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SIEGLER.- Merci, Monsieur le Président

POINT PRINCIPAL N° 3

M. SIEGLER.- Merci, Monsieur le Président

Une fois n’est pas coutume, la fatigue m’a déjà gagné et je serai sûrement moins prolixe que d’habitude malgré l’enjeu. Je sais déjà que vous pouvez remercier ma fille, Anna-Rose, de ce cadeau qui vous est fait avant l’heure.

(Rires)

Je vais rappeler le contexte et l’enjeu de la naissance de cette politique de renouveau des territoires.

Effectivement, voilà huit mois maintenant que le Président a décidé de la mise en œuvre d’une politique nouvelle, une politique visant à renforcer l’action publique départementale, à solliciter l’action publique de nos partenaires institutionnels sur un certain nombre de territoires. Ces territoires, vous les connaissez, ce sont les arrondissements d’Avesnes-sur-Helpe, de Cambrai, de Douai et de Valenciennes – le sud du Nord –, c’est le versant nord-est de la métropole lilloise et le littoral de l’arrondissement de Dunkerque.

L’idée est de dédier notre action publique au suivi particulier d’un certain nombre de contrats existants : l’engagement pour le renouveau du bassin minier sur le Valenciennois et sur le Douaisis, le pacte pour la réussite de la Sambre, de l’Avesnois et de

la Thiérache, les nouvelles politiques de rénovation urbaine. L’exécutif départemental porte, développe et met en œuvre toutes ces contractualisations. La fonction dévolue à cette politique de renouveau des territoires est à cet égard de montrer l’exemple pour mettre fin à ce travail en silo et s’assurer que tous les territoires bénéficient des dispositifs que vous adoptez.

Cette délégation s’appuie – et c’est la conséquence – sur un certain nombre de délibérations cadres, de schémas qui ont déjà fait l’objet de nombreuses délibérations et de nombreux débats. J’en cite quelques-uns : le schéma des solidarités humaines 2018-2022, le schéma de prévention et de lutte contre la pauvreté, le schéma de prévention et de protection de l’enfance, le schéma de prévention de la délinquance et de la radicalisation, la délibération cadre Nord durable et le schéma d’amélioration de l’accessibilité des services au public, des schémas et des politiques qui sont portés par les Vice-présidents de notre majorité.

J’ai entendu en commission – et c’est tout à fait naturel – cette question, presque comme un propos liminaire : cette délégation n’a pas de budget. C’est vrai, cette délégation n’a pas en tant que telle de budget propre, mais elle intervient en lien avec tous les Vice-présidents. À ce titre, chaque Vice-président dans le déploiement de sa politique a un œil particulièrement attentif quand je le sollicite, quand je le demande sur le déploiement de sa politique dans les territoires que je viens de citer.

Cela se traduit déjà, au terme de huit mois d’exercice, par un certain nombre de mesures qui ont déjà été prises, adoptées, portées par les Vice-présidents de l’exécutif départemental.

J’en veux pour preuve, dans le volet des solidarités humaines, une vraie volonté en matière de ressources humaines, par exemple au sein des services départementaux et au sein de ces territoires, de réduire les postes vacants, de faire la promotion des territoires en renouveau, de procéder à la déprécarisation des CDD dans les directions territoriales et les UTPAS concernées. À titre d’exemple pour le décliner localement, la directrice territoriale de prévention de l’action sociale du Cambrésis n’avait pas d’adjoint ; cela est désormais réglé.

Je veux encore pour preuve le déploiement des postes d’ALSES, ce sont 11 postes d’ALSES pour la rentrée 2019 et 11 postes de plus programmés au 1er janvier 2020 dans tous les collèges des territoires en renouveau.

Au sein des MDIE, c’est globalement une baisse de 4 % du nombre de foyers allocataires payés.

- 55 % des allocataires sortis dans le cadre de l’accompagnement par un coach’emploi ont retrouvé un emploi ou une formation, 81 % des 25-29 ans dans le cadre de l’initiative pour l’emploi des jeunes, un chiffre extrêmement intéressant, grâce à la politique initiée par Olivier et menée par Doriane.

