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La souffrance des adolescents Manifestation(s) de la souffrance

C. Niveau pratique Les concepts théoriques

6. Analyse des données

6.2 Analyse des données qualitatives et quantitatives

6.2.1 La souffrance des adolescents Manifestation(s) de la souffrance

1. Sous quelle(s) forme(s) se manifeste la souffrance des adolescents ayant des troubles psychiques ?

Entretien 1 Entretien 2 Entretien 3 Entretien 4 Entretien 5 Entretien 6 Entretien 7 -Crises soi et de confiance aussi vis-à-vis de

 La lecture de ce tableau permet de souligner qu’en moyenne les éducateurs sociaux interrogés identifient 7 formes de manifestations de la souffrance chez les adolescents ayant des troubles psychiques.

La forme de manifestation de la souffrance qui a été citée le plus fréquemment, soit à cinq reprises, est les troubles du comportement. Je pense que ce résultat est loin d’être anodin car les troubles du comportement se caractérisent par un ensemble de conduites, répétitives et persistantes, qui bafouent la norme sociale ou les règles préétablies. Le caractère persistant et transgressant des troubles du comportement les rend d’autant plus perceptibles.

J’ai également observé que les professionnels ont relevé deux différentes formes de manifestation de la souffrance, soit :

 Celle qui correspond à un trouble psychique (exemple : les troubles alimentaires ou la dépression).

 Celle qui représente les symptômes d’un trouble (exemple : des angoisses, des peurs, des craintes qui sont souvent caractéristiques des troubles anxieux).

Les données analysées grâce à ce tableau démontrent qu’il y a une réelle disparité de connaissances, entre les personnes interviewées, concernant la problématique des troubles psychiques. Ces résultats témoignent également de la difficulté à établir une terminologie unique et commune des maladies psychiques.

Compréhension de la souffrance

Une professionnelle parvient à comprendre cette souffrance à travers la communication. Elle cite : « j’essaie de la comprendre par le bais de la communication, donc, c’est-à-dire de prendre du temps avec la personne » (entretien n7, page 1).

Deux éducateurs sociaux essayent de relier cette souffrance, ils tentent de faire des liens afin de comprendre celle-ci. Exemple tiré d’une citation : « je la relie. Il y a souvent un contexte systémique, il y a souvent un système qui défaille quelque part, l’environnement, l’encadrement » (entretien n3, page 2). Suite à mes diverses lectures, j’ai également pu constater qu’il est primordial de ne pas rester centré uniquement sur l’adolescent présentant un trouble psychique mais, de prendre en compte son environnement. Toutefois, deux autres personnes interviewées pensent que cette souffrance est directement reliée au jeune : c’est une attitude essentiellement, en fait, de protection, de protection de soi. Soit ils ne se sentent pas à niveau, soit, ils ne se sentent pas reconnu » (entretien n5, page 1), ainsi que : « je comprends que le jeune n’arrive pas à gérer ses émotions. Donc, j’ai l’impression que cela est une non-gestion de ses émotions et de ses frustrations ou alors un décuplement de tout cela » (entretien n1, page 1 et 2).

Un professionnel met en évidence : « je la comprends individuellement, il n’y a pas de règles pour la comprendre, enfin je ne crois pas » (entretien n3, page 2). Cette citation démontre qu’il est important que l’adolescent souffrant de troubles psychiques reste un individu à part entière, avec sa singularité.

Gestion de la souffrance

Deux éducateurs sociaux mettent l’accent sur la collaboration : « je trouve très important qu’il y ait un encadrement ou plutôt une vision d’ensemble qui se fasse, un réseau » (entretien n5, page 2). La seconde professionnel explique l’importance de : « l’appui et le soutien des collègues, de pouvoir se passer le relais quand on arrive plus » (entretien n1, page 2).

Dans deux situations, les professionnels gèrent cette souffrance grâce à la communication.

Exemples provenant des témoignages : « j’essaie de sortir de l’internat et qu’on aille se poser

un peu à quelque part de tranquille et puis, on discute. Je lui demande qu’il m’explique ce qui se passe pour que je puisse comprendre et puis, après, trouver des pistes » (entretien n7, page 2). Lors de la question précédente concernant la compréhension de la souffrance, cette éducatrice sociale expliquait déjà qu’elle tentait de comprendre cette souffrance à travers la communication. La seconde personne interviewée raconte : « on va essayer de débriefer tous les soirs, comprendre ce qu’il s’est passé dans la journée, approfondir, voir ce qu’il ressent » (entretien n6, page 2).

Le thème de la reconnaissance de la souffrance de l’adolescent est également abordé par deux professionnels. Ceux-ci expliquent : « c’est d’avoir de la compréhension pour leur parcours.

C’est-à-dire, déjà de valider toute cette souffrance qu’ils ont en eux » (entretien n4, page 2).

« C’est aussi de rendre la souffrance légitime, c’est lui donner une légitimité dans sa souffrance. Le fait que les gens ne la reconnaissent pas, c’est une souffrance en plus, c’est rajouter de la souffrance à la souffrance » (entretien n3, page 2). La reconnaissance, la prise en considération de la souffrance engendrée par la maladie psychique me semble essentielle, tant au niveau de l’adolescent souffrant de troubles psychiques que de son entourage, sa famille.

J’ai pu constater que sur les sept rencontres effectuées, dans 4 situations, le mot

« comprendre » est parvenu. J’illustre mes propos avec ce témoignage : « j’essaie de lui donner un sens et de comprendre celui-ci » (entretien n2, page 2).

Un éducateur social souligne qu’il participe régulièrement à des processus de supervision afin de gérer cette souffrance quotidienne. Il relate : « une des parades que j’ai trouvé, c’est justement de pouvoir en parler régulièrement parce que c’est vrai que la particularité de mon travail c’est que je dois être seul face à des personnes comme cela et seul face à leur famille.

Seul face à leur douleur aussi » (entretien n5, page 1). Etant donné que le principal outil de l’éducateur social est, sa propre personne, il est donc indispensable qu’il parvienne à se préserver.

6.2.2 Les besoins des adolescents