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Partie II ; Évaluation le rôle de l’identité dans les théories et les expériences de la rénovation

Chapitre 5- La rénovation urbaine à l’ère moderne (1920-1970)

Les méthodes de la rénovation industrielle se généralisaient pendant la seconde moitié du XIXe siècle et au cours des deux premières décennies du siècle suivant. Mais les choses évoluèrent ensuite, de sorte que pendant les cinq décennies suivantes (de 1920 à 1970), le concept de l’urbanisme progressiste prépara le terrain à l’apparition et au perfectionnement d’un courant de rénovation moderniste. Au début de cette période, la situation de la ville témoignait de l’échec des mécanismes de l’urbanisme industriel, mais aussi de la persistance des problèmes, voire leur aggravation, en raison des destructions dues à la Première Guerre mondiale : les premières décennies du XXe siècle furent caractérisées par la réalisation des théories et des consignes du siècle précédent1. Ainsi, la multiplication des cités-jardins, puis des cités ouvrières, furent des réponses que l’urbanisme donnait aux problèmes de la révolution industrielle. Bien que l’hygiène et la sécurité aient dorénavant droit de cité dans le Code de l’urbanisme, la ville fut encore incapable de répondre aux exigences générales et elle restait difficilement habitable. En effet, dans les zones densément peuplées et bâties et dans les autres parties de la ville, les constructions industrielles, très étendues et sauvages, avaient créé une situation difficile à gérer dans la ville. Les efforts de la mairie se limitaient au développement des infrastructures urbaines – hôpitaux, écoles, etc. – sans prendre en compte la structure de la ville et ses fonctions. (Pelletier et Delfante, 2001 : 151).

Par ailleurs, les progrès industriels donnaient lieu aux changements fondamentaux dans la vie urbaine, ce qui nécessitait à son tour la modernisation de la ville conformément au nouveau mode de vie : « L’invention de la construction en acier rendit possible l’apparition des bâtiments géants et l’option du développement verticale de la ville. . . L'accroissement du trafic et les nouveaux équipements 'urbains -le gaz, l'électricité, le téléphone, le transport public sur rail- se trouvent comprimés dans les espaces publics insuffisants de la ville postlibérale. Ces mutations affaiblissent les formes traditionnelles de gestion et suscitent, également de la base, la demande d’un renouvellement du cadre bâti » (Benevolo, 1983 : 423,424).

1 - Pour connaître la situation générale de la ville et d’urbanisme dans cette période, nous avons utilisé ces deux livres : MONNIER, Gérard (dir.). L'architecture Moderne en France, T.1, 1889-1940. Paris : Picard, 1997 et Pelletier Jean, Delfante Charles. Villes et urbanisme dans le monde. Paris : Armand colin, 2001

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5-1- La rénovation moderniste ; l’urbanisme et l’architecture dominés par la modernité

Contrairement au courant de la rénovation industrielle qui faisait des ingénieurs les pionniers de l’adaptation de la ville aux principes du génie, dans le mouvement moderne, ce sont les artistes et les architectes qui volent adapter le milieu urbain tant à l’art et à la beauté qu’aux nouveaux principes techniques. Il s’agit donc d’une logique qui fut complètement différente de celle de la rénovation historiciste et industrialiste.

Si le courant historiciste voulait habiller la ville au plan en damier d’une robe d’esthétisme traditionnel, ou si la rénovation industrielle proposait à la ville un visage classique avec des voies droites et larges, l’architecture moderniste se convertit à l’objectivisme des sciences modernes. « L'élaboration d'un monde différent affranchi des modèles traditionnels, mais conforme aux recherches objectives des techniciens et des savant » (Ibid. 424).

Apparue après la Renaissance, la modernité agissait d’abord dans le domaine des sciences et des mathématiques et se répandit ensuite dans l’architecture et l’urbain. Parmi les différentes caractéristiques de la modernité –surtout en ce qui concerne de l’identité du milieu–, il fait insister sur sa vocation à fragmenter l’existence et à séparer les éléments constitutifs de l’univers. De ce point de vue, l’histoire de la modernité est l’histoire d’une « séparation ».

