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Somatochlora flavomaculata (Vander linden, 1825)

La Cordulie à taches jaunes

Position systématique

Ordre : Odonata

Sous-ordre : Anisoptera Famille : Corduliidae

Description

De nombreux Corduliidae présentent un corps vert métallique très brillant. Somatochlora flavomaculata est en général plus sombre mais les imagos de cette espèce pourront aisément être reconnus par la présence d’une série de taches jaunes latérales sur les segments de son abdomen.

Plus réduites chez les mâles, ces taches peuvent cependant être plus ou moins assombries, et donc moins nettement visibles, chez les vieux individus. En vue dorsale, les cercoïdes du mâle apparaissent droits et longuement parallèles (pas anguleux, notablement dans leur partie basale, contrairement à S. metallica). La lame vulvaire est saillante mais courte et pourvue d’une petite échancrure arrondie (GRAND &BOUDOT,2006,DIJKSTRA,2007,WENDLER &NUβ, 1997 ; HENTZ & al., 2011).

Les larves et exuvies de Corduliidae sont difficilement discernables, sur le terrain, de celles des Libellulidae et nécessite généralement une collecte et un examen à l’aide d’une bonne loupe. Passé ce cap, la séparation avec les autres espèces de Cordulies (notamment avec S. metallica) n’est guère plus aisée et nécessite en tous les cas un examen à la loupe binoculaire. Elle est basée sur le nombre d’épines abdominales et leur taille relative (HEIDEMANN &SEIDENBUSCH,2002 ;DOUCET,2010).

Chorologie – Evolution et état des populations

La Cordulie à taches jaunes est répartie de l’ouest et du nord de l’Europe, à l’Iran et à la Sibérie occidentale (Grand & Boudot, 2006). Elle est généralement rare mais localement commune dans les vastes zones palustres. En déclin dans de nombreuses régions, elle ne présente cependant plus que quelques populations relictuelles dans le sud (Dijkstra, 2007).

En France, elle est présente sur une bonne partie du pays, à l’exception du nord-ouest et du sud méditerranéen.

Figure 1 : Cartes de répartition européenne et nationale de Somatochlora flavomaculata (sources : Dijkstra, 2007 (légende : voir § 2.1) et SFO, 2007)

En Pays de la Loire, l’espèce est principalement signalée dans le Baugeois et sur l’Erdre. Dans la Sarthe, des populations semblent établies sur le Grand Etang de Saint-Mars-la-Brière (observations récentes de C. Kerihuel, d’O. Vannucci et de C. Hingant), peut-être également sur le proche étang de Loudon à Parigné l’Evèque (observation plus ancienne de c. Kerihuel) et sur les Grandes Landes, commune de la Flèche (F. Cudennec).

En Vendée, une seule population serait connue, dans la bordure du Marais Poitevin, au niveau des marais de Nalliers, du Langon et de Mouzeil-St-Martin (observations de C. Goyaud, P. Fouillet et A.

Sauvage).

Enfin, nous n’avons pas connaissance de l’actualité de population reproductrice dans le bassin briéron, faute de prospections idoines (observations entre 1957 et 1959 de la part de G. Broquet).

Les quelques autres signalements seraient à confirmer ou correspondent à de simples observations d’imagos sans preuve ou bonne probabilité d’autochtonie.

Nous n’avons guère d’indication sur l’évolution des populations de cette espèce, au final très peu connue (78 données seulement ont été recueillies à ce jour, au total).

Fig. 2 : localisation des observations régionales de Somatochlora flavomaculata

Statut

Le tableau I synthétise les statuts réglementaires et les inscriptions sur listes rouges concernant Somatochlora flavomaculata.

