Le secteur est

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Plusieurs dépôts de mouvement de masse de faibles superficies (<0,12 km ) ont été identifiés le long de la côte est de la baie de Grésine (Fig. 19). Dans les profils sismiques, plusieurs de ces dépôts ont une forte réflexivité, ce qui suggère la présence de matériel grossier. L'affleurement rocheux subaérien de ce secteur pourrait être à l'origine d'éboulis rocheux ayant continué leur course en milieu subaquatique. Plusieurs dépôts d'éboulis rocheux sont situés près de l'interface eau - sédiment, indiquant un âge plutôt récent. La construction de la route et du chemin de fer qui longent la côte de ce secteur pourrait expliquer la présence de ces dépôts. À partir du XIXe siècle, le dynamitage et la construction d'un remblai pour supporter ces voies de

transport sont en effet susceptibles d'avoir entrainé la chute de matériel grossier vers le bas de la pente.

Deux autres dépôts, plus étendus (-0,25 km2 et -0,04 km2) et plus anciens, ont

également été identifiés le long de la pente est de la baie de Grésine. Il s'agit d'un dépôt d'éboulis rocheux et d'un dépôt de coulée de masse grossière. En raison de l'absence de réflexion datée dans la baie de Grésine, un âge précis n'a pu leur être attribué. En considérant des taux de sédimentation semblables à la moitié nord du lac du Bourget (i.e. -1 mm), leurs positions stratigraphiques suggèrent un âge holocène moyen pour le dépôt d'éboulis rocheux et holocène inférieur pour le dépôt de coulée de masse.

Un dépôt d'environ 0,35 km2 est situé profondément dans les sédiments de la baie de

Grésine. Son faciès acoustique est caractéristique des coulées de masse (Prior et al., 1984; Mulder & Cochonat, 1996; Schnellmann et al., 2006). La bathymétrie de la plate-forme littorale située au sud de la baie de Grésine suggère la présence d'une loupe d'arrachement et donc la provenance du matériel. Un âge tardiglaciaire est suggéré pour ce dépôt, et ce, en fonction de sa position stratigraphique et des mêmes taux de sédimentation que le bassin profond.

Au nord-ouest de la baie de Grésine, un monticule arqué est clairement identifiable. Son faciès acoustique montre une très forte réflexivité, suggérant un matériel très dense ou grossier. En raison de sa morphologie et de ses propriétés acoustiques, ce monticule est interprété comme une forme morainique.

Au bas de la pente est du bassin profond, plusieurs dépôts de coulées de masse ont pu être identifiés (Fig. 19). Ces dépôts ont des superficies variant entre -0,1 et -1,57 km . Des cicatrices dans le haut de la pente peuvent être corrélées à certains de ces dépôts. En raison de leurs caractéristiques sismiques et de la forme des cicatrices, ces dépôts sont interprétés comme des dépôts de coulées de masse issus de glissements translationnels.

Les profils sismiques de l'est du bassin central montrent que plusieurs générations de coulée de masse ont affecté la pente (Fig. 19b). À la base de certains profils, un dépôt

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de coulée de masse d'environ 1,57 km est recouvert par 1,5 m de sédiments tardiglaciaires, ce qui permet de lui accorder un âge tardiglaciaire. Un autre dépôt de coulée de masse de 1,5 km2 est quant à lui recouvert par la mégaturbidite provoquée

par le glissement de Hautecombe. En raison de l'absence d'accumulation sédimentaire entre ce dépôt et la mégaturbidite, un âge d'environ 9400 ans cal. BP peut lui être attribué. À 7,5 m sous la surface, un autre dépôt de coulée de masse

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d'environ 0,3 km peut être observé. La surface de ce dernier est située à 1,7 m sous la réflexion de crue D (3016 ± 200 ans cal. BP, Chapron et al., 2005). En fonction des taux de sédimentation de cette époque (i.e., -1 mm/an; Arnaud et al., 2005; Chapron et al., 2005), cette épaisseur de sédiment représente environ 1700 .ans d'accumulation. En ajoutant la marge d'erreur associée à la résolution verticale des profils sismiques (< 10 cm), un âge de 4716 ± 300 ans cal. BP peut être attribué à ce dépôt. Un autre

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dépôt de coulée de masse de > 0,3 km a aussi été identifié dans ce secteur. Il est positionné directement sous la mégaturbidite du glissement de Hautecombe et devient coalescent avec le dépôt de coulée de masse de ce même glissement. Un âge de 9400 ans cal. BP peut donc lui être attribué.

Dans le centre du bassin, un horizon chaotique semi-transparent est identifiable dans les profils sismiques (Fig. 19b). Il a une forme en lentille atteignant un maximum de 2,3 m d'épaisseur dans sa partie centrale. Ce dépôt est situé au même niveau sismo- stratigraphique que l'horizon perturbé identifié dans le bassin sud du lac (voir section 5.4.4). Ce dépôt en lentille pourrait donc être associé au possible événement de mouvement de masse survenu vers 6316 ± 300 ans cal. BP. Son faciès acoustique ainsi que sa géométrie suggère qu'il pourrait s'agir d'une mégaturbidite associée à une perturbation sédimentaire en provenance du sud-est du lac.

Plusieurs lobes de coulées de masse ont aussi été identifiés au pied de la pente est (Fig. 19a). Les coulées de masse à l'origine de ces lobes pourraient être le résultat d'une accumulation préférentielle de sédiment le long de la pente est en raison des apports sédimentaires en provenance des courants mésopycnaux du Sierroz. Selon Chapron (1999), les courants mésopyncaux du Sierroz sont déviés vers l'est par la force de Coriolis, ce qui favorise l'accumulation de sédiment le long de la pente est du lac. Cette pente abrupte aurait donc été propice aux mouvements de masse au cours de l'Holocène. De plus, les fluctuations de niveaux lacustres au cours de l'Holocène pourraient avoir entraîné des instabilités gravitaires au niveau de la plate- forme lacustre bien développée de ce secteur et donc favorisé les coulées de masse le long de la pente est (Emmanuel Chapron, comm. pers.).

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Figure 19. Bathymétrie multifaisceaux de la côte est montrant plusieurs petits dépôts d'éboulis rocheux et une forme morainique (flèche) dans la baie de Grésine ainsi que plusieurs dépôts de coulée de masse et lobes de coulées de masse dans le bassin profond (a); profil sismique du bassin profond montrant plusieurs générations de coulées de masse, la mégaturbidite du glissement de Hautecombe et l'horizon perturbé (mégaturbidite?) pouvant être associé un possible événement de mouvement de masse en provenance du sud-est du lac (b).