D’après Berque, la division du monde entre l’objectif et le subjectif finit par le vider de signification. L’esprit s’est séparé d’abord de son milieu. Ensuite, il s’est détaché de la société (apparition de l’individualisme) et enfin il a divorcé d’avec le corps. Par ailleurs, la dissociation a eu lieu aussi entre vérité/bonté/beauté, ensuite entre bonté/beauté :

« A la Renaissance objectiver l’environnement a dédoublé le monde entre d’une part ; un point de vue subjective et de l’autre un point de vue centré sur l’objet. Cette dichotomie se parachève au XVIIe siècle avec le dualisme cartésien. C’est une telle négation que symbolisa ‘Descartes’ lorsqu’il écrivit « je pense donc je suis » ce qu’impliquait en effet cette affirmation fameuse, c’est l’institution du sujet moderne par sa propre conscience, indépendamment de tout lieu, autrement dit dans un espace absolu et c’est justement cet espace absolu, homogène, isotrope et infini qu’a corroboré la physique newtonienne plus tard, le postulats du Mouvement Moderne en architecture et en urbanisme» (Berque et al., 1999: 15).

L’esprit humain se dégage des objectivités qui l’entourent, pour se transformer en un « sujet » coupé de son milieu afin d’appréhender les réalités. En architecture, cet esprit moderne est à la recherche de la forme absolue et complètement abstraite,

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dépourvue de tout ornement ou accessoire. L’homme étant séparé de son milieu, la modernité voit la ville comme un objet –parmi tant d’autres– inconnu qui est à construire en toute liberté par des capacités. Françoise Choay (Choay, 1980) voit dans le traité d’Alberti, (De re aedificatoria) un moment essentiel de l’histoire de l’architecture:

« Avec coupure qui se creuse entre dimension objective et dimension subjective de la réalité, l’architecture étant devenue une discipline autonome, régie uniquement par les lois des sciences, cette question, réglée auparavant par la tradition et les codes culturels et sacrés, émergea et ouvrit la porte à des formes purement conceptuelles. L’aménagement des villes se détache de toute prescription et ne cherche à répondre qu’aux lois de la rationalité. Une distance naît entre l’homme et son habitat » (De Gasperin, 2011: 136 ).

Le modernisme était, dès le début, porteur d’un sentiment de rupture radicale avec le passé. Cette rupture est allée au-delà d’une simple logique esthétique. « Mouvement moderne essayait toujours d’insister sur la rupture avec le passé, en reniant toute continuité avec lui. En outre, il y avait une forte conviction selon laquelle les problèmes individuels ou sociaux de la ville industrielle étaient dus en grande partie à l’existence d’un milieu faux, plein de manques et de déficiences. Par conséquent, l’idée de la possibilité de créer des changements sociaux par l’architecture et la technologie, est devenue l’un des moteurs de la culture moderniste » (Tiesdell et al., 2001: 7).

Cela dit, le changement de la vision du monde de l’homme moderne a eu une influence plus déterminante sur l’apparition d’un modèle moderne de la ville, que les nouveautés technologiques et l’accès aux nouveaux matériaux de construction. Dans ce modèle, l’histoire ou les valeurs établies n’ont aucune place, car elles sont considérées comme incompatibles avec les critères scientifiques. Les destructions dues aux deux grandes Guerres mondiales facilitèrent cette rupture dans l’architecture et l’urbain. Les particularités historiques, socioculturelles et même physiques de la ville sont ignorées et le tissu urbain est considéré comme un papier vierge sur lequel il suffirait de dessiner les formes idéales. En d’autres termes, la modernité veut rompre avec deux éléments essentiels de l’identité, c’est-à-dire le lien avec l’histoire (continuité historique) et la compatibilité avec la cognition humaine (culture collective).

