente (40%).

Treize pour cent des sujets avaient un traitement antidépresseur avant l’AVC, 44% à

l’admission en SSR et 65% à la sortie du service (82% de ces antidépresseurs à la sortie

sont des IRS).

X.2 Fièvre, infections et état nutritionnel

Un tiers des sujets a présenté une ou plusieurs infections. Une pneumopathie d’inhalation a

été constatée chez 20% des sujets, une infection urinaire chez 14% et une pneumopathie

infectieuse nosocomiale chez 3%.

Les sujets ayant présenté une fièvre au cours du séjour présentaient une albuminémie

d’entrée plus basse (30,8 g/L contre 33,4 g/L, p<0,001) et une albuminémie inférieure à 30

g/L est associée à des infections plus fréquentes (RR= 2,33, IC

95

= 1,56 – 3,47, p<0,001),

notamment respiratoires (RR= 4, IC

95

= 2,46 – 6,48, p<0,001).

Seuls les sujets ne présentant pas de fièvre améliorent leur taux sérique d’albumine (de 33,4

à 34 g/L, p<0,05 ; taux stable à 30,8 g/L en cas de fièvre).

X.3 Escarre et état nutritionnel

La prévalence de l’escarre à l’entrée est de 11%, et de 17% au cours du séjour. Les

localisations les plus fréquentes de l’escarre sont le talon (plus d’une fois sur deux) et le

sacrum (près d’une fois sur trois), puis les genoux, malléoles, ischions et enfin trochanters.

Il existe plus souvent une ou des escarres pendant le séjour chez les sujets présentant une

hémiplégie totale à l’entrée (RR=4,95, IC

95

= 2 - 9,8, p<0,001) ou un état grabataire à la

sortie (RR= 3,4, IC

95

= 1,5 - 7,6, p<0,001).

Les sujets présentant une ou des escarres pendant le séjour ont un taux d’albumine à

l’entrée plus bas (30,3 g/L contre 33,3 g/L, p<0,001) et un taux d’albumine inférieur à 30

g/L est associé à une fréquence d’escarre au cours du séjour multipliée par 4.

La présence d’escarre ne varie pas en fonction de l’âge, du sexe, ni du type d’AVC.

XI. Rééducation et organisation de la sortie

Les sujets ont bénéficié de :

- Séances de kinésithérapie motrice pour 97% d’entre eux

- Séances d’orthophonie pour 90%

- L’intervention d’une ergothérapeute pour 87%

Une visite à domicile (VAD) est effectuée chez 21% des sujets, parmi lesquels 54% sont

autonomes à la marche, 23% sont grabataires, et 83% retourneront à domicile.

Parmi les sujets qui retournent à domicile, 57% ont bénéficié de la VAD.

XII. Statut fonctionnel à la fin de l’hospitalisation

- Seize pour cent des sujets décèdent pendant le séjour.

- Parmi les survivants, une autonomie aux déplacements est conservée ou recouvrée chez

36% des sujets à la sortie du service. Chez ces sujets, les transferts et la marche sont

possibles seul avec ou sans une aide technique.

- Les déplacements sont possibles, mais dépendent d’un aidant pour les transferts et/ou la

marche chez 25% des survivants.

- Une dépendance totale avec un état grabataire est retrouvée chez 39% des sujets.

Le graphique ci-dessous détaille les différents sous-groupes d’autonomie observés parmi les

survivants.

XIII. Devenir des patients

Plus du tiers des sujets regagnent leur domicile (RAD), 44% intègrent un service de long

séjour (LS) ou un EHPAD, 16% décèdent pendant le séjour et 4% sont transférés dans un

autre service. En excluant les patients transférés (perdus de vue), 45% des survivants

regagnent leur domicile à la fin de l’hospitalisation.

B. Évaluation de l’influence de certains facteurs

sur l’autonomie à la sortie et le devenir du

patient

L’association des différents facteurs étudiés avec chacun des 4 critères de jugement (marche

autonome, état grabataire, retour au domicile et décès) en analyse univariée est représentée

sous forme de graphiques. L’analyse multivariée est présentée en second lieu.

