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Partie IV. Cas des études : rénovation urbaine à Téhéran

Chapitre 1- Le concept de l’identité dans la culture iranienne

B. Seyed Mohammad Hossein Tabatabae

Tabatabaei, dans ses œuvres, a employé l’identité de l’objet au sens de « l’objectivité de l’objet » (Tabatabaei, 2002: 183), l’existence et se distinguer de l’objet (Tabatabaei, 2000: 118). Il l’a employé ailleurs au sens de l’essence et dit « l’essence est l’identité même et comprend également l’existence objective, malgré le concept qui consacre à l’existence sa subjectivité » (Tabatabaei, 2003: 415). Donc on peut dire que selon lui, l’identité est basée sur l’existence et elle en est la manière particulière autre que la quiddité de l’objet.

En exprimant le sens de se distinguer, Tabatabaei, au huitième chapitre du livre de Bedayat-al-hekmat (Le commencement de philosophie) au titre de « la distinction et se distinguer des quiddités », considère la distinction autre que se distinguer et dit : « Se distinguer signifie qu’une quiddité soit de telle manière qu’elle n’ait pas de véracité possible à plus d’une personne comme distinction d’un homme particulier. Se distinguer d’une particularité est essentielle et non une particularité supplémentaire en comparaison avec autre chose » (Tabatabai, 1977: 115,116).

En expliquant la raison de se distinguer des objets, il refuse l’idée connue des philosophes Péripatétiques de considérer « se distinguer » selon les accidents qui y

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sont joints dans les positions, temps et lieu des objets ; il croit aussi comme Fârâbî et Molla Sadra que se distinguer est basé sur l’existence : « Des philosophes connus ont pris les signes du concept de se distinguer à la place du « se distinguer » lui-même. Les accidents joints (temps, lieu et position) sont des signes du « se distinguer » et de l’existence particulière de l’objet et non pas du se distinguer lui-même » (Tabatabaei, 1977 : 119).

Tabatabaei, au troisième chapitre du livre de « Commencement de philosophie » au titre de « Príncipe de l'identité» écrit ainsi : « Ce principe est l’un des accidents de l’union, car l’altérité est l’un des accidents de multiplicité. L’identité signifie l’union entre deux choses dans un sens malgré la différence existant dans autre sens. Il est évident que cela est la définition de l’attribution, cette signification veut dire que l’attribution des deux significations variées est correcte au cas où il y ait une union entre eux » (Tabatabaei, 1977 :183).

1-3- Résume des idées des philosophes

Dans la tableau 1, la définition de trois lexiques sur l’identité, se distinguer et le principe de l'identité chez des philosophes principaux irano-islamiques ont été présentés. Brièvement, Fârâbî sépare l’identité et le « se distinguer » des êtres de catégorie des quiddités et les impute au domaine de l’existence des phénomènes. Mais des philosophes péripatétiques après lui, surtout Avicenne, considéraient la position, le temps et le lieu en tant que des référents désignant et présentant l’identité et « se distinguer ». Dans l’école de l’illumination, Sohrawardi et ses adeptes ont considéré les quiddités, la relation et le rapport des phénomènes avec les quiddités globales comme présentateurs de l’identité.

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Enfin, la philosophie Transcendantale, en refusant les idées des philosophes Péripatétiques (sauf Fârâbî) et ceux d’Illumination, ont considéré l’existence et ses

degrés différents désignant l’identité. Ils ont décrit l’identité comme le degré existentiel et le rapport des phénomènes avec l’existence absolue. Sous l’influence des idées de « l’originalité de l’existence » et « le mouvement substantiel » de Molla Sadra, l’identité a pris un sens dynamique, une existence scalaire et des ambiguïtés et contradictions, se rapportant à l’identité des phénomènes mouvants et changeables qui sont devenus évidents. Le caractère graduel et la cohésion des mouvements ont été posés comme la cause de préservation de l’identité. Au total, on peut dire que la réponse des philosophes à la signification de l’identité dépend tout à fait de leurs opinions sur l’originalité des phénomènes. De telle façon que des philosophes ont

Principe de l'identité se distinguer l'identité l'idée principale philosophe École Union l’existence L’Existence Objective Objectivité et manière particulière de l’existence Distinction de l’existence et la quiddité1 Fârâbî Péripa tétique

L’Union des deux Objets en situation temps, lieu, position Objectivité et manière particulière de l’existence Avicenne La direction de l‘union --- Existenece, personnalite Averroès --- la quiddité parcielle ou distiguee la quiddité objective et parcielle L’Originalité de la quiddité Sohrawardi Illumi native Union dans l’existence à une condition de changement Existence et ses différents degrés Etre, existence L’Originalité de l’existence Molla Sadra Tr ansce ndantal Union à une condition de changement existence essence, existence, objectivité Tabatabaei

Tableau 1- Comparaison des idées des philosophes sur « l’identité, se distinguer et le principe de l’identité » Source : Auteur

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décrit l’identité comme étant la relation de phénomène avec l’existence ou la quiddité, dépendant de leur opinion sur l’originalité de l’existence ou de la quiddité. Par conséquent, on peut rendre compte de la teneur de leurs idées dans le fait qu’en s’interrogeant sur l’identité des êtres, il est question du principe et de l’origine de ceux-ci, et de la relation des êtres par rapport à elle.

