• Aucun résultat trouvé

Sortir ensemble II : la cristallisation des sentiments

Dans le document Les chemins du couple (Page 173-200)

Interlude : Le double chemin des sentiments

Chapitre 7 Sortir ensemble II : la cristallisation des sentiments

Dans un univers où l’amour est fragile, les couples qui commencent à sortir ensemble choisissent une démarche longue où les sentiments sont générés par la connaissance progressive des deux partenaires. Sortir ensemble sans rien se promettre est un dispositif qui permet de révéler et cristalliser des sentiments amoureux « authentiques », c’est-à-dire qui renvoient à une connaissance intime, détaillée, sur la durée, du partenaire. La connaissance est au cœur de la sécurité ressentie dans la relation et de la confiance accordée : le partenaire nous connaît personnellement et nous apprécie, nous le connaissons personnellement et savons qu’il est sincère, qu’il nous apprécie réellement et que ce n’est pas un faux semblant. Les sentiments ressentis sont certes subjectifs, produits par une résonnance singulière d’un individu sur un autre, mais ils sont aussi éminemment sociaux : les termes qui servent à coder telle ou telle personne sont des catégories sociales liées à une époque, liée aux logiques détaillées dans le chapitre un. L’amour est une façon de coder de façon très synthétique les sentiments très hétéroclites que l’on éprouve pour l’autre. L’amour est une construction sociale, une catégorie qui permet d’organiser ses sentiments, un cadre qui permet de leur donner du sens ou de les percevoir. Comment cette catégorie en vient-elle à être utilisée pour qualifier telle ou telle relation ?

Les sentiments (dont l’amour) surtout sont centraux car ils posent la question de la durée, de la permanence. Trouver quelqu’un « sexy » ou « kiffer » quelqu’un est une question de moment. L’amour suppose dans l’esprit des enquêtés une certaine permanence : on est amoureux de la personne et l’on ne change pas de sentiment du jour au lendemain. L’amour n’est pas aujourd’hui si « liquide » qu’on l’a affirmé (Bauman, 2004) : chez les jeunes adultes, parler d’amour engage. Comme dans la chanson Sache que je… de Jean-Jacques Goldmann, « Il y a des ombres dans « je t’aime »/Pas que de l’amour, pas que ça/Des traces de temps qui traînent/Il y a du contrat dans ces mots-là »44. L’amour suppose une forme d’engagement sur la durée (même si ce n’est pas pour la vie). Fixer ainsi ses sentiments, sur la durée, sur une personne, est une condition pour se penser en couple. C’est lui assurer une forme de sécurité ontologique qui est le ciment de l’engagement conjugal.

Après avoir traité du processus de connaissance mutuelle, forme de socialisation individuelle, nous nous penchons maintenant sur les sentiments perçus par les partenaires dans ce type d’histoire et surtout sur leur expression. Nous allons montrer combien les sentiments ressentis au tout début de l’histoire sont hétérogènes et ont besoin d’être clarifiés, purifiés, qu’ils ont du

44 Les créations culturelles de tous ordres irriguent l’imaginaire contemporain de l’amour. Les chansons nous semblent un bon révélateur de ces nouveaux modèles de relation et de sentiments qui sont proposés aux jeunes adultes.

mal à être exprimés au partenaire. Les sentiments doivent être objectivés par des indices concrets puis révélés de façon explicite au bon moment au partenaire.

1 Dire sans dire

« Sortir ensemble sans se prendre la tête » vise à se faire connaître, il est donc possible de parler de tout en couple, sauf… de ses sentiments et du futur de la relation. « Sortir ensemble », c’est choisir une autre voie que la relation sérieuse-installée : refuser l’évidence des sentiments de l’amour conjugal, rejeter d’endosser le rôle de personnages romantiques, bannir ce qu’Isabelle Clair (2008) appelle le registre du « lyrisme ». Il faut alors « dire sans dire » pour faire comprendre la nature des sentiments ressentis.

