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Ces travaux de thèse reposent principalement sur des données acquises sur le terrain.

Dans le but de comprendre le rôle de l’atmosphère sur les milieux aquatiques de montagne et

les mécanismes de transfert à l’interface air-eau, deux sites d’études avec des caractéristiques

hydriques distinctes ont été sélectionnés pour comprendre et identifier les différents facteurs

de transfert de POP entre un lac d’altitude (choisi pour sa localisation de site dit de « fond »

c’est-à-dire éloignée des sources de pollution) et une rivière de vallée alpine (dont la

localisation comporte à la fois un caractère torrentiel de montagne et la traversée d’une vallée

industrialisée).

Lac d’altitude : lac de la Muzelle A.

Le lac de la Muzelle d’une superficie de 9,7 ha se situe en Isère dans le Parc National des Écrins (PNE) à 2105 m d’altitude (Figure 1), et constitue le site de fond de ces travaux de thèse. Accessible après 3h de marche depuis le hameau de l’Alleau à Vénosc (38), il est

éloigné de toute source directe de pollution. C’est un lac dimictique, d’origine glaciaire et

tectonique (profondeur max 18 m). Englacé pendant environ la moitié de l’année, les

échanges à l’interface entre l’air et l’eau se font uniquement en période estivale entre les mois

de juin et novembre. Son bassin versant d’une superficie de 460,3 ha est constitué principalement d’éboulis rocheux et de pelouse. D’un point de vue hydrologique les apports d’eau au lac proviennent de la fonte nivale du glacier, du lessivage du bassin versant lors

d’intenses précipitations et d’apports atmosphériques.

Figure 16 : Situation géographique du lac de la Muzelle.

Le lac fait partie du réseau lacs sentinelles, instrumenté et suivi depuis plusieurs années par plusieurs laboratoires de recherche et par le service scientifiques du PNE. Il a

également fait l’objet d’une thèse au laboratoire LCME sur la contamination des espèces piscicoles des lacs d’altitude par les PCB (Nellier, 2015). Dans ce contexte pratique de mutualisation des études scientifiques sur ce lac (mouillage, sonde multi-paramètres, trappe à

43 sédiments) et surtout de par ses apports en POP uniquement atmosphériques et en période

estivale, ce lac a été choisi comme site d’étude. Rivière de vallée alpine : l’Arc B.

Le second site d’étude est une rivière de montagne: l’Arc, située en Savoie dans la

vallée de la Maurienne. Longue d’environ 120 km, l’Arc prend sa source au glacier de Levanna à 2700 m d’altitude et draine un bassin versant de 1950 km2. Affluent principal de

l’Isère, cette rivière torrentielle à forte pente est aménagée et exploitée par EDF qui gère de

nombreux barrages hydro-électriques. Le débit de la rivière est très variable puisqu’il est

dépendant de la gestion de ces ouvrages. De plus, son bassin versant est fortement érodable et produit une grande quantité de matières en suspension (MES) notamment au niveau de St Jean

de Maurienne. C’est à ce niveau que l’Arvan, un grand contributeur en MES se déverse.

Affluent majeur de l’Arc, il prend sa source près des Aiguilles d’Arves, dans un massif

constitué de marne (Antoine, 2006). Depuis 2006, le site Arc-Isère fait partie de la Zone Atelier du Bassin du Rhône (ZABR). Des suivis hydro-sédimentaires réguliers sont réalisés par EDF et les laboratoires LTHE et IRSTEA.

L’Arc traverse des zones rurales loin des sources de pollution en amont puis des zones résidentielles et industrielles en aval. Elle constitue un site d’étude intéressant pour suivre la

dynamique des transferts de polluants. Dans cette optique, plusieurs sites d’études ont été

sélectionnés pour réaliser des prélèvements atmosphériques et aquatiques :

· Bonneval-sur-Arc : petit village rural de montagne situé en amont à 1800 m d’altitude

proche de la source de l’Arc ;

· Modane : situé à 1000 m au début de la vallée industrielle avant les principaux

barrages et le déversement des principaux affluents ;

· Aiton : situé à 286 m d’altitude avant la confluence avec l’Isère, dans la vallée

industrielle de la Maurienne où la pression anthropique est forte.

La Figure 17permet de situer géographiquement les différents sites d’études; en noir et en

vert sont représentés les sites de prélèvement aquatique et en violet les prélèvements atmosphériques. Le détail des différents prélèvements est donné dans la partie II.D.2.

