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Chapitre 01 : La ville saharienne et son développement

1.3. Les caractéristiques de la ville saharienne

1.3.3. Le sous-sol : vecteur de développement

Si l’aridité est une contrainte majeure au Sahara algérien, son sous-sol contient parmi les plus vastes réserves hydrauliques reconnues à l’échelle mondiale. Leur existence est liée à la lithologie spécifique du bouclier saharien où alternent des couches perméables et imperméables. Les séries sédimentaires qui recouvrent le socle ont permis de pérenniser ces ressources d’eau fossile, faiblement renouvelables. Deux aquifères majeurs furent découverts subséquemment au développement des forages liés aux activités pétrolières à partir des

Carte n° 06: Les syneclises de l’Afrique septentrionale (Source : Unesco, tectonique de l’Afrique, 1977)

années 1950 (carte n°07) et forment conjointement le Système Aquifère du Sahara Septentrional (S.A.S.S.).

Le premier aquifère, le Complexe Terminal, ou la nappe « pontine ». En fait, elle est contenue dans plusieurs formations perméables d’âge crétacé supérieur (calcaire du sénonien supérieur) à tertiaire (calcaire de l’éocène inferieur, sables et argiles gréseuses du Miopliocène).

Dans le bassin oriental qui nous intéresse, la nappe a une superficie d’environ 3500 km.

Peu profonde (100 à 400) m, de température peu élevée, elle est en charge à l’intérieur de la limite d’extension des argiles Miopliocène, si bien qu’elle est jaillissante dans le centre du bassin (où sa composition chimique est moyenne) et libre sur les bordures (M’zab, Dahar) où sa composition chimique bonne.

Elle a également été formé par l’accumulation d’eau au cours de périodes pluvieuses du Quaternaire, mais elle est rechargée par les infiltrations à partir de pluies exceptionnelles sur le grand erg oriental.

L’écoulement se fait de manière convergente, vers les chotts : Melrhir et Merouane en Algérie, Rharsa et Djerid en Tunisie. Dans l’ensemble, la profondeur de la nappe augmente du Sud vers le Nord: 40 m à Ouargla, 125 m à Touggourt, 175 m à El Oued, 200 m à Mghair,

Carte n°07 : Les ressources hydrauliques sahariennes.

440 m à El Haraia, 750 m à El Feidh, 906 m à Ain Naga, plus de 1300 m à (J.L. Ballais, 2005)

Le second aquifère, le Continental dans les formations continentales sablo Son extension sur plus de 600

assurent un volume gigantesque. Dans le centre du bassin, elle est fortement artésienne, profonde et son eau est à une température élevée.

L’essentielle de cette eau est fossile pluvieuses du quaternaire. Cepend

à la périphérie du Bas-Sahara, le long des oueds qui descendent de l’atlas saharien, du Dahar et parfois du Tademaït et par les pluies exceptionnelles tombant sur le grand erg occidental.

La nappe s’écoule dans deux directions, de part et d’autre de la dorsale du Mzab l’Ouest et vers la nappe du golfe de gabes à l’Est.

Si les réserves théoriques appréc environ 31 000×109 m3, le ministère de l’a algérien estimait en 2004, les ressources environ 5 milliards de m3ce qui

mobilisables totales, souterraines comme superficielles Territoire et de l’Environnement

stratégique, dans un pays caractérisé par un stress hydrique par an, l’Algérie fait partie des 43 pays dont la population vit au de l’Oranie, 13 novembre 2006).

Carte n°08 : Les eaux souterraines dans le bas Sahara Algero l Haraia, 750 m à El Feidh, 906 m à Ain Naga, plus de 1300 m à

fère, le Continental Intercalaire ou nappe albienne

dans les formations continentales sablo-gréseuses et argilo- gréseuses du Crétacé inferieur.

Son extension sur plus de 600 000 km et son épaisseur de plus de centaines de mètre lui assurent un volume gigantesque. Dans le centre du bassin, elle est fortement artésienne, profonde et son eau est à une température élevée.

L’essentielle de cette eau est fossile : elle s’est accumulée pendant des périodes pluvieuses du quaternaire. Cependant, une recharge actuelle s’effectue par des ruissellements Sahara, le long des oueds qui descendent de l’atlas saharien, du Dahar et parfois du Tademaït et par les pluies exceptionnelles tombant sur le grand erg occidental.

e s’écoule dans deux directions, de part et d’autre de la dorsale du Mzab l’Ouest et vers la nappe du golfe de gabes à l’Est. (J.L. Ballais, 2005)

Si les réserves théoriques appréciées pour l’ensemble du système S.

e ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement en 2004, les ressources souterraines sahariennes mobilisables, en

ce qui correspond à plus de 43% des ressources algériennes mobilisables totales, souterraines comme superficielles (Ministère de l’

nvironnement (M.A.T.E), 2004).Ces réserves représentent une ressource stratégique, dans un pays caractérisé par un stress hydrique(fixe à 1700m3 par personne et par an, l’Algérie fait partie des 43 pays dont la population vit au-dessous de ce seuil. La voi de l’Oranie, 13 novembre 2006).