Ne pas parler de ses sentiments

Au début de la relation, une règle implicite s’impose : on ne dit pas qu’on « s’aime », même si c’est quelque chose que l’on ressent, on ne parle pas du futur. On dit plus prosaïquement qu’on est « bien ensemble », au présent. Antonia, étudiante en fin d’étude à Science Po sort depuis deux mois avec Henri, galeriste, au chômage au moment de l’entretien. Elle fait le bilan de ses échanges avec son petit copain :

On se rappelle le soir et on reste une heure au téléphone. En fait on parle beaucoup, mais en même temps, on est deux personnes qui parlent beaucoup. C’est assez hallucinant, moi je trouve, à ce niveau-là, c’est assez bizarre comment, dès le début, (…) on se dit plein de choses. Evidemment pas sur nos sentiments ou quoi que ce soit, mais on se raconte facilement nos vies. Enfin moi j’ai rarement raconté aussi facilement mes journées à quelqu’un. (Antonia, E1, 23 ans, depuis 2 mois avec Henri)

La seule chose qu’on est capable de dire souvent c’est « j’ai envie de te voir » et « j’ai envie de toi ». (Antonia, E1)

Comme Antonia, Aline refuse d’exprimer ses sentiments pour Axel avec qui elle sort depuis trois mois :

A tes amis tu leur dis que t’es amoureuse (d’Axel) ! Mais tu lui as dit à Axel ? Non, non moi j’ai trop tendance à m’enflammer au début, et donc je tire des conclusions de mes expériences passées, j’essaye de tempérer, je lui ai juste dit que j’étais bien avec lui. Pour moi-même si j’ai envie de lui dire « je t’aime » je m’empêche de lui dire parce que j’ai pas envie de refaire les mêmes erreurs qu’avant, peur de lui faire peur, et puis voilà. Mais c’est vrai qu’avec mes amis je leur dis vraiment ce que je ressens, de toute façon ils me connaissent, ils savent comment je suis. (Aline, E1, 22 ans, sort depuis 3 mois avec Axel)

Pourquoi cette communication sur les sentiments est-elle si compliquée avec le petit ami ? Parce déclarer qu’on est « amoureux » c’est montrer une dépendance durable à l’égard de son partenaire et demander à celui-ci un engagement du même type. Bref, c’est « mettre la

pression » (demander à choisir, à s’engager, à se décider, à promettre). L’enjeu est tout autre bien évidemment pour les amis.

Ne pas parler du futur

Etre ensemble sans rien se promettre est un des principes de l’accord initial des couples qui ne se prennent pas la tête. Cela conduit à ne pas parler du futur de la relation. Il y a là un interdit : « J’arrive pas à vraiment savoir comment il envisage les choses, et c’est pas un sujet à aborder facilement, tu peux pas demander à quelqu’un avec qui t’es depuis deux mois : « alors au fait, t’en as rien à foutre de ma gueule ou pas ? ». Après il va croire que je suis une tarée qui veut se marier… » (Antonia, E1). Vouloir dévoiler trop vite ses sentiments laisserait supposer une démarche intéressée de la part du demandeur, le besoin de se caser, d’acquérir un statut (se marier, avoir un enfant). La logique est tout autre : il faut prendre le temps de se connaître et les sentiments viendront avec cette connaissance et permettront alors de parler du futur. En attendant « on ne se prend pas la tête », c’est-à-dire qu’on vit la relation au présent sans poser officiellement de questions sur la suite. Mais dans le silence des crânes, la prise de tête est maximale. Antonia vit une relation qu’elle voudrait importante… « C’est vrai que même si ça fait que deux mois, c’est bizarre, mais j’aime bien savoir où je vais par moments. Et avec lui c’est hyper... En fait tout est tellement paradoxal : autant il y a des mecs où tu sais directement que tu vas pas… tu vas nulle part, mais au moins tu t’amuses, autant tu en as d’autres, tu sens que c’est quelque chose » (Antonia, E1)… mais elle vit mal l’incertitude : « Là, le fait que j’ai ni le moyen d’interpréter ses sentiments, ni aucun..., aucune parole réconfortante sur ce que je peux être pour lui, et ni l’impression de compter dans sa vie, du coup, c’est assez perturbant » (Antonia, E1).