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Figure 17 : Localisation des sites d'études le long de la rivière Arc (en noir les prélèvements en phase

dissoute dans l’eau, en vert en phase particulaire dans l’eau et en violet les prélèvements

atmosphériques totaux). II. Stratégie d’échantillonnage

Les HAP et PCB étant présents à l’état de trace dans les sites de fond, des préleveurs

adéquats et parfaitement autonomes en énergie sont nécessaires pour réaliser cette étude car

certains sites sont difficilement accessibles avec un accès limité à des sources d’énergies. Dans cette seconde partie un bref état de l’art des méthodes de prélèvements dans l’air et l’eau

est réalisé puis les dispositifs choisis et optimisés sont présentés.

Etat de l’art des méthodes de prélèvement A.

Il existe des méthodes de prélèvement dites « actives » qui nécessitent une source

d’alimentation en énergie électrique. Les inconvénients de ces méthodes sont que :

l’échantillonnage est en général ponctuel et ne prend pas en compte les fluctuations de

pollutions comme un pic épisodique si celui-ci survient hors période d’échantillonnage. Ces

techniques sont lourdes à mettre en place (matériel parfois lourd et encombrant avec mise en

place d’un accès à une alimentation en énergie), de plus elles nécessitent un nombre

d’échantillons à analyser important pour réaliser un suivi régulier et sont donc couteuses au niveau analytique.

En revanche, les méthodes dites « passives » collectent sans aide mécanique in situ,

sans perturbation du milieu, en continu et permettent d’intégrer les échantillons sur des pas de

temps plus ou moins long. Ces techniques sont plus adaptées aux composés présents en faibles concentrations car elles permettent de collecter des quantités suffisantes pour obtenir des concentrations supérieures aux limites de détection. Pour des sites éloignés comme les

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milieux de montagne avec peu ou pas d’accès électrique, les préleveurs passifs sont donc les

plus appropriés.

Le principe de l’échantillonnage passif est basé sur un mécanisme de diffusion des

composés d’un milieu vers une phase réceptrice grâce à la différence de potentiel chimique

entre ces deux compartiments. Ce principe repose sur une cinétique d’adsorption des

composés, c’est-à-dire que le flux de contaminants va être continu entre les deux milieux

jusqu’à ce que l’équilibre soit atteint ou jusqu’à ce que le prélèvement soit arrêté (Figure 18).

Figure 18 : Principe de l'échantillonnage passif (Vrana et al., 2005). 1. Prélèvements atmosphériques

Dans l’atmosphère les polluants sont présents sous différentes formes. Pour collecter toutes ces formes, il existe différents systèmes d’échantillonnage atmosphérique.

· Phases gazeuse et particulaire

Pour distinguer les concentrations atmosphériques gazeuses et particulaires, il est

obligatoire d’utiliser une méthode d’échantillonnage dite « active » à l’aide d’un préleveur haut ou bas débit qui va pomper l’air ambiant. L’air passe d’abord sur un filtre généralement

en fibre de verre (GFF) ou en fibre de quartz (QFF) qui retient les particules puis sur une mousse en polyuréthane appelée PUF (Polyurethane Foam) qui collecte la phase gazeuse (Blais et al., 2001a; Castro-Jiménez et al., 2011; Fernández et al., 2002; Gevao et al., 1998; Gigliotti et al., 2002; Nelson et al., 1998; Palm et al., 2004; Sundqvist et al., 2004). Une résine

XAD®-2 peut également remplacer la PUF (Blanchard et al., 2007; Miller et al., 2001;

Moreau-Guignon et al., 2007; Motelay-Massei et al., 2006).

Une méthode passive peut toutefois être utilisée pour collecter principalement la phase gazeuse. Dans ce cas, une mousse de polyuréthane placée entre deux supports en acier inoxydable est utilisée (Harner et al., 2006a) appelée PAS-PUF (Passive Air Sampler PUF) ou

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Figure 19 : Design des dispositifs passifs d’air pour échantillonner la phase gazeuse : a) PUF d'après

Harner et al. (2006) ; b) XAD®-2 (Wania et al. 2003).

Cette méthode reste semi-quantitative et ne permet pas de mesurer directement une

concentration atmosphérique. Les volumes équivalents d’air échantillonné par jour peuvent être déterminés si un préleveur actif d’air est déployé en parallèle ou par calculs théoriques (le

détail des calculs est donné dans le chapitre 3). Quelques études ont tout de même défini des

taux d’échantillonnage par jour pour chaque composé (Chaemfa et al., 2008; Harner et al.,

2013a). Cependant, ces taux d’échantillonnage dépendent de nombreux paramètres

(conditions climatiques, design du préleveur, concentration en particules) et sont donc

relativement spécifiques du site et de la période d’échantillonnage. Ainsi, il est nécessaire,

dans la mesure du possible, de les déterminer directement sur le site de prélèvement.

