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fortes rations de son. » (Note communiquée.)

Laquantité de lait, relativement faible chez les primipares,

s'accroît dansune proportion notable auxparturitions

qui sui¬

vent, pour diminuer à un âge plus avancé. Voici des chiffres

concernant une vache Schwitz :

Après la 4reparturition, quantité annuelle 1,530 litres.

2e _ 4,790

Relativement à la quantité de lait fournie au cours de la

lactation, on remarque que c'est pendant le premier mois et

surtout le deuxième que le liquide estplus abondant.

Dans une certaine mesure, la qualité, mais surtout la quan¬

tité delait, sont subordonnées à la nature et à l'abondance de la nourriture distribuée aux nourrices, et nous avons vu qu'il

suffit de nourrirabondamment et de soumettre à une bonne

hygiène les femelles de toutes espèces, pour qu'elles subvien¬

nent aux besoins de leurs petits.

La lactation persiste chez les vaches, les brebis et les chèvres qui sont privées de leurs nourrissons, mais qu'on a

soin de traire; elle cesse d'ordinaire rapidement chez les chiennes et disparaît spontanément chez les juments dont le produit est mort peu après sa naissance.

Pourles truies chez lesquelles chaque tetine, correspondant

àun quartier deglande, est adoptée par un porcelet, la sécré¬

tion lactée cesse dans ce quartier si le jeune animal vient à mourir,

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'i En ce qui: concerne l'établissement de la sécrétion lactée après un avortement, voici les observations de M. Bureau :

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\ « 1er cas. L'avortement a lieu dansles premiers mois de

la

gestation

et la femelle est nourrice.

»Le lait diminuependant deux ou troisjours, puis la sécré¬

tion redevient normale etcontinue sans accidents.

» Dans certains cas. lùivœlement n'a pas permis à une

nouvelle gestation de së" produire, la sécrétion lactée a continué abondante pendant une longue période, jusqu'à

dix-huit mois.

» 2e cas. L'avortement a lieu à une époque rapprochée

du terme de lagestation.

» Si la sécrétion lactéesurvenue à l'occasion d'une gestation

antérieure n'est pas tarie, on voit les mamelles se gonfler et la quantité de lait augmenter dans une proportion notable.

» Chez lesfemelles déjà taries, la sécrétion lactée se produit

à nouveau, moins abondante que si ces bêtes'avaient mis bas à.terme, mais elle estgénéralement suffisante pourcompenser les frais d'entretien. ' " - '

» Chez la jument, la montée laiteuse a lieu, faible sans

doute, mais bien manifeste, à l'occasion de l'expulsion d'un

fœtus arrivé à un certain degré de développement. » (Note communiquée.)

La faculté laitière, enfin,est surtoutenrapport aveclarace, .et dans chaque race avec la variété; elle est susceptible d'un

notable perfectionnement et sa perfection est transmissible

parhérédité.

La faculté de donner du lait estunevertu de famille.

- 'Ne semble-t-ilpas que certaines de ces Observations soient à rapprocher de celles recueillies chez la femme?

Et voici les conclusions de" MmeDlusld, élève du professeur Pinard, consignées dans tine magistrale thèse .

(Étude

sur l'allaitement maternel, thèse de Paris, l'894): : ? ; : h

i « Les cas d'agalaCtie Sont excessivement rares, t'agalactié

absolue n'existe pas. :

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» Les multipares qui ont allaité leurs enfantssontmeilleures

nourrices que les primipares.

» D'après les statistiques, les femmes de certaines provinces

de la Bavière et du Wurtemberg, originaires de familles où la

tradition de l'allaitement maternel est perdu depuis de longs siècles, présentent presque toutes une atrophie des glandes

mammaires etune agalactie presque complète.

» Les femmes de certains endroits de la Souabe, chez lesquelles l'allaitement au sein est considéré comme indécent

et qui ont en outre l'habitude de comprimer leurs seins dans

un corselet de forme spéciale, très rigide, expient les fautes de

leurs aïeules et ne peuvent plus être de bonnes nourrices malgré leur bonne volonté. »

Il n'est peut-être pas sans intérêt de constater qu'une

influence psychique peut intervenir pour modifier l'excrétion,

sinon la sécrétion du lait, chez les animaux domestiques.

Beaucoup de femelles, en effet, ont la faculté, du moins

pour un temps, de retenir leur lait.

Cette rétention se ferait par la contraction volontaire des muscles abdominaux, la tension du diaphragme et une inter¬

ruption des mouvements respiratoires.

La combinaison de ces actes volontaires produirait une stase sanguine dans la mamelle et une turgescence du trayon, qui nuiraient à l'écoulement du lait.

Le sphincter dutrayon n'intervient pas en effet directement

dans cetterétention, puisque ses fibres lisses sont soustraites à la volonté.

Diverses pratiques sont mises en usage pour faire donner

atix femelles leur lait.

Hérodoterapporte que les Scythes introduisaient dans les organes génitaux des juments des os creux dans lesquels ils soufflaient, sous le prétexte, disaient-ils, de faire gonfler les

veines du lait.

En Italie, chez des vaches peu laitières, on exerce, dans le

mêmebut, une titillation surles organes génitaux. ' .■

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Certaines vaches exigent, pour être traites avec fruit, lapré¬

sence de leur produit ou d'un mannequin recouvert de peau

quien rappelle la forme.

Nous avons recherché l'influence de certains états patholo¬

giques accidentels sur la

lactation.