Comment alors faire comprendre ses sentiments à son partenaire ? Histoires sans paroles

Le refus du lyrisme dans l’expression et des personnages littéraires d’amoureux éperdus est général dans notre corpus de partenaires « qui ne se prennent pas la tête ». Ce refus d’être conforme à une modalité de l’expression du romantisme peut être vu comme un refus de l’amour-passion : celui que l’on associe souvent à une attitude masculine de recherche de prestige à travers la conquête féminine. L’amour n’est plus vécu selon Illouz (2012, p. 261) sur le mode de l’enchantement. L’amour se serait « rationalisé », contribuant à une diminution de « l’intensité émotionnelle de l’amour ». Illouz, suivant en cela des intuitions wébériennes, voit dans l’évolution globale de la société qui tend vers la rationalisation des relations humaines, la source centrale de cet amour « désenchanté ».

En réalité, c’est plutôt parce que cette expression lyrique de l’amour a déjà été éprouvée et qu’elle a conduit à l’échec, qu’elle est fortement décrédibilisée, usée, pour les jeunes hommes comme les jeunes femmes. La recherche de l’amour est cependant bien réelle pour tous, mais

le sentiment amoureux se veut moins « naïf » (une des critiques que les enquêtés se font souvent suite à un échec), moins immédiat. Daniel fait le point sur ses sentiments au moment du premier entretien : « Pour résumer ce qu’on vit en un mot ça serait « bonheur ». Si je pouvais revenir dans le passé et revivre un moment que j’ai apprécié ça serait le jour où je l’ai rencontrée. Je m’attache de plus en plus à elle, et j’espère si tout continue à bien se passer finir par tomber amoureux d’elle afin qu’on puisse faire entrer à 100% l’autre personne dans notre vraie vie avec la famille et nos amis respectifs » (Daniel, E1, 25 ans, en emploi, avec Aurélie depuis trois mois).

L’amour reste un objectif central de la relation, mais l’expression de cet amour n’utilise pas la voie du lyrisme des sentiments. La façon de faire partager à l’autre ses sentiments ressemble souvent à une « histoire sans parole »45 comme l’explique Gaëlle qui se remémore ses premiers mois de couple : « Quand on pensait à l’autre on s’envoyait des texto mais blancs où il y avait rien dessus. (…) Parce qu’en fait « je pense à toi », bon, c’est nul quoi ! Donc on envoie un texto blanc donc ça veut dire juste « je pense à toi ». Mais sans rien dire » (Gaëlle, E3, 24 ans, en études, avec Yohann depuis deux semaines). Gaëlle et son copain rejettent ouvertement le registre lyrique qu’elle a pu utiliser à un moment donné de son histoire : « On était un peu dans le refoulement de ces sentiments, de ce romantisme… Ouais on refoulait un petit peu ça. On voulait surtout pas y arriver quoi en fait. Je pense qu’on en avait peur et puis on essayait de pas rentrer là-dedans quoi. C’est pour ça que moi aussi, à un moment donné, je lui ai envoyé un message blanc parce que je voulais surtout pas nous mettre des mots doux, des trucs comme ça. J’ai dit : « Ah non non non ! C’est pas possible, je retombe pas là-dedans, dans ces sentiments-là, amoureux et tout », donc… Et je lui envoie un message blanc. Et après c’est resté et voilà quoi » (Gaëlle, E3).

