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« d’être auteur de l’énonciation » .Le LOC est celui qui est responsable de l'énonciation; il est de ce fait constructeur du sens dont dépendent les autres éléments de la configuration polyphonique. On peut l'identifier dans la structure polyphonique à travers des moyens linguistiques comme les pronoms de la première personne, les noms propres, certaines expressions modales, etc.

Henning aborde ce point en employant une fois de plus la métaphore de théâtre bien connue : « On peut dire que chaque énoncé est un drame dont le locuteur est à la

fois l’auteur et le metteur en scène. LOC communique donc à travers des acteurs qu’il met en scène, il n'entre jamais lui-même en scène, mais il peut parler un acteur en son nom»132

2.4.2- Les points de vue :

Les points de vue étant des entités sémantiques intégrantes du processus de configuration, elles renferment : une source et d’un jugement d’un contenu. Le groupe des linguistes Scandinaves formalisent les points de vue dans la schématisation qui suit :

Forme générale d’un point de vue :

[X] (JUGE (p))

Où X symbolise la source, JUGE le jugement et p le contenu.

Figure : Forme d’un point de vue.

2.4.3- La source énonciative :

« La source, qui est dite avoir le pdv, est une variable susceptible d’être saturée par un être discursif. Or, celui-ci peut être plus au moins déterminé au niveau de la langue »133

Par cette définition de la source, il est clair que cette dernière est l’élément qui en interaction avec l’être discursif donne naissance au point de vue .Donc, la variable source dépend du degré de détermination de l’être discursif au niveau de la langue : allant de la « détermination complète » comme c’est le cas dans l’exemple (2)

132 Henning Nølke & Kjersti Fløttum & Coco Norén, 2004, ScaPoLine : théorie scandinave de la polyphonie linguistique, Paris, éd : Kimé, p : 31.

133 Kjersti Fløttum, 2004, ScaPoLine : théorie scandinave de la polyphonie linguistique, Paris, éd : Kimé, p : 32.

de la négation ne…pas ou le locuteur construit deux points de vue le premier sans source et le second avec source, à la « détermination complète » par exemple dans le cas des discours rapportés du genre :A dit que B où les deux points de vue ont des sources aussi distinctes que claires, en passant par plusieurs variations de la détermination linguistique (par exemple les expressions : on dit que A, il parait que B….).Donc, dans tous les cas la détermination linguistique n’est pas complète :

« Une loi de discours gouvernant l’interprétation intervient disant qu’il faut déterminer autant que possible la valeur que doit prendre la variable indiquant la source, tout en respectant les instructions linguistiques de l’énoncé »134

2.4.4- Les catégories des points de vue :

Les points de vue peuvent être de nature différente, la ScaPoLine les a classés à partir des catégories suivantes :

Figure : Classification des points de vue.

Le cercle des linguistes Scandinaves qui représente la ScaPoLine ont mis en œuvre deux critères sur lesquels ont se base pour faire La distinction entre point de vue simple et complexe, ce qui suit schématise ces deux critères :

134 Henning Nølke & Kjersti Fløttum & Coco Norén, 2004, ScaPoLine : théorie scandinave de la polyphonie linguistique, Paris, éd : Kimé, p : 41.

Les catègories des points de vue Les points de vue complexes Les points de vue hiérarchiques Les points de vue relationnels Les points de vue simples

Figure : Distinction entre points de vue : simples et complexes.

2.4.4.1- Les points de vue simples :

Les points de vue simples sont autonomes du reste des points de vue d’un même énoncé, c’est-à-dire : « leur contenu sémantique se laisse décrire isolément de manière

‘atomique’ »135

Source Jugement contenue Par défaut Sémantique Indéterminée Porté sur le

Point de vue simple

Figure : Construction d’un point de vue simple.

Tout énoncé contient au moins un point de vue simple sont le contenu sémantique est posé.

135 Henning Nølke & Kjersti Fløttum & Coco Norén, 2004, ScaPoLine : théorie scandinave de la polyphonie linguistique, Paris, éd : Kimé, p : 33.

2.4.4.2- Les points de vue posés et présupposés :

« Les points de vue simples peuvent avoir un contenu sémantique en forme

propositionnelle posée ou présupposée »136

Chaque énoncé contient d’un côté au moins un point de vue dont le contenu sémantique est posé, et d’un autre coté il peut contenir aussi des points de vue simples qui ne jouent aucun rôle dans le processus de configuration polyphonique c’est ce que Henning appelle« points de vue simple présupposés ».Comme à titre d’exemple les points de vue existentiels, donc il est nécessaire de les mettre de côté de part leur passivité et insignifiance lors de la configuration polyphonique.

Concernant les normes de classement des deux points de vue simples, Henning explicite cela suivant un exemple classique de Ducrot :

« Dans l’énoncé classique Le roi de France est chauve, nous avons les présuppositions existentielle que le roi de France existe .Ce pdv se compose, de la même manière qu’un pdv à contenu sémantique propositionnel posé, d’un jugement et d’un contenu sémantique, en l’occurrence il est vrai et il existe quelque chose tel que le roi de France »137

Donc, ce qui différencie les points de vue propositionnels posés et présupposés n’est pas la structure interne vu qu’ils ont la même, mais c’est leurs sources qui font la différence, comme on peut le résumer dans la figure ci-dessous :

Le point de vue posé Sa source est Le locuteur

Le point de vue présupposé Sa source est Un être discursif abstrait

Figure : Point de vue posé vs point de vue présupposé.

136 Henning Nølke & Kjersti Fløttum & Coco Norén, 2004, ScaPoLine : théorie scandinave de la polyphonie linguistique, Paris, éd : Kimé, p : 38.

137 Henning Nølke, 2004, ScaPoLine : théorie scandinave de la polyphonie linguistique, Paris, éd : Kimé, p : 33.

2.4.4.3- Point de vue complexe :

Les points de vue complexes sont ceux visent à cerner la sémantique de plusieurs autres points de vue, en suscitant la mise en jeu de ces derniers.

En effet, Nolke et Olsen affirment à ce sujet que :

« Contrairement au pdv simples, les pdv complexes ne prennent pas la forme d’une proposition qui prédit quelque chose sur l’état des choses : leur caractère référentiel n’est pas saturé »138

La ScaPoLine distingue deux types de points de vue complexes, et cela selon la manière par laquelle ces derniers opèrent sur les points de vue simples. « Nous

distinguons deux sous-catégories d’après la façon dont le pdv complexe opère sur les points de vue simples qu’il englobe »139

Figure : Types de points de vue complexes

2.4.4.3.1- Les points de vue complexes : relationnels / hiérarchiques :

Dans le schéma qui va suivre, nous présentons à titre récapitulatif de ce qui a été élaboré par la ScaPoLine, la distinction des deus sous-types des points de vue