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« Le service public de l’emploi comprend le placement, l’indemnisation, l’insertion, la formation et l’ac- compagnement des demandeurs d’emploi. Il est assuré par les services de l’État chargés de l’emploi, Pôle emploi et l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA). […] Les collectivités territoriales et leurs groupements concourent au service public de l’emploi dans les conditions prévues aux articles L. 311-9 et suivants. Peuvent également participer au service public de l’emploi les organismes publics ou privés dont l’objet consiste en la fourniture de services relatifs au pla- cement, à l’insertion, à la formation et à l’accompagnement des demandeurs d’emploi, les organismes liés à l’État par une convention prévue à l’article L. 322-4-16, les entreprises de travail temporaire, ainsi que les agences de placement privées mentionnées à l’article L. 312-1. »

Extrait de la loi du 18 janvier 2005 dite de programmation pour la cohésion sociale, article 1.

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c’est un problème d’image du PIJ, il est flou. On a beau faire de la communication sur ce qu’est un PIJ, il y a une déformation : on leur dit qu’on va leur trouver un stage. La première chose qu’on fait donc c’est de leur expliquer ce qu’est un PIJ : on leur dit que ce n’est pas un lieu pour ça, qu’il y a des outils pour, mais que le résultat c’est à eux d’y parvenir, même si on peut les accompagner dans leurs démarches. » (Informateur jeunesse.)

Ces structures locales et transversales sont les mieux placées pour apprécier la demande d’accompagnement des jeunes du territoire et formuler ainsi une « offre » qui corresponde aux besoins identifiés, encore faut-il qu’elles aient accès à cette information. Or si ces be- soins ne s’expriment pas toujours, comment les anticiper ? Aussi, une fois le besoin repéré, où doit-on aller l’exprimer ? Cela pose clairement la question de la lisibilité et de la visibilité sur le territoire.

C’est un élément important dans le déploiement de l’action de chaque acteur local, et dans un contexte de décentralisation, dans l’identification du niveau de compétences pertinent. Qui fait quoi ? Et comment les compétences relevant d’échelons distincts peuvent-elles se compléter afin de répondre à des besoins d’accompagnement souvent multidimensionnels des jeunes ? L’observation et l’analyse des quatre territoires montrent pourtant que, même dépendantes d’un cadre normatif fixé nationalement, les différentes structures peuvent avoir une marge de manœuvre plus ou moins importante pour s’adapter aux spécificités de la population locale, comme le font certaines communes et collectivités, en fonction des orientations et priorités.

« … [l’accompagnement] peut être physique, téléphonique, c’est quelque chose de vaste, on montre aussi le fonctionnement d’un site Internet. Demain, j’accompagne une fille à la régie de quartier, aujourd’hui j’ai accompagné un jeune à la mission locale. L’accompagnement dans l’utilisation d’Internet, ils savent pas comment ça marche le site de Pôle emploi, on regarde les offres, on fait le CV, ils savent pas envoyer une lettre de motivation par mail, on les envoie. » (Médiatrice, association locale.)

L’aide à l’identification des compétences fait partie du travail plus global d’accompagne- ment, qui peut commencer dès le moment où un jeune franchit la porte. Le circuit prend une direction différente souvent, selon le bagage scolaire, entre accompagnement scolaire ou postscolaire justement. Les bénéficiaires scolarisés auront un choix bien balisé devant eux, tandis que les autres se retrouveront plutôt face à une multitude de possibilités. C’est ce clivage entre scolaire et non scolaire qui détermine l’aiguillage vers un des réseaux composant le service public de l’emploi (SPE) ou plutôt les réseaux des professionnels de jeunesse au sens large (réseau information jeunesse, associations locales intervenant auprès des jeunes, clubs de prévention, centre d’information et d’orientation [CIO]). L’accompagnement transversal et généraliste a un rôle crucial à jouer dans l’intermédiaire entre les jeunes et les structures plus pointues, et notamment pour expliquer ce qu’ils pourront y trouver, pour clarifier l’image de telle ou telle institution. La connaissance à la fois du territoire et des jeunes permet aux « généralistes » d’apaiser les tensions et de mettre en avant ce que les jeunes peuvent obtenir auprès de chaque interlocuteur.

« Certains ont aussi une idée négative de la mission locale, l’animateur de l’espace de proximité peut aussi l’accompagner physiquement, sinon le jeune, il n’ira pas tout seul. Il y a certains jeunes qui ne quittent pas leur quartier. En plus il y a une problématique Est-Ouest, ceux de l’est ne veu- lent pas aller à l’ouest et inversement. La mission locale se trouve à l’est et les jeunes ne veulent pas y aller, il peut y avoir des tensions entre les quartiers, les mêmes bâtiments. » (Informateur jeunesse.)

