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Satisfaction de la contraception orale :

Situation maritale

II. Renseignement sur la contraception orale :

6. Satisfaction de la contraception orale :

61 femmes étaient satisfaites de la contraception orale (soit 76%), par contre 19 femmes ne l’étaient pas (soit 24%).

Figure 20 : Pourcentage de satisfaction de la contraception orale

Satisfaite 72% Non satifaite

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Notre travail est une étude descriptive effectuée dans une pharmacie d’officine D’CHIRA Beni Mellal.

Pendant les six mois d’étude, presque chaque mois les mêmes femmes fréquentes la pharmacie pour acheter la pilule contraceptive, la timidité de certaines femmes, femme refusant de participer à l’étude et aussi les contraceptifs oraux dispensés dans la majorité des dispensaires dans la ville de Beni Mellal, sont les principales causes du nombre restreint des femmes sous contraception orale. C’est pour cela, le nombre restreint des femmes sous contraception orale reste l’une des limites majeures de cette étude.

L’étude incluse 80 femmes suivant une contraception orale a été sélectionnée de manière exhaustive.

Il a été démontré dans la présente étude que l’âge moyen d’utilisation de la contraception orale est de 30.5 ans avec prédominance chez les 26-30 ans. Nos résultats sont convenables avec l’étude de DETERMINANTS SOCIODEMOGRAPHIQUES DANS LE CHOIX DE LA METHODE CONTRACEPTIVE CHEZ LE FEMMES DE 18 A 40 ANS AU SEIN DE LA COHORTE CONSTANCES. S, BENBRIKA à Paris [123]. Dans laquelle l’âge moyen d’utilisation d’un moyen contraceptif est aussi 30.5 ans avec prédominance chez les 35-40 ans.

Pour la situation matrimoniale, nos résultats montrent que 76% des femmes sont mariées alors que 24% sont célibataires. C’est totalement l’inverse par rapport à l’étude qui a été faite à Paris qui présente 27% de femmes mariées et 73% de femmes célibataires [123].

70% des femmes ont au moins un enfant alors que les 30% n’ont pas d’enfant, ces résultats ne sont pas compatibles avec celui que l’on retrouve dans la même étude, et dans laquelle 63% des femmes n’ont pas d’enfant et seulement 37% des femmes ont au moins un enfant [123]. Il faut signaler qu’une longue utilisation de la pilule contraceptive avant la première grossesse menée à terme et un début précoce de contraception hormonale semblent constamment être liée à une majoration du risque de cancer, plus que le délai de survenue d’une grossesse est particulièrement augmenté chez les femmes nulligestes par rapport aux femmes ayant déjà eu un enfant [120].

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La présente étude montre que 4% des femmes prenant la pilule fument, alors que dans une étude Française plus de 40 % des femmes prenant la pilule fument [94]. L’association tabac et COEP multiplient le risque vasculaire par 10, selon l’ANAES (Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en sante) [124, 125]. La pilule contraceptive ne doit plus être donnée après 35 ans chez une femme fumante. Ainsi que le tabac pourrait diminuer l’efficacité des contraceptifs oraux [115]. De plus, le tabac est associé à une baisse de la fertilité, comme l’obésité ou l’exposition à des toxiques environnementaux (pesticides, solvants…) [118]. Par conséquent chaque femme doit être encouragée à arrêter de fumer. Et que 3% des femmes boire de l’alcool, cette consommation d’alcool peut être directement liée à un échec de pilule par vomissements [126], la prévention doit être complète, en expliquant à la patiente à la fois les dangers liés à aux comportements à risques, et également ce que cela peut provoquer sur l’efficacité de son traitement contraceptif.

Nos résultats montrent que 67% des femmes prennent la pilule par automédication contre 33% des femmes par prescription. Parmi ces femmes, la plupart se sont adressées au médecin pour prescrire une pilule après avoir des effets indésirables causés par la première pilule utilisée par automédication, alors qu'en France pas d’automédication concernant la contraception orale. En 2012, un décret apporte des modifications quant à la dispensation des contraceptifs oraux ; dès lors, le pharmacien d’officine a une place d’autant plus importante dans la délivrance des pilules contraceptives qu’il est autorisé à renouveler leur prescription pour une durée supplémentaire de 6 mois, dans des conditions bien définies. Il faut pour cela qu’il s’assure que la durée de validité de l’ordonnance soit expirée, que la prescription date de moins d’un an et que la totalité des contraceptifs aient été délivrées (Art. L.5125-23-1 du Code de la Santé Publique) [127].

