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LA SBQUENCE CUIRASSBE

Dans le document AFRIOUE MILIEU (Page 100-104)

frique tropicale occidentale

A. LA SBQUENCE CUIRASSBE

Les variations de climat au cours du Quaternaire dans les bassins des fleuves SCnCgal et Gambie ont jouC un rôle important dans la morphogenèse et la phdo- genèse (cf. en particulier TRICART, 1956 ; MICHEL, 1959-1965-1966-1969-1970 ; BOULET et al., 1971).

Des niveaux latéritiques anciens, en particulier A la limite Tertiaire-Quaternaire (Post-Miocène) et au début du Quaternaire, sont probablement en liaison avec des cycles climatiques (TESSIER, 1965). Sur le littoral dakarois, le dernier niveau de graviers IatCritiques ferrugineux est postCrieur au volcanisme basaltique des Mamelles date d‘environ I million d‘ann6es (HBBRARD et al., 1969). La cuirasse ferrugineuse antCrieure est le témoin d‘un (( très haut glacis )) (MICHEL, 1970) qui se serait forme au cours du Villafranchien mais dont on ne retrouve pas I’individualitC dans les autres rkgions.

Au SCnCgal occidental, une stratigraphie relative des formations cuirassCes a 6th proposCe (NAHON et DEMOULIN, 1971). La (( cuirasse primaire )) n’est bien conservée que sur le plateau de Thiès et dans la rCgion de Podor-KaCdi. Sa nature plus ou moins ferrugineuse varie selon les roches mères et localement elle a CvoluC en surface en une cuirasse secondaire. Ailleurs elle est fortement dCman- telCe ou complètement érodCe. Sa formation a pu être favorisée par une diminu- tion relative d’humiditC lors de 1’Cpoque pliocène caractérisCe par des altCrations de type ferrallitique.

La (( cuirasse secondaire 1) dCrive de la prCcédente et la tronque ; elle est &paisse de plusieurs mètres avec parfois une morphologie de glacis. Elle prCsente un faciès assez homogène (trois niveaux de bas en haut : conglomCratique, compact, pseudo-pisolithique) et repose souvent sur la formation sous-jacente par un niveau gravillonnaire non induré.

La phase de démantèlement de la cuirasse primaire (phase sèche soulignCe par un épisode dunaire) aurait prCcCdC une nouvelle phase d‘humidité et d’alt6- ration génkratrice de la cuirasse secondaire, mais celle-ci peut être Cgalement due à 1’Cvolution iqz situ de la cuirasse primaire (NAHON, 1971). Le faciès grCseux constitue le stade initial de l’évolution, les faciès mixte (argilo-gréseux tachetC) et pseudo-pisolithique correspondent aux formes CvoluCes. Cette cuirasse secon- daire, antérieure au volcanisme basaltique, peut être attribuCe au Plio-Pléistocène ancien.

Une (( cuirasse jeune )), attribuée approximativement au Pléistocène moyen

S. Eato, est fortement conglomératique et occupe une position morphologique de glacis. Il s’agit en fait d‘une surface polygdnique façonnCe à partir du Quater- naire ancien, principalement B partir du dkmantèlement de la cuirasse secon- daire. L‘induration de la cuirasse jeune est de plus en plus importante du nord vers le sud.

IO2 &VOLUTION DU MILIEU NATUREL E N ABRIQUE ET A MADAGASCAR

Les Bquivalents de la cuirasse primaire et de la cuirasse secondaire se retrouvent jusqu'en Mauritanie meridionale et centrale (cf. imfra), alors que la cuirasse jeune sur roches sedimentaires disparaît au nord du 16e parallèle. La repartition geographique, le degré d'induration et les diffkrents faciès sont peut-$tre la cons&

quence de K pulsations climatiques 1) dont les cycles humidit6-secheresse ont suc- cessivement favorise la formation, l'exhumation et le demantèlement des cuirasses ferrugineuses.

Dans le massif de Ndias (NAHON, 1971) on peut considerrer que des conditions climatiques plus humides que l'Actuel ont au moins existe deux fois, sans qu'on puisse en preciser l'intensite et la durCe, permettant la gCn6ralisation du facihs greseux simple sur la haute surface du Plio-PlCistocBne ancien et la moyenne surface du Pleistocène moyen. Il ne semble pas que dans cette rCgion les periodes arides, bien qu'attenuant les phhomènes d'individualisation du fer, aient produit un arrêt prolonge de la pddogenèse, laquelle semble se poursuivre encore actuel- lement en climat nord-soudanien (P = 642 mm).

Dans les hauts bassins du SdnnCgal et de la Gambie, trois niveaux de glacis ont et6 identifies autour des escarpements du Fouta-Djalon, sur le plateau man- dingue et dans les depressions intdrieures. A ces glacis se relient localement des lambeaux de terrasses à matCriaux plus ou moins cimentes par des oxydes de fer.

B. L'&VOLUTION MORPHOCLIMATIQUE : GLACIS, CUIRASSEMENTS ET TRANSGRESSIONS MARINES

D'après les travaux de P. MICHEL (1967-1970) le schema d'kvolution se pr6- sente ainsi (cf. tableau ci-contre).

