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CHAPITRE 5 : EXPÉRIMENTATION PAR SIMULATIONS DU MODÈLE PAYSAGRI

23. Les sorties de simulation

La simulation produit de multiples données, principalement stockées sous la forme de fichiers au format texte, pouvant être organisées selon quatre catégories : le journal des évènements de simulation, le tableau de bord final, les résultats synthétiques et les données cartographiques directement exportables vers un SIG.

231. Le journal des évènements de simulation

Le journal des évènements1 de simulation contient, comme le montre l’Annexe 5.5, l’enregistrement de toutes les opérations réalisées par le simulateur au cours de la simulation. Il est très utile lors des phases de vérification et de paramétrage du modèle, mais ne présente pas un réel intérêt du point de vue de l’exploitation des résultats.

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232. Le tableau de bord final

Le tableau de bord final, dont la Figure 5.4 fournit une illustration, est le premier résultat fourni par le simulateur. Récapitulatif succinct des informations initiales de la simulation (encadré grisé haut), il offre une synthèse graphique et chronologique de trois variables principales : l’évolution physionomique annuelle du territoire sous la forme des proportions des différents EFP (graphique haut gauche), l’évolution annuelle du chargement animal moyen de chaque système de production agricole (graphique haut droite) et les surfaces entretenues mécaniquement et annuellement par chaque système de production agricole (graphique bas). Ces éléments représentent un premier aperçu de la tendance des résultats de la simulation.

Le récapitulatif des informations d’initialisation de la simulation rappelle les principales caractéristiques des fichiers d’entrées de simulation : le territoire et ses chargements animal moyens minimal et maximal autorisés, le nombre de systèmes de production agricole présents sur le territoire, la sensibilité au paysage des agriculteurs, la taille des troupeaux, le rapport fourrager, le type d’état initial des EFP des parcelles agricoles du territoire et la distance de voisinage utilisée pour la construction de la topologie.

Le graphique “Évolution des proportions des EFP du territoire” retrace l’évolution annuelle de la physionomie du territoire. Elle est représentée par la répartition de la surface totale du territoire selon les six EFP possibles, ajoutés d’un septième [Nh-b] permettant de visualiser la surface du territoire devenue boisée et inutilisable pour les activités agricoles dans le cadre de la simulation. Chaque ligne noire verticale correspond à un état final d’une année, la colonne intérieure entre deux lignes signalant les variations de surfaces survenues au cours de cette année. Les couleurs jaune et verte mettent en évidence la proportion de surface en herbe utilisée plus ou moins régulièrement, la couleur orange indique la surface non utilisée depuis une période récente et la couleur marron signifie un début de boisement irréversible. Ce graphique permet aussi de visualiser la phase d’adaptation des systèmes de production agricole, c’est-à-dire la phase de recherche d’une organisation spatiale optimale par rapport à la réalisation de leurs objectifs ; au sein de la simulation présentée, on peut remarquer que cette phase dure au moins huit années.

Le graphique “Évolution du chargement animal global par exploitation” retrace l’évolution annuelle du chargement animal moyen de chacun des systèmes de production agricole. Il donne une indication sur le mode de conduite des systèmes de production agricole. Les courbes bleues représentent les systèmes de production agricole pilotés par des agriculteurs de sensibilité au paysage SpZ et les courbes rouges, les systèmes de production agricole pilotés par des agriculteurs de sensibilité au paysage SpA. Au sein de la simulation présentée, on peut noter deux conduites très différentes, l’une tendant à extensifier au maximum son mode de conduite, tandis que l’autre cherche à se maintenir au niveau du seuil de chargement maximal autorisé de 1,2 UGB/ha. Comme le précédent, ce graphique indique lorsque les systèmes de production agricole parviennent à trouver une situation équilibrée et à stabiliser leur mode de conduite.

Le graphique “Surfaces du territoire entretenues par Girobroyage et/ou Défrichage par exploitation” indique pour chaque année la surface entretenue mécaniquement par les agriculteurs, soit pour augmenter la surface fourragère disponible, soit dans un souci d’entretien de leur parcellaire. Les barres bleues représentent les surfaces entretenues par des systèmes de production agricole pilotés par des agriculteurs de sensibilité au paysage SpZ et les barres roses, celles entretenues par des systèmes de production agricole pilotés par des agriculteurs de sensibilité au paysage SpA. Au sein de la simulation présentée, on peut encore noter deux modes d’entretien très différents, très présent et persistant dans le cas du système de production agricole piloté par un agriculteur de sensibilité au paysage SpA et quasiment absent dans le cas du système de production agricole piloté par un agriculteur de sensibilité au paysage SpZ.