I. Facteurs associés à la marche autonome

Association négative :

- Hémiplégie totale à l’entrée : RR= 0,086, IC

95

= 0,028 – 0,26, p<0,001

- En cas d’AIC, une atteinte de la totalité du territoire sylvien (ATTS) en comparaison avec

une atteinte moins importante au scanner (atteinte sylvienne partielle, vertébro-basilaire

ou lacunaire) : RR= 0,124, IC

95

= 0,02 – 0,849, p<0,01

- Score de NIHSS à l’entrée supérieur à 14 : RR= 0,136, IC

95

= 0,035 – 0,53, p<0,001

- Trouble de la vigilance : RR= 0,16, IC

95

= 0,04 – 0,65, p<0,001

- Trouble de la déglutition : RR= 0,23, IC

95

= 0,12 - 0,46, p<0,001

- Etat douloureux : RR= 0,326 , IC

95

= 0,1 – 0,62, p<0,001

- Fièvre pendant le séjour: RR= 0,33, IC

95

= 0,14 – 0,78, p<0,01

- Héminégligence : RR= 0,43, IC

95

= 0,22 – 0,86, p<0,01

Association positive :

- Traitement antérieur par une statine : RR=1,86, IC

95

= 1,14 – 3, p<0,05

- Traitement antérieur par un antihypertenseur ciblant le système

rénine-angiotensine-aldostérone (RAA) (IEC ou ARA2) : RR=1,86, IC

95

= 1,14 – 3, p<0,05. Il diminue par

ailleurs le score NIHSS à l’entrée en SSR

- Traitement antérieur par antiagrégant : RR=1,74, IC

95

= 1,05 – 2,8, p<0,05

I.2 Analyse multivariée

Après ajustement aux facteurs confondants, les facteurs suivants sont retenus pour être

corrélés à la marche autonome :

Association négative :

- État douloureux : OR= 0,23 , IC

95

= 0,09 – 0,6, p<0,01

- Trouble de la déglutition : OR= 0,28, IC

95

= 0,11 - 0,74, p<0,01

Association positive :

- Traitement antérieur par ARA2 : OR= 3,7, IC

95

= 1,18 – 11,6, p<0,05

II. Facteurs associés à un état grabataire

II.1 Analyse univariée

Association positive:

- La présence d’une hémiplégie totale : RR= 3,8, IC

95

= 2,6 – 5,6, p<0,001

- La présence d’un trouble de la déglutition : RR= 2,26, IC

95

= 1,6 – 3,2, p<0,001

- En cas d’AIC, une atteinte de la totalité du territoire sylvien (ATTS) : RR= 2,06, IC

95

=

1,54 – 2 ,75, p<0,001

- La présence d’un trouble de la vigilance : RR= 1,91, IC

95

= 1,46 – 2,5, p<0,001

- Une CRP élevée à l’entrée : RR= 1,9, IC

95

= 1,17 – 3,1, p<0,01

- La présence d’une héminégligence : RR= 1,9, IC

95

= 1,4 – 2,5, p<0,001

- La présence d’une fièvre : RR= 1,8, IC

95

= 1,36 – 2,39, p<0,001

II.2 Analyse multivariée

L’analyse multivariée montre que les facteurs suivants sont corrélés à un état grabataire à la

sortie:

- Hémiplégie totale : OR= 14, IC

95

= 5,9 – 32,9, p<0,001

- Fièvre : OR= 3,63, IC

95

= 1,36 – 9,6, p<0,05

- Troubles de déglutition : OR= 2,68, IC

95

= 1,17 – 6,1, p<0,05

III. Facteurs associés au retour au domicile

Association négative :

- Trouble de la vigilance : RR= 0,07, IC

95

= 0,01 – 0,5, p<0,001

- Fièvre pendant le séjour : RR= 0,3, IC

95

= 0,13 – 0,7, p<0,001

- Isolement social : RR= 0,34, IC

95

= 0,16 – 0,73, p<0,001

- En cas d’AIC, une ATTS : RR= 0,368, IC

95

= 0,13 – 0,91, p<0,05

- Trouble de la déglutition : RR= 0,38, IC

95

= 0,24 – 0,66, p<0,001

- Hémiplégie totale : RR= 0,48, IC

95

= 0,29 – 0,79, p<0,01

Association positive :

- Autonomie à la marche à la sortie : RR= 4,5, IC

95

= 2,9 – 7, p<0,001

- Traitement antérieur par statine : RR= 1,72, IC

95

= 1,11 – 2,65, p<0,05

- Age inférieur à 85 ans : RR= 1,7, IC

95

= 1,1 – 2,6, p<0,05

- Présence au domicile d’un conjoint ou d’un membre de la famille : RR= 1,69, IC

95

= 1,1 -

2,5, p<0,05

- Traitement antérieur par un antiagrégant : RR=1,64, IC

95

= 1,05 – 2,54, p<0,05

III.2 Analyse multivariée

Elle montre une association au retour au domicile pour ces facteurs :

