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Chapitre II : Méthodologie 2.1 Participants et procédure

2.2.1 Le sentiment d'épuisement scolaire

Le sentiment d'épuisement scolaire est mesuré à partir de l'échelle de Maslach (Maslach Burnout Inventory - General Survey, MBI-GS, Schaufeli, Leiter, Maslach, & Jackson, 1996) adaptée pour l'épuisement scolaire (Maslach Burnout Inventory - Student Survey, MBI-SS) par Schaufeli, Martinez, Marques Pinto, Salanova et Bakker (2002). La traduction française de cet instrument a été effectuée par les membres de l'équipe de recherche. Des trois dimensions qui composent l'échelle (le sentiment d'épuisement émotionnel, le cynisme et le sentiment d'efficacité personnelle), seuls le sentiment d'épuisement émotionnel et le cynisme sont utilisés. La mesure du sentiment d'épuisement émotionnel (EE) est constituée de cinq énoncés (p. ex. « Je me sentais émotionnellement vidé par mes études », « Étudier ou assister à mes cours était vraiment une source de tension pour moi »). La dimension du cynisme (CY) était composée de quatre énoncés (p. ex. « Je doutais de l'importance de mes études », « J'étais devenu plus pessimiste par rapport à l'utilité potentielle de mes études »). Les réponses aux énoncés se situent sur une échelle de type Likert en sept points allant de « Jamais » (0) à « Toujours » (6). Dans l'étude de Schaufeli et al. (2002) sur la validation de l'échelle MBI-SS dans trois pays d'Europe (Espagne, Portugal et Pays-Bas), la consistance interne de ces deux dimensions est satisfaisante (alpha EE > .74, alpha CY > .79). Dans cette étude, les alphas de la sous-échelle EE pour les temps 1, 2 et 3 sont respectivement .84, .91 et .88. Ceux de la sous-échelle CY sont .81, .86 et .80 (voir tableau 2).

Tableau 2 : Alphas des échelles d'épuisement émotionnel et de cynisme

Échelles Temps 1 Temps 2 Temps 3 Epuisement émotionnel .84 .91 .88 Cynisme .81 .86 .80

2.2.2 La d e m a n d e psychologique

Le concept de demande psychologique (DEM) a été mesuré à l'aide d'une sous-échelle de la version française du Job Content Questionnaire de Karasek (Brisson, et al., 1998). Cette sous-échelle comporte neuf énoncés adaptés au contexte scolaire. Par exemple, « J'ai suffisamment de temps pour faire mon travail » devient « Au cours des deux dernières semaines, j'ai eu suffisamment de temps pour faire mes travaux scolaires ». Les choix de réponses sont présentés sur une échelle de type Likert à quatre niveaux variant de « Fortement en désaccord = 1 » à « Fortement en accord = 4 ». Dans l'étude de Brisson et al. (1998), la consistance interne de la sous-échelle Demande psychologique est de .74 pour les hommes et .73 pour les femmes. Dans notre étude, l'alpha est de .75 pour les hommes et de .77 pour les femmes.

2.2.3 L ' a u t o d é t e r m i n a t i o n

2.2.3.1 La motivation autodéterminée

Le mesure de la motivation autodéterminée a été construite à l'aide d'énoncés de l'échelle de motivation situationnelle (EMSI; Guay, Vallerand, & Blanchard, 2000) et de l'échelle de motivation en éducation (EME; Vallerand, Biais, Brière, & Pelletier, 1998) afin d'obtenir une échelle adaptée au contexte des étudiants en médecine. L'échelle est composée de cinq dimensions : la motivation intrinsèque (MI), la motivation par régulation identifiée (IDEN), la motivation par régulation introjectée (INTRO), la motivation par régulation externe (EXT) et l'amotivation (AMO). Chaque énoncé débute par la phrase suivante : « Au cours des deux dernières semaines, je me suis impliqué dans mes études... ». Voici des exemples d'énoncés : « pour le plaisir que j'ai eu à découvrir de nouvelles choses jamais vues auparavant » (MI); « parce que cela était important pour moi » (IDEN); « parce que je veux me prouver à moi-même que je suis capable de réussir » (INTRO); « parce que c'était ce

que j'étais supposé faire» (EXT) et «en me demandant si je devais les poursuivre» (AMO). Les alphas concernant cette échelle sont les suivants : .93 (MI); .54 (IDEN); .76 (INTRO); .82 (EXT) et .75 (AMO).

