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Partie IV. Cas des études : rénovation urbaine à Téhéran

Chapitre 2- Le rôle de l'identité dans la culture et la civilisation iranienne.

Introduction

On a défini le sens de l’identité au chapitre précédent et la conclusion est que l’identité, c’est « d’avoir la relation avec un antécédent mental connu » qui peut être l’histoire ou la situation du phénomène dans le passé. Selon cette définition, la possession d’identité sera l’existence des composants d’un phénomène restés fixes et continuels malgré l’évolution de certains caractères. Donc, la possession d’identité dans ce sens est différente du fait d’avoir seulement l’histoire ou l’antécédent mémoriel. Idenitifable c’est-à-dir avoir en même temps « l’histoire et la relation avec cette histoire » par l’existence de certains composants. Donc, il est possible qu’un phénomène comme la société ait une histoire ancienne et connue sans qu’il y ait relation d’union entre cette société et son histoire ; alors, on ne peut pas dire que cette société possède l’identité. Dans ce chapitre, le rôle de l’identité à l’histoire de la culture et la civilisation iranienne sera vérifié comme le arrière-plan de la discussion principale : le rôle de l’identité urbaine dans la rénovation de la ville de Téhéran et son objet est clarifier le statut de l’identité dans l’histoire et la culture de la société iranienne. On peut distinguer les questions principales suivantes :

 Quel est le rôle d’identité aux changements de la culture et la civilisation iranienne ?

 Est-ce que le riche antécédent historique et la civilisation ancienne ont un effet sur la vie culturelle des iraniens ?

 Est-ce que les iraniens ont accordé de l'importance à l'identité (Maintenir un lien avec le passé) à différentes époques de l’histoire ?

Il faut noter que l’étude de l’identité culturelle iranienne ou ses composants au cours de l’histoire ne font pas partie de ce travail. On a seulement l’intention de s’interroger sur l’effet de l’identité historique sur les évolutions culturelles au cours de différentes époques.

2-1- Les différents opinions à propos de la tendance des iraniens à l’égard de l’identité

Les différentes réponses sont données à la question indiquant « le rôle de l’identité dans évolutions de la culture iranienne » selon les divers sens de l’identité iranienne et selon les différents points de vue. Autrement dit, la conception de l’identité iranienne a un grand effet sur la vérification de l’importance de l’identité chez les iraniens au cours de l’histoire.

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Dans l’encyclopédie Iranica, Ahmad Ashraf1 compte trois définitions principales de l’identité iranienne qui sont également trois conceptions différentes de « l’identité iranienne ». Cette division pourrait être une base convenable pour vérifier les différentes idées sur la considération des iraniens à l’identité dans l’histoire. « Ces trois conceptions sont : la définition « nationaliste », la définition « moderne et postmoderne » et la définition « historique ». La première définition, qui s’appelle aussi « le nationalisme romantique », considère la nation comme une manifestation naturelle de l’histoire de l’Homme. Au contraire de ce point de vue, qui est en sorte du nationalisme extrême, la définition « moderne et postmoderne » s’est crée au milieu du 20 ͤ siècle et s’est propagée. Cette définition considère la nation comme une manifestation moderne construite par des gouvernements nationaux de l’époque ; sa naissance ne dépasse pas le 18 ͤ siècle et, de plus, elle croit à une rupture historique entre l’identité nationale, qui est le caractère du monde moderne et les identités précédentes.

La troisième définition, le point de vue historique, est basée sur même idée que le point de vue « moderne et postmoderne » à savoir que l’identité nationale est née du nouveau monde, mais elle n’accepte pas la rupture fondamentale entre cette nouvelle identité iranienne et leur identité précédente. On se base sur les nombreux documents historiques et la considère l’identité en tant qu’un phénomène ‘ culturelle – historique ’ qui s’est reconstruite diversement dès les époques pré- Islamique jusqu’à maintenant » (Ashraf, 2008 :110). À la suite, nous allons étudier ‘ le rôle de l’identité dans l’histoire de la culture iranienne’ selon ces trois conceptions.