Ces éléments de tension dans la recherche d’information et d’un premier accompagnement impliqueraient qu’on accorde plus d’importance à la connaissance des jeunesses locales, surtout en ce qui concerne les publics jeunes les plus éloignés des institutions, de l’emploi. Lors des entretiens, les interlocuteurs de certaines structures font clairement référence à leur

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45 connaissance de la jeunesse, de cette « période de la vie », alors que pour d’autres, les jeunes ne sont qu’une partie du public accueilli. Savoir travailler spécifiquement avec les jeunes, est-ce une compétence bien identifiée ?

Profils des métiers

Compétences Objet de la structure Conseiller

d’orientation (CIO)

Repérer l’information pertinente en matière d’orientation pour chaque jeune ; conduire des entretiens ; réaliser des évaluations et des bilans.

Travailler en équipe. Jouer un rôle de conseil et d’aide à la décision*.

Structure de l’Éducation nationale consacrée à l’accueil de tout public et en priorité des jeunes scolarisés et de leur famille, chargée de donner accès à l’information sur les études, les formations professionnelles, les qualifications et les professions.

Conseiller d’insertion (mission locale)

Établir un diagnostic individuel sur la situation du public reçu ; informer et aider à l’orientation du public cible ; être référent sur un domaine spécifique. Accompagner l’élaboration

du parcours d’insertion.

Construire, développer un réseau de partenaires extérieurs ; coopérer avec des partenaires extérieurs ; animer des réunions techniques ; assurer une veille sur l’activité

d’insertion ; outiller l’activité d’insertion ; conduire un projet ; assurer un suivi administratif ; participer à l’élaboration de supports de communication**.

Les missions locales et les permanences d’accueil, d’information et d’orientation (PAIO) sont des organismes chargés de l’accueil, d’information, d’orientation professionnelle et d’accompagnement dans la construction d’un projet professionnel. Elles s’adressent à tous les jeunes,

de 16 à 25 ans qui rencontrent des difficultés, notamment en matière d’accès à l’emploi ou à la formation.

Informateur jeunesse (PIJ/BIJ)

Accueillir et informer les jeunes selon les règles de la charte information jeunesse ; collecter, sélectionner, actualiser, mettre en forme la documentation répondant aux besoins de son public. Se situant dans le champ de l’éducation populaire, l’informateur jeunesse a une mission éducative. Il accompagne le jeune dans sa recherche et favorise son accès à l’autonomie.

Son travail suppose une connaissance des problématiques des publics jeunes dans leurs dimensions sociales et culturelles***.

L’information jeunesse est un réseau d’information pour les jeunes créé en 1969 par le ministère de la Jeunesse et des Sports. Il est organisé

sous la forme d’un réseau déconcentré, comprenant un centre national (CIDJ).

Éducateur spécialisé (en club de

prévention)

Aider et accompagner des personnes, des groupes ou des familles en difficulté dans le développement

de leurs capacités de socialisation, d’autonomie, d’intégration et d’insertion, sur la base d’une relation de confiance avec la personne ou le groupe****. L’éducateur spécialisé a un degré d’autonomie et de responsabilité dans ses actes professionnels le mettant en capacité de concevoir, conduire, évaluer des projets personnalisés ou adaptés à des populations identifiées.

Le diplôme d’éducateur spécialisé naît en 1967, et le champ d’intervention est large : – secteur socio-éducatif,

en institution ou en milieu ouvert ; – secteur médico-éducatif,

en institution ou en milieu ouvert ; – dans une moindre mesure

en secteur sanitaire.

* Référentiel des emplois-types MEN/MESR, conseiller d’orientation, avril 2010. ** Convention collective nationale des missions locales et PAIO, 21 février 2001. *** Profil métier informateur jeunesse.

**** Cf. circulaire du 17/10/1972 : « La prévention réalisée par les clubs et équipes est une action spécialisée, qui se différencie de la prévention naturelle réalisée par les mouvements de jeunesse, les associations sportives, les patronages, les maisons de jeunes et de la culture… dont le champ d’attraction est dans le même secteur sociogéographique, et avec lesquels les clubs et équipes doivent travailler en étroite liaison. Elle se différencie également de l’action éducative en milieu ouvert, à laquelle il est recouru dans le cadre de la protection de l’enfance en danger et qui est plus individuelle. »

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Le fait que des interlocuteurs soient davantage formés que d’autres à l’accompagnement des publics jeunes, scolaires ou non scolaires, n’empêche pas qu’une certaine image des jeunes se dégage de l’ensemble des professionnels, y compris chez ceux qui interviennent auprès d’un public plus large. Cette image est importante pour comprendre ensuite les actions qui sont mises en place, à travers le regard que l’on pose sur les jeunes, les repré- sentations qu’en ont les professionnels.