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Sous-espace vectoriel (fin)

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Espaces vectoriels

5. Sous-espace vectoriel (fin)

et

4p 2 4t 2p 2

‹

soient colinéaires ? 2. Peut-on trouver t∈Rtel que le vecteur€1

3tt

Šsoit une combinaison linéaire de€1

32

Šet€−1

11

Š?

5. Sous-espace vectoriel (fin)

5.1. Somme de deux sous-espaces vectoriels

Comme la réunion de deux sous-espaces vectoriels F etGn’est pas en général un sous-espace vectoriel, il est utile de connaître les sous-espaces vectoriels qui contiennent à la fois les deux sous-espaces vectorielsF etG, et en particulier le plus petit d’entre eux (au sens de l’inclusion).

Définition 4(Définition de la somme de deux sous-espaces).

SoientF etG deux sous-espaces vectoriels d’unK-espace vectorielE. L’ensemble de tous les éléments u+v, oùuest un élément deF etvun élément deG, est appelésommedes sous-espaces vectorielsFet G. Cette somme est notéeF+G. On a donc

F+G=

u+v|uF,vG .

F G

F+G

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ESPACES VECTORIELS 5. SOUS-ESPACE VECTORIEL(FIN) 151

Proposition 4.

Soient F et G deux sous-espaces vectoriels duK-espace vectoriel E.

1. F+G est un sous-espace vectoriel de E.

2. F+G est le plus petit sous-espace vectoriel contenant à la fois F et G.

Démonstration.

1. Montrons queF+Gest un sous-espace vectoriel.

• 0EF, 0EG, donc 0E=0E+0EF+G.

• Soientwetw0des éléments deF+G. Commewest dansF+G, il existeudansF etvdansG tels quew=u+v. Commew0est dansF+G, il existeu0dans F etv0dans Gtels quew0=u0+v0. Alors w+w0= (u+v) + (u0+v0) = (u+u0) + (v+v0)∈F+G, caru+u0F etv+v0G.

• Soit w un élément de F +G et λ ∈K. Il existe udans F et v dans G tels que w =u+v. Alors λw=λ(u+v) = (λu) + (λv)∈F+G, carλuF etλvG.

2. • L’ensemble F+G contient F et contientG : en effet tout élémentude F s’écritu=u+0 avecu appartenant àF et 0 appartenant àG(puisqueG est un sous-espace vectoriel), doncuappartient à F+G. De même pour un élément deG.

• SiH est un sous-espace vectoriel contenantF etG, alors montrons queF+GH. C’est clair : si uF alors en particulieruH (car FH), de même si vG alors vH. Comme H est un sous-espace vectoriel, alorsu+vH.

Exemple 15.

DéterminonsF+G dans le cas oùF etG sont les sous-espaces vectoriels deR3 suivants : F=

(x,y,z)∈R3| y=z=0 et G=

(x,y,z)∈R3|x =z=0 .

F+G

x

y z

G

F 0

Un élémentwde F+G s’écritw=u+vuest un élément de F et v un élément deG. CommeuF alors il existe x ∈ R tel queu = (x, 0, 0), et comme vG il existe y ∈ R tel que v = (0,y, 0). Donc w= (x,y, 0). Réciproquement, un tel élémentw= (x,y, 0)est la somme de(x, 0, 0)et de(0,y, 0). Donc F+G =

(x,y,z)∈R3 |z=0 . On voit même que, pour cet exemple, tout élément de F+G s’écrit de façonuniquecomme la somme d’un élément deF et d’un élément deG.

Exemple 16.

Soient F etG les deux sous-espaces vectoriels deR3suivants : F=

(x,y,z)∈R3|x =0 et G=

(x,y,z)∈R3| y=0 .

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ESPACES VECTORIELS 5. SOUS-ESPACE VECTORIEL(FIN) 152

x

y z

F G

0

Dans cet exemple, montrons queF+G=R3. Par définition deF+G, tout élément deF+Gest dansR3. Mais réciproquement, siw= (x,y,z)est un élément quelconque deR3:w= (x,y,z) = (0,y,z) + (x, 0, 0), avec(0,y,z)F et(x, 0, 0)∈G, doncwappartient àF+G.

Remarquons que, dans cet exemple, un élément deR3 ne s’écrit pas forcément de façon unique comme la somme d’un élément deFet d’un élément deG. Par exemple(1, 2, 3) = (0, 2, 3)+(1, 0, 0) = (0, 2, 0)+(1, 0, 3).

