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Chorologie – Etat et évolution des populations

L’Aeschne isocèle est présente de l’Espagne et du Maghreb à l’Oural et au nord de l’Iran, se répandant donc à peu près sur toute l’Europe, au sud de la latitude 55°N. En France, elle est surtout présente à basse altitude, dans l’est du pays, en Pays de la Loire, Bretagne sud et région Centre. Elle semble désormais manquer ou est devenue très localisée dans le sud-ouest et s’avère absente d’un large secteur nord-armoricain et nord-ouest du Bassin Parisien.

Figure 1 : Cartes de répartition européenne et nationale d’Aeshna isoceles (sources : Dijkstra, 2007 (légende : voir § 2.1) et SFO, 2007)

Nous avons pu recueillir 79 données de l’espèce dans la région, essentiellement en période contemporaine. En Pays de la Loire, A. isoceles est surtout présente :

- en Loire-Atlantique avec deux principales populations actuelles, celle des marais de l’Erdre et celle de Grand-Lieu (il n’y a plus d’observations récentes en Brière),

- en Vendée, dans certains secteurs du Marais Breton et notamment les marais du Jaunay.

Des observations plus isolées existent le long de la Loire (surtout estuaire, en aval d’Ancenis) et en sud-Vendée ainsi que sur l’Ile d’Yeu et dans le Baugeois. L’état de conservation de la population briéronne est mal apprécié (si elle existe encore !) tout comme celui de l’éventuelle population reproductrice présente dans le Baugeois.

Cette espèce est inconnue de la Mayenne. En Sarthe, elle n’a fait l’objet d’observations récentes que sur les marais de Cré-sur-Loir (B. Tilly en 2001, O. Vannucci en 2009). La population du sud de l’Anjou semble avoir disparue ou s’avère très localisée (une seule observation d’un individu sur Chênehutte-Trèves-Cunault de la part de B. Même-Lafond, en 2009, sans que l’on connaisse sa provenance).

Si l’observation des adultes est assez aisée dans les sites les plus fréquentés par l’espèce, celle de stades préimaginaux, d’exuvies ou de comportements reproducteur est moins aisée et en tout cas bien moins rapportée. L’autochtonie de l’espèce n’est donc pas prouvée ou est même douteuse sur de nombreux sites, à l’instar de celui de Joreau, par exemple, où aucune exuvie n’a été trouvée malgré des prospections adaptées

Fig. 2 : localisation des observations régionales de Aeshna isoceles

compilation des données : GRETIA

Statut

Le tableau I synthétise les statuts réglementaires et les inscriptions sur listes rouges concernant Aeshna isoceles.

Tableau I : Statuts de l’Aeschne isocèle Statuts réglementaires

Europe DHFF -

Conv. Berne -

France Protection -

Listes rouges

Monde LC

Europe LC

EU27 LC

France VU

Normandie Absent

Poitou-Charentes EN

Taxon concerné par le PNAO -

Déterminante de ZNIEFF en PdL X

Taxon de la liste nationale SCAP -

Taxon de cohérence nationale TVB -

Ecologie et biologie en Pays de la Loire

- Habitats

Aeshna isoceles se reproduit traditionnellement dans les eaux stagnantes mésotrophes à eutrophes ceinturées d’une riche végétation d’hélophytes (Dommanget, 1987 ; Grand & Boudot, 2006).

Exceptionnellement, la ponte peut avoir lieu dans des rivières (Meurgey, 2005) mais il n’y a aucune preuve de reproduction effective en milieux lotiques.

Les observations effectuées dans la région ne semblent pas déroger à cette règle, la plupart ayant lieu au niveau de canaux ou de plans d’eau bordés de roselières. La présence d’un ensemble de

« clairières » d’eau libre comportant au moins un peu d’hydrophytes semble être un facteur éminemment favorable à la territorialisation des mâles, que ce soit au sein de phragmitaies, de phalaridaies ou même de jonçaies ou de scirpaies. De telles situations se retrouvent assez régulièrement en situation arrière-littorale ou dans certains grands marais mais ont tendance à régresser (ex. des piardes en Brière). La femelle pond seule dans les plantes aquatiques ou les

« épaves » flottant à la surface de l’eau. Cette phase est donc discrète et plus difficile à observer que chez beaucoup d’autres aeschnidés.

La tolérance des stades larvaires à la salinité des eaux n’est guère connue mais il n’est pas exclu que cette espèce puisse se développer dans les milieux très légèrement saumâtres, en situation littorale.

D’après Dommanget (1987), l’espèce supporterait une salinité de l’ordre de 5g/l.

La larve se tient généralement dans le lacis des racines et rhizomes d’hélophytes ou dans les débris organiques. La durée de son développement est mal renseignée sous notre climat (1 à/ou 2 ans).

Après l’émergence, les adultes connaissent une période de maturation classique d’une dizaine de jours.

- Phénologie

Les observations recueillies dans le cadre de cette synthèse ont été réalisées entre le 11 mai et le 14 août, toutes années confondues.

Beaucoup de données d’imagos ne précisent pas le nombre d’individus observés. Toutefois, une phénologie sommaire de la période de vol des adultes a pu être élaborée par semaine, laquelle montre un pic d’activité imaginale entre la mi-juin et la mi-juillet. La plupart des émergences doivent donc avoir lieu entre début mai et début juin.

Bilan des actions déjà réalisées, en cours ou en projet

- Actions de connaissances

Aucune action spécifique de connaissance n’a été réalisée actuellement sur cette espèce, dans la région.

Sur la RNN de Grand-Lieu, un complément d’inventaire entomologique global est préconisé dans le plan de gestion (SE28) mais n’a pas visé encore ce taxon en particulier. Une opération de suivi de routine des « espèces indicatrices de l’état de conservation des habitats » est également prévue (SE7).

Sur la RNR de Grand-Lieu, une action de suivi global par la mise en place d’un observatoire de faune et de flore peut également intégrer cette espèce (SE14) mais n’a pas encore donné lieu à des actions concrètes.

Comme nous l’avons dit supra, elle a fait l’objet de prospections spécifiques sur l’étang de Joreau, sas résultats.

- Actions de gestion ou de restauration

Aucune action spécifique de gestion ou de restauration de ses habitats n’a été réalisée actuellement, dans la région.

Sur le site Natura 2000 de la Vallée du Loir de Vaas à Bazouges, plusieurs actions plus globales, susceptibles d’influer sur cette espèce et ses habitats de reproduction et de développement sont prévues.

Il en est de même sur les RNR et RNN de Grand-Lieu (voir tableau de synthèse pp. 133 à 137).

Evaluation du niveau de connaissance de l’espèce en Pays de la Loire

Le niveau de connaissance de cette espèce en Pays de la Loire est mauvais, faute de