Concernant les adsorbants, à ce jour, une seule étude d’intercomparaison entre la PUF et

la résine XAD®-2 a été réalisée. Cette étude de 1987 a comparé ces deux adsorbants en

collectant les HAP atmosphériques et a conclu que la XAD®-2 avait une meilleure capacité

d’adsorption et de rétention pour les HAP volatils. Le naphtalène était 24 fois plus adsorbé sur

la XAD®-2 en été par rapport à la PUF (Chuang et al., 1987). Ces deux méthodes sont malgré

tout supposées similaires mais certaines études semblent tout de même préférer utiliser la

XAD®-2 pour les composés organiques ou les pesticides (Hayward et al., 2010;

Motelay-Massei et al., 2006; Schummer et al., 2012).

· Dépôts sec et humide

La collecte et la distinction des dépôts sec et humide nécessitent un appareil automatisé comprenant un détecteur de pluie qui actionne un mécanisme pour échantillonner les dépôts sec et humide séparément. Quelques études utilisent de tels dispositifs pour les composés

organiques (Birgül and Tasdemir, 2012; Carrera et al., 2002) tandis que d’autres collectent

uniquement la pluie (Blanchard et al., 2006; Leister and Baker, 1994). Comme il a été vu

47 précédemment, plusieurs adsorbants comme une mousse ou de la résine peuvent être utilisés et placés sous le système de collecte.

· Dépôts totaux

Pour collecter les dépôts totaux, deux méthodes sont généralement utilisées : une jauge Owen en acier inoxydable (gros entonnoir) ou un entonnoir en verre, avec placé en dessous respectivement : soit un adsorbant spécifique qui recueille les composés, soit simplement une

bouteille (Blanchard et al., 2007). Dans le cas d’un adsorbant, une PUF (Castro-Jiménez et al.,

2008), de la résine Amberlite IRA 743 (Gocht et al., 2007) ou la résine XAD®-2 (Blais et al.,

2001a) peuvent être utilisées. S’il n’y a pas d’adsorbant, les dépôts totaux recueillis sont : soit

filtrés sur GFF pour la phase particulaire puis sur filtre C18 Empore Disk pour extraire la phase dissoute (Carrera et al., 2002; Fernández et al., 2003), soit extrait de manière globale (particulaire + dissous) par extraction liquide-liquide (Garban et al., 2002; Ollivon et al., 2002).

2. Prélèvements aquatiques

Dans le compartiment aquatique les polluants sont retrouvés sous forme dissoute et particulaire.

· Phase dissoute

Il existe de nombreux préleveurs passifs pour collecter les contaminants présents dans la

phase dissoute dans l’eau. Les composés s’adsorbent ou s’absorbent sur une phase réceptrice

en fonction de leur affinité chimique. Pour les composés organiques, les plus utilisés sont les suivantes (Vrana et al., 2005) :

o SPMD (Semi Permeable Membrane Device)

La SPMD est la méthode la plus utilisée (Huckins et al., 1993; Meadows et al., 1998;

Verweij et al., 2004; Vrana et al., 2001). Elle se compose d’un tube en polyéthylène à faible

densité (LDPE) rempli d’un film lipidique souvent la trioléine, utilisée pour sa forte capacité

d’adsorption pour les composés ayant un log Kow supérieur à 3. Les composés hydrophobes non polaires vont donc diffuser à travers cette membrane. Le LDPE est un matériau non

poreux c’est-à-dire que les pores ne sont pas fixes, ce sont des cavités transitoires d’environ 1

nm excluant les larges molécules et celles adsorbées sur les colloïdes et acides humiques.