Se distinguer : le sens du « se distinguer » ou ce qui permet d’identifier des objets, dans la philosophie irano-islamique, est la combinaison des directions communes et spéciales des phénomènes et ce sens est différent de celui de « distinction ». Donc ce qui identifie le phénomène est d’avoir des directions communes avec d’autres phénomènes, en outre des sens uniques qui le séparent des autres. Chez les philosophes, le « se distinguer » dans ce sens avait des causes différentes : a) Les accidents naturels des objets comme temps, lieu et position. b) La quiddité particulière de l’objet ou son rapport avec les quiddités. d) l’existence particulière de l’objet ou son rapport avec l’existence absolue. Enfin, les philosophes transcendantaux ont refusé les deux causes premières avec de l’argumentation.

Le principe de l’identité : ce principe en tant qu’un des principes primitifs de pensée et d’activité mentale est une sorte de relation de l’union que l’esprit fait entre deux conceptions. Ces deux conceptions peuvent concerner deux objets différents ou un objet en deux moments différents. Selon la tableau 1 les théories des philosophes sur le contexte de l’union de deux objets sont différents. Chez Fârâbî, la relation identitaire est l’union dans le domaine de l’existence, chez Avicenne elle est l’union dans le domaine de position, mais chez Averroès l’union est possible dans tout les sens. Dans la philosophie transcendantale, cette relation est l’union dans le domaine de l’existence mais cela est accompagné de la différence. Bien que Tabatabai n’ait pas limité le contexte de l’union et croit à sa possibilité dans toutes directions. Donc, « être identique s’applique à la concordance d’un objet avec l’autre en ayant la distinction l’un de l’autre, ou il s’applique à un objet qui, malgré le changement, reste encore dans la position de l’union » (Saliba, 1987 :676). Selon cette définition, le rapport d’identité est une relation double formée sur la base de l'existence simultanée de l’union et de la différence ou la ressemblance et la continuité à côté de la transition. Dans ce rapport, la base principale est l’union entre deux objets (condition nécessaire) et la différence existant dans d’autres sens est une condition complémentaire car « en cas de son absence, cette relation ne serait pas utile logiquement » (Haerie Yazdie cité in Daneshpour, 2000: 20).

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1-4- Conclusion

L’identité d’un phénomène est la référence, l’origine ou la racine qui possède une relation d’union avec lui. S’interroger sur l’identité, c’est se poser des questions sur cette relation et cette référence. Les significations données pour ce mot en arabe, en persan et en latin, comprennent cette union et cette indication à la référence : dans le mot arabique « Hoviyat » le pronom « Ho » (lui), dans le mot persan « Inhamani » le mot « Haman » (le même, pareil) et dans le mot latin « identitias »le mot « idem » sont des pronoms indiquant cette référence. Les particularités principales de l’identité comprennent donc les cas ci-dessous :

L’identité, un concept dynamique et contradictoire : la relation entre l’objet et

son identité est une relation identitaire qui est l'existence simultanée de l’union et de la différence, dans laquelle l’union est une condition primordiale et la différence une condition complémentaire. Donc on peut dire que la signification de l’identité est composée de pôles contradictoires comme unité-multiplicité, continuité-changement, ressemblance-distinction, dans lesquels unicité, continuité et ressemblance sont des conditions essentielles, et multiplicité, changement, distinction et divergence sont des conditions complémentaires. Par conséquent, l’identité est en même temps dynamique et contradictoire, autrement dit, l’identité, malgré le concept courant, n’a pas un concept stable et n’est pas une affaire fixe et sans changement, mais elle possède en même temps un élément stable et un aspect variable. C’est ainsi que « le paradoxe de l’identité » se présente ; car « être identifiable signifie avoir un aspect stable et des aspects dynamiques en même temps » (Motaharnia, 2006: 66).

Composants de l’identité : les composants qui définissent l’identité d’un

phénomène sont des particularités ou des éléments qui établissent la relation d’identité entre l’objet et son identité (son origine et sa racine). Ces composants ne sont pas nécessairement une qualité, une particularité, ou une partie définie de l’objet comme des particularités ésotériques ou apparentes, mais selon le genre de sujet et le contexte de l’union dans la relation identique entre l’objet et son référence, ils peuvent être différents. En fait, chacune des particularités ou des parties d’un phénomène à savoir interne ou apparent peut définir leur identité. Donc, dans un phénomène, la forme crée peut-être l’identité, et dans l’autre le genre.