5.2. Sous-espaces vectoriels supplémentaires

Définition 5(Définition de la somme directe de deux sous-espaces).

Soient F etG deux sous-espaces vectoriels deE. F etGsont ensomme directedansEsi

FG={0E},

F+G=E.

On note alorsFG=E.

SiF etG sont en somme directe, on dit queF etG sont des sous-espaces vectorielssupplémentairesdans E.

Proposition 5.

F et G sont supplémentaires dans E si et seulement si tout élément de E s’écrit d’une manièreuniquecomme la somme d’un élément de F et d’un élément de G.

Remarque.

• Dire qu’un élémentwdeEs’écrit d’une manière unique comme la somme d’un élément de F et d’un élément deG signifie que siw=u+vavecuF, vG etw=u0+v0avecu0F, v0Galorsu=u0 etv=v0.

• On dit aussi queF est un sous-espace supplémentaire deG (ou queGest un sous-espace supplémentaire deF).

• Il n’y a pas unicité du supplémentaire d’un sous-espace vectoriel donné (voir un exemple ci-dessous).

• L’existence d’un supplémentaire d’un sous-espace vectoriel sera prouvée dans le cadre des espaces vectoriels de dimension finie.

Démonstration.

• Supposons E=FGet montrons que tout élémentuEse décompose de manière unique. Soient donc u=v+wetu=v0+w0avecv,v0Fetw,w0G. On a alorsv+w=v0+w0, doncvv0=w0w. Comme F est un sous-espace vectoriel alorsvv0F, mais d’autre partG est aussi un sous-espace vectoriel doncw0wG. Conclusion :vv0=w0wFG. Mais par définition d’espaces supplémentaires FG ={0E}, donc vv0=0E et aussiw0w=0E. On en déduit v =v0 etw=w0, ce qu’il fallait démontrer.

• Supposons que toutuEse décompose de manière unique et montronsE=FG.

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ESPACES VECTORIELS 5. SOUS-ESPACE VECTORIEL(FIN) 153

— MontronsFG={0E}. SiuFG, il peut s’écrire des deux manières suivantes comme somme d’un élément deF et d’un élément deG:

u=0E+u et u=u+0E. Par l’unicité de la décomposition,u=0E.

— MontronsF+G=E. Il n’y rien à prouver, car par hypothèse tout élémentuse décompose enu=v+w, avecvF etwG.

Exemple 17.

1. SoientF=

(x, 0)∈R2|x ∈R etG=

(0,y)∈R2| y ∈R .

Montrons queFG=R2. La première façon de le voir est que l’on a clairementFG={(0, 0)}et que, comme(x,y) = (x, 0) + (0,y), alorsF+G=R2. Une autre façon de le voir est d’utiliser la proposition 5, car la décomposition(x,y) = (x, 0) + (0,y)est unique.

x y

F G

0

G0

2. GardonsF et notonsG0=

(x,x)∈R2|x ∈R . Montrons que l’on a aussiFG0=R2:

(a) Montrons FG0 ={(0, 0)}. Si (x,y) ∈ FG0 alors d’une part(x,y) ∈ F donc y =0, et aussi (x,y)∈G0donc x= y. Ainsi(x,y) = (0, 0).

(b) MontronsF+G0=R2. Soitu= (x,y)∈R2. CherchonsvF etwG0tels queu=v+w. Comme v= (x1,y1)∈F alors y1=0, et commew= (x2,y2)∈G0alorsx2= y2. Il s’agit donc de trouver x1 etx2tels que

(x,y) = (x1, 0) + (x2,x2).

Donc(x,y) = (x1+x2,x2). Ainsi x =x1+x2et y =x2, d’où x1=xy et x2= y. On trouve bien (x,y) = (x− y, 0) + (y,y),

qui prouve que tout élément deR2 est somme d’un élément deF et d’un élément deG0.

3. De façon plus générale, deux droites distinctes du plan passant par l’origine forment des sous-espaces supplémentaires.

Exemple 18.

Est-ce que les sous-espaces vectorielsF etGdeR3définis par F=

(x,y,z)∈R3|xyz=0 et G=

(x,y,z)∈R3| y=z=0 sont supplémentaires dansR3?