L’inconvénient de cette technique est qu’elle nécessite une extraction complexe pour récupérer les polluants accumulés dans la phase lipidique.

o Feuille de silicone

La feuille silicone est une méthode de plus en plus utilisée (Monteyne et al., 2013; Prokeš

et al., 2012a; Rusina et al., 2010a; Shahpoury et al., 2014; Yates et al., 2007). Cette technique

est basée sur une seule phase, une feuille de polydiméthylsiloxane (PDMS). L’utilisation d’une seule phase simplifie le modèle cinétique puisqu’il n’y a qu’un seul coefficient de partage, et permet d’éviter la co-extraction d’autres composés comme les lipides et les

48 polymères (Rusina et al., 2007). Cette méthode est peu couteuse, sa préparation et son

nettoyage sont faciles et le silicone est résistant dans l’environnement. Ses seuls

inconvénients, tout comme les autres techniques, sont l’influence des facteurs environnementaux comme la vitesse d’écoulement, la température et la formation de biofilm. Mais ces facteurs sont corrigés par l’utilisation de composés références de performance (PRC).

o LDPE

Une feuille de LDPE (Low Density PolyEthylene) peut également être utilisée et présente

l’avantage d’avoir la même affinité pour les composés hydrophobes que la SPMD (Allan et al., 2009, 2010; Estoppey et al., 2015; Rusina et al., 2007) et le silicone. Ce matériau a pour

seul inconvénient d’être moins résistant dans l’environnement.

o Chemcatcher

Le Chemcatcher adapté pour les versions organiques est constitué d’une phase réceptrice (C18 Empore Disk) et d’une membrane de diffusion LDPE le tout placé dans un support de PTFE : polytétrafluoroéthylène (Lissalde et al., 2016; Vrana et al., 2006). Cette technique

présente le désavantage d’être sensible aux turbulences et biofilms.

o SPME

Le système SPME (Solid Phase Micro Extraction) se compose quant à lui d’une fine couche de polymère greffée sur une fibre optique de silice, le but étant d’avoir une efficacité d’extraction importante. Plusieurs phases existent avec des épaisseurs différentes. Ce système

n’est pas adapté pour nos milieux d’études car il est fragile et ne résiste pas aux forts débits

qui peuvent être rencontrés en rivière de montagne. De plus, uniquement une petite quantité

d’analyteest disponible pour l’analyse, ce qui peut entraîner des problèmes de quantification

notamment pour nos sites d’étude.

o MESCO (Membrane Enclosed Sorptive Coating)

La méthode MESCO est une adaptation de la technique SPME pour les polluants organiques hydrophobes. Elle consiste en un barreau aimanté utilisé directement pour

l’extraction SBSE (Stir Bar Sorptive Extraction) ou une tige de silicone enveloppée dans une membrane de cellulose régénérée. L’analyse des contaminants se fait directement par

thermodésorption couplée à une chromatographie gazeuse ce qui a l’avantage de faire

considérablement gagner du temps (peu de temps de traitement des échantillons avant

l’analyse). La sensibilité de cette méthode est comparable avec celle des autres méthodes

passives. Son point faible est la faible stabilité de la membrane qui entraine une perturbation des chromatogrammes.

o Choix de la phase réceptrice

Pour conclure, les log Kowdes PCB et HAP étant compris entre 3 et 7 et d’après la Figure

20 extraite de Vrana et al (2005), cinq supports sont appropriés pour les composés recherchés. Si à cela nous ajoutons la contrainte de nos sites expérimentaux, seulement trois méthodes

49 étant plus complexes avec la SMPD à cause de la trioléine et le LDPE étant plus fragile, les bandes de silicone ont été choisies pour ces travaux de thèse comme échantillonneur passif des composés dissous.

Figure 20 : Hydrophobicité des composés échantillonnés selon la méthode passive utilisée (Vrana et al, 2005).

· Phase particulaire

Pour la phase particulaire, il existe un système passif de trappe à sédiments (Baker et al.,

1991). Il se compose d’un entonnoir en acier inoxydable placé au fond de l’eau. Ce dispositif

est principalement utilisé en milieu lacustre car il nécessite d’avoir des sites adaptés avec des

conditions hydrauliques favorables pour éviter le colmatage de la trappe. Ce dispositif n’est

alors pas adapté pour des études en rivière de montagne où les débits et transports de matières sont importants.

Pour collecter la phase particulaire, des méthodes actives sont généralement utilisées, en faisant un prélèvement à un instant t (Blais et al., 2001a; Datta et al., 1998; Dickhut et al., 2004; Fernández et al., 2005; Gevao et al., 1998; Gigliotti et al., 2002; Nellier et al., 2015b;

Nelson et al., 1998; Rowe et al., 2007; Vilanova et al., 2001a). L’eau est pompée puis filtrée

sur un filtre GFF pour collecter la phase particulaire puis sur un adsorbant pour la phase dissoute.

Choix et optimisation des méthodes de prélèvements B.