- 50 % des allocataires sortis dans le cadre de l’accompagnement par un coach’emploi ont retrouvé un emploi ou une formation, plus de 77 % des jeunes ont retrouvé un emploi ou une formation dans le cadre de l’IEJ (Initiatives pour l’Emploi des Jeunes).

À titre d’exemple, dans l’arrondissement de Cambrai et dans le cadre de la stratégie que je vais vous présenter, vous avez, mes chers collègues, déjà adopté la délibération, que nous a présentée Doriane, de renforcement dans cet arrondissement de coachs en lien avec Pôle Emploi dédiés aux villes du Cateau, de Caudry et de Cambrai.

Sur le volet des solidarités territoriales, je donne d’autres exemples.

- Quatre collèges dans l’Avesnois feront l’objet d’une réhabilitation thermique, un investissement de près de 12 M€.

- Quatre collèges dans le Cambrésis feront l’objet d’une réhabilitation thermique l’année prochaine.

- En PTS, l’éco-quartier du Raquet à Douai s’est vu attribuer une subvention de 700 000 €.

- La requalification du centre-ville d’Avesnes-sur-Helpe s’est vu attribuer un PTS de 600 000 €.

- La requalification du pôle gare de Jeumont s’est vu attribuer un PTS de 300 000 €.

- Les travaux de reconversion de l’ancienne BA103 se sont vu attribuer un PTS de 530 000 €.

- La déconstruction-reconstruction du gymnase du quartier de la Bleuse-Borne à Anzin s’est vu attribuer un PTS de 600 000 €.

C’est dire que le Premier Vice-président POIRET prend en considération le déploiement de cette politique dans les territoires en renouveau.

Enfin, je veux parler d’un des grands chantiers qui fait l’objet du suivi de cette délégation, pour lequel les débats ici sont toujours très consensuels, portés par cette volonté commune de faire avancer nos territoires. Le renouveau des territoires, c’est également l’engagement du Département de procéder au financement du canal Seine-Nord et, l’année prochaine, de verser les 18 M€ qui figurent dans la convention de financement.

Effectivement, il n’y a pas de budget propre, mais le budget que chaque Vice-président s’enorgueillit à mettre en œuvre avec moi dans la politique du renouveau des territoires.

Dans cette optique, mes propos liminaires s’étant achevés, je vais maintenant entrer dans le contexte de celui de la stratégie pour l’avenir du Cambrésis.

Très vite, il faut faire le constat que cet arrondissement, que je connais bien et que vous connaissez au fil des délibérations qui sont présentées, est dépourvu d’une contractualisation structurante, d’impact fort avec nos partenaires institutionnels – j’ai parlé tout à l’heure de l’ERBM sur deux arrondissements et du pacte SAT.

Ce territoire demeure en attente depuis longtemps d’une réponse publique qui soit à la hauteur des enjeux et des besoins qui lui sont propres. Les difficultés existent, il ne faut pas avoir d’œillères, il ne faut pas fermer les yeux. C’est un territoire où il faudra demain, plus qu’ailleurs peut-être, prendre à bras-le-corps le sujet des violences intrafamiliales et des violences conjugales. C’est un territoire où il faudra plus encore apporter une réponse au nombre assez disproportionné de mesures de placement de l’enfance.

Au-delà de ces quelques difficultés, c’est un territoire qui a énormément d’atouts :

- le canal Seine-Nord bien sûr – et on y reviendra par la suite dans le cœur de nos travaux de ce matin – et la plate-forme multimodale de Cambrai-Marquion,

- une situation géographique au cœur de la région des Hauts-de-France,

- Un savoir-faire dans la création de produits haut de gamme, de filières reconnues (textile, dentelle, broderie, verrerie), - des structures de formation performantes,

- une université régionale des métiers et de l’artisanat à Caudry,

- le conservatoire à rayonnement départemental de musique et de théâtre, - l’école supérieure d’art,

- le centre universitaire La Forêt à Cambrai,

- un patrimoine architecturel et culturel riche, avec le labo culturel à Cambrai, le musée de la dentelle à Caudry, le musée Matisse et l’Abbaye de Vaucelles.

