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Santé et consommation de soins des 15‑30 ans

Dans le document Les comportements de santé des jeunes (Page 175-200)

Colette Ménard Romain Guignard

176 Les comportements de santé des jeunes - Analyses du Baromètre santé 2010

RéSULTATS

pErcEpTIons DE sanTé ET InDIcaTEurs DE sanTé DEs JEunEs

D’une façon générale, 96,2 % des jeunes de 15-30 ans se déclarent en bonne santé (47,4 % en excellente ou très bonne santé, 48,8 % en bonne santé), seuls 3,8 % ont le sentiment d’une santé plutôt médiocre ou mauvaise. Avec l’avancée en âge, la percep-tion d’une très bonne santé par les jeunes se dégrade : 59,5 % des 15-19 ans perçoivent ainsi leur santé comme excellente ou très bonne, contre 45,2 % des 20-25 ans et 38,4 % des 26-30 ans (p<0,001). La proportion de jeunes se percevant en santé « mauvaise ou médiocre » ne varie toutefois ni en fonction de l’âge, ni du genre, ni du niveau de diplôme.

Les jeunes chômeurs sont en revanche signi-ficativement plus nombreux à se considérer en mauvaise santé (ORa = 2,8 par rapport à

ceux qui travaillent1). Les malades chroniques sont naturellement plus nombreux à se perce-voir en mauvaise santé que les non-malades (16,3 % vs 2,6 % des non-malades ; p<0,001), il en va de même pour les personnes présen-tant un handicap (OR = 7,6*** par rapport aux personnes ne présentant pas de limita-tion). Il ressort également qu’après ajuste-ment sur le sexe et l’âge, cette représentation négative de sa santé se retrouve significa-tivement associée aux problèmes de poids (notamment un état de maigreur, carac-térisé par un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 15,5 kg/m² : OR = 4,9** en référence aux personnes de poids normal), au tabagisme quotidien (OR = 2,2*) et à la consommation d’alcool à risque chronique (OR = 3,3* en référence à l’abstinence ou à la consommation sans risque) [tableau I].

facteurs de santé associés à une mauvaise perception de sa santé chez les 15-30 ans en 2010 : régression logistique ajustée suivant le sexe et l’âgea (n = 1 998 observations)

Effectif % OR IC à 95 %

Sexe

Homme (réf.) 955 2,8 1

Femme 1 062 4,7 1,5 0,7 ; 3,1

Âge

15-19 ans (réf.) 547 2,2 1

20-25 ans 761 4,9 1,6 0,6 ; 3,9

26-30 ans 709 3,9 1,3 0,5 ; 3,4

Indice de masse corporelle (IMC) *

Maigreur 177 11,2 4,9** 1,7 ; 14,4

Normal (réf.) 1 408 2,5 1

Surpoids 314 4,5 1,5 0,5 ; 4,3

Obésité 118 4,7 2,0 0,6 ; 6,5

Maladie chronique ***

Non (réf.) 1 841 2,6 1

Oui 174 16,3 4,9*** 2,4 ; 10,1

Handicap ***

Non (réf.) 1 894 2,6 1

Oui 123 22,4 7,6*** 3,4 ; 16,8

TaBLEau I

1. OR ajusté sur le sexe, l’âge et le niveau de diplôme.

177 Santé et consommation de soins des 15-30 ans

scoresa de qualité de vie de Duke chez les jeunes de 15-30 ans selon le sexe, en 2010

Santé générale Santé physique Santé mentale Santé sociale Estime de soi Santé perçue Anxiété Dépression Douleur Incapacité 0

Femmes Ensemble

Hommes 10

20 30 40 50 60 70 80 90

%

76,6 80,5 78,3

71,1

80,8 71,8

27,7 24,0 25,5

3,0

69,1 70,2 68,3 68,7 73,5

69,1

36,3 34,4 35,5

4,7

72,8 75,3 73,3

69,9 77,2

70,4

32,0 29,2 30,7

3,8

a. Les scores de santé sont calculés à partir de différents paramètres, combinés entre eux. Les scores vont de 0 à 100, 100 étant le score optimal de qualité de vie, sauf pour les scores d’anxiété, de dépression, de douleur et d’incapacité, où le rapport est inversé.