Ce refus du lyrisme, des personnages d’amoureux préconstruits, se retrouve également dans les termes d’adresse utilisés. Au début de la relation, les partenaires évitent souvent des termes qui sont connotés à une relation conjugale installée. Maxime analyse les usages en vigueur avec sa toute nouvelle relation : « Comment elle m’appelle elle ? Pas trop de surnom pour le moment c’est pas trop son truc j’ai l’impression... j’crois qu’elle est encore sur ses gardes avec moi. Elle a pas trop envie de faire de plans sur la comète, elle prend son temps et... voilà elle veut pas donner l’impression que tout est acquis tout est joué en fait, pour l’instant. Du coup elle fait en sorte d’éviter les tics de couples justement, les petits surnoms mignons machins, elle en a pas trop donné je crois. Elle a dû m’appeler « mon beau » ou « chouchou » comme ça pour déconner mais c’est pas un surnom officiel » (Maxime, E1).

45 Précisons tout de suite que les deux amants discutent sur des sujets très variés, ce qui contribue à une meilleure connaissance de chacun des partenaires. La conversation est au cœur du couple. Mais en ce début de relation, l’histoire est « sans parole » parce qu’il n’y a que peu de mots posés sur l’histoire en tant que telle, sur son futur et sur les sentiments de chacun à l’égard du partenaire.

Les « histoires sans paroles » signent le refus de l’expression mélodramatique des sentiments, mais pas du romantisme46. Le lyrisme est rejeté comme une attitude fausse, une attitude empruntée. La chanson de Christophe Maë, On s’attache (2007) illustre bien le renversement qui a eu lieu entre l’amour et le fait de sortir ensemble : « J’ai pas le style/Pourtant pas hostile/Mais c’est pas pour moi le costard uniforme/J’ai pas l’intégral/Du gendre idéal/J’aurai toujours l’impression qu’on m’espionne/Pourtant pas contre l’amour/J’attends pas plutôt mon tour/ Mais c’est pas pour autant qu’il faut/ Qu’on s’attache et qu’on s’empoisonne/Avec une flèche qui nous illusionne/Faut pas qu’on s’attache/Et qu’on s’emprisonne/Mais rien n’empêche/Que l’on s’abandonne ». Se sentir amoureux quand on sort ensemble est vu comme une obligation, une injonction qui est rejetée car elle n’est pas la déclaration d’une personne libre. Maë revendique pour lui la quête d’amour mais qui se marque d’abord par l’abandon dans la relation et par l’expérience personnelle de sentiments qui pourront être codé comme amour. Il critique un script « ancien » : l’amour est la condition de l’abandon dans la relation, de la qualité de ce qui est vécu en couple. La flèche de Cupidon est un mensonge, une injonction qui enferme les individus. Il propose d’inverser le schéma : c’est l’abandon sincère dans la relation qui doit produire ou pas l’amour. C’est précisément le caractère incertain du résultat qui en donne la valeur, l’authenticité. L’amour naît de l’expérience partagée et ne la précède pas.

Les jeunes adultes souhaitent une expression réaliste, authentique, de leurs sentiments. Ils refusent de « réciter » des « scripts amoureux » tous prêts (Bozon, 1999). Ils défendent une attitude où il ne s’agit d’être « vrai » sans se faire de film, sans mélo, sans pathos, un amour pragmatique, sans autre scénario que celui qu’on s’invente. S’envoyer des textos vides comme Gaëlle et Yohann n’est-il pas le summum du romantisme pragmatique, un romantisme non lyrique ? Jean-Jacques Goldmann exprime le même romantisme dans la réponse à une partenaire imaginaire qui lui demande de mettre des mots sur sa relation : « Sache que je… ». Les expressions ternes sans pathos échangées entre partenaires dans lesquelles Illouz voit une expression d’un vaste processus de discipline des sentiments, de rationalisation des relations, nous paraît un modèle très imparfait pour comprendre les pratiques et les échanges intimes des jeunes adultes français.