Tableau I : Statuts de la Cordulie à taches jaunes Statuts réglementaires

Europe DHFF -

Conv. Berne -

France Protection -

compilation des données : GRETIA

Listes rouges

Monde -

Europe LC

Europe (EU27) LC

France NT

Normandie VU

Poitou-Charentes EN

Taxon concerné par le PNAO -

Déterminante de ZNIEFF en PdL X

Taxon de la liste nationale SCAP -

Taxon de cohérence nationale TVB -

Ecologie et biologie en Pays de la Loire

- Habitats

La Cordulie à taches jaunes est connue pour se reproduire au niveau des étangs et marais mésotrophes en voie d’atterrissement (souvent occupés par des roselières) et au niveau des tourbières et bas-marais oligotrophes, ainsi qu’au niveau de gravières et de bras morts (Grand &

Boudot, 2006). Toutes les observations réalisées dans la région semblent effectivement se rapporter à l’un ou à l’autre de ces types de milieux.

Les larves vivent dans les vases organiques, les débris végétaux en décomposition ou au sein des hydrophytes immergés, surtout au niveau de zones plus ou moins envahies par des hélophytes coloniaux. Elles sont susceptibles de s’enfoncer profondément dans le sédiment si l’eau libre vient à disparaître, survivant ainsi aux phases de sécheresses estivales (Grand & Boudot, 2006). Nous n’avons pas connaissance de données plus précises concernant les habitats de développement larvaire (paramètres physico-chimiques notamment). Le niveau trophique de l’eau et des vases pourrait bien être un facteur discriminant, à l’instar de nombreux autres odonates, cordulies en particulier. Le pH, au contraire, n’a pas l’air d’être limitant : l’espèce se trouve aussi bien en bas-marais alcalin qu’au niveau de tourbières acides. Elle évite par contre les milieux saumâtres ou eutrophes (Rouillier, 2009).

Les imagos et surtout les mâles s’observent très souvent en chasse ou au repos dans les chemins forestiers, les clairières ou le long de haies.

- Phénologie

Les observations d’imagos recueillies dans le cadre de cette synthèse ont été réalisées entre le 24 mai et le 21 août, toutes années confondues.

Beaucoup de données ne précisent pas le nombre d’individus observés. Toutefois, une phénologie sommaire de la période de vol des adultes a pu être élaborée par semaine.

On remarquera sur la figure suivante que l’espèce semble montrer un pic d’activité entre fin juin et fin juillet. L’essentiel des émergences doit donc se dérouler entre fin mai - début juin et début juillet, ce qui est à peu près en phase avec ce qui est observé dans les régions voisines (phénologie légèrement plus précoce en Poitou-Charentes d’après Rouillier, 2009).

Bilan des actions déjà réalisées ou en cours

- Actions de connaissances

Cette espèce n’a à notre connaissance jamais fait l’objet d’études particulières. Elle rentre cependant dans le cadre de compléments d’inventaires entomologiques ou de suivis odonatologiques plus globaux menés ou prévus notamment sur les RNR des marais de la Basse-Goulandière à Parigné l’Evèque (CENS), sur la tourbière de Logné (BV-SEPNB) ou sur la RNN du Lac de Grand-Lieu (SNPN).

Des prospections sur le site Natura 2000 de la vallée du Loir, effectuées par le CPIE des Vallées de la Sarthe et du Loir, ont permis d’y attester sa présence mais elle n’y fait pas l’objet d’un véritable suivi ciblé, même si F. Cudennec la suit plus ou moins depuis plusieurs années.

Des prospections ciblées sur l’étang de Joreau n’ont pas permis de l’y découvrir, malgré un habitat favorable.

- Actions de gestion ou de restauration

Aucune action de gestion conservatoire n’est en cours ou projetée sur cette espèce. Des actions de gestion plus globales ou à d’autres fins peuvent néanmoins influer localement sur ses habitats ou ses populations (cas des marais de la Basse-Goulandière et de la tourbière de Logné, voir tableau de synthèse page 129-131). Mais faute de précisions sur la localisation exactes de ses habitats et sur les

effectifs populationnels concernés, le cas échéant, ainsi que sur l’état de conservation local de l’espèce, nous ne pouvons évaluer les impacts positifs ou négatifs des actions projetées ou en cours.

Evaluation du niveau de connaissance de l’espèce en Pays de la Loire

Le niveau de connaissance de cette espèce apparaît déficient pour cette espèce, tant en ce