Lesplaies des mamelles ou des mamelons auxquelles sont exposées les nourrices ne

modifient

pas

sensiblement l'abon¬

dance etla qualité du lait.

Nous avons vu des vaches avec les tetines déchirées par des morsures de chiens préposés à leur garde, donner quand même du lait par ces trayons, à

l'aide d'un ttibe

trayeur.

L'inflammation de la mamelle, lorsqu'elle est localisée à

l'un des quartiers de la glande, n'empêche pas la

sécrétion

lactée dans les autres lobes.

Une affection assez commune chez la vache et grave par le chiffre élevé de la mortalité des femelles atteintes, est la fièvre vitulaire.

Un traitement très énergique, appliqué dès le début

de

cette

véritable infection puerpérale, peut donner en

trente-six à

quarante-huit heures des guérisons inespérées.

« La sécrétion lactée a été si peu modifiée que, dans aucun des cas observés et suivis de guérison, je n'ai constaté une

diminution telle que les veaux aient eu à en souffrir;

les

vaches guéries conservaient leur sécrétion normale et

jamais

on n'eût pu croire qu'elles venaient d'échapper

à

une affection aussi meurtrière. » (Bureau, Note

communiquée.)

Une forme de l'anémie des animaux de l'espèce bovine a été dénommée par certains auteurs ostéoclastie, en

raison de

lapauvreté particulière du système osseux.

Cette maladie n'empêche pas la sécrétion lactée de

s'établir,

et celle-ci devient une cause adjuvante d'épuisement.

L'ostéoclastie est curable ou, tout au moins,

susceptible

d'amélioration dans un temps relativement court.

Aussi, pour ne pas tarir les vaches laitières

qui

en

sont

affectées, on les traitet on leur donne àboire leurlait.

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Concurremment, on leur distribue une

nourriture alibile,

duson et du phosphate de chaux.

Ce régime ne tarde pas à améliorer

leur état général et à

accroître notablement leurproduction de lait.

« Chez les vaches à grand rendement, et la maladie est plus commune chez elles, je n'ai vu, dit M. Bureau, la

sécrétion lactée diminuer réellement que lorsque les bêtes

atteintes arrivaient à l'anémie profonde et au marasme. »

(Note communiquée.)

Chez les vaches tuberculeuses àun degréencore peu accusé (localisationen quelques points du poumon), la sécrétionlactée

estpeu influencée etle nourrisson se développe normalement;

après le sevrage, la quantité de lait fournie ne fait nullement

supposer que la vache est malade.

A une époque plus avancée de l'affection, alors que la

maladie se généralise, la bête atteinte se cachectise et son

produit n'acquiert aucune valeur si une alimentation artifi¬

cielle ne vient relever son état.

D'ailleurs, la loi interdit maintenant aux propriétaires de garder chez eux ces foyers de contagion, nuisibles à l'homme

autant qu'aux animaux.

Nous devons reconnaître enfin avec M. Bailletque, « contrai¬

rementà ce qui s'observe dans l'espèce humaine, les éleveurs

ne livrent pas à la reproduction les femelles domestiques

atteintes de maladies organiques assez graves pour qu'au

moment de la parturition, on soit obligé de les empêcher

d'allaiterleursproduits, dans la craintequ'ellesne les exposent

à se nourrir de lait altéré ou qu'elles soient en danger

elles-mêmes de devenir plus malades. »

CONCLUSIONS

L'allaitement maternel est la règle chez les animaux

vivant à l'état de liberté.

Contrairement à ce qui se passe dans l'espèce humaine, la

fonction allaitement ne souffre pas d'exception chez les ani¬

maux domestiques.

3° Les équidés domestiques supportent assez mal l'allai¬

tement artificiel, qui ne peut, d'ailleurs, leur être appliqué systématiquement.

4° Les autres animaux de la ferme, veaux, agneaux, porce¬

lets, sont plus indifférents à l'allaitement artificiel, mais ce

mode d'élevage exige une pratique très éclairée, définie scien¬

tifiquement.

5° Les animaux d'élite et les individus auxquels est dévolue

la conservation des caractères de la race sont soumis à Yallai¬

tement maternelprolongé.

6° Tous les animaux domestiques prennent le colostrum.

Contrairement à la pratique courante pour l'enfant, l'allaite¬

mentartificiel ou mixte immédiatest l'exception.

7° La montée laiteuse suit immédiatement la parturition ou même la précède de quelques jours.

8° La faculté laitièreest une vertu de famille. Chez les nour¬

rices animales, comme chez la femme, cette faculté se trans¬

met par hérédité. La gymnastique de la mamelle est une condition nécessaire à la régularité de sa sécrétion.

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9° Les états pathologiques, même graves,ne suppriment pas la sécrétionlactée.Celle-ci, aussi bien dans les espèces domes¬

tiques que chezla femme, est plus riche sous l'influence d'une

bonne hygiène.

10° La sécrétion lactée, constante dès la première parturi-tion, s'accroît à l'occasion des parturitions suivantes, pour diminuer à un âge avancé.

VU BON A IMPRIMER :

Le Président de la thèse, Dr A. LAYET.

Vu:

LeDoyen, B. de NABIAS.

VU ET PERMIS D'IMPRIMER!

Bordeaux, le 29 mars1900.

Le Recteur del'Académie, Gaston BIZOS.

Bordeaux. Impr G.Gocnouiliiou, rue Guiraude, 11.

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