Au regard de ces éléments, il m’a été assez évident qu’il faudrait déployer une nouvelle méthode et un nouveau pacte avec ce territoire pour que l’équité territoriale, l’aménagement du territoire, la transition écologique, industrielle, solidaire concourent à l’amélioration de la vie des habitants du Cambrésis à tous les âges et dans le cadre des politiques qui sont les nôtres, de l’enfance jusqu’au plus bel âge, jusqu’à l’autonomie, avec cette volonté de l’inclusion que l’on démontre ici et que l’on va déployer, développer dans cet arrondissement.

Je vous propose de garantir une meilleure réponse des politiques sociales en développant notamment les politiques inclusives en matière d’emploi, de santé, de culture, d’éducation, de renforcer l’attractivité du territoire sur le plan économique, mais aussi en créant les conditions d’une ruralité attractive en lien avec les pôles urbains et les espaces naturels du Nord.

Je vous propose de nous donner les moyens de renforcer les partenariats nécessaires avec l’Europe, l’État, la Région, les collectivités locales et la société civile.

Ce cap ne se fera qu’en prenant en considération deux obligations. La première, l’innovation et l’adaptation. Il faudra engager cet arrondissement vers un avenir qui soit plus confortable, plus déterminé, plus assis, et cela passera – c’est la deuxième obligation – par la prise en considération de notre délibération cadre Nord durable. Il faudra que, dans toute action que nous allons mener dans les mois à venir, l’œil, le cœur, l’esprit de Nord durable guide les politiques départementales dans cet arrondissement.

Après de nombreux échanges avec le préfet, les sous-préfets, les membres de l’exécutif départemental, les conseillers départementaux de l’arrondissement, les présidents des intercommunalités, les maires des villes principales, des villes rurales, un travail de synthèse, un cap a ainsi été modélisé, c’est celui que je vous propose de débattre et, je l’espère ensuite, d’adopter.

Sur notre volonté d’une plus grande solidarité humaine, renforcer l’accompagnement et l’inclusion des personnes en perte d’autonomie est une nécessité. On déclinera les nouveaux modes de prise en charge, on étudiera une offre complémentaire pour les personnes âgées et les personnes en situation de handicap vivant à domicile. On soutiendra les investissements nécessaires au sein des établissements sociaux et médicosociaux en améliorant les conditions d’accueil pour correspondre aux politiques que Geneviève MANNARINO a initiées dans notre collectivité. Je pense notamment à J’Aménag’Âge 59.

Il faudra dans ce territoire optimiser les conditions d’accès aux soins, territoire où le taux de mortalité est l’un des plus élevés de notre département. Le développement des maisons de santé pluriprofessionnelles est un outil qui permettra d’optimiser ces conditions de soins, à condition d’instaurer un véritable dialogue entre la médecine de ville et la médecine rurale. À cet égard, le Département du Nord, l’ARS et la banque des territoires vont lancer cette étude pour améliorer les conditions d’accès aux soins et avoir une vision plus fine de la démographie médicale dans les années à venir. Cette étude, vous le savez, rendra ses conclusions dans un délai de six mois, délai volontairement bref, et prendra en compte les politiques de renouveau des territoires.

Le soutien face aux difficultés familiales et scolaires – problématique prégnante sur le territoire –, face aux difficultés sociales et d’insertion que rencontrent un certain nombre de familles, fera l’objet d’une attention toute particulière dans le suivi.

L’ouverture d’une maison des parents, l’élaboration d’un plan d’action spécifique pour lutter contre les violences intrafamiliales et les violences conjugales sont d’ores et prévues.

Il sera également nécessaire de renforcer les articulations, les partages d’informations et les retours d’informations entre les groupes socioéducatifs et les services sociaux des collectivités, les travailleurs sociaux qui sont au quotidien confrontés à ces difficultés, pour améliorer la prise en charge de ces personnes.