233. Les résultats synthétiques

Dans l’objectif de pouvoir réaliser des traitements de données, les principales variables de simulation sont exportées sous la forme de fichiers synthétiques au format texte. Quatre fichiers principaux sont créés au fil de la simulation.

8 L’enregistrement des proportions annuelles des surfaces des EFP au sein du territoire, présenté en Annexe 5.6, réplique des données utilisées pour la création du graphique “Évolution des proportions des EFP du territoire” du tableau de bord final, présenté précédemment.

8 L’enregistrement des chargements animal moyens annuels de chaque système de production agricole, présenté en Annexe 5.7, réplique des données utilisées pour la création du graphique “Évolution du chargement animal global par exploitation” du tableau de bord final, présenté précédemment.

8 L’enregistrement des surfaces annuelles entretenues par chacun des systèmes de production agricole, présenté en Annexe 5.8, segmenté selon les trois types d’entretien à la disposition des agriculteurs (girobroyage, débroussaillage par les animaux (sylvopastoralisme) et défrichage mécanique). Le graphique “Surfaces du territoire entretenues par Girobroyage et/ou Défrichage par exploitation” du tableau de bord final, présenté précédemment, est extrait de ce fichier, sans distinction entre les différents types d’entretien.

8 L’enregistrement des usages affectés à chacune des parcelles agricoles du territoire par période, sur l’ensemble de la simulation. Présenté en Annexe 5.9, ce fichier est relativement lourd, puisque pour un territoire de 100 parcelles, il recense 8 000 usages. Il est une base de données intéressante, par exemple, pour l’étude de la carrière d’une parcelle agricole et la mise en relation de celle-ci avec l’évolution de sa physionomie.

234. Les données cartographiques

Un intérêt majeur du simulateur PAYSAGRI est son couplage avec un SIG. Il permet une expression cartographique de certains résultats. Deux types de données sont transférées vers un SIG.

8 Les usages affectés aux parcelles agricoles à chacune des périodes de la campagne agricole. Chaque simulation génère 80 fichiers exportables vers le SIG, permettant la visualisation des usages de chaque période de la simulation. Cette cartographie des usages, dont la Figure 5.5 fournit un exemple pour une campagne agricole, permet la visualisation de la répartition spatiale des pratiques agricoles au sein du territoire. Elle peut être une base de données intéressante pour la mise en œuvre d’analyses spatiales dans l’objectif d’une compréhension de l’organisation spatiale des pratiques agricoles.

8 Les EFP du territoire. L’EFP de chacune des parcelles agricoles du territoire, est, comme cela a été expliqué, modifié à la fin de chaque campagne agricole selon la succession des usages reçue. La description des modalités de fonctionnement du modèle PAYSAGRI a suscité jusqu’ici un centrage sur l’échelle de la parcelle agricole, unité élémentaire de la prise de décision de l’agriculteur et de l’application d’une succession d’usages à l’origine de la modification de son EFP. Mais, la question initiale porte sur l’hypothèse du rôle de la sensibilité au paysage des agriculteurs sur les évolutions du paysage d’un territoire rural, c’est-à-dire des effets agrégés des modifications des EFP de l’ensemble des parcelles agricoles de ce territoire sous l’effet des fonctionnements parallèles des différents systèmes de production agricoles. La cartographie des EFP du territoire et de leurs évolutions au fil des années, associée aux graphiques présentés précédemment quantifiant ces modifications de la physionomie du territoire, est une échelle plus appropriée à la mise en évidence des effets spatiaux étudiés (zones toujours utilisées, zones tampon, zones régulièrement entretenues, zones abandonnées…). Chaque simulation génère ainsi 20 fichiers exportables vers le SIG, permettant la visualisation de la physionomie du territoire à différents moments de la simulation, comme l’illustre l’exemple des cartes présentées par la Figure 5.6. Elles peuvent être une base de données intéressante pour la mise en œuvre d’analyses spatiales dans l’objectif d’une compréhension des évolutions paysagères liées à l’organisation spatiale des pratiques agricoles.