Dire avec les gestes

Ne rien se promettre pour la suite invite donc à ne pas dévoiler ses sentiments, ne pas aller trop vite. Pour Jean-Jacques Goldmann, les mots sont « trompeurs », « les mots ne servent à

46 Par romantisme, ou amour romantique nous entendons en suivant Anthony Giddens, un ensemble de sentiments qui se tournent vers la figure d’autrui (en tant que personne) et l’idéalise et qui esquissent une trajectoire de vie à venir (dont le partenaire fait partie) (2004, p. 62). Une attitude romantique considère le partenaire en tant que personne (et non pas seulement comme objet d’un désir érotico-sexuel) et inscrit la possibilité d’un intimité commune et d’un destin personnel qui se réoriente en fonction du partenaire.

rien ». Il y a cependant d’autres manières de faire comprendre ses sentiments. Les marques d’attention, les gestes tendres, l’envie de se voir (et la fréquence des rencontres décidées librement par les partenaires comme on l’a vu dans le chapitre précédent) sont des façons d’indiquer qu’on pense à l’autre, qu’on a des sentiments pour lui, sans pour autant être trop explicite, ni lyrique : « Qu’est-ce que je ressens pour lui aujourd’hui… ? Alors au jour d’aujourd’hui je pense que je suis un petit peu amoureuse (rires)… Je pense que je suis un petit peu amoureuse et je dois avouer que ça m’fait un petit peu peur… parce que bah je sais pas si il ressent la même chose que moi, enfin moi je lui ai pas dit explicitement que j’étais amoureuse donc… lui non plus. Et il est vachement dans la démonstration tout ça… enfin moi aussi je suis très démonstrative mais bon… on n’a pas vraiment passé ce cap de se dire : « je t’aime » et tout et tout » (Lise).

Malgré les signes explicites d’une bonne relation, la nature des sentiments reste incertaine. Dire ses sentiments profonds reste un cap, une étape importante à franchir, car il n’est pas tout à fait sûr qu’il y ait réciprocité dans les sentiments : « J’arrive pas à le cerner. En fait on parle jamais de nous mais vraiment jamais, et ce que je te disais, j’arrive pas à le cerner parce que il est très tendre. Ouais, c’est vrai, il est vraiment très tendre, et en même temps il y a une certaine distance mais c’est.., je sais, c’est aussi je pense dans son caractère, c’est quelqu’un d’assez réservé à la base, donc euh par exemple voilà, il va me faire pleins de câlins quand je serais là, oui il me prend dans ses bras et tout ça, mais par contre c’est « bonjour Antonia » « comment vas tu ? » Tout d’un coup il va te parler d’une chose avec beaucoup de distance. Jamais de mots doux, ou jamais de..., enfin c’est assez difficile de savoir ce qu’il pense. Et comme j’oserais pas lui demander, je préfère pas m’aventurer sur l’interprétation de ses sentiments » (Antonia, E1). Le refus du lyrisme peut confiner au mutisme. Le langage des bras, rassurant n’est pas équivalent à un mot doux, car celui-ci permet de préciser le terme d’adresse et de mieux comprendre à quel titre on est présent dans la relation.

Le double langage : « Délirer », « blaguer » en couple

Le futur de la relation peut cependant être évoqué d’une manière tout à fait originale : les partenaires « se font des délires ». On lance ainsi une idée sur un mode peu sérieux. On peut évoquer pour rire des scenarii futurs, ce qui permet de voir comment l’autre réagit et peut favoriser une meilleure connaissance des attentes. Les délires peuvent aussi déboucher sur des conversations plus sérieuses : alors qu’Aline « délire », Axel évoque devant Aline un projet bien réel mais sans elle (sans doute préparé de longue date), ce qui ne manque pas de la troubler : « Ah si un truc dont je lui ai parlé c’est quand on était chez Marielle, on parlait des vacances, et en fait on a commencé à délirer sur les vacances, et donc il me disait qu’avec la fille avec laquelle il est arrivé à la soirée, donc il m’a raconté que c’était une très bonne amie

à lui, il m’a raconté qu’il allait partir trois semaines au Canada l’été prochain avec elle » (Aline, E1).

Quelle est la fonction des discussions de ce type ? On se projette avec humour dans l’avenir, on se projette pour jouer dans d’autres rôles. On s’imagine dans d’autres situations pour voir

Dans le document Les chemins du couple (Page 173-200)

Documents relatifs