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5-2- La naissance de la planification urbaine et le changement du modèle de la ville dans la rénovation moderniste

Les revendications utopistes, fondées sur le concept urbanistique de l’espace cosmique et abstrait s’expriment sous une forme progressiste dans les théories élaborées par Garnier, Lévi, Gropius et Le Corbusier. Le modèle progressiste est le résultat d’une conjonction entre la technologie et l’art : il veut se munir des avantages de la technologie pour mieux subvenir aux besoins de l’homme et à la fois profiter de l’esthétisme des règles de la géométrie. Pour accéder aux nouvelles performances, il est nécessaire de recourir aux méthodes de standardisation et de mécanisation, tout en utilisant les outils et les matériaux nouveaux. Si cette technologie se combinait les arts plastiques, cela dessinerait le visage de la ville idéale des progressistes. La géométrie est la base de la création des espaces ordonnés et des beaux paysages urbains, d’où l’intérêt suscité par les formes orthogonales. La santé et l’hygiène sont encore au centre des préoccupations des urbanistes progressistes. Cette idée se concentre autour de la lumière du soleil et l’espace vert et finit par l’acceptation de la construction des immeubles de grande hauteur et des villes verticales pour profiter du maximum de la lumière (Choay, 1996).

Du point de vue chronologique, les 60 ans de l’urbanisme moderniste peuvent se diviser en deux parties : une période de perfectionnement théorique (1910-1940) et une période de réalisation pratique (1940-1970). L’analyse rationnelle et l’évolution théorique de la ville moderne commencèrent avec la « cité industrielle » de Tony Garnier (1904). En rupture totale avec le modèle de la ville traditionnelle, cette idée était porteuse de particularités innovantes, développées plus tard par les CIAM (Congrès internationaux d'architecture moderne), comme le zonage et la division du territoire urbain par rapport aux différentes fonctions de la ville, la répartition des voies par rapport à la densité du trafic, ou la création des quartiers d’habitation autonomes. Au début de la deuxième décennie du XXe siècle, les architectes innovantes comme Garnier furent appelés à contribuer au mouvement du développement urbain dans un pays comme la France qui fut à l’époque un foyer important d’évolutions modernes ; ce qui témoignait d’une nouvelle orientation de la pensée urbanie:

« Dépassant les conceptions de l'urbanisme haussmannien' essentiellement axé sur le maillage des percées, ils intègrent à ces dernières la notion d'aménagement de quartier et une nouvelle dimension sociale. C'est dans le même esprit qu'est créée en 1912 une Commission du plan d'extension et d'embellissement de la Ville de Lyon, à laquelle participe Tony Garnier de réfléchir à une réorganisation de l'espace lyonnais en s'appuyant sur un certain

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nombre de principes: distinction entre voies à grande circulation et résidentielles, entre zones d'habitation et d'activité. À Paris : révision des plans d'alignement parisiens fondée sur un comptage systématique des voitures, suppression des goulots d'étranglement de la circulation en banlieue par l'élargissement des rues et le percement de voies nouvelles, création d'une ceinture verte sur la zone des fortifications et construction de cités-jardins en banlieue » (Monnier, 1997: 130).

En 1919, à une loi du 14 mars qui constitue la première loi d'urbanisme en France qui impose à toutes les communes de plus de 10,000 habitants l'établissement d'un plan d'embellissement et d'extension. Les lotissements et les groupes d'habitation doivent faire l'objet de plans d'ensemble soumis à l'approbation administrative (Pelletier et Delfante, 2001:151). Après la Première Guerre mondiale, les professionnels de l’urbanisme en France étaient essentiellement les experts et les théoriciens partisans des projets de salubrité et d’hygiène, réunis au Musée sociale et à l’Institut d’urbanisme de Paris, ainsi que les adeptes de l’urbanisme culturaliste2. Pendant cette période, la programmation urbaine était basée sur les principes de l’ingénierie des ponts et chaussées, de l’hygiène et de la culture, sans qu’il y ait encore beaucoup de place pour les analyses rationnelles des progressistes. Cependant, cette orientation était importante, car elle a réussi à institutionnaliser un point de vue scientifique et objective sur les affaires de la ville, en accordant aussi une place importante à l’aspect physique de la ville.