L’identité et l’esprit : l’esprit en tant qu’un appareil précepteur ; les teneurs ou

les conceptions et expériences de sa perception ont un rôle primordial dans le procès de la définition de l’identité, car identifier est une activité mentale. Le (procès de l’identifier est ainsi que) procédé de l’identification est ainsi : l’esprit crée d’abord un effet et une image dans sa mémoire en rencontrant un nouveau phénomène (perception) (Motaharie, 1990: 91). Dans le deuxième temps, il compare cette image

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avec les images précédentes. L’expérience mentale que l’esprit trouve conformée à la nouvelle image serait connue comme « identité » pour le nouveau phénomène. Daneshpour définit ce procédé « concordance entre un objet vrai (ou une personne vraie) et l’objet mental (un objet ou personne situé aux moments précédents ou dans d’autres lieux) » (Daneshpour, 2000: 21). A ce propos Pakzad dit : « distinguer une identité est un procédé comparatif entre une objectivité existante et les données de la mémoire, et on peut dire que comprendre une identité est une sorte d’évaluation du phénomène avec les données mentales de la personne, obtenues pendant le temps » (Pakzad, 1996: 100,102). Ces données mentales peuvent être le résultat d’une vérité externe, ou tout à fait mentale. L’identité dans ce sens dépend de la vérité de même que des perceptions mentales.

L’identité ; l’histoire et le souvenir: si on considère le mouvement d’un objet

au fil du temps et qu’on appelle sa position à la première section du temps A ; puis à la deuxième section du temps B, le procès de trouver l’identité est ainsi : l’esprit le compare B avec A (l’image mental de la situation précédent de l’objet). Et en cas de concordance et d’union de ces deux positions, on identifie A comme l’identité de B. Dans ce procédé, l’esprit établit la conception qu’il a de la position de l’objet au passé (ou son histoire et son souvenir) comme son identité. Donc la signification de l’identité s’approche de « l’histoire et le souvenir » et on peut considérer également l’identité d’un objet comme synonyme de l’histoire de ce phénomène-là. Selon la définition du principe de l’identité, dans ce cas, l’union avec l’histoire est une condition principale et sa différence serait la condition complémentaire. Donc, l’identité dans cette signification aurait deux particularités : « l’originalité » au sens de l’union avec le passé et « l’être contemporain » dans le sens d’avoir l’harmonie avec la situation actuelle. Autrement dit, l’identité avec deux profils de « originalité » et « être contemporain » se présente. L’un des profils présente « la stabilité » qui se définit par l’originalité et dans l’autre « le changement » qui se présente par « le contemporain » (Motaharnia, 2006: 66).

Identifiable et non-identifiable : si on considère la signification de l’identité

comme le synonyme de l’histoire, ces deux expressions se comprend. Dans ce cas, « identifiable » veut dire que l’histoire et le passé existant chez le sujet. Non- identifiable également ainsi que la personne préceptrice ne connais ni le passé objectif, ni l’histoire de sujet.

Identité et continuité : autrement dit, dans le procès du changement et de

l’évolution d’un phénomène au fil du temps, les particularités qui restent stables et s’appliquent toujours au phénomène sont des signes créateurs de l’identité de phénomène. Dans ce cas, ‘identifiable’ veut dire avoir les parties ou les particularités

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stables et égales au fil du temps, certes, à la condition d’existence de certaines parties et particularités changeables. Dans ce sens, on peut traduire l’identité par le synonyme de « continuité » ou « les particularités stables » d’un phénomène.

Mis à part l’histoire et la continuité comme des synonymes pour le concept de l’identité, il y a des expressions concernées qu’on mentionne ci-dessous :

L'intensité et la faiblesse de l'identité : dans la relation de l’identité, entre

l’objet et son identité, le rapport de l’union et de différence n’est pas un rapport défini et stable. Il peut être changeable : selon la domination de chacun de ces pôles, l’union ou la différence, le degré et l’intensité de l’identité de l’objet change ; si l’union est plus forte par rapport à la différence, l’identité a plus d’intensivité, et vice versa. Autrement dit, tant que le nombre des composants unifiant l’objet avec son identité est positif, l’objet possède une identité plus forte. Donc l’identité d’un phénomène peut avoir des degrés différents.

Identité et modèle : l’identité peut être une existence tout à fait subjective sans

avoir la vérité objective. Dans ce cas la signification de l’identité s’approche du sens de modèle (en latin idea) et avoir l’identité veut dire l’existence de ce modèle. Cette traduction s’applique normalement aux nouveaux sujets.

Appartenance : identifiable peut signifier aussi appartenir et cela se fait au

moment où certaines parties ou particularités principales d’un phénomène s’accordent aux parties ou particularités d’un autre, et qu’on puisse dire que le premier phénomène appartient au deuxième. Dans cette hypothèse, s’interroger sur l’identité d’un objet est synonyme de s’interroger sur un phénomène dont l’objet lui appartient.

Quelques expressions courantes du sujet de l’identité :

Crise de l’identité : considérant l’histoire ou la référence comme les

significations synonymes de l’identité, la crise de l’identité s’applique aux situations dans lesquelles, son histoire ou la référence d’un phénomène n’est pas identifiable. Autrement dit, il existe des problèmes majeurs pour trouver la relation identitaire entre le phénomène et son histoire.

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Chapitre 2- Le rôle de l'identité dans la culture