Notre étude assure que l’automédication concernant la contraception orale est très augmentée. Cette augmentation est traduite par non-tolérance de la pilule contraceptive qui est de 26% contre 11% pour la contraception orale par prescription, son mal tolérance se traduit par des effets indésirables, 21% des femmes soufrent des effets indésirables à cause de la pilule contraceptive (Voire l’annexe 3), parmi ces effets indésirables, il y a l’obésité qui présente la majeure partie. 6% des femmes qui prennent la pilule sont obèses. Une prise de poids a souvent

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été rapportée à la suite de la prise de la pilule. Cependant, l’arrivée de pilules moins dosées en hormones stéroïdiennes dès le début des années 1980 à significativement diminuer la fréquence de cet effet indésirable. Il était dû à une rétention hydrosodée sous l’influence de l’œstrogène et à un effet anabolisant du progestatif [49]. Un consensus du «National Cholestérol Education Program» définit comme souhaitables des niveaux de cholestérol inférieurs à 5,18 mmol/l, limites entre 5,18 et 6,22 mmol/l et élevés, supérieurs à 6,22 mmol/l [128]. La prise d'un COC faiblement dosé (mg) est possible chez une patiente hyperlipidémique pour autant que la patiente ne présente pas d'autres facteurs de risque coronariens, que sa lipidémie soit régulièrement évaluée et que les HDL, LDL, triglycérides répondent à des critères précis. Un dosage mensuel sera pratiqué dès l'introduction de la pilule et ce n'est qu'après stabilisation que les contrôles pourront s'échelonner. Il faudra ne pas oublier d'insister sur les autres paramètres, tels que l'alimentation, l'activité sportive et les méfaits liés à l'excès pondéral.

Suivi par les vomissements, 5% des femmes sous contraception orale dans notre étude, alors que les vomissements représentent 9,8% des échecs de la contraception orale selon l’étude de GRECO (Voir annexe 4), suivi par des nausées 5%, l’insomnie 4%, saignement irrégulier 4%, et que les micropilules progestatives pures entraînent une irrégularité des saignements génitaux chez environ 50 % des femmes les utilisant [79]. Cela s’explique par le fait que la prise continue d’un progestatif pur ne reproduit pas le schéma habituel d’un cycle menstruel normal de 28 jours. Certaines femmes sont en aménorrhée (aucune perte de sang menstruel) durant tout le traitement, tandis que d’autres ont des épisodes de saignements génitaux de fréquence et d’abondance variés

[110]. Enfin maux de tête 3%. La survenue de maux de tête est un effet indésirable fréquent lors

de l’introduction d’une contraception orale. Environ 10 % des femmes s’en plaignent durant les premiers mois d’utilisation de la pilule [108]. La composition quantitative et qualitative ne semble pas affecter cette prévalence. Cependant, dans la plupart des cas, les maux de tête cèdent ou disparaissent rapidement. Changer de pilule, utiliser des diurétiques ou des complexes multivitaminés n’est pas des méthodes efficaces pour traiter ce symptôme. Les femmes souffrant de migraines avec auront vu leur RR augmenter de 4 de développer un accident vasculaire cérébral [130] alors qu'il n'est pas statistiquement plus élevé lors de migraines non accompagnées. Les COC peuvent être utilisés en présence d'une migraine sans aura [131]. En cas d'aggravation des symptômes, le COC devra être immédiatement stoppé.

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Pour la prise de la contraception orale, 60% des femmes prend régulièrement la pilule, alors que 40% des femmes déclarent l’oubli parfois de prendre leur pilule (Voir annexe 5), dans ces 40%, 26% jugent que l’oubli ne présente aucun danger alors que 14% des femmes prennent en considération l’oubli de la pilule. Nos résultats sont plus loin des résultats trouvés par l’étude d’EVALUATION DES PRATIQUES DE PRESCRIPTION DE LA CONTRACEPTION PAR LES MEDECINS GENERALISTES DEPUIS LES DERNIERES RECOMMANDATIONS HAS DE 2004, CHAPUIS-SICARD Corinne à Paris [129], près de 6 millions de femmes prennent la pilule quotidiennement et seule une minorité la prend correctement. Deux tiers des utilisatrices (66%) sont concernés par des oublis fréquents de pilule [132], seules 34% des femmes prenant la pilule disent ne jamais l’avoir oubliée [134,

135]. Concernant la réaction des femmes qui oublie la pilule, nous avons trouvé que 44% des

femmes ignore la prise, ce qui peut-être augmente le risque d’une grossesse non désiré. 25% associe à la prise suivante donc un risque d’apparition des effets indésirables de la pilule, et 31% des femmes prennent la pilule immédiatement après avoir rappelé.