Suite aux contraintes des sites de prélèvements, de l’état de l’art des méthodes de

prélèvement et des dispositifs disponibles au laboratoire plusieurs préleveurs ont été

50 sélectionnés, améliorés ou développés dans le but de collecter distinctement toutes les formes des polluants dans les compartiments atmosphériques et aquatiques.

1. Compartiment atmosphérique

a. Phase gazeuse et particulaire dans l’air

Les phases gazeuse et particulaire ont été collectées par un préleveur d’air bas débit à l’aide d’une pompe PQ 167 Quick Start (BGI Incorporated) à un débit limité à 10 L.min-1.

Une tête de prélèvement pour les PM totales a été utilisée ainsi qu’un compteur volumétrique

afin de définir avec précision le volume d’air pompé permettant ainsi de s’affranchir des écarts de volumes échantillonnés liés aux changements d’altitude et de température. Un filtre

en fibre de quartz (QFF Ø 47mm, Fischer) placé en série avec une PUF (longueur 75mm, Ø 25 mm, Ecomesure) dans une enceinte réfrigérée a permis de collecter respectivement les composés sous forme particulaire et gazeuse. Pour le rendre autonome en énergie, la pompe a été reliée à une batterie elle-même reliée à un panneau solaire. Pour certains sites, la phase

gazeuse a également été collectée à l’aide d’un dispositif PAS-PUF (Epaisseur 1.35cm, Ø 14 cm, Ecomesure) comme décrit dans la partie II.A.1.

b. Dépôts atmosphériques sec et humide

La collecte distincte des dépôts sec et humide a été réalisée à l’aide d’un système

élaboré et conçu spécifiquement pour cette étude au laboratoire nommé SASDA (par Philippe

Fanget, ingénieur d’étude en instrumentation au LCME). Ce système est composé de deux

jauges Owen en acier inoxydable d’une surface de 0,49 m2 chacune sous lesquelles est placé

un support contenant 15g de résine XAD®-2 pour absorber les composés. Le fonctionnement

de ce système repose sur un module de capteur de pluie qui, lorsque les précipitations sont

détectées actionne un plateau permettant d’échantillonner les dépôts atmosphériques sec et

humide dans leur jauge respective. Plusieurs capteurs météorologiques sont également présents (voir détails partie II.C). Le système est parfaitement autonome en énergie et fonctionne comme le bas débit grâce à une batterie et deux panneaux solaires (Figure 21).

Figure 21 : Dispositif d’échantillonnage SASDA utilisée pour la collecte des dépôts sec et humide. Anémomètre

Panneaux solaire

Dépôts sec et humide

Pluviomètre et sonde de température Centrale d’acquisition des données

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A. Dépôts atmosphériques totaux

Les dépôts atmosphériques totaux ont été collectés à l’aide d’une jauge Owen en acier

inoxydable (surface 0,49 m2) et d’un adsorbant spécifique placé en dessous (Figure 22). Selon

l’objectif d’échantillonnage et le site d’étude, une PUF ou 15g de résine XAD®-2 ont été utilisées.

Figure 22 : Jauge Owen collectant les dépôts atmosphériques totaux.

2. Compartiment aquatique

a. Phase dissoute et particulaire

Lors de ces travaux de thèse, l’utilisation de feuilles de silicone pour collecter la phase dissoute a été mise en place au laboratoire et des feuilles ont ainsi été déployées dans l’eau sur les différents sites d’étude. Des feuilles de silicone (AlteSil®, 0.5 mm, Altec UK) de différentes dimensions ont été utilisées : 8 x 4,5 cm (72 cm2) dans l’Arc et 5 x 30 cm (300

cm2) au lac de la Muzelle. Dans l’Arc, les feuilles de silicone sont placées sur des supports en

acier pour ne pas être emportées par le courant (Figure 23a) tandis qu’à la Muzelle, les feuilles

sont fixées sur un support avec deux flotteurs, lui-même relié à une bouée de mouillage située au milieu du lac (Figure 23b). Les feuilles de silicone sont immergées au fond du lit de la rivière et à une dizaine de centimètres de la surface du lac.

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Figure 23 : Design des dispositifs pour échantillonner la phase dissoute dans l'eau : a) dans l'Arc ; b) au lac de la Muzelle.

Pour la phase particulaire dans l’Arc, deux préleveurs automatiques de type ISCO appartenant au laboratoire IRSTEA ont été utilisés. Dans le but d’obtenir un échantillon composite intégré sur la même période d’échantillonnage que la phase dissoute, les préleveurs