Lors des periodes arides les prdcipitations sont rares mais très fortes : il y a fragmentation des anciens reliefs cuirasses et entaille des formations meubles sous-jacentes. De vastes glacis se developpent en roche saine par ruissellement diffus et se recouvrent de nappes de galets et de matdriaux d'dpandage (glacis couverts).

Lors des periodes humides, il y a alteration des roches recoupees par les glacis, cuirassement par accumulation absolue (lessivage oblique) et cimentation des poudingues alluviaux, autrement dit extension ' l'ensemble des bassins du domaine climatique sud-soudanien.

a. Haut glacis.

Au cours d'une phriode d'assschement la surface fini-pliocène a éte entaillCe et dissCquCe : sous un climat de plus en plus sec (6rosion ardolaire, nappes d'&pan- dage) s'est façonne le (( haut glacis D. Dans les vallees, les dCpôts fluviatiles ont forme une haute terrasse 1) dont il ne subsiste que peu de traces. D'après la chronologie fondCe sur la theorie astronomique de BERNARD (1962), cette periode shche se serait achevee vers

-

780 000 ans.

Un retour rapide à une pCriode plus humide a provoque l'altdration et l'indu- ration de ce haut glacis dont la cuirasse ferrugineuse, Bpaisse parfois de 5 m, a

h CL.

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souvent une texture gravillonnaire, ainsi que la cimentation du poudingue de la haute terrasse. La transgression du Tafaritien (ancien Inchirien inférieur) dans le sud-ouest de la Mauritanie ( ~ L O U A R D et aZ., 1969) se serait produite vers la fin de cette période humide qui aurait duré jusque vers - 530 ooo ans.

b. Moyen glacis et calcaires lacustres.

Une autre période sèche (jusque vers - 380 ooo ans ?) a eu pour conséquence l'entaille du haut glacis, l'aménagement du ((moyen glacis n,et le dépôt des allu- vions de la (( moyenne terrasse plus étendue (régression post-tafaritienne).

Lors du maximum d'aridité, des ergs se sont édifiés au nord du bassin du Sénégal.

Localement le moyen glacis se subdivise en deux niveaux.

Des phénombes de cuirassement et de cimentation des débris (cuirasses secondaires), en particulier dans le Ferlo, se sont produits à nouveau lors d'une deuxihme grande période humide (jusque vers- IIO ooo ans ?). Les lambeaux de la moyenne terrasse jalonnent la bordure occidentale du lit majeur dans la vallée du Sénégal et existent également dans la vallée inférieure du Gorgol.

A cette époque, de nombreux lacs occupaient le cours inférieur du Sénégal, le couloir de l'Aftout ech Cherguin et les parties basses du Ferlo. La transgression de l'Aïoujien en Mauritanie (anciennement Inchirien moyen), peut-être équivalent de l'Harounien marocain, se situerait vers la fin de cette longue période humide

(125 Q 145 ooo ans B. P. ?).

Les niveaux cuirassés se situent au-dessus du niveau marin actuel, les périodes humides coïncidant au moins en partie avec des niveaux marins plus élevés, c'est-à-dire des transgressions. La cuirasse du moyen glacis et les dépôts de la moyenne terrasse contiennent les restes d'un outillage de l'Acheuléen moyen (FITTE, I959), mais la for& a probablement limité l'occupation humaine à cette Cpoque.

c. Bas glacis.

Le u bas glacis 1) s'est formé par entaille du moyen glacis lors d'une nouvelle p6riode aride : il n'est pas cuirassé et est couvert d'épandages ou altérites peu épais. Les galets et graviers de la (( basse terrasse )) proviennent surtout du rema- niement de la moyenne terrasse. Des remaniements éoliens ont formé un grand erg sur le plateau du Ferlo et probablement sur le Cayor (équivalent de l'Ogolien 1 de Mauritanie). Cet erg ancien est difficilement observable aux abords du delta du Sénégal, mais étendu au Niger (cf.

sztpm)

avec des sols différenciés à horizon B structural. Cependant, dans le Ferlo nord-occidental, cet erg ancien (formation 1) se'distingue des formations dunaires plus récentes (II et III) par le modelé, la granulométrie et principalement la différenciation pkdologique (LEPRUN, 1971) :

~ le profil modal est celui d'un sol ferrugineux tropical peu lessivé, à horizon B de couleur net.

:Par rapport aux dépôts marins décrits en Mauritanie, une nouvelle période humide a débuté avant 39 ooo ans B. P. (FAURE et ELOUARD, 1967), en relation

AFRIQUE TROPICALE OCCIDENTALE 10.5

avec la transgression de l'Inchirien (ancien Inchirien supCrieur) dont les temoins se retrouvent à altitude variée

(+

7 m à - 24 m) par suite d'une subsidence active et ont fourni des âges de 40 ooo à 30 ooo B. P. (ÉLOUARD et al., 1969).

A cette pCriode correspond une certaine mobilisation du fer en profondeur, la formation de sols CvoluCs sur sables et une industrie à pièces moustCroïdes (PalColithique moyen ?)

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