• Aucun résultat trouvé

Les services de placement et les salons d’emplois : des difficultés à recruter des

CHAPITRE 1 : LES MÉTHODES DE RECRUTEMENT ET LES CRITÈRES DE

1. LES MÉTHODES DE RECRUTEMENT UTILISÉES PAR LES RECRUTEURS

1.4 Les services de placement et les salons d’emplois : des difficultés à recruter des

Les services de placement et les salons d’emplois sont populaires surtout auprès des entreprises de services et celles de plus de 100 employés, mais il faut noter que cette technique est utilisée lorsque l’entreprise recherche des candidats pour être formé dans l’entreprise ou avec peu d’expérience. Plusieurs des gestionnaires qui ont utilisé ces techniques ont motivé leur recours à ces méthodes par, d’une part, les difficultés à retrouver sur le marché une main-d’œuvre expérimentée et, d’autre part, l’intérêt d’accroître le nombre de c.v. dans leurs banques de données en vue d’opérations de recrutement. C’est d’ailleurs le cas pour une entreprise qui offre des services en immobilier et en santé et qui a mentionné, durant l’entrevue, les difficultés à embaucher des infirmières et des ingénieurs, deux domaines où il y a pénurie :

R. Je fais beaucoup affaire avec les sites de placement des écoles. Donc, infirmière auxiliaire, infirmière diplômée. Donc, déjà avec les écoles de formation, dès que les jeunes sortent de l’école ou bien leurs associations, les membres de l’ordre des infirmières du Québec ou l’Ordre des infirmières auxiliaires, beaucoup aussi avec l’Université Laval, le service de placement pour Génie Mécanique, Mécanique du Bâtiment en tout cas tous les génies qui sont là. Donc, de jeunes stagiaires qui ont fini leur stage qui sont encore à titre de junior. Ils vont me sauver des coûts, puis ils sont encadrés ici avec nos ingénieurs (E02S2P).

Ceux qui n’utilisent pas les services de placement des universités et des collèges ou les salons d’emplois motivent leur décision par le fait qu’ils recherchent prioritairement des travailleurs avec de l’expérience. Un responsable de l’embauche, d’une organisation parapublique, explique d’ailleurs le besoin d’expérience pour ses enseignants, obligés de connaître le marché du travail pour offrir un enseignement de qualité :

Q. Est-ce que vous faites affaire justement avec les salons d’emplois, les foires d’emplois, les services de placement des universités ?

R. Non.

Q. Est-ce qui a une raison particulière ?

R. Oui, parce que la plupart des gens que l’on recrute, on les veut avec expérience. Sinon, on n’a pas besoin, on n’a pas besoin de solliciter, nos banques sont tellement importantes […] on n’a pas besoin de courir les salons. En enseignement, surtout secteur technique, on aime bien que le professeur qui est devant la classe, l’enseignant, l’enseignante, ait un bagage sur le plan industriel. Donc, j’ai déjà une bonne connaissance du marché du travail. Ça c’est l’idéal. Bon, on sait que l’enseignement est vivant, dynamique, plein d’exemples. C’est pour ça, on ne va pas dans les salons encore, on recherche des gens qui combinent à la fois la scolarité et l’expérience (E09S3PP).

Une autre entreprise, qui offre ses services en génie, mentionne également le besoin d’expérience pour ses travailleurs, compte tenu du niveau d’expertise et de spécialisation exigés.

R. Là on est actuellement en train de rechercher des expériences spécifiques. On a des besoins dans des choses très, très pointues et puis on a de la difficulté à le trouver. On pense bien qu’on a peut-être trouvé, mais on ne peut pas vraiment faire appel non plus comme au centre universitaire avec lequel je fais affaire parfois, parce que ça prend plus de l’expérience (E23S1P).

En plus de fournir des informations sur leurs entreprises et accepter les c.v. des chercheurs d’emplois en vue de les ajouter à leurs banques lors des salons d’emplois, certains gestionnaires vont également réaliser des entrevues sur place avec ces candidats, toujours en raison des difficultés de recrutement, particulièrement palpables dans les secteurs de l’enseignement et des soins de santé, qui correspond respectivement aux premiers extraits présentés ci-dessous :

Q. Quels avantages il y a à aller dans les foires d’emplois ?

R. Pour nous cette année, ça nous permet de rencontrer les gens, ça nous permet de recueillir un bon nombre de c.v. Cette année aussi, on a fait des entrevues sur place. Donc, on était à la recherche par exemple d’enseignants en mathématique et en sciences. Dès que les candidats, les étudiants, se présentaient, qu’ils étaient en mathématique science, on leur proposait de faire des entrevues sur place directement. On revenait puis notre processus était déjà complet. Alors que, quand on a des c.v., des fois ça peut prendre du temps avant d’avoir des entrevues, droit à des entrevues. Là, il y en avait directement sur place (E06S3PP).

Q. Est-ce que vous participez aux foires d’emploi, aux salons d’emploi ?

R. Oui, de plus en plus. Bien évidemment, on est sélectif. Alors comme on veut avoir une visibilité régionale, on participe à plusieurs, plusieurs salons. Jusqu’en région, on va de Rivière-du-Loup, aller jusqu’au Lac-Saint-Jean, aller jusqu’à la Côte Nord, puis aller jusqu’à Trois-Rivières.

Q. Pour quelles raisons vous vous rendez dans ces salons d’emploi ?

R. Parce que ça nous permet un accès direct aux étudiants. C’est intéressant, on peut les rencontrer directement puis avoir la chance de leur présenter de vive voix si on veut notre centre hospitalier, puis on s’aperçoit que c’est profitable.

Q. Est-ce que vous recrutez directement dans ces salons, si vous passez des entrevues ? R. Oui, on fait du recrutement sur place, entrevues sur place. Oui, oui, on fait du

recrutement sur place, au niveau médical. Il nous reste à vérifier toute la question, le questionnaire médical, parce que dans le réseau, on est tenu à un certain nombre d’obligations et on est en train d’évoluer pour être capable presque de confirmer les emplois sur place (E19S3PP).

L’utilisation des services de placement et la participation à des foires d’emplois montrent l’importance de l’expérience professionnelle dans le processus de recrutement. En effet, plusieurs gestionnaires ne participent à ces salons d’emplois et n’affichent pas les postes disponibles dans les services de placement sous prétexte que la clientèle rejointe à trop peu d’expérience et ne possèdent pas les compétences requises pour le profil de l’emploi. Les responsables de l’embauche qui ont recours à ces moyens relèvent les difficultés de recrutement et le manque de main-d’œuvre disponible sur le marché de l’emploi. Dans certaines entreprises, les gestionnaires des ressources humaines feront appel à un tiers pour combler des postes aux exigences particulières, compte tenu des difficultés à retrouver des candidats expérimentés sur le marché.

1.5 L’utilisation d’un tiers pour recruter : le cas des firmes de placement et des