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E. Digoxine

V. Les différentes sources de recommandations à disposition du médecin généraliste

Pour s’orienter dans la prise en charge de ses patients insuffisants cardiaques chroniques, le médecin généraliste peut s’appuyer sur différentes sources d’informations, toutes accessibles par le biais d’Internet.

1) Haute Autorité de Santé (HAS)

Les dernières recommandations de l’HAS concernant la prise en charge de l’insuffisance cardiaque chronique ont été actualisées en 2014. Elles s’adressent à tous les soignants prenant en charge ces patients, en premier lieu, le médecin généraliste. Ces recommandations reposent sur celles de l’ESC mais ne sont pas totalement superposables. Un des principaux exemples est l’apparition de l’Entresto dans la stratégie de prise en charge médicamenteuse dans l’ESC, tandis qu’il est absent dans les recommandations de l’HAS 2014. A noter que l’actualisation des recommandations de l’HAS fait apparaitre le Plan Personnalisé de Soins [11].

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2) European Society of Cardiology (ESC)

Ces recommandations européennes ont été actualisées en 2016, et s’adressent principalement aux cardiologues. Elles différent de celles de l’HAS, premièrement en décrivant un nouveau degré d’insuffisance cardiaque : l‘IC à FE moyenne (FE 40 à 49%). Cette nouvelle définition amènera à l’avenir de nouvelles stratégies de prise en charge médicamenteuse. Deuxièmement, depuis 2016, on note l’apparition de l’Entresto en 3e intention dans la stratégie médicamenteuse, suite à l’étude

PARADIGM-HF parue en 2014. L’algorithme de prise en charge de l’ESC mentionne également l’ivabradine en 3e intention dans la prise en charge, en cas de rythme sinusal. Ces deux molécules

n’apparaissent pas dans les recommandations de l’HAS. Troisièmement, les comorbidités associées à l’IC chronique et leur prise en charge sont plus détaillées dans ces recommandations que dans celles de l’HAS, comme par exemple l’obésité, la dysfonction érectile et le diabète. Les indications et modalités des dispositifs non chirurgicaux sont précisées, ce qui semble logique étant donné le public de spécialistes auquel s’adressent ces recommandations [10].

3) Société française de Cardiologie (SFC)

Les recommandations de la SFC suivent celles de l’ESC, et sont simplement agrémentées de commentaires. A noter que le site de la SFC met en lien les principales études médicamenteuses à l’origine des recommandations de l’ESC.

4) Assurance Maladie

L’Assurance Maladie a édité en décembre 2013 des mémos disponibles sur le site Ameli.fr, dans le but d’aider le médecin généraliste dans le suivi et la prise en charge des patients insuffisants cardiaque chroniques après une hospitalisation pour décompensation. Cette initiative supervisée par l’HAS vise à diminuer le taux de ré-hospitalisations après un épisode aigu. Elle guide le praticien sur certains aspects du suivi ambulatoire des patients sous IEC et bêtabloquants, sur la gestion des effets indésirables potentiels de ces traitements et sur les signes de décompensations de l’IC chronique [57] [58] [59] [60] [61]. L’Assurance maladie informe également les praticiens libéraux sur les modalités et la rémunération de la consultation longue post-hospitalisation, qui a pour objectif de faire le point sur la situation du patient (éducation, examen clinique, efficacité/tolérance du traitement…) à 2 mois de sa sortie de l’hôpital [62].

5) Vidal

Le Vidal est une base de données qui répertorie les monographies des médicaments mis sur le marché d’après les données de l’ANSM. En ligne, il publie également, dans un onglet « Vidal Recos », des synthèses de recommandations thérapeutiques issues de l'ANSM, de la HAS et des sociétés savantes françaises et internationales. Pour l’insuffisance cardiaque chronique, ces recommandations sont basées sur celles de l’ESC et du Collège Américain de Cardiologie. Le praticien peut donc avoir accès aux algorithmes de prise en charge médicamenteuse, ainsi qu’aux monographies des médicaments ayant une AMM dans l’insuffisance cardiaque chronique. L’accès à ces informations nécessite simplement une inscription qui est gratuite pour les médecins.

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6) Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES)

L’INPES est un établissement public administratif du ministère de la santé. En 2001, il lance le Programme National Nutrition Santé, et élabore des guides accessibles aux patients et aux soignants. Ces guides ne sont pas spécifiques de la prise en charge du patient insuffisant cardiaque mais certains sont dédiés aux populations souffrant de maladies chroniques cardio-vasculaires, d’autres sont axés sur l’activité sportive. Dans la pratique du médecin généraliste, ces guides peuvent servir de rappel des règles hygiéno-diététiques et être utilisées comme support écrit à une éducation thérapeutique du patient [63].

7) Laboratoires

Les visiteurs médicaux fournissent une information sur les médicaments, leur indication et leurs règles de prescription aux médecins généralistes, même si cette information est couplée à une publicité. Certains laboratoires élaborent des brochures en collaboration avec des cardiologues, à destination des médecins généralistes, dans le but de fournir un résumé des recommandations, concis et adapté à la pratique quotidienne. Des informations sont même mises à disposition des patients, sous forme de brochures ou de sites internet, et concernent principalement la compréhension de la maladie, les règles d’hygiène diététique, et les principes d’auto-surveillance [64]. Le médecin prescripteur doit rester critique vis-à-vis de l’information délivrée par les laboratoires pharmaceutiques, étant donné leur partialité.

8) Littérature scientifique

Les revues scientifiques, notamment celles qui s’adressent aux médecins généralistes, peuvent être une source fiable, concrète et facile d’accès, pour assurer la formation continue des praticiens. Elle permet la mise à jour régulière de leurs connaissances et son format peut s’adapter à leur emploi du temps.