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LES PBRIODES PLUVIALES DANS LE MASSIF DE L'ATAKOR Dans le massif de l'Atakor et ses bordures, trois phiodes pluviales ont CtC

Dans le document AFRIOUE MILIEU (Page 67-71)

R6gions sahariennes

A. LES PBRIODES PLUVIALES DANS LE MASSIF DE L'ATAKOR Dans le massif de l'Atakor et ses bordures, trois phiodes pluviales ont CtC

mises en Cvidence d'après 1'Ctude des sCdiments et de leur faune. Des outillages y sont associCs et ces trois pCriodes peuvent être identifiees avec le Villafran- chien (?), l'AcheulCen et I'AtCrien (ROGNON, 1967). En outre, on observe un court Cpisode humide au NColithique.

Dans cette rkgion, les pCriodes acheulkenne et nColithique correspondraient à des avances de courte dur6e de la frange climatique tropicale, alors que le

R ~ G I O N S SAHARIENNES 69 pluvial at6rien pourrait être d'origine mCditerranCenne. Ici aussi les pkriodes pluviales n'apparaissent pas sans ordre, mais semblent alterner rdgulièrement comme si cette region avait Ct6 successivement dans les zones de savane, dCsert, frange mCditerranCenne, dbert, savane et ainsi de suite. Des facteurs locaux : hauts sommets, grands bassins, ont pu intervenir, mais B la suite des actions anthropiques, en particulier depuis le NColithique, on peut se demander si les aspects du paysage actuel sont ceux des anciennes p6riodes sèches.

La sCquence pal6oclimatique proposCe par P.

ROGNON

est la suivante :

Pliocène

Fin Pliocène-Villafranchien Villafranchien moyen ?

Premier Pluvial froid (Villafranchien sup. ?)

Période sèche Second Pluvial humide

Second Pluvial froid

(début de l'Acheuléen sup.) Climat de savane

Climat sahélien (Acheuléen final) Troisième Pluvial humide

(a Moustérien a) Troisième Pluvial froid Réchauffement (Néolithique) Assèchement post-néolithique

Actuel

ATAKOR PROPREMENT DIT BORDURES DE L'ATAKOR

Argile grise du Tahag ?

Dalle calcaire Dalle calcaire Diatomite d'Ilamane Glacis sup. rub6fié

Sols bruns

Solifluction, Gélifraction, Névés ?

Creusement Cônes d'alluvions grossihres Glacis supérieur Glacis moyen

Sol brun ?

Solifiuction, Gélifraction Boues lacustres d'Idelhs Névés

Creusement Alluvions grossieres

Glacis moyen Lac à diatomées d'eaux tihdes Terrasse graveleuse Terrasse graveleuse

Sols bruns, Pseudo-gley gris

lacs à diatomées d'eaux froides Sols bruns ou noirs

Solifluction, Gélifraction

très petits névés Marais carbonates Marais tourbeux, glacis récent Terrasse limoneuse, marais

Terrasse limoneuse Entaille des oueds

Entaille par crues violentes Évolution extrkmement lente

a. Le villafranchien.

Les (( vieux glacis 1) et les sCdiments les plus anciens B la base des versants peuvent être rapportes B la pCriode villafranchienne. De tels glacis prennent une ampleur remarquable dans les Tassilis. A cette pCriode a pu correspondre un climat tropical à saison sèche accentuCe.

La dalle calcaire, Cpaisse et très Ctendue, date au moins du Villafranchien et semble s'&tre formCe lors d'un Cpisode de lac B sddimentation calcaire : sucCCdant

70 $VOLUTION DU MILIEU NATUREL EN AFRIQUE ET A MADAGASCAR

à des argiles grises à faune d'eaux tièdes (crocodiles, rhinocéros), cette accumu- lation calcaire a pu avoir lieu lors d'une (( lente modification climatique amenant le paysage de l'Atakor de la zone d'influence tropicale sèche (Mio-Pliocène) à celle d'un climat plus frais 1).

La flore pontique arborée est présente jusqu'au centre du Hoggar. Le gisement villafranchien de diatomites lacustres de l'Ilamane, à z 300 m, témoigne d'un climat humide avec une flore marqu8e par l'influence irano-caucasienne et des espèces ligneuses tropicales (VAN CAMPO, 1964) :, il s'agirait d'une forêt ouverte mixte. La flore du Hoggar, remarquablement hCtCrogène depuis la fin du Ter- tiaire, s'appauvrit au cours du Quaternaire, en nombre de genres et en esphces (ROSSIGNOL et MALEY, 1969).

Sur les bordures du massif, le climat de cette période correspond à la dernière phase d'altération importante : glacis superieurs plus ou moins rubéfiCs.

Des vestiges de sols bruns épais semblent tCmoigner d'un abaissement de la tempCrature après l'époque des lacs à accumulation calcaire, avec une phase active de creusement et de façonnement des versants, cette période Ctant liée à une phase de dkformation importante (Cruptions de lave acide).

b. Le Pléistocène moyen.