2.2.3.2 La perception du soutien à l'autonomie

Afin d'avoir un portrait de la perception des participants sur le soutien à l'autonomie qu'ils reçoivent de leurs parents et professeurs, la version courte (six énoncés) du Learning Climate Questionnaire (Deci, 2007) a été traduite par l'équipe de recherche et adaptée à la réalité des étudiants universitaires. L'échelle a été insérée à trois reprises dans le questionnaire. La première fois, la mère a été identifiée comme personne-ressource (p. ex. « je me suis senti compris par ma mère »). Ensuite, le père a été identifié comme personne- ressource (« je me suis senti compris par mon père ») et finalement, les professeurs (« je me suis senti compris par mes professeurs »). De plus, deux énoncés de l'échelle ont été retirés pour la mesure de la perception du soutien à l'autonomie du père et de la mère puisqu'ils étaient difficilement transposables au contexte de l'étude. Les voici : «j'ai senti que ma mère ou mon père m'offraient des choix et des possibilités » et « ma mère ou mon père essayaient de comprendre mon opinion avant de me suggérer une nouvelle façon de faire les choses ». Les participants devaient indiquer sur une échelle de type Likert en sept points s'ils étaient « Pas du tout en accord = 1 » ou « Très fortement en accord = 7 ». L'alpha pour la version longue (15 énoncés) est .96 (William, & Deci, 1996). Dans cette étude, les alphas de la version courte sont très satisfaisants : .90 (soutien de la mère), .90 (soutien du père) et .82 (soutien des professeurs).

2.2.4 Les traits de personnalité

Une version abrégée, le Ten-Item Personality Inventory (TIPI) de Gosling, Rentfrow et Swann (2003), a été utilisée afin de mesurer les traits de personnalité des étudiants. Deux énoncés mesurent chacune des cinq dimensions suivantes : extraversion, agréabilité, stabilité émotionnelle, caractère consciencieux et ouverture à l'expérience. Les énoncés incluent deux descripteurs pour chaque trait. Par exemple, pour l'extraversion, un des énoncés est « extraverti, enthousiaste » et pour la stabilité émotionnelle, l'énoncé est « anxieux, facilement troublé ». Les participants devaient indiquer dans quelle mesure chacun de ces énoncés correspondait à leur personnalité en encerclant un chiffre compris

entre 1 à 7, variant de « Fortement en désaccord = 1 » à « Fortement en accord = 7 ». Dans l'étude de Gosling et al. (2003), les corrélations entre les deux items pour chacune des cinq dimensions sont les suivantes : .59 (extraversion), .36 (agréabilité), .61 (stabilité émotionnelle), .42 (caractère consciencieux) et .28 (ouverture à l'expérience). Les corrélations obtenues dans cette étude sont similaires : .63 (extraversion), .23 (agréabilité), .40 (stabilité émotionnelle), .44 (caractère consciencieux) et .35 (ouverture à l'expérience).

2.2.5 La désirabilité sociale

Cette échelle est une version francophone abrégée (Reynolds, 1982; traduite par Lachance, & Richer, 2000, 2003) de la Marlowe-Crowne Social Desirability Scale (Crowne, & Marlowe, 1960). Cette échelle vise à mesurer le biais relié aux participants ne désirant montrer que le bon côté d'eux-mêmes (désirabilité sociale). L'échelle est composée de 13 énoncés de type vrai ou faux mettant en contexte des comportements ou des sentiments qui sont acceptables dans la société, mais ayant une faible probabilité d'occurrence (p. ex. « Peu importe la personne qui me parle, j'écoute toujours très bien » - il serait surprenant qu'une personne agisse toujours ainsi dans une telle situation puisqu'on ne peut pas toujours très bien écouter les autres). D'autres types de comportements ou de sentiments illustrés dans cette échelle peuvent être moins acceptables en société, tout en étant plus susceptibles d'être normalement ressentis (p. ex. « Il m'est arrivé d'être assez jaloux de la chance des autres »). Une fois certains énoncés recodés, la somme des points (1 point par énoncé) indique le niveau de désirabilité sociale de l'individu (variant de 0 à 13). Cet outil offre de bonnes qualités psychométriques (Reynolds, 1982; Viviers, 2006). Pour cette étude, le KR-20 est de .59.

2.2.6 Données sociodémographiques et scolaires

Afin d'établir un portrait détaillé de l'échantillon, plusieurs questions d'ordre sociodémographiques ont été posées : genre, âge, lieu de naissance, langue, enfants à charge, provenance (études ou marché du travail), situation des parents (scolarité, profession et salaire). De plus, des données scolaires ont été recueillies : moyenne cumulative de la dernière session (sur 4,33), durée du programme (six, sept ou huit sessions) et dernier niveau d'études complété avant d'entreprendre le programme.

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