Carte n°08 : Les eaux souterraines dans le bas Sahara Algero-Tunisie (Source : M. Cote, 1995)

l Haraia, 750 m à El Feidh, 906 m à Ain Naga, plus de 1300 m à Zeribet El Oued.

Intercalaire ou nappe albienne, est contenu gréseuses du Crétacé inferieur.

000 km et son épaisseur de plus de centaines de mètre lui assurent un volume gigantesque. Dans le centre du bassin, elle est fortement artésienne, : elle s’est accumulée pendant des périodes ant, une recharge actuelle s’effectue par des ruissellements Sahara, le long des oueds qui descendent de l’atlas saharien, du Dahar et parfois du Tademaït et par les pluies exceptionnelles tombant sur le grand erg occidental.

e s’écoule dans deux directions, de part et d’autre de la dorsale du Mzab : vers le SO à

S.A.S.S. s’élèvent à ménagement du territoire et de l’environnement ilisables, en Algérie à des ressources algériennes Ministère de l’Aménagement du rves représentent une ressource fixe à 1700m3 par personne et dessous de ce seuil. La voix

Tunisien.

Elles pourraient, par transfert vers le Nord, constituer dans l’avenir une alternative, ou du moins une complémentarité au dessalement de l’eau de mer d’ores et déjà programmé(Ce programme prévoit la mise à disposition de deux millions de m3 par jour, sans préciser les délais attendus. Néanmoins, la construction de quelques unités a débuté, notamment à l’Ouest d’Oran). Au niveau saharien, un projet massif de transfert d’eau d’In-Salah vers la région de Tamanghasset, basé sur les ressources du S.A.S.S. est en cours de réalisation(El Watan, 26 avril 2006. Cf. Chapitre 6).

1.3.3.2 Ressources et richesses du sous-sol saharien :

Historiquement, la première ressource du sous-sol mise en valeur fut le charbon des gisements de Kenadsa et Ksiksou, dans la région de Béchar. La découverte du gisement est datée de 1907 et son exploitation débuta dix ans plus tard, nécessitant à son maximum une main d’œuvre d’environ 3 000 mineurs. La production ne dépassa jamais les 300 000 tonnes par an et tomba en déshérence lors de la découverte des hydrocarbures d’Hassi-Messaoud en 1956, mais également du fait des faibles qualités inhérentes au charbon.

Le minerai de fer constitue également une ressource non négligeable au Sahara algérien.

Les deux gisements de Gara Djebilet (130 km au Sud-Est de Tindouf) et de Mechri Abdelaziz (400 km à l’Est de Tindouf) regrouperaient des réserves évaluées par le ministère de l’énergie et des mines à environ 3 milliards de tonnes. La localisation de ces gisements dans le Sud-Ouest saharien, à proximité du Sahara occidental, fait mesurer les incertitudes qui planent sur les potentialités et les modalités d’un développement régional. J. Bisson (2003) met également en exergue les influences de la conjoncture mondiale contraignante, qui freine, voire annihile, toute possibilité d’une exploitation rentable et rationnelle.(Y.

Kouzmine, 2007)

Au-delà de ces ressources, qui malgré leurs potentialités relatives demeurent inexploitées, la ressource majeure, vecteur et assise du développement économique algérien, est constituée par les hydrocarbures.

L’exploration pétrolière au Sahara algérien débuta en 1947, initiée par le Bureau de recherche du pétrole (B.R.P.) créé en 1945, la Société nationale de recherches du pétrole algérien (1946), le Bureau de recherches minières (1948) et enfin par personnes. Le montant global des dépenses atteignant déjà environ vingt milliards de francs.En 1956, le pétrole jaillit pour la première fois à Edjeleh, Fort Polignac, à proximité de la frontière libyenne et le plus grand gisement est découvert la même année à Hassi-Messaoud au Sud-Est de Ouargla.

La localisation de ces gisements (carte n°09) étant contingentée par des conditions structurales, les bassins d’hydrocarbures sont généralement compris dans « des dépôts sédimentaires empilés en bordure des cratons du vieux socle africain» (Bisson, 2003).

Ainsi les principaux gisements se localisent pour l’essentiel dans le Bas-Sahara Algero-tunisien (Hassi-Messaoud, El-Borma), dans le Sahara nord-central (Hassi-R’Mel), ainsi qu’à la frontière Algero-libyenne (In-Amenas, Edjeleh).

La S.O.N.A.T.R.A.C.H, représente aujourd’hui la onzièmecompagnie pétrolière mondiale, le deuxième fournisseur mondial en G.N.L. et G.P.L. et le troisième fournisseur en gaz naturel (Benguerba, 2006). La découverte de nouveaux gisements, notamment dans la région d’In-Salah et Reggane par l’espagnol R.E.P.S.O.L. fait émerger des perspectives de développement intéressantes et démontre, si besoin est, les potentialités non entièrement révélées du désert saharien.

Du point de vue financier, la rente des hydrocarbures correspondait à environ 97%

des recettes de l’Etat en devises en 2005, soit, selon des chiffres officiels, $31,5 milliards Carte n°09: Potentialités du sous-sol

saharien.(Source: Y. Kouzmine, 2007)

en 2004 (Benderra, 2005). Ainsi l’espace saharien joue un rôle géostratégique central dans le fonctionnement économique national de l’Etat rentier algérien.

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