• Aucun résultat trouvé

revenu permanent

4.4. Exposé empirique

4.4.3. Simulations et Résultats

Dans cette étude, nous proposons quatre simulations. La première simulation constituant le scénario de référence (scénario de base) représente la situation où l’économie camerounaise maintiendrait le même niveau de production de pétrole et le même comportement de dépenses publiques qu’en 2001. Les trois autres simulations constituent les différents scenarios de

117 réactions du gouvernement camerounais à la chute de la production. Les différents résultats représentent la différence de comportement de l’économie camerounaise en situation de politique économique par rapport à une situation où la production de pétrole ne décline pas (scenario de base). Le deuxième scenario représente la situation où le gouvernement fait face à la chute de la production pétrolière tout en maintenant le même comportement budgétaire que celui de l’année de base 2001. Dans les deux dernières simulations, nous supposons que le gouvernement réagira à la chute de la production du pétrole par l’adoption de la contrainte dynamique de l’équation (6).

4.4.3.1. Scénario 242 : réaction actuelle du gouvernement au déclin de la production du pétrole

Depuis 1986, la production pétrolière commence son déclin, jusqu’à présent aucune découverte significative n’a été faite qui permet de renverser la tendance. Diverses projections montrent qu’en l’état le pétrole camerounais est appelé à disparaître dans une quinzaine d’année (AFDB, 2006). Les prévisions calculées dans cette étude fixent à 2025 : la date de fin de la production au Cameroun. Vu l’importance de cette ressource pour l’économie camerounaise43, il apparaît pertinent de voir les effets de cette disparition programmée et

d’évaluer si la politique économique notamment la politique de dépenses actuelle permet de faire face à cette baisse. Par ailleurs, il est à rappeler que l’horizon de notre modèle est de 50 ans (2001-2050). Cette perspective temporelle, nous procure l’opportunité d’estimer le coût du déclin de la production du pétrole pour les périodes sur lesquelles nous disposons des données formelles de la SNH (2002-2007). 44

42 Le scenario 1 présente simplement l’évolution structurelle de l’économie camerounaise. Les résultats sont exposés en annexe.

43 Le pétrole représente, par exemple, près de 50% des exportations totales du Cameroun en 2007.

118 Les résultats du scenario relatif au comportement actuel du gouvernement en période de déclin indiquent que, sur la période 2002-2007, le Cameroun perd en moyenne annuelle 0,4 % du taux de croissance du PIB réel du fait de la baisse de la production du pétrole.45 Cette

évolution du taux de croissance réel, sous la politique actuelle, devrait se poursuivre pour les prochaines années. Soit 0,4% de perte en moyenne sur la période 2008-2015, et 0,5% de perte en moyenne pour la période 2016-2025. L’économie du pays devrait rejoindre son sentier structurel à partir de 2026.

45 Dans ce cadre, cela signifie que l’économie a cru de x au lieu de x+0,4% si la production du pétrole ne déclinait pas.

119

Tableau 4.2: Principaux impacts macro-économiques scenario2 (en %)

Moyenne annuelle

2002-2007 2008-2015 2016-2025

Indicateurs macroéconomiques TXPIBVAL -1,0 -1,4 -2,1

PIB reel TXPIBVOL -0,4 -0,4 -0,5 Revenu des ménages TXREVMN -0,3 -0,3 -0,4 Epargne publique SGouv -7,2 -35,1 -186,8 Indice des prix à la consommation IPC -0,6 -0,9 -1,4 Indice des prix à la production IPP1 -0,6 -0,8 -0,7 Revenu gouvernemental Ygouv -1,1 -1,4 -2,0 Investissement total QINVT -2,4 -3,6 -7,5

Quantité produite pour le marché local

agriculture vivrière AGRVRIER-C -0,2 -0,3 -0,7 agriculture d'exportation AGREXP-C 0,0 0,0 -0,3 pétrole brut PETBRUT-C -3,8 -6,4 -20,5 pétrole raffiné PETRAF-C 0,6 0,6 0,6 Industrie IND-C 0,1 0,2 0,2 services sociaux SEVSO-C 0,4 0,6 1,0 Transports et Communication TRANS-C 0,5 0,7 1,0 services commerciaux SERVCOM-C -0,3 -0,4 -0,6 Electricité Gaz et Eau ENERG-C 0,8 1,0 1,5 Vente en gros et en détail VTE-C 0,0 -0,1 -0,1