Association négative :

- Trouble de la vigilance : OR= 0,034, IC

95

= 0,0043 – 0,27, p<0,01

- Isolement social : OR= 0,118, IC

95

= 0,039 – 0,36, p<0,001

- La fièvre : OR= 0,14, IC

95

= 0,04 – 0,46, p<0,01

- Trouble de la déglutition : OR= 0,376, IC

95

= 0,16 – 0,89, p<0,05

Association positive :

- Traitement avant l’AVC par ARA2: OR= 3,45, IC

95

= 1,12 – 10,6, p<0,05

IV. Facteurs associés au décès pendant le séjour

IV.1 Analyse univariée

Les facteurs associés au décès pendant le séjour sont:

- Un état grabataire en fin de séjour : RR= 14,6, IC

95

= 3,6 – 60, p<0,001

- Une CRP élevée à l’entrée : RR= 8,8, IC

95

= 1,24 – 63, p<0,01

- La présence d‘une hémiplégie totale : RR= 7,4, IC

95

= 2,7 – 20, p<0,001

- La présence d’un trouble de la déglutition : RR= 5,1, IC

95

= 2 – 12,8, p<0,001

- La présence d’un trouble de la vigilance : RR= 4,7, IC

95

= 2,4 – 9,2, p<0,001

- Un score NIHSS supérieur à 14 à l’entrée : RR= 4,37 , IC

95

= 1,02 – 18,8, p<0,05

- La présence d’une fièvre : RR= 2,3, IC

95

= 1,15 – 4,56, p<0,05

Paradoxalement, la présence d’une dépression pendant le séjour est associée à une moindre

mortalité : RR= 0,47, IC

95

= 0,23 – 0,98, p <0,05.

IV.2 Analyse multivariée

L’analyse multivariée montre que les facteurs suivants sont corrélés au décès :

- CRP>5 mg/L à l’entrée: OR= 9,38, IC

95

= 1,1 – 80, p<0,05

- Hémiplégie : OR= 4,32, IC

95

= 1,24 – 15, p<0,05

- Trouble de la vigilance : OR= 4,29, IC

95

= 1,5 – 12,5, p<0,05

- Trouble de la déglutition : OR= 3,52, IC

95

= 1,1 – 11,3, p<0,05

En excluant la variable CRP :

- Le trouble de la déglutition devient le facteur le plus corrélé au décès avec OR=5,2,

IC

95

= 1,46 – 18,2, p<0,05

- Hémiplégie : OR= 3,85, IC

95

= 1,08 – 13,7, p<0,05

A. Population

I. Âge et sexe

La population étudiée ici est âgée de plus de 70 ans, son âge moyen est de 84,4 ans et est

largement représentée par des femmes (73,2% de la cohorte).

Dans la cohorte REAL.FR comportant 579 patients gériatriques atteints de maladie

d’Alzheimer débutante, l’âge moyen était de 77,4 ans et les femmes représentaient 72% de

la cohorte.

180

Une analyse de banque de donnée de plus de 20 000 dossiers de patients admis dans des

cliniques de rééducation gériatrique bavaroises publiée en 2006 montre une population âgée

en moyenne de 80 ans, avec une représentation féminine de 70,6%.

181

La cohorte étudiée ici est donc représentative d’une population gériatrique type avec un âge

moyen élevé et une représentativité des sexes identique à celle de la littérature.

Concernant l’étude de l’accident vasculaire cérébral, la cohorte étudiée ici est comparable à

celle de l’étude menée par Di Carlo et al. débutée en 1993. Cette étude prospective portant

sur l’offre de soins aux patients atteints d’AVC en Europe a comporté une cohorte de près de

4500 patients se déroulant sur plusieurs centres européens. Au sein de cette cohorte, 30,2%

des patients avaient plus de 80 ans. Ces derniers avaient une moyenne d’âge de 85 ans et

66,9% étaient des femmes.

37

Quatorze pour cent des sujets de cette étude vivaient en institution avant l’AVC (5% dans la

cohorte étudiée ici).

II. Types d’AVC

Soixante-dix-neuf pour cent des AVC constatés sont de mécanisme ischémique, 19,5% sont

des hématomes parenchymateux et 1,8% des hémorragies sous-arachnoïdiennes.

