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Sensibilité à la stratégie de déploiement du BIM : SC2

Auteur inconnu et activement recherché 58

2.3. Sensibilité à la stratégie de déploiement du BIM : SC2

L’intérêt du BIM, et de la transition numergétique, est évalué au regard du niveau de performance atteint par la stratégie énergétique seule, traitée en SC1. Une des hypothèses fondamentales de MACARON est que l’intérêt du BIM et sa participation à l’amélioration énergétique du parc peuvent varier en fonction du niveau de détail choisi pour la numérisation des bâtiments (que nous avons appelée intensité de numérisation, le LOD). Le LOD est en effet présenté dans la littérature comme ayant différents niveaux de coûts et d’avantages en fonction du contenu de données qu’il représente

63 D’autres variantes 100% renouvelable (biomasse, réseau de chaleur sur chaufferie bois, …) pourraient être envisagées.

(détail en chapitre 3). On cherchera ici à connaître l’ampleur des effets provoqués par la numérisation du parc et adresserons les questions suivantes :

 La numérisation permet-elle de renforcer ou au moins de maintenir la performance énergétique atteinte sans BIM en SC1 ?

 Si elle est facteur d’amélioration, quel(s) gain(s) relatif(s) permet-elle de réaliser ?

La seconde hypothèse que nous testerons dans ce scénario concerne les enjeux de la formation des effectifs. On postule en effet que différents niveaux de numérisation (LOD) réclament d’autant plus de compétence BIM que le LOD est élevé. Dès lors on souhaite formaliser l’impact de la politique de formation des effectifs (FORM) :

 Est-elle un facteur critique dans le maintien de la capacité financière de l’organisation ?  Quelle(s) conséquence(s) provoque-t-elle sur le volume des flux de travail, de gestion de

données ?

 Quelle(s) conséquence(s) peut-elle avoir sur la performance énergétique et la non-qualité des travaux de rénovation ?

La Table 44 ci-dessous présente la synthèse des configurations de MACARON qui seront explorées en SC2. Les sous-sections suivantes détaillent le paramétrage de LOD et FORM.

Table 44. Cartographie des configurations SC2.

2.3.1. Stratégie de numérisation (LOD)

Le déploiement du BIM n’est dans MACARON imposé par aucune réglementation et relève entièrement de la politique interne du décideur pour la numérisation du parc. Seules les formations BIM font l’objet dans ces travaux de recommandations officielles (détaillées à la sous-section suivante) auxquelles le décideur n’a pour autant pas l’obligation de se conformer.

L’hypothèse fondamentale qui sous-tend le fonctionnement du modèle dans le déploiement du BIM est que les contenus de données varient d’un LOD (niveau de détail, intensité de la numérisation des bâtiments) à l’autre tel que présenté en annexe 1.

Une autre hypothèse importante est que les LOD les plus faibles contiennent les données les plus stables dans le temps, ce qui implicitement induit dans notre raisonnement que les LOD plus élevés représentent des cadences de mise à jour des données plus importantes : à titre d’exemple, un LOD100 contient la géolocalisation du bâtiment et son emprise au sol, voire son volume. Ces informations sont d’une grande importance pour le gestionnaire de patrimoine, et n’ont que peu de chance de varier dans le temps (sauf cas d’extension, hors scope de ces travaux). A contrario certaines données très spécifiques permettent une connaissance et un suivi très poussés du bâtiment mais demandent un effort considérable en termes d’actualisation des données : on pense à titre d’exemple à un attribut de type « cordonnées du fournisseur », une telle information n’est réellement utile que très ponctuellement, peut être très changeant dans le temps en fonction de l’élément considéré et demandera donc une grande rigueur dans la maintenance du système d’information.

C’est la rencontre de ces considérations qui nous permet de formuler ci-dessous un certain nombre d’hypothèses secondaires pour déterminer le volume des contenus de données, leur utilité et adéquations aux besoins du gestionnaire, leur coût d’acquisition et de traitement, ou encore le rythme d’obsolescence prévisible des contenus de données. On tient compte de ces particularités dans la détermination du coefficient d’adéquation du LOD aux activités de GPI : c’est ce qui explique que l’on ait considéré qu’un LOD100 assure 52% des fonctions attendues du Système d’Information (SI).

Un LOD500, en dépit des difficultés de gestion qu’il soulève, est en revanche considéré comme parfait pour les activités de GPI en cela qu’il contient toutes les données potentiellement utiles en gestion locative ou patrimoniale. Le calcul des données présentées en Figure 52 ci-dessous est détaillé en annexe 1.

Intensité de

numérisation LOD100 LOD200 LOD300 LOD400 LOD500

Contenu de données (nombre d'attributs) 37 246 93 082 158 196 227 942 300 000 Contenu de données cumulé (%) 12% 31% 53% 76% 100% Adéquation aux activités de GPI (%) 52% 77% 90% 97% 100%

Taux annuel d'obsolescence

des données (%/an) 1% 3% 7% 14% 30%

Coûts d'acquisition pour la

modélisation BIM (€/m²) 2,38 4,78 9,57 19,18 38,43

Figure 52. Données caractéristiques des LOD : contenus de données, adéquation aux activités, obsolescence des données et coûts de modélisation.

Dans MACARON le BIM est déployé au même LOD pour tous les bâtiments du parc (choix initial d’un scénario de numérisation). Les modèles de données (modèles BIM) sont rénovés en même temps que les bâtiments, toujours au LOD initial choisi dans le scénario de numérisation (la progressivité du LOD sera discutée en chapitre 8).

2.3.2. Politique de formation (FORM)

Le paramètre FORM représente la politique interne du décideur en matière de formation à la compétence BIM. Les dynamiques de formation ont dans MACARON deux impacts prévisibles majeurs : la diminution de la capacité financière générée par les dépenses de formation BIM (sont-elles compensées par la régression de la non-qualité sur le parc ?) et la diminution des flux de travail disponibles en interne (engendre-t-elle des surcoûts significatifs d’externalisation ?). Ces travaux analysent deux cas de figure :

Dans le premier cas, le décideur applique les préconisations en matière de formation BIM (

1% 3% 7% 14% 30% 52% 77% 90% 97% 100% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% 0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 Tau x d 'o bso le sce nc e a nn ue lle de s d on es N br e d'at tr ib ut s

Contenu de données (nbre d'attributs) Taux d'obsolescence des données Adéquation aux activités de GPI (%) Poly. (Contenu de données (nbre d'attributs))

 Table 34 p.149). Il forme l’intégralité de ses équipes de travail (100% des effectifs) au BIM et maintient les formations de base aux outils bureautiques. Il actualise les formations en fonction du niveau global de qualification BIM de l’organisation tel que détaillé au chapitre précédent.

 Le second cas, totalement opposé, représente la non-formation des équipes de travail à la compétence BIM (0% des effectifs). Seules les formations de base aux outils bureautiques sont maintenues.

Les hypothèses de coûts et durées des formations BIM sont détaillées au chapitre 5 (Table 33 p.148). On observera ici l’effet de la distribution complexe des requêtes de formation à travers l’équipe de travail sur les contraintes financières et humaines qui s’appliquent sur le parc par rapport à un cas de non-formation des effectifs.