Source : Baromètre santé 2010, Inpes.

fIgurE 1

Consommation d’alcool **

Sans risque (réf.) 1 021 3,4 1

Risque ponctuel 800 2,3 0,7 0,4 ; 1,4

Risque chronique 193 11,4 3,3* 1,0 ; 10,9

Tabagisme quotidien ***

Non (réf.) 1 291 2,2 1

Oui 712 6,8 2,2* 1,2 ; 4,0

* : p<0,05 ; ** : p<0,01 ; *** : p<0,001.

a. Les associations ne sont pas modifiées après ajustement sur le diplôme et la situation professionnelle.

Source : Baromètre santé 2010, Inpes.

TaBLEau I (suITE)

La mesure de la qualité de vie permet de compléter cette appréciation globale de la santé des jeunes. Le profil de Duke permet en effet d’évaluer la santé sous diverses composantes, physique, mentale et sociale [4]. Quelles que soient les dimensions, les filles présentent des scores de qualité de vie plus mauvais que ceux des garçons.

Les écarts les plus importants (+ 10 points) portent sur l’indicateur de santé physique et de santé mentale, alors que la différence

sur le score de santé sociale est moindre [figure 1].

Les scores évoluent également sensi-blement en fonction de l’âge. Si, d’une façon générale, les 15-30 ans présentent de meilleurs scores que leurs aînés au plan de leur santé générale (72,8 vs 70,7 des 31-75 ans, p<0,001) et de leur santé physique (75,3 vs 69,7 des 31-75 ans, p<0,001), les jeunes de 15-19 ans, comme en 2005, affichent le score de santé mentale le plus dégradé (71,4

178 Les comportements de santé des jeunes - Analyses du Baromètre santé 2010

contre 73,2 chez les 20-25 ans, 75,1 chez les 26-30 ans et 75,3 chez les 31-75 ans).

consuLTaTIons méDIcaLEs DEs 15 -30 ans

Le généraliste demeure

le professionnel le plus consulté Au cours des douze derniers mois, 8 jeunes sur 10 (79,2 %) de 15 à 30 ans ont consulté au moins une fois un médecin généraliste, un recours qui augmente sensiblement avec l’âge tout au long de la vie (84,0 % chez les 31-45 ans, 87,8 % chez les 46-60 ans, 92,8 % chez les 61-75 ans ; p<0,001). Le généra-liste demeure le professionnel de santé le plus consulté, devant le gynécologue pour les femmes (52,8 %), le dentiste (49,1 %), le médecin ou l’infirmière scolaire pour les jeunes scolarisés (40,3 %), les médecins spécialistes hors professionnel psy ou gynécologue (25,6 % parmi ceux qui n’ont pas de maladie chronique), les

profession-nels de la santé mentale tels que logue, psychiatre, psychanalyste ou psycho-thérapeute (7,0 %), et enfin les spécialistes des médecines douces (homéopathes ou acupuncteurs) [figure 2].

La fréquence des consultations du généra-liste suivant les classes d’âge chez les 15-30 ans est sensiblement la même, la moindre fréquence des consultations chez les 15-19 ans (75,8 % vs 80,6 % des autres ; p<0,01) étant compensée à cet âge par une fréquentation du pédiatre : 4,3 % des moins de vingt ans y ont eu recours au cours de l’année. Quel que soit l’âge, les filles ont davantage recours au médecin généraliste que les garçons (84,8 % contre 73,5 % des garçons ; OR ajusté sur l’âge

= 2,0 ; p<0,001) [figure 3].

Il apparaît que les consultations de généralistes sont plus fréquentes en milieu rural (83,2 % vs 78,2 % pour les autres catégories de communes ; p = 0,05), ceci restant vrai après ajustement sur différentes variables socioéconomiques [tableau II]. Le recours « au moins une fois dans l’année » à

consultations de professionnels de santé chez les 15-30 ans au cours des 12 derniers mois suivant le sexe, en 2010 (en pourcentage)

Médecin

généraliste Médecin ou infirmière scolaire

(si étudiant)

Un spécialistea (si pas malades chroniques)

Santé sociale Consultation

de « psy » Pédiatre (<20 ans) Homéopathe Acupuncteur 0

a. Il s’agit d’un spécialiste autre que professionnel psy ou gynécologue.