Une revue de la littérature publiée en 2003 par Feigin et al. et combinant 15 études

épidémiologiques rapporte les taux des différents types d’AVC : 67,3% à 80,5% sont de

mécanisme ischémiques, 6,5% à 19,6% sont des hématomes cérébraux, 0,8% à 7% sont

des hémorragies sous-arachnoïdiennes et 2% à 14,5% sont de type indéterminé.

36

Ces proportions respectives de type d’AVC sont comparables à celles observées dans notre

cohorte. Cette répartition est respectivement de 51,1%, 7,3% et 0,3% dans l’étude menée

par Di Carlo et al. chez une population d’âge comparable. Les 41,3% autres AVC de cette

étude sont « non classifiés ».

Tous les sujets de notre cohorte ont bénéficié d’une imagerie cérébrale et ainsi d’un

diagnostic de type d’AVC. En excluant aussi les AVC non classés, la fréquence des différents

types d’AVC est comparable entre cette étude et la nôtre.

Cette différence d’accès à l’imagerie (seulement 67% des personnes âgées de plus de 80 ans

dans les travaux de Di Carlo et al.) peut s’expliquer par plusieurs facteurs :

- Cette étude a débuté à une période où la diffusion des techniques d’imagerie cérébrale

(scanner, IRM) était moins importante.

- Les sujets étudiés ici proviennent majoritairement d’unités neuro-vasculaires bénéficiant

d’un accès privilégié à l’imagerie, et les autres provenaient tous de services parisiens ou

d’Île de France, région dense en ressources de soin.

- La population de notre étude est celle d’un service de soins de suite où les sujets ont

survécu aux premiers jours de l’AVC et ont donc pu bénéficié plus largement de

l’imagerie.

II.1 Accidents vasculaires cérébraux ischémiques

a. Étiologies

Concernant le mécanisme étiologique de l’AIC, l’origine cardio-embolique est la première

cause dans cette population avec 43% des AIC, suivie d’une origine indeterminée (33%),

puis athéromateuse (19%), autres causes (3%) puis lacunaire (2%).

Dans une étude récente allemande analysant une banque de donnée AVC multicentrique, les

proportions des étiologies dans la sous-population âgée de plus de 70 ans sont : 31% de

causes cardio-emboliques, 21,5% d’infarctus lacunaires, 21% de causes indéterminées,

17,4% de cause athéromateuse, 8,6% de causes mixtes et 1% d’autres causes.

18

Ces chiffres sont comparables aux chiffres constatés dans notre cohorte hormis un taux

d’infarctus lacunaires beaucoup plus élevé.

La proportion relativement très faible d’infarctus lacunaire (2%) dans notre étude est

expliquée par le biais de recrutement intrinsèque au service de soins de suite. Le séjour à

l’hôpital des sujets présentant un infarctus lacunaire est 1,5 à 2 fois plus court que pour les

autres causes d’AIC et le recours à un séjour en service de rééducation est moins

fréquent.

182

La faible proportion d’infarctus lacunaire dans les services de soins de suite ne reflète donc

pas leur incidence dans la population âgée générale.

La proportion de l’étiologie cardio-embolique est plus élevée que la proportion

habituellement observée dans ces tranches d’âge (autour de 35%).

18,24

Ceci, probablement en raison d’un plus grand recours à la rééducation dans cette forme

souvent plus sévère d’AIC, ce qui constitue ici un biais de recrutement.

131

Une autre raison peut être une recherche plus intensive, y compris chez les plus âgés, de

cette pathologie dans l’AIC, notamment dans les UNV dont les sujets proviennent ici

majoritairement.

b. Localisations

On retrouve ici une atteinte de plusieurs territoires chez 23% des sujets contre 9% dans une

étude antérieure avec des sujets plus jeunes (âge moyen 70 ans, graphique représenté

ci-dessous).

183

Ceci suggère que le sujet âgé a tendance à présenter une atteinte de plusieurs

territoires plus fréquemment que le sujet jeune. Ceci peut être expliqué par une plus grande

fréquence de l’étiologie cardio-embolique chez le sujet âgé.

L’atteinte de l’artère sylvienne (MCA, « middle cerebral artery » en anglais) reste la plus

fréquente comme c’est observé chez l’adulte plus jeune.

Les atteintes du tronc cérébral, du cervelet, et des artères cérébrales antérieure et

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