Avant la Seconde Guerre mondiale, les progressistes, indépendamment des institutions officielles, sont en train d’avancer leurs recherches basées sur la méthode scientifique. C’est une doctrine architecturale systématique et exclusive qui permet à la modernité de prendre corps et à laquelle il revient de faire table rase du passé pour induire les fondements théoriques du nouvel ordre urbain(Duby, 1983:245). Le projet de « ville contemporaine » (1922), le projet du « Plan Voisin » pour Paris (1925) et le projet de « ville radieuse » (1930) furent des plans courageux de Le Corbusier pour prouver les avantages de la modernité et du mariage entre la science et l’idéalisme dans les projets d’urbanisme. Dans le plan qu’il avait proposé pour Paris, les cours intérieures sombres et les blocs d’habitation traditionnels devaient être éliminés, au profit d’immeubles de grande hauteur, placés à intervalle régulier au milieu des espaces verts, pour que tous les logements profitent du courant d’air et de la lumière

2 -À la différence de ce qui se passera après 1945, la reconstruction postérieure à la Première Guerre mondiale ne remet pas en cause l'aménagement des villes. . . Les choix stylistiques semblent tout à la fois soucieux d'effacer le souvenir des destructions de la guerre et le régionalisme architectural devient de la sorte la doctrine officielle de la reconstruction (Monnier, 1997: 149).

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du soleil (Photos 4 et 5). Ainsi, la Tour Eiffel, la cathédrale Notre-Dame et la basilique du Sacré-Cœur seront les seuls souvenirs du passé que la nouvelle ville de Paris devait se garder (Figure 5). Après la tenue de la première réunion du CIAM en 1928, le mouvement de l’architecture moderne devint plus cohérent, jusqu’à ce que la quatrième rencontre du CIAM qui eut lieu en 1933, élabora la Charte d’Athènes, l’une des plus célèbres manifestes d’architecture et d’urbanisme.3

La Charte d’Athènes4 était l’aboutissement des efforts et des recherches des architectes d’avant-garde sur les différents aspects de la vie urbaine dans laquelle ils avaient identifié quatre fonctions pour la ville : habiter, travailler, cultiver le corps et l'esprit et circuler. Les 95 points de la Charte d’Athènes décrivaient la situation existante de ma vie urbaine, expliquaient les problèmes et proposaient des solutions pour améliorer chacune des quatre fonctions de la ville (Le Corbusier, 2003). Par exemple, en ce qui concerne l’habitat, le document décrit d’abord les problèmes : la forte densité, la mauvaise situation d’hygiène dans les quartiers, le manque d’air et de lumière, le bruit et la fumée d’usine, les inégalités d’accès au logement et les risques naturels (points 10-14). Il propose ensuite le zonage, la séparation des fonctions, l’abandon du modèle des édifices en série délimitant les bords de la rue, la libération du terrain par le développement vertical de la ville (points 15-29). La charte insiste ensuite sur la nécessité de la conformité de la forme d’une ville avec ses fonctions, en respectant minutieusement les zonages et la hiérarchie des voies publiques. Dans sa logique, la Charte d’Athènes estimait que le modèle traditionnel de la ville (maisons se trouvant sous l’emprise de la rue, empiétement des fonctions) était obsolète et inapte et était devenu source de gros problèmes. Par conséquent, pour la réformer, il n’y aurait d’autre solution que d’en modifier radicalement les principes.

Le modèle moderne que proposait la Charte d’Athènes ne gardait que les monuments et les grands ouvrages architecturaux ayant une valeur historique. Ces uniques héritages du passé devaient être protégés et restaurer, indépendamment de leur tissu urbain environnant. En ce qui concernait les éléments humains de l’identité de la ville, le document insistait particulièrement d’abord sur le rôle des architectes dans l’orientation de la ville, puis sur la responsabilité de l’État pour protéger les intérêts publics de la ville face aux intérêts du secteur privé (point 92).

3- À ne pas confondre avec une autre charte du même nom (Charte d’Athènes pour la Restauration des Monuments Historiques) élaborée en 1931, portant uniquement sur la réglementation de la protection et de la restauration des monuments historiques et architecturaux.

4 - LE CORBUSIER. The Athens charter (CIAM 4, 1933). Trad. par : Falamaki, Téhéran : Faza, 2003, 189p.