Source : Baromètre santé 2010, Inpes.

fIgurE 2

179 Santé et consommation de soins des 15-30 ans

consultation d’un médecin généraliste (au moins une fois) au cours des 12 derniers mois chez les 15-30 ans selon les variables sociodémographiques, en 2010 (n = 2 013 observations)

Effectif % OR IC à 95 %

Sexe ***

Homme (réf.) 954 73,5 1

Femme 1 061 84,8 2,0*** 1,5 ; 2,6

Âge **

15-19 ans (réf.) 545 75,8 1

20-25 ans 761 79,7 1,7* 1,1 ; 2,6

26-30 ans 709 81,8 2,5*** 1,5 ; 4,2

Niveau diplôme selon l’âgea ***

Moins élevé (réf.) 688 73,8 1

Plus élevé 1 327 83,3 1,9*** 1,4 ; 2,5

Situation professionnelle *

Travail (réf.) 951 80,9 1

Études 767 79,1 1,3 0,8 ; 1,9

Chômage/Inactifs 297 74,8 0,8 0,6 ; 1,2

Taille d’agglomération *

Rural 425 83,2 1

2 000 à 20 000 habitants 349 77,1 0,7* 0,4 ; 1,0

20 000 à 200 000 habitants 379 78,6 0,7 0,5 ; 1,1

200 000 habitants et plus 529 83,2 0,9 0,6 ; 1,4

Agglomération parisienne 333 72,3 0,5** 0,3 ; 0,8

Renoncement aux soins pour raison financière

Non (réf.) 1 841 79,3 1

Oui 172 77,8 0,9 0,5 ; 1,6

* : p<0,05 ; ** : p<0,01 ; *** : p<0,001.

a. Niveau de diplôme tenant compte de l’âge au moment de l’enquête : le niveau est considéré comme « moins élevé » si aucun diplôme n’est déclaré par les jeunes de 15 à 19 ans, si le plus haut diplôme obtenu est inférieur au baccalauréat pour les jeunes de 20 à 24 ans et si le plus haut diplôme obtenu est inférieur à bac + 2 pour les jeunes de 25 à 29 ans.

Source : Baromètre santé 2010, Inpes.

TaBLEau II

fréquence du recours au médecin généraliste chez les 15-30 ans selon l’âge et le sexe, en 2010 (en pourcentage)

15-19 ans 20-25 ans 26-30 ans Ensemble

0

Femmes Ensemble

Hommes 60

70 80 90

% 68,5

75,6 76,1 73,5

83,4 83,6 87,5 84,8

75,8 79,7 82,0 79,2

Source : Baromètre santé 2010, Inpes.

fIgurE 3

180 Les comportements de santé des jeunes - Analyses du Baromètre santé 2010

état ou comportements de santé associés au recours au médecin généraliste dans les 12 derniers mois chez les 15-30 ans, en 2010 (régressions logistiques ajustées sur l’âge en continu)

Effectif Hommes Femmes Ensemble

n = 940 n = 1 056 n = 1 996

% OR IC à 95 % % OR IC à 95 % % OR IC à 95 %

Sexe interviewé ***

Homme (réf.) 954 73,5 1

Femme 1 061 84,8 2,1*** 1,5 ; 2,8

Âge

Par unité 1996 1,01 0,97 ; 1,05 1,02 0,97 ; 1,07 1,02 0,99 ; 1,06

Maladie chronique * ** ***

Non (réf.) 1 841 72,9 1 83,8 1 78,3 1

Oui 172 83 1,8 0,8 ; 4,0 94,9 3,4* 1,2 ; 9,6 89,6 2,2* 1,2 ; 4,1

Indice de masse corporelle (IMC) *

Maigreur 177 60,2 0,6 0,3 ; 1,2 72,6 0,5* 0,3 ; 0,9 69,2 0,5** 0,3 ; 0,8

Normal (réf.) 1 406 74 1 85,6 1 79,7 1

Surpoids 314 77,8 1,1 0,7 ; 1,9 88,6 1,2 0,6 ; 2,5 81,9 1,2 0,8 ; 1,8

Obésité 118 66,3 0,6 0,3 ; 1,4 94,0 2,2 0,7 ; 6,5 81,5 0,9 0,5 ; 1,7

Audit‑C * **

Sans risque (réf.) 1 020 68,2 1 88,6 1 80,8 1

Risque ponctuel 799 78,6 1,6* 1,1 ; 2,4 79,7 0,5** 0,3 ; 0,8 79 1 0,7 ; 1,3

Risque chronique 193 73,7 1,3 0,7 ; 2,2 65,8 0,3 0,1 ; 1,1 71,7 0,8 0,4 ; 1,4

Fumeur quotidien

Non (réf.) 1 291 73 1 86,4 1 80,1 1

Oui 710 75,1 0,9 0,6 ; 1,4 81,2 0,9 0,6 ; 1,4 77,9 0,9 0,7 ; 1,2

* : p<0,05 ; ** : p<0,01 ; *** : p<0,001.