Depuis la fin du T7iUafranchien jusqu'à la formation de la (( Terrasse grave- leuse )), datCe de la fin du PalColithique supgrieur, deux séries de glacis d'érosion sont façonnCes dans les basaltes altérés alors que sur les bordures se développent seulement un glacis moyen et une seule grande terrasse de gros blocs le long des oueds. Alors que le rCseau de vallCes est hCrit6 de cette pCriode, 1'Cpisode de la terrasse (( moyenne )) graveleuse correspond à l'ennoyage généralisC de ces vdCes et signifie un retour à des conditions semi-arides, mais sans doute moins arides que l'actuel.

Cette terrasse moyenne est prdsente partout et fournit un excellent repère chronologique : d'après l'outillage, cette (( crise morphoclimatique 1) se place au PalColithique, dans l'AcheulCen moyen à supérieur, et elle a affecte tout le Sahara central.

Ainsi le gisement de Tihodaïne, au pied du Tassili des Ajjer, a fourni une faune typique de savane africaine. Les diatomCes et les pollens tropicaux de cette période appartiennent aux seules espèces chaudes connues dans le Quaternaire de l'Atakor.

Les flores du PlCistocène moyen ont confirmC la juxtaposition des ClCments tropicaux et subtropicaux de plaine, des ClCments montagnards et d'une majo- rit6 d'81Cments mCditerranCens et surtout subméditerranéens et désertiques

(VAN CAMPO et al., 1967, oued Outoul).

c. Le Pl6istocBne supérieur.

Au pluvial froid le plus rCcent, se sont formés en abondance des dépets marécageux et des sols bruns, noirs ou gris. Sur les bordures de l'Atakor, les

RBGIONS SAHARIENNES 71 nappes d‘eaux ont pu exister, presque en permanence, jusqu’au NColithique compris.

Les sols de cette pCriode se caracterisent par une transformation chimique rCduite et une fraction argileuse où dominent la montmorillonite et l’illite, carac- tères qui peuvent bien s’expliquer dans le contexte d’un climat méditerranden.

En outre, l’Ctude des pollens montre l’existence, après une pCriode aride accusCe, d’une flore méditerradenne à nuance assez fraîche (cèdre, pin d’Alep) ( P O N s et QUEZEL, 1957). Cette vCgCtation pourrait être contemporaine de l’AtCrien, par consCquent du cycle saourien, mais on y trouve Cgalement des ClCments tro- picaux, d‘origine est-africaine, et balkano-caucasiens (VAN CAMPO, 1964).

On observe à cette Cpoque un comportement anarchique de 1’Crosion linCaire et du dCveloppement du glacis rCcent. Les tCmoignages de skdimentation cal- caire.sont frCquents. La faune de mollusques dans les d6pôts calcaires (LLABADOR, 1961) comprend un grand nombre d‘espèces hygrophiles et les espèces à &nitCs palCoarctiques ou méditerrankennes dominent.

L’anciennetC des lacs calcaires est dat6e sur des formations semblables de

II 850 f 350 (sud-est de Tamanrasset) à 8 380 f 300 ans B. P. (ouest d‘Hirafok), c’est-à-dire 1’Cpoque atCrienne, caractCrisCe par l’importance de l’humidite et des pluies (DELIBRIAS et DUTIL, 1966), mais ces auteurs la relient à une exten- sion vers le nord du climat subtropical.

Le court Cpisode humide nColithique, dont plusieurs gisements ont CtC dates de 5 030 à 4 680 f 300 B. P. (PONS et QUEZEL, 1957 ; DELIBRIAS, HUGOT et QUEZEL, 1957)~ est caractCrisC par un cortège d‘espèces mCditerranCennes xCrophiles.

En de nombreux points, ce NColithique a un caractère nettement chaud (faunes tropicales à Meniet et à I n Guezzam) mais ne semble pas avoir CtC très humide. Son influence sur SCvolution morphologique a 6t6 pratiquement nulle.

La terrasse limoneuse rCcente, de couleur brune, s’est form6e en pleine pCriode historique, alors qu’en montagne le creusement s’affirme surtout après le NColi- thique jusqu’à l’incision gCnéralisCe qui caracterise la pCriode actuelle.

Il semble donc que le Sahara central est resté largement ouvert aux influences mkditerrankenne et tropicale, même ext6rieures au continent africain, aux pCriodes du Quaternaire ancien. Ceci explique l’hCtCrog6nCitC de la flore et aussi de la faune. La fin de la dernière période humide (guano de Taessa : 4 680 f

300 B. P.) et par consequent la disparition de la vCgCtation sylvatique de type mCditerranCen correspondrait à la fin de l’optimum climatique du Post-Würm européen, pCriode à forte pluviositC (DELIBRIAS et al., 1957).

La succession des Cpisodes climatiques apparaît ainsi relativement simple en montagne, chaque cycle comprenant un Pluvial frais devenant froid, puis une phase sèche. En plaine, la succession est plus complexe, semble-t-il, mais les phases de stabilit6 correspondent aux periodes sèches. Dans les deux cas, chaque cycle ne donne naissance qu’à une seule forme durable, le glacis d‘drosion, qui se forme lors du passage de l’Aride au Pluvial (ROGNON, 1967).

Dans le document AFRIOUE MILIEU (Page 67-71)