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BIDIRECTIONNELLE A ELECTRODES COPLANAIRES

III- 2-1. Simulation de la structure entière

WFP(µm) dstr = 200µm

Figure 4-10. Tenue en tension en fonction de la largeur de la plaque de champ

III-2. Etat passant

Afin d’illustrer et d’analyser le fonctionnement à l’état passant de la structure IGBT bidirectionnelle à électrodes coplanaires, nous avons procédé à la simulation électrique à l’état passant de la structure de la façon suivante:

 Simulation de l’ensemble de la structure.

 Simulation de la première partie de la structure pour un fonctionnement en mode thyristor.  Simulation de la deuxième partie de la structure pour un fonctionnement en mode

DMOS/IGBT.

Cette décomposition nous permettra d’une part de vérifier la verticalité du courant traversant la structure et d’autre part de suivre l’amorçage progressif de la structure. En effet, la structure étant composée d’une part d’une structure thyristor auto-amorçable et d’autre part d’une structure DMOS/IGBT, son amorçage dépendra des paramètres géométriques et physiques utilisés pour chacun des éléments de la structure.

Nous effectuerons une comparaison entre les caractéristiques I(V) des différentes structures, nous étudierons par simulations l’impact des paramètres géométriques de la tranchée sur la chute de tension à l’état passant. Nous reviendrons ensuite sur un point que nous avons évoqué précédemment afin de montrer l’importance du nombre de cellules ainsi que de la largeur de la région P+ d’anode sur les caractéristiques I(V) de la structure.

III-2-1.Simulation de la structure entière

Les paramètres physiques et géométriques utilisés pour la simulation de la structure présentée sur la Figure 4-3 à l’état passant sont donnés dans le Tableau 4-1. La caractéristique IA(VAK) obtenue est donnée sur la Figure 4-11.

Chapitre 4 Etude par simulation d’une structure IGBT bidirectionnelle à électrodes coplanaires 143 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 0 20 40 60 80 100 JA (A /c m 2) VAK(V) dstr = 200 µm LT = 80 µm dT = 20 µm

Figure 4-11. Caractéristique IA(VAK) à l’état passant de la structure IGBT bidirectionnelle à électrodes coplanaires

Le retournement que l’on observe sur cette caractéristique est lié au déclenchement du thyristor interne de la structure. Ce retournement se produit dès que la jonction P/N+ de la face arrière devient passante. Cette jonction devient passante dès que la tension développée aux bornes de la résistance RP de la région P atteint la tension de mise en conduction de la jonction P/N+ et qui est de l’ordre de 0,7V.

Pour une tension anode-cathode positive, la répartition des lignes de courant dans la structure pour un niveau de densité de courant d’anode de l’ordre de JA = 100 A/cm2 est représentée sur la Figure 4-12.

Figure 4-12. Lignes de courant dans la structure simulée à l’état passant

Le courant dans la structure circule verticalement à travers la section du thyristor dans la première partie (de l’anode vers l’électrode flottante), puis à travers l’IGBT dans la deuxième partie de cette structure (de l’électrode flottant vers la cathode). Par conséquent, la chute de tension à l’état passant correspond à la somme de celle aux bornes du thyristor et de celle aux bornes de l’IGBT. Afin de le confirmer, nous avons simulé les deux parties de la structure séparément. La première partie est simulée en fonctionnement thyristor auto-amorçable et la deuxième partie est simulée en fonctionnement DMOS/IGBT. Nous avons ensuite comparé la caractéristique IA(VAK) des deux parties connectées en série avec celle de la structure complète.