Quantité exportée AGRVRIER-C 0,1 0,1 -0,1 AGREXP-C 0,2 0,3 0,4 PETBRUT-C -4,0 -6,7 -21,3 PETRAF-C 0,5 0,5 0,5 IND-C 0,2 0,3 0,5 SEVSO-C 0,0 0,0 0,0 TRANS-C 0,6 0,8 1,1 SERVCOM-C -0,2 -0,3 -0,4 ENERG-C 0,0 0,0 0,0 VTE-C 0,0 0,0 0,0

Consommation des ménages

ouvrier ruraux ROUVR-H -0,7 -1,0 -1,5 ruraux petits proprietaires RPPT-H -1,0 -1,4 -2,2 ruraux grands proprietaires RGPT-H -0,9 -1,2 -1,8 urbains faible revenus UBREV-H -0,8 -1,0 -1,5 urbains fort revenus UFREV-H -1,0 -1,3 -2,0 Capitalistes UCAP-H -1,1 -1,5 -2,3

120 Dans ce scenario, plusieurs facteurs contribuent à la diminution de la croissance du PIB. En effet, le déclin de la production du pétrole frappe les recettes publiques. Les revenus gouvernementaux baissent à chaque période de temps (1,1% ; 1,4% ; 2%). Les dépenses publiques restant constantes dans ce scenario, on assiste à une baisse de l’épargne publique. Par ailleurs, la baisse de la production du pétrole conduit à une diminution de la rémunération des facteurs utilisés dans le secteur pétrolier, d’où une chute des revenus des ménages, et une baisse de la valeur ajoutée. Ce qui entraine une baisse du PIB.

Comme précédemment souligné, la baisse de l’activité engendrée par le déclin de la production du pétrole frappe durement les ménages. Le revenu global des ménages diminue, ainsi, en moyenne annuelle de 0,3% sur la période 2002-2007 ; de 0,3% sur 2008-2015 et de 0,4% sur la période 2016-2025. Cette diminution des revenus des ménages conduit à une baisse de la consommation privée et de l’épargne privée. Les baisses combinées de l’épargne publique et privée entrainent un ralentissement des investissements totaux (2,4% ; 3,6% ; -7,3%).

Au total dans ce scenario, la baisse de la production de pétrole mène à une chute des recettes publiques ; la diminution de ces recettes contribue à la baisse de la consommation publique. Dans l’hypothèse actuelle de consommation publique fixe et d’épargne endogène, la chute de l’épargne entraîne la baisse des investissements. Cette contraction de la demande d’investissements conduit à la baisse de la production (offre) et donc de la croissance.

De ces résultats, en maintenant la politique de dépenses publiques de 2001, le Cameroun ne conjure pas les effets néfastes liés au déclin de sa production pétrolière. Toutes les institutions économiques du Cameroun subissent le coup de ce déclin. Dans ce qui suit, nous considérons que le gouvernement camerounais décide d’adopter l’hypothèse du revenu

121 permanent comme mode de gestion de ces ressources pétrolières afin d’arrimer de meilleure manière son économie à la période post-pétrolière.

4.4.3.2. Scénario: application de l’hypothèse de revenu permanent

Pour l’application de l’hypothèse du revenu permanent, nous considérons différentes hypothèses liées à l’évolution des paramètres de la contrainte dynamique (équation (6)). Dans ce cadre nous retenons : le paramètre d’habitude à 0,7 analogue à des études sur le sujet (Leigh et Olters, 2006). Le taux d’intérêt est de 4,2%, il est référencé par le FMI comme applicable au Cameroun (IMF, 2007).

Pour cette application de l’hypothèse de revenu permanent, nous envisageons deux variantes. Dans une première variante, nous considérons que le seul canal de diffusion de la production du pétrole sur l’économie est les finances publiques46. Dans la seconde variante

nous relâchons cette hypothèse, en autorisant les interactions directes entre le secteur pétrolier et les autres.