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Après la publication de la Charte d’Athènes en 1941 par Le Corbusier qui l’intitula « Ville fonctionnelle », il fallait attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que les idées de la rénovation moderniste se réalisent pendant une période de trente ans. Pendant cette période, de nombreux facteurs légitimaient les propositions modernistes avancées dans la Charte d’Athènes : la nécessité d’une reconstruction rapide, le manque criant de logements, la distance importante entre le lieu d’habitation et le lieu de travail et des centres industriels, l’insuffisance des équipements urbains, le développement urbain désordonné, la croissance démographique et économique, l’augmentation du nombre des automobiles, le changement des modes de vie (Pelletier et Delfante, 2001: 153). La Charte d’Athènes proposait un modèle d’élaboration des plans urbains selon lequel il faudrait élaborer trois plans pour chaque ville : un plan pour l’utilisation de la terre, un autre pour les voies et un troisième plan pour développer la ville en tenant compte de son environnement. Pour organiser les activités essentielles de la ville (habitation, travail, loisir et transport) et afin de standardiser la vie urbaine, des planifications physiques et infra-structurelles sont à élaborer dans le cadre des opérations de rénovation à deux niveaux différents :

- Les plans directeurs qui fixaient les orientations générales du développement urbain sur le long terme (souvent pour une période de vingt ans) ;

- Les plans d’urbanisme de détail qui constituaient un instrument exécutif pour compléter et appliquer les schémas directeurs (Ahmadian, 2003 : 116).

Les plans d’urbanisme de détail doivent orienter l’application des projets de rénovation sur la base de deux principes de la séparation des zones et de leur hiérarchie, en définissant clairement les fonctions de la ville et le réseau des voies publiques.

Cependant, l’urbanisme des années 1950-1960 est souvent critiqué en raison du manque de flexibilité et la négligence de l’élément du « temps » dans l’élaboration des schémas directeurs et des plans d’urbanisme de détails :

« Si les formes étaient nouvelles, les formules audacieuses, la quantité primait la qualité et les rigueurs de fonctionnalisme avaient conduit au strict zonage (préconisé par la Charte d'Athènes en réaction par rapport à la ville des années 30, donc périmée) ou plus exactement à la dichotomie des fonctions urbaines. Rien ne rattachait cet urbanisme à ses racines, à sa culture » (Pelletier et Delfante, 2001:154).

« Dans les années 1950-1975, des solutions novatrices sont envisagées, puis réalisées. Certaines passent par la mise en place d'un sol artificiel et constituent ce que l'on nommera ensuite architecture de dalle. Celles-ci rompent

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radicalement avec la forme traditionnelle de la ville »(Monnier et Klein, 2002: 252-3).

La dénégation du modèle traditionnel de la ville dans les théories modernistes d’une part et de l’autre la facilité des constructions sur les terrains périphériques par rapport aux zones intérieures d’une ville, étaient autant de raisons pour que les responsables des schémas directeurs préfèrent généralement l’idée de l’expansion horizontale de la ville vers ses banlieues, en accordant la priorité aux nouvelles zones urbaines (le développement extrinsèque). La nécessité de répondre rapidement aux exigences et aux carences de l’après-guerre avait préparé le terrain à l’application des « la rénovation globale» et au « remodeler du tissu urbain ». Dans ce cadre, on préférait les interventions massives aux projets de réhabilitation ou des interventions limités pour des cas précis. L’augmentation du nombre des automobiles et les problèmes de la circulation allaient devenir des défis principaux des villes, ce qui faisait des projets consacrés aux voies publiques le foyer stratégique de tous les plans de rénovation. Cette stratégie n’était appliquée au niveau des quartiers défavorisés – considérés comme dépourvu d’une identité urbaine convenable– que sous la forme de déomolition et de reconstruction totale (Tiesdell et al., 2001: 9).

Dans son étude sur la rénovation urbaine en France5 (Abram, 1999), Abram souligne l’effacement des différences entre la ville et la banlieue, en raison de l’application des projets de rénovation à Paris par la construction de tours et de gratte- ciel selon un modèle de la rénovation des banlieues dans les années 1960. Il identifie