Chapitre 4 Etude par simulation d’une structure IGBT bidirectionnelle à électrodes coplanaires

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III-2-2.Fonctionnement de la demi-structure en mode thyristor

La structure simulée pour un fonctionnement en mode thyristor est donnée sur la Figure 4-13. Afin de pouvoir faire une comparaison, les paramètres de la structure simulée sont exactement les même que ceux utilisés pour le cas de la structure complète. La tension anode (A) - électrode flottante (F) est positive, la grille-2 est reliée à l’électrode d’anode. Pour un niveau de courant faible, le courant circule par la diode PIN (Figure 4-14). Au fur et à mesure que le niveau de courant augmente, la quantité de trous collectée par la région P côté électrode flottante augmente. Ces trous circulent latéralement au dessus de la région N+ (côté électrode flottante) pour atteindre le contact. De ce fait, une chute de tension se développe aux bornes de la résistance de la région P. Une fois cette tension atteint 0,7 V, la jonction P/N+ devient passante et le thyristor s’auto-amorce (Figure 4-15).

Figure 4-13. Demi-structure polarisée pour un fonctionnement en mode thyristor

Figure 4-14. Répartition des lignes de courant pour un faible niveau de courant

Figure 4-15. Répartition des lignes de courant pour un fort niveau de courant

La caractéristique I(V) de la structure simulée est donnée sur la Figure 4-16. Le niveau de densité de courant de retournement est de l’ordre de JA = 3A/cm2 et la chute de tension à l’état passant pour un courant de 100 A est de 1,3 V. Une expression analytique qui permet d’estimer la chute de tension aux bornes du thyristor est donnée en annexe.

Chapitre 4 Etude par simulation d’une structure IGBT bidirectionnelle à électrodes coplanaires 145 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 0 20 40 60 80 100 JA (A /c m 2) VAK(V) dstr = 200µm

Figure 4-16. Caractéristique IA(VAF) à l’état passant en mode thyristor

III-2-3.Fonctionnement de la demi-structure en mode DMOS/IGBT

La structure simulée ainsi que son schéma électrique simplifié équivalent en fonctionnement DMOS/IGBT sont représentés sur la Figure 4-17.

RN

-RN

+

IFK

Figure 4-17. Structure simulée et schéma équivalent en mode DMOS/IGBT

Une tension positive est appliquée entre l’électrode flottante F et la cathode K. La mise en conduction de la structure se fait par application d’une tension positive et suffisante sur la grille-1 par rapport à la cathode K. Pour un niveau de courant faible, la structure fonctionne en mode DMOS et le courant circule à travers la diffusion N+ face arrière, le substrat N- et le canal pour atteindre la cathode. Pour des niveaux de courant plus élevés, le courant qui circule à travers la diffusion N+ développe une chute de tension aux bornes de la résistance RN+, et lorsque cette tension atteint 0,7 V, le transistor PNP devient passant. Par conséquent, la structure bascule d’un fonctionnement de type DMOS à un fonctionnement de type IGBT.

Le courant et la tension de retournement peuvent donc êtres estimés par les expressions suivantes [5]: 0.7 FK N I R + = (4.1)

( )

0.7

(

N N Canal

)

FK FK N N Canal N R R R V I R R R R + + + + + = + + = (4.2)

Chapitre 4 Etude par simulation d’une structure IGBT bidirectionnelle à électrodes coplanaires

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Les paramètres de la structure simulée sont identiques à ceux des deux structures précédentes. La répartition des lignes de courant dans la structure pour un niveau de courant faible est représenté Figure 4-18. Le fonctionnement de la structure pour ce niveau de courant peut effectivement être assimilé à celui d’un DMOS. Pour un niveau de courant plus élevé (de l’ordre de 1 A/cm2 dans ce cas) la jonction P/N- face arrière devient passante et la structure fonctionne en mode IGBT Figure 4-19. Le niveau de courant de retournement dépend des paramètres géométriques des diffusions N+ et P+ situées sur la face arrière. En effet, plus la région P+ face arrière est large, plus faible est le niveau de courant de retournement.

Figure 4-18. Répartition des lignes de courant dans la structure pour un mode DMOS

Figure 4-19. Répartition des lignes de courant dans la structure pour un mode IGBT

0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 0 20 40 60 80 100 JA (A /c m 2) VAK(V) dstr = 200µm

Figure 4-20. Caractéristique IF(VFK) à l’état passant en mode IGBT