L’efficacité théorique est celle obtenue dans des conditions d’utilisation optimales (Voire l’annexe 6). Celle de la contraception orale est excellente : elle avoisine les 100%. Cependant, en pratique courante, cette efficacité est réduite à 92% [133]. Ceci est dû, en majorité, au fait que le comprimé doit être pris quotidiennement à heures fixes et nécessite ainsi une observance rigoureuse. En effet, les « oublis de pilule » représentent la part la plus importante des échecs de contraception orale. Ceci illustre les difficultés que peuvent rencontrer les femmes dans la gestion de leur contraception. D’autres raison de cette baisse d’efficacité sont les interactions médicamenteuses, dans notre étude 15% des femmes prennent d’autres médicaments que la pilule, et que 67% par prescription alors que 33% par automédication. L’étude GRECO (Voire l’annexe 4), qui porte sur les grossesses survenant sous contraception orale, a été réalisée en 2006 sur un échantillon de 551 patientes. Dans cette étude, 61% des échecs sont attribuées à des oublis de pilule, 0,2% à des interactions médicamenteuses, 9,8% à des vomissements et 6.9% à des diarrhées, parfois dues à certains médicaments comme par exemple les antibiotiques, diminue l’absorption de la pilule. Ces chiffres reflètent la part importante des échecs de contraception orale par interactions médicamenteuses et troubles digestifs, qui représentent 17%.

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L’enquête socio épidémiologique française COCON (Cohorte Contraception), réalisée en 2000 sur un échantillon représentatif de 2863 femmes, confirme ce constat. D’après cette étude, chez les femmes déclarant être sous contraception orale et se retrouvant dans une situation de grossesse imprévue, 10,6% des patientes incriminent une maladie intercurrente ou une interaction médicamenteuse. La HAS recommande de rechercher, lors de toute consultation de contraception, un éventuel traitement concomitant à la prise de pilule, et de mettre en garde les patientes sur les risques liés à l’automédication. Les risques d’échecs de contraception orale par interactions médicamenteuses et troubles digestifs doivent être abordés par le professionnel de santé de manière systématique, qu’il s’agisse de la première consultation de contraception ou à l’occasion d’une consultation de suivi gynécologique

[136].

Le rôle du pharmacien dans la prévention de ces risques d’échecs est primordial. Lors de toute délivrance de contraception orale, il doit rechercher une éventuelle prise médicamenteuse concomitante, prévenir sur les risques d’échecs liés aux interactions médicamenteuses et troubles digestifs, et expliquer la conduite à tenir si la femme se retrouve confrontée à l’une de ces situations. De même, en cas de délivrance d’un traitement à risque connu d’interactions médicamenteuses, il doit s’assurer auprès de la patiente qu’elle n’est pas sous contraception orale, notamment lorsqu’il s’agit d’un traitement en vente libre en officine. Dans notre échantillon 76% des femmes est satisfaite de la contraception orale alors que 24% des femmes non satisfaites, cette insatisfaction peut être due en majeure partie aux effets indésirables causés par la pilule contraceptive.

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La contraception orale entre dans un projet de vie. Elle permet de vivre sa sexualité et sa fécondité de façon indépendante. Les couples ont maintenant la possibilité de choisir le meilleur moment pour accueillir un enfant, et en attendant, ils utilisent une méthode contraceptive. La grossesse n’est plus le fruit du hasard comme cela l’a été durant des siècles, mais est devenue une décision souvent mûrement réfléchie. En conséquence, la pilule contraceptive cache derrière lui des effets indésirables néfastes pour la santé des femmes.

L’association de la pilule à d’autres facteurs de risque est particulièrement préjudiciable. Parmi ceux-ci, il faut surtout retenir un âge supérieur à 35 ans, le tabagisme et l’hypertension artérielle. Cependant, d’autres situations sont à surveiller, comme une hyperlipidémie, un diabète déséquilibré ou l’apparition de migraine. Évidemment, l’existence d’antécédents familiaux d’atteinte cardiovasculaire précoce est également à vérifier. Un interrogatoire complet est donc essentiel afin d’évaluer l’ensemble de ces données et ainsi pouvoir orienter au mieux le choix d’un contraceptif adapté.

C’est particulièrement au moment de la première délivrance de contraceptifs oraux que les conseils du pharmacien sont indispensables. Ils influencent l’acceptabilité et la qualité de l’observance de la contraception.

Le programme de planification familiale marocaine ouvre les portes sur la vente libre des pilules contraceptives sans ordonnance. Si l’accès à la contraception s’est largement étendu, aussi bien pour les jeunes filles mineures que pour les femmes plus âgées, les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des espérances. Bien que la femme marocaine ne connaisse pas bien les risques de l’utilisation de la pilule.

La contraception orale ne cesse de constituer un véritable problème de santé publique mais reste mal connue par les femmes concernées. Cette étude a permis de conclure que l’automédication en concept de contraception orale est très augmentée, ce qui expose les femmes aux différentes complications éventuelles de la contraception orale.

Annexe 1 : Contre-indications des contraceptions œstroprogestatives et progestatives