2-1-1- La perspective nationaliste iranienne

La reconstruction de l’identité iranienne fondée sur la conception imaginaire et émotionnelle nationaliste ou le nationalisme romantique est la première définition de l’identité iranienne au temps moderne qui s’est propagée parmi les intellectuels. « Cette définition, qui regarde l’origine des nations du point de vue romantique, est née en Europe et en Amérique à partir du 18 ͤ siècle et est devenue la force motrice des mouvements nationalistes et d’unité nationale en Europe et en Amérique au 19 ͤ siècle et en Asie et en Afrique au 20 ͤ siècle. En Iran aussi, les intellectuels qui étaient en contact avec les pays européens et qui croient au nationalisme romantique comme la solution finale du progrès de l’Iran, ont reconstruit des nouvelles conceptions de « la nation iranienne », « le patriotisme », « l’amour à la patrie paternelle et maternelle ». Ces intellectuels ont réalisé la reconstruction de l’identité iranienne à la forme de l’identité

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- L’article d’Ahmad ASHRAF dans l’encyclopédie Iranica, a été notre principale source pour ce chapitre : Iranian identity; perspectives. in Encyclopedia Iranica, [En ligne], 2012, [Réf. du 14er avril 2012], Disponible sur : www.iranicaonline.org/articles/iranian-identity-i-perspectives

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nationale à l’aide des éléments historiques précédents. Les émotions romantiques à la patrie et à la nation sont évidentes dans les œuvres des avant-gardistes de cette conception comme Mirza Agha Khan Kermani et Akhund Zadé. « Leurs œuvres sont pleins de sentiments nostalgiques pour la patrie ancienne : du hommage de légendes iraniennes, du zoroastrisme et de la vénération des zoroastriens, la supériorité du sentiment nationale sur la religion, du patriotisme dans le sens du dévouement et du martyre pour garder l’unité nationale et terrestre de la patrie paternelle et maternelle, de la répugnance pour les arabes, les mongols et les turcs qui ont étaient, selon cette conceptions, les grandes causes de tous les échecs et les retards de l’Iran et des iraniens » (Ashraf, 1387: 111). L’identité iranienne, de ce point de vue nationaliste2, est une identité historique qui trouve son originalité ancienne chez des Aryens et de la dynastie achéménide. Cependant, l’identité iranienne, selon eux, ne pouvait pas durer avec arrivée de l’Islam en Iran et les attaques des tribus turques et mongoles des siècles suivants et sa cohérence a été rompue, parce qu’en arrivant de nouvelle religion et les gouvernements des tribus différentes en Iran, trois piliers de l’identité iranienne, c’est- à -dire le zoroastrisme, la langue persane et la tribu aryenne, ont été anéantis. On peut dire, selon cette conception, l’identité iranienne n’a eu d’important dans la culture iranienne que jusqu’à la fin de l’ère sassanide et plus aucun rôle à l’ère islamique.

2-1-2- la perspective Postmoderne3

Ces perspectives considèrent le sens de la nation et l’identité nationale comme les manifestations du monde moderne. Ces définitions, qui sont commencées au milieu du XX ͤ siècle, démentent et dénient l’identité historique des nations en réponse aux effets dévastateurs du racisme qui a sévit avec terreur sur l’Europe l’entre-deux-guerres mondiales. « Le critique essentiel et raisonnable de la définition postmoderne à celle du nationalisme romantique est le fait de renvoyer du sens de la nation- qu’il ne passe que deux siècles de sa naissance- aux époques avant l'histoire contemporaine de sorte que la nation a existé aux époques anciennes au sens actuel. Selon les partisans de cette conception, ‘la nation’ est une notion artificielle de notre époque qui est innové ou qui est une des manifestations ‘ imaginaires et fictives nouvelles’» (Ashraf, 2008 : 113). Les partisans de cette conception réclament la modernité de l’identité nationale en Iran et la considèrent en tant qu’un produit des gouvernements et des intellectuels du 20 ͤ siècle (Ahmadi, 2003 : 114). Dans l’encyclopédie Iranica, Ahmad Ashraf mentionne

2. Pour plus d’explication, voir : ‘les berlinois’ note de Jamshid Behnam et ‘la construction de l’identité

en Iran’ note de Manaf Zadé

3. Ahmad Ashraf a nommé cette perspective « moderne et postmoderne » qu’en considérant l’histoire et la façon de pensée, le mot « postmoderne » est plus convenable.