F G

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0

ESPACES VECTORIELS 5. SOUS-ESPACE VECTORIEL(FIN) 154

1. Il est facile de vérifier queFG={0}. En effet si l’élémentu= (x,y,z)appartient à l’intersection deF et deG, alors les coordonnées deuvérifient :xyz=0 (caruappartient à F), et y =z=0 (caru appartient àG), doncu= (0, 0, 0).

2. Il reste à démontrer queF+G=R3.

Soit doncu= (x,y,z)un élément quelconque deR3; il faut déterminer des éléments vdeF etwde G tels queu=v+w. L’élémentvdoit être de la formev= (y1+z1,y1,z1)et l’élémentwde la forme w= (x2, 0, 0). On au=v+wsi et seulement si y1= y,z1=z, x2=xyz. On a donc

(x,y,z) = (y+z,y,z) + (xyz, 0, 0) avec v= (y+z,y,z)dansF etw= (x− yz, 0, 0)dansG.

Conclusion : FG=R3. Exemple 19.

Dans leR-espace vectorielF(R,R)des fonctions deRdansR, on considère le sous-espace vectoriel des fonctions pairesP et le sous-espace vectoriel des fonctions impairesI. Montrons queP ⊕ I =F(R,R).

1. MontronsP ∩ I ={0F(R,R)}.

Soit f ∈ P ∩I, c’est-à-dire que f est à la fois une fonction paire et impaire. Il s’agit de montrer que f est la fonction identiquement nulle. Soit x∈R. Comme f(−x) = f(x)(car f est paire) et f(−x) =−f(x) (car f est impaire), alors f(x) =−f(x), ce qui implique f(x) =0. Ceci est vrai quel que soit x ∈R; donc f est la fonction nulle. AinsiP ∩ I ={0F(R,R)}.

2. MontronsP +I =F(R,R).

Soit f ∈ F(R,R). Il s’agit de montrer quef peut s’écrire comme la somme d’une fonction paire et d’une fonction impaire.

Analyse.Si f = g+h, avec g∈ P,h∈ I, alors pour tout x, d’une part, (a) f(x) = g(x) +h(x), et d’autre part, (b) f(−x) =g(−x) +h(−x) =g(x)−h(x). Par somme et différence de (a) et (b), on tire que

g(x) = f(x) +f(−x)

2 et h(x) = f(x)− f(−x)

2 .

Synthèse.Pour f ∈ F(R,R), on définit deux fonctions g,hparg(x) = f(x)+f2(−x) eth(x) = f(x)−2f(−x). Alors d’une part f(x) =g(x) +h(x)et d’autre partg∈ P (vérifier g(−x) =g(x)) eth∈ I (vérifier h(−x) =−h(x)). Bilan :P +I =F(R,R).

En conclusion,P etI sont en somme directe dans F(R,R):P ⊕ I =F(R,R). Notez que, comme le prouvent nos calculs, les gethobtenus sont uniques.

5.3. Sous-espace engendré

Théorème 4(Théorème de structure de l’ensemble des combinaisons linéaires).

Soit{v1, . . . ,vn}un ensemble fini de vecteurs d’unK-espace vectoriel E. Alors :

• L’ensemble des combinaisons linéaires des vecteurs{v1, . . . ,vn}est un sous-espace vectoriel de E.

• C’est le plus petit sous-espace vectoriel de E (au sens de l’inclusion) contenant les vecteurs v1, . . . ,vn. Notation.Ce sous-espace vectoriel est appelésous-espace engendré parv1, . . . ,vnet est noté Vect(v1, . . . ,vn). On a donc

u∈Vect(v1, . . . ,vn) ⇐⇒ il existeλ1, . . . ,λn∈K tels que u=λ1v1+· · ·+λnvn

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ESPACES VECTORIELS 5. SOUS-ESPACE VECTORIEL(FIN) 155

Remarque.

• Dire que Vect(v1, . . . ,vn)est le plus petit sous-espace vectoriel deEcontenant les vecteursv1, . . . ,vn signi-fie que siFest un sous-espace vectoriel deEcontenant aussi les vecteursv1, . . . ,vnalors Vect(v1, . . . ,vn)⊂ F.

• Plus généralement, on peut définir le sous-espace vectoriel engendré par une partieV quelconque (non nécessairement finie) d’un espace vectoriel : VectV est le plus petit sous-espace vectoriel contenantV. Exemple 20.

1. Eétant unK-espace vectoriel, etuun élément quelconque deE, l’ensemble Vect(u) ={λu|λ∈K}est le sous-espace vectoriel deEengendré paru. Il est souvent notéKu. Siun’est pas le vecteur nul, on parle d’unedroite vectorielle.

