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CHAPITRE 2 REVUE DE LITTÉRATURE

2.3 Les transformations utilisées dans le recalage

2.3.3 Les B-splines

Les B-splines se servent aussi de fonctions de base pour obtenir une transformation entre les deux images. Une B-spline tri-cubique (donc à trois dimensions) a la forme suivante :

f (u, v, w) = r

i=0 s

j=0 t

k=0 bi jkNi3(u)N3j(v)Nk3(w), (2.21)

où les Nl sont les fonctions de base B-splinaires, définies sur les vecteurs nodaux U , V , et W , et bi jk est le point de contrôle i, j, k. Un nombre limité de fonctions de base est non nul pour un (u, v, w) donné, ceci dépendemment des intervalles dans les vecteurs nodaux qui contienent u, v et w. Pour trouver la transformation entre les deux images, il s’agit de trouver la localisation des points de contrôle.

Dans les méthodes non-rigides, les B-splines sont très populaires puisque ces fonctions non- linéaires nous permettent d’obtenir facilement un recalage à plusieurs niveaux de résolution. Les splines peuvent être raffinées à chaque itération en insérant des points de contrôle, ce qui permet une déformation plus locale si désirée. Par exemple, Xie et al. [47] appliquent une déformation B-splinaire à différents niveaux de résolution sur des images RM du cerveau. À chaque nouvelle itération, des points de contrôle additionnels sont insérés seulement à des endroits ou l’erreur de recalage est encore élevée. Ceci permet un contrôle local seulement là où il y a un besoin. Aschke- nasy et al. [48] utilisent un recalage à partir de B-splines à différents niveaux de résolution afin de classifier des images ultrason appartenant à une base de données. Les images de la base de données sont recalées avec des images prototypes de quatre vues du coeur afin de les classifier parmi une de ces quatre vues. La classification est effectuée avec l’analyse discriminante linéaire. Rueckert et al. [49] recalent des images RM de seins à l’aide de B-splines. Une méthode à multirésolution a été choisie afin de tenir compte des déformations globales ainsi que locales. Des images RM de seins d’un même patient avant et après mouvement ont été recalées afin de tenir compte des déformations non-rigides. Différentes mesures de similarité à base d’intensité d’images ont été explorées. Schna-

bel et al. [50] utilisent les B-splines à multiéchelle afin de recaler des images RM du foie ainsi que du cerveau. Blackall et al. [51] utilise les B-splines afin de recaler des images préopératoires RM et tomographiques à des images ultrason intra-opératoires du foie. Une segmentation des structures anatomiques ainsi qu’un modèle respiratoire ont guidé le processus de recalage. Le but de ce re- calage est de tenir compte des déformations non-rigides qui sont produites entre l’acquisition des images préopératoires et intra-opératoires, ces déformations étant dues au mouvement respiratoire. Szeliski et al. [52] appliquent des déformations B-splinaires afin de recaler la surface vertébrale d’un patient à celle d’un fantôme. L’optimisation est effectuée afin de minimiser la distance moindre carrée entre les deux surfaces. Yuhui et al. [53] utilisent des déformations B-splines pour recaler la surface de différents os d’animaux extraits à partir d’images CT afin de créer un modèle de variation des os. Les os sont segmentés à l’aide de l’algorithme de cubes baladeurs, et une déformation à multiéchelle est effectuée. Puisque les vertèbres à recaler ne viennent pas du même patient dans les deux travaux décrits ci-haut, des déformations non-rigides sont adéquates. Par contre, dans les cas où nous recalons les vertèbres d’un même patient, nous désirons maintenir la rigidité de ces vertèbres. Skerl et al. [54] utilisent les B-splines pour recaler des images RM avec des images tomographiques de trois vertèbres. Une méthode a été conçue afin d’évaluer la qualité de différentes mesures de similarité de façon automatique dépendamment du type d’image utilisé et des structures à recaler. Les vertèbres ont aussi été déformées de façon non-rigide, ce qui ne tient pas compte des propriétés de rigidité des os.

Plusieurs travaux ont incorporé une contrainte de rigidité dans la fonction B-spline. Wang et al. [55] se sont servis de B-splines triangulaires afin de déformer deux RM sagittales de quelques vertèbres lombaires. La contrainte de rigidité est assurée en plaçant des noeuds sur les frontières des vertèbres segmentées. Une contrainte sur leur déplacement est incorporée à la fonction de dé- formation. La différence moindre carrée est utilisée comme mesure de similarité, et une contrainte de lissage est incorporée dans un cadre variationnel afin de minimiser l’énergie de flexion (comme dans le cas des splines plaque-mince). Starring et al. [56] incorporent une contrainte de rigidité en tant que pénalité dans la composante de lissage d’une B-spline, ceci dans un cadre de régula- risation. Cette composante donc pénalise toute déformation non-rigide d’objets rigides et répond à trois critères des fonctions rigides : la fonction doit être linéaire, la matrice de rotation doit être orthonormale et propre. La composante de lissage inclut aussi un paramètre qui est égal à un pour un pixel qui se trouve à l’intérieur du corps rigide, et à 0 autrement. La méthode a été utilisée pour recaler des tranches axiales d’images CT du tronc. Ruan et al. [57] effectuent un recalage B-spline d’images CT du tronc afin de compenser pour la respiration. La somme des différences carrées est utilisée comme mesure de similarité. La rigidité des structures osseuses est maintenue en régulari- sant le champ de déformation de telle façon que le jacobien est orthogonal dans les régions rigides. Afin d’élaborer la contrainte de rigidité, un histogramme des intensités de différents tissus ainsi

que de la rigidité de ces tissus est montré. Ceux-ci montrent que la rigidité des structures est pro- portionnelle aux valeurs d’intensités des images CT. Par conséquent, une composante de lissage est incorporée afin de renforcer les transformations rigides à l’aide d’un paramètre qui est proportion- nel aux intensités sur l’image. Miller et al. [58] segmentent les structures rigides afin d’assurer leur rigidité. Ensuite, une fonction rigide est appliquée à l’intérieur de ces structures, et une B-spline est appliquée à l’extérieur. Ces fonctions sont incorporées afin de régulariser la déformation dans le contexte d’un algorithme "Demons", ce dernier se basant sur le flot optique. Un recalage entre des images CT d’une partie du tronc (qui entoure les structures rigides) est montré, et seulement le chevauchement des structures rigides est validé.

Le recalage à l’aide de transformations B-splines nécessite une grille régulière de points dans les images, donc nécessitant une étape de prétraitement dans le cas des images TP. Il faut aussi mentionner que la plupart des méthodes de recalage B-splinaire mentionnées ci-haut (sauf [52]) se basent sur les intensités des images afin de minimiser l’erreur de recalage ce qui n’est encore pas possible dans le cas d’images utilisées dans le cadre de ce projet. Par contre, les B-splines offrent un contrôle local dans la déformation, ce qui peut mener à un recalage plus précis.