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Hobsbawm et Anderson comme les deux principaux théoriciens de cette conception en Europe. « Selon Hobsbawm, l’historien anglais, « la nation » est une notion artificielle, qui est inventée sciemment au cours des deux derniers siècles par les classes dirigeantes des états-nations. Beaucoup de souvenirs historiques et d’événements qui sont considérés comme des traditions anciennes parmi les nations d’aujourd’hui sont souvent créées par les états-nations de notre époque, surtout les traditions qui expriment l’ancienneté de « l’identité nationale » au sens actuel. Mais bien que Hobsbawm soit le critique du nationalisme romantique et du fanatisme national, pense que les pays historiques comme l’Iran, la Chine, la Corée, le Viêtnam, l’Egypte, qui possèdent une existence politique assez constante et ancienne et on peut les nommer la nation à l’aide des nouveaux critères de la nationalité. Critiquant le phénomène qu’il nomme « le nationalisme populaire primaire », Hobsbawm pose que : « En Iran, ‘ l’identité nationale-religieuse fut un facteur important avant l’Islam et même au temps de l’Islam pour la naissance d’un « quasi nationalisme primaire » (Ashraf, 2012).

« Les sociétés imaginaires » est le titre de la théorie d’Anderson sur les identités collectives qu’il a publiée en 1983 dans un livre du même titre. Selon lui, le groupe humain se divise en deux catégories : les groupes réels et les groupes imaginaires. Les groupes réels sont des petits groupes qui permettent, comme ils ne sont pas étendus, à leurs membres d’avoir une relation de contact ; on peut donner comme exemple la famille, le quartier, le village, les petites tribus nomades, les petites unités de travail, etc. Les membres des sociétés plus grandes, qui ne peuvent pas avoir de relation directe et qui ne peuvent pas se connaitre de personne à personne parce que leurs sociétés sont étendues, peuvent seulement imaginer la société dont ils sont ses membres. Alors, le terme de « la société imaginaire » ne comprend pas seulement les nations et les états- nations à l’époque moderne, mais il comprend aussi tous les peuples et tribus importantes et les sociétés régionales et locales au cours de l’histoire. Dans toutes ces sociétés, qui se confondent avec l’identité nationale d’aujourd’hui, l’identité collective est une image présentée dans leur mémoire et qui n’a existé qu’au cours de leur histoire » (Ashraf, 1387: 115).

Ce point de vue qui critique l’identité nationale, particulièrement à propos de l’identité iranienne, a été exprimé dans le livre « Iran comme nation imaginée» par Mostafa Vaziri et dans «la construction identitaire en Iran» par Alireza Manafzadé. Vaziri utilise dans son œuvre le mot allégorique « les sociétés imaginaires » comme Anderson. Selon lui, l’utilisation du mot ‘Iran’ comme une patrie et l’imagination de la conscience de soi nationale iranienne sont les produits des idées du 20 ͤ siècle qui n’ont pas de fondement historique. L’identité iranienne a un modèle primaire raciste et nationaliste et a été inventé par les orientalistes des temps modernes, pour forger la nationalité iranienne dans le monde d’État-nations (Vaziri, 1993). « Quelques chapitres

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du livre de Vaziri vérifie hâtivement l’emploi du mot Iran dans les sources historiques limitées et choisies pour affirmer la théorie de l’écrivain sur la négation de l’antécédent historique de «l’identité iranienne ». À son avis, non seulement on ne peut pas voir le nom de l’Iran dans les textes historiques et littéraires, mais aussi il n’a aucune conscience historique dans la continuité des dynasties qu’on connait aujourd’hui et ce sont les orientalistes colonialistes qui ont codifié et ordonné pour la première fois l’histoire de l’Iran, depuis le 19 ͤ siècle (Ashraf, 2008 : 115).