Sur le volet éducatif, la lutte contre le décrochage scolaire doit faire l’objet d’un état des lieux exhaustif et être au besoin renforcée. Dans cet objectif de contribuer activement au développement durable, je vous ai indiqué que quatre collèges du Cambrésis seront démonstrateurs de la transition écologique.

Enfin, d’autres actions sensibilisant les enfants à l’action civique peuvent être déployées encore plus qu’elles ne le sont aujourd’hui. Je pense à la sensibilisation à la sécurité routière dans nos collèges et je pense, Monsieur le Président du SDIS, à la promotion de cadets de la sécurité civile dans l’ensemble des collèges de l’arrondissement.

Enfin, c’est l’accompagnement vers le retour à l’emploi, une population qui a besoin de voir l’État, la Région, le Département combattre ensemble le chômage, favoriser ensemble la formation, remettre à l’emploi nos allocataires du RSA.

Le déploiement des clauses d’insertion est un enjeu, essentiellement d’ailleurs pour le canal Seine-Nord. En 2015, la démarche Grands chantiers et le Canal solidaire ont produit un objectif cible de 800 équivalents temps pleins pour le retour à l’emploi des allocataires du RSA. Nous devons demander plus, nous devons travailler à obtenir plus d’emplois pour les territoires, plus de travailleurs de nos territoires dédiés au canal Seine-Nord et à la plate-forme multimodale de Cambrai-Marquion.

La culture, le tourisme, le sport seront des moyens privilégiés pour améliorer l’avenir de ce territoire. Il faut créer un véritable parcours culturel et touristique dans le Cambrésis, parcours qui n’existe pas aujourd’hui ; il faudra accompagner les énergies locales pour permettre sa réalisation, son déploiement. Le patrimoine qui est le nôtre permettra de répondre à cet enjeu.

Une histoire, des savoir-faire… le Cambrésis a démontré lors du centenaire de la grande guerre sa capacité de résilience, sa capacité à travailler ensemble, à honorer les siens, mais aussi à déployer le tourisme de mémoire. J’en veux pour preuve la création du mémorial du tank de Flesquières.

À cela, il faudra ajouter de nouveaux chemins de randonnée et expérimenter le déploiement de cafés rando.

Le second axe du programme stratégie que je vous propose repose bien sûr sur le développement de l’aménagement du territoire et le renforcement de ses équilibres infra-territoriaux.

En dehors des projets structurants tels que je vous les indiquais tout à l’heure, l’enjeu pour cette stratégie d’avenir n’est pas simplement de remettre le Cambrésis à la hauteur des autres territoires, c’est aussi en son sein de diminuer les difficultés que peuvent avoir les communes entre elles, en termes de retour à l’emploi des allocataires, de chômage, d’indicateurs de santé, de violences conjugales. Ce sera un élément déterminant de la réussite ou de l’échec de cette stratégie pour l’avenir du Cambrésis.

Bien sûr – et ce sera ma conclusion, Monsieur le Président –, les politiques qui sont tournées autour de la ruralité d’une part et d’une nouvelle urbanité d’autre part concourront nécessairement à ce que notre action, qui se veut être une initiative, qui ne veut qu’être la naissance d’un travail collaboratif de longue haleine, repose sur ces deux éléments.

Enfin, il faut un outil, un comité de pilotage pour mettre en place cette stratégie, la diriger et la déployer, un comité de pilotage – pour lequel on proposera d’ailleurs un amendement – associant l’État, le Département, la Région, l’Association des Maires du Nord, l’Association des Maires ruraux et, bien sûr, les communes de première et de seconde centralité ; un comité de pilotage qui sera installé au premier trimestre de l’année 2020 et qui travaillera en chambre pour produire le plus rapidement possible, après le programme stratégique que je vous soumets, un programme opérationnel.

Voilà, Monsieur le Président, les quelques mots concis…

(Rires)

… que je m’étais engagé à produire auprès de vous. Ce sont 21 minutes de temps de parole pour 8 mois de travail que je vous soumets maintenant, mes chers collègues.