K=Vect(u)

0 u

v u

Vect(u,v) 0

2. Siuetvsont deux vecteurs deE, alors Vect(u,v) =

λu+µv|λ,µ∈K . Siuetvne sont pas colinéaires, alors Vect(u,v)est unplan vectoriel.

3. Soientu1

11

Šetv1

23

Šdeux vecteurs deR3. DéterminonsP =Vect(u,v).

€x

y z

Š∈Vect(u,v) ⇐⇒ €x

y z

Š=λu+µv pour certainsλ,µ∈R

⇐⇒ €x

yz

Š=λ€1

11

Š+µ€1

23

Š

⇐⇒

x = λ+µ y = λ+2µ z = λ+3µ

Nous obtenons bien une équation paramétrique du planP passant par l’origine et contenant les vecteurs uetv. On sait en trouver une équation cartésienne :(x−2y+z=0).

Exemple 21.

Soient El’espace vectoriel des applications deRdansRet f0,f1,f2les applications définies par :

x∈R f0(x) =1, f1(x) =x et f2(x) =x2.

Le sous-espace vectoriel deEengendré par{f0,f1,f2}est l’espace vectoriel des fonctions polynômes f de degré inférieur ou égal à 2, c’est-à-dire de la forme f(x) =a x2+b x+c.

Méthodologie.On peut démontrer qu’une partieF d’un espace vectorielEest un sous-espace vectoriel de Een montrant queF est égal à l’ensemble des combinaisons linéaires d’un nombre fini de vecteurs deE.

Exemple 22.

Est-ce queF=

(x,y,z)∈R3|xyz=0 est un sous-espace vectoriel deR3?

Un triplet deR3 est élément deF si et seulement si x= y+z. Doncuest élément deF si et seulement s’il peut s’écrireu= (y+z,y,z). Or, on a l’égalité

(y+z,y,z) = y(1, 1, 0) +z(1, 0, 1). Donc F est l’ensemble des combinaisons linéaires de

(1, 1, 0),(1, 0, 1) . C’est le sous-espace vectoriel engendré par

(1, 1, 0),(1, 0, 1) :F =Vect

(1, 1, 0),(1, 0, 1) . C’est bien un plan vectoriel (un plan passant

par l’origine).

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ESPACES VECTORIELS 6. APPLICATION LINÉAIRE(DÉBUT) 156

Preuve du théorème4.

1. On appelleF l’ensemble des combinaisons linéaires des vecteurs{v1, . . . ,vn}. (a) 0EF carF contient la combinaison linéaire particulière 0v1+· · ·+0vn.

(b) Siu,vF alors il existeλ1, . . . ,λn ∈K tels queu=λ1v1+· · ·+λnvn etµ1, . . . ,µn ∈Ktels que v=µ1v1+· · ·+µnvn. On en déduit queu+v= (λ1+µ1)v1+· · ·+ (λn+µn)vnappartient bien à F.

(c) De même,λ·u= (λλ1)v1+· · ·+ (λλn)vnF. Conclusion : F est un sous-espace vectoriel.

2. SiG est un sous-espace vectoriel contenant{v1, . . . ,vn}, alors il est stable par combinaison linéaire ; il contient donc toute combinaison linéaire des vecteurs{v1, . . . ,vn}. Par conséquent F est inclus dansG: F est le plus petit sous-espace (au sens de l’inclusion) contenant{v1, . . . ,vn}.

Mini-exercices.

1. Trouver des sous-espaces vectoriels distincts F etG deR3 tels que (a) F+G=R3et FG6={0};

(b) F+G6=R3et FG={0}; (c) F+G=R3et FG={0}; (d) F+G6=R3et FG6={0}. 2. SoientF =

(x,y,z)∈R3|x+ y+z=0 etG=Vect

(1, 1, 1) ⊂R3.

(a) Montrer queF est un espace vectoriel. Trouver deux vecteursu,v tels queF=Vect(u,v). (b) CalculerFGet montrer que F+G=R3. Que conclure ?

3. SoientA= 1 00 0

,B= 0 00 1

,C = 0 10 0

,D= 0 01 0

des matrices deM2(R).

(a) Quel est l’espace vectorielF engendré parAetB? Idem avecGengendré parC et D.

(b) CalculerFG. Montrer queF+G=M2(R). Conclure.

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