Dans son livre « La construction identitaire en Iran », Manafzadé en expliquant le processus de la formation de l’identité iranienne, exprime cette théorie que cette identité n’est pas éternelle et qu’elle a été formée dans les premières décades du 20 ͤ siècle. L’époque pendant laquelle certains intellectuels ont essayé d’expliquer le fait d’être Iranien. « Dans ce livre, dit-il, le sens de l’identité est celui de l’identité nationale ou l’identité collective des iraniens. Pour beaucoup de personnes, cette identité semble avoir existé toujours dans l’histoire iranienne et celles ne croient pas que cette identité a été créée dans une période de notre histoire moderne. L’idée principale du livre est que le fait d’être iranien dont on parle ou l’image qui existe aujourd’hui parmi les iraniens ont été créés un jour par certains intellectuels et les élites culturelles et politiques. À la période de la souveraineté des Pahlavi (1921-1978), cette image a été intériorisée à nous par les enseignements de sorte que nous croyons qu’on a hérité cette image de nos pères ; alors que nos pères n’avaient pas cette image de l’Iran et le fait d’être Iranien et cette image est formée dans un temps précis (Manafzadé, 2011).

En conclusion, on peut confinement dire qu’à la conception postmoderne, l’identité iranienne n’existait pas réellement au cours de l’historiques de la culture de l’Iran et c’est un sujet imaginaire et artificiel. Avant du 20 ͤ siècle et de la formation du Gouvernement Constitutionnel Iranien, les iraniens n’avaient pas d’attention à ce sujet et n’en avaient pas de conscience donc l’identité iranienne, le garder ou lui fait attention, n’avait pas un rôle important au changement culturel de ce pays. En effet l’attention portée à l’identité iranienne est un phénomène moderne créé par les intellectuels et le gouvernement Pahlavi et a été propagé à cette époque dans les popularités.

2-1-3- les perspectives historico-culturelles

Cette perspective prend en considération l’identité iranienne non pas au sens du nationalisme et du fanatisme émotionnel basé sur l’origine, la langue et la religion, ni au sens d’un phénomène moderne et artificiel, mais au sens d’un fait historique et culturel. Elle croit à la continuité de l’identité iranienne au cours de l’histoire. Il y a, parmi les experts croyant en ce point de vue, des tendances différentes de l’histoire et de la

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sociologie aux intellectuels religieux. Alors que chacun présente des sujets différents comme des composants de l’identité iranienne4, tous sont d’accord pour dire que les iraniens faisaient attention et donnait l’importance à l’identité iranienne au cours de l’histoire. Cette attention a existé parmi toutes les classes sociales et dans tous les domaines culturels. « L’identité iranienne et sa connaissance a persisté continuellement et avec des hauts et des bases dans les périodes historiques et bien qu’elle ait subi des crises, elle a gardé ses éléments essentiels et les a reproduit sans cesse. L’identité iranienne s’est présentée comme un fait vivant et dynamique sous la plume des historiens, des poètes et des philosophes et parfois à l’aide de la sagesse des ministres iraniens, donnant des preuves de sa vivacité en différents domaines. Il est évident que concomitamment, l’identité iranienne a trouvé plusieurs dimensions et s’est complexifiée ; mais elle n’a jamais rompu sa relation avec l’autre fois et est encore la base des explications plus récentes du « soi national iranien » (Jokar, 2007 : 123).

Dans cette conception, il y a des titres différents pour expliquer l’importance de l’identité chez les iraniens et son influence au cours de l’histoire. Par exemple, Eslami Nodoushan, un écrivain iranien, a utilisé le terme de « la continuité historique de l’Iran » et considère la continuité historique et civilisée comme le caractère le plus remarquable de l’Iran qui est représenté de différentes manières à chaque époque. Il croit qu’il y a des ressemblances et des points communs visibles dans toute la vie sociale des iraniens et que le fait d’être iranien, est toujours gardé par cette société. En comparant l’Iran avec le Pakistan, l’Egypte et l’Indonésie ou’ l’Islam est intégré, il considère : l’introduction de l’Islam en Iran comme l’événement historique le plus effectif d’un déplacement d’une maison à une autre ». L’Iran a accepté la nouvelle religion, mais il a persisté à garder les origines de sa civilisation (Eslami Nodoushan, 1997). Ehsan Yarshater, un écrivain iranien, exprime sur ce sujet « la continuité de l’histoire de l’Iran » et confirme que l’histoire et la civilisation iraniennes, avec tous ses événements, sont continuelles ce qui prouve l’attention des iraniens à leur identité à toutes les époques (Yarshater, 1991).

Baghai’i Makan, écrivain iranien, croit que l’attention à l’identité iranienne est un des caractères principaux de la tradition iranienne : « comme l’histoire le confirme, la tradition iranienne a avalé tout obstacle culturel et a apparu dans sa forme nouvelle avec la base des pensées anciennes sans perdre son identité (Baghai’i Makan, 2008: 51).

Pour compléter cette approche, nous étudions les opinions des théoriciens iraniens et des théoriciens étrangers.

4- Pour plus d’information sur les opinions différentes à propos des composants de l’identité iranienne, voir : AHMADI, Hamid. Les bases de l’identité nationale iranienne. Forozesh, 2008, vol.1, n°1, p. 49- 56

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2-2- Les théoriciens étrangers

Bien que les études de l’iranologie par les chercheurs étrangers soient déjà anciennes, mais celles ne s’intéressent pas sur l’identité iranienne qu’aux décades récents. Il y a de nombreux livres et articles dans ce domaine dont certains sont mentionnés dans la bibliographie de ce chapitre. On va seulement s’intéresser aux théories de Gnoli et Hannaway ; les références principales sur ce sujet.

2-2-1- Gherardo Gnoli

On peut dire que Gherardo Gnoli (1937-2007), orientaliste italien, est le plus important théoricien étranger sur le sujet de l’identité iranienne et son livre s’appelant « l’idée de l’Iran », qui a été publié en 1989 à Rome en langue anglaise, est une des sources principales sur ce sujet (Afroogh, 2002). Quoi que l’objet principal du livre, selon l’écrivain, soit la vérification de l’origine du sens de l’Iran à l’Antiquité (des Achéménides aux Sassanides) (Gnoli, 1994: 560), il mentionne plusieurs fois dans le résumé du livre, la continuité historique de ce sens à l’époque de l’Islam, de l’attaque des mongols et des Séfévides, de la dynastie Qadjar jusqu’au temps modernes. « Le sens d’Iran, écrit-il sur l’histoire de la naissance de ce concept, avec un thème politique, religieux et national, est un des produits évidents de la première moitié du 3 ͤ siècle après Jésus-Christ. Il semble que cette notion, avec le nouveau thème, apparaisse assez inattendue, peut-être dans la 3ém siécle, comme le pilier important des publicités des Sassanides. Cependant, il ne faudrait pas oublier que le développement de cette notion est le résultat d’un processus historique de longue durée ; qu’on peut deviner avec nos connaissances actuelles que l’ancienneté de la puissance iranienne, comme une idée de fonction politique, n’arrive pas avant Artaxerxés Ier ; mais un sens plus ou moins national et comme une esquisse religieuse, viendraient d’un temps plus ancien (Gnoli, 1994 : 554). Gnoli utilise le terme « iranisation » pour expliquer le processus de l’attention à l’identité iranienne à l’antiquité. Le terme qui signifie « l’absorption et l’analyse réfléchie ou naturelle et automatique des aspects spéciaux de la civilisation et des valeurs particulières de l’Iran de l’ère achéménide » (Ibid., 555).

Après avoir vérifié l’histoire de l’identité iranienne à l’antiquité, il parle de sa continuité historique : « les efforts consécutifs, pour légitimer le temps présent par la reconstruction artificielle des relations anciennes avec l’innovation d’un passé anecdotique et imaginaire, ont été souvent la base de la légitimité des dynasties gouverneurs et ils sont inclus des phénomènes courants de l’histoire de l’Iran » (Ibid., 560). Gnoli raconte de la part de A.Bausani le sujet de la « ré-archaïsation » continuelle dans l’histoire de l’Iran et il dit en exprimant la cause de la vague de l’iranisme : « l’effort pour la ré-archaïsation et l’antiquitisme que les Achéménides, les Sassanides, les Safavides et les Pahlavi sont quelques exemples remarquables et s’il