Source : Baromètre santé 2010, Inpes.

TaBLEau III

un médecin généraliste est indépendant de la situation professionnelle des jeunes ou du fait qu’ils déclarent avoir renoncé à des soins pour raison financière ; en revanche, de façon significative, les plus diplômés sont ceux qui consultent le plus (OR = 1,9 ; p<0,001) [tableau II].

consultations chez

le généraliste, comportements de santé et prévention

Le recours des jeunes au médecin généra-liste peut également varier suivant différents états de santé ou comportements, et suivant le genre [tableau III]. Ainsi, les jeunes décla-rant être atteints d’une maladie chronique (qui représentent 8,4 % des 15-30 ans)

consultent davantage le généraliste que les autres (89,6 % vs 78,3 % ; OR ajusté = 2,2 ; p<0,05). Ils bénéficient en outre d’une surveillance plus attentive que les autres.

À titre d’exemple, le tiers (35,4 % vs 22,5 % des autres ; p<0,001) a déjà effectué un dosage de cholestérol, la moitié des dosages réalisés (46,2 %) datant de moins d’un an.

Par ailleurs, sauf lorsqu’elles sont en état de maigreur, les filles présentent une propension à consulter plus fréquemment un médecin généraliste à mesure qu’elles rencontrent des problèmes de poids (ici mesuré par l’IMC). Les garçons, en revanche, ont tendance à moins consulter le généra-liste lorsqu’ils sont en état de maigreur ou d’obésité, même si les odds-ratios ne sont pas significatifs.

181 Santé et consommation de soins des 15-30 ans

Concernant l’usage de substances addic-tives, le statut tabagique des hommes comme celui des femmes est indépendant de leur recours au généraliste. Mais concer-nant l’alcool, les hommes ont tendance à davantage consulter leur généraliste quand leur consommation d’alcool évaluée par l’Audit-C est à risque, la tendance inverse est observée chez les femmes.

sujets abordés lors de la dernière visite

Lors de leur dernière visite chez le généra-liste, 4,2 % des hommes de 15-30 ans et 0,6 % des femmes ont parlé avec leur médecin de leur consommation d’alcool.

L’initiative de ce dialogue émanait de leur

propre initiative dans 4 cas sur 10 et de celle du médecin dans 6 cas sur 10.

En ce qui concerne les femmes enceintes (qui représentent 4,9 % des femmes de 15-30 ans (n = 55), 5,0 % de celles de 20-25 ans et 9,2 % de celles de 26-30 ans), la quasi-totalité (98 %) ont eu l’occa-sion de consulter un généraliste dans l’année. Suivant leurs déclarations, trois quarts d’entre elles ont bénéficié d’infor-mations de la part du médecin généraliste qui les suit sur un éventuel impact de leur consommation de tabac ou d’alcool sur leur grossesse (74 %) ou sur leur enfant (75 %). En revanche, seule une femme enceinte sur deux (48,9 %) déclare que son médecin généraliste a réellement cherché à évaluer sa consommation de tabac, et une femme sur cinq (20,9 %) sa consommation d’alcool.

La visite de prévention

En dehors des visites pour raison de santé, il est important de consulter son généra-liste en routine. Interrogés sur ce sujet, près de la moitié des jeunes de 15-30 ans (48,6 %) déclarent avoir consulté leur généraliste pour une visite de routine il y a moins d’un an (45,4 % des hommes, 51,7 % des femmes ; p<0,01), 13,5 % l’ont fait il y a plus d’un an et moins de deux ans, 14,4 % il y a plus de deux ans, 23,5 % ne l’ont jamais fait. Les 15-19 ans sont ceux qui ont le plus effectué cette visite (82,7 % vs 73,7 % des autres ; p<0,001) et, pour 60,0 %, cette dernière remonte à moins d’un an.

consultation d’un dentiste

Parmi les 15-30 ans, près d’un jeune sur deux (49,1 %) a consulté un dentiste au cours des douze derniers mois, les femmes davantage que les hommes (53,1 % vs 45,2 % ; p<0,001).

Les 15-19 ans sont les plus nombreux à s’être rendus chez un dentiste dans l’année : état ou comportements de santé associés au recours au médecin généraliste dans les 12 derniers mois

chez les 15-30 ans, en 2010 (régressions logistiques ajustées sur l’âge en continu)

Effectif Hommes Femmes Ensemble

n = 940 n = 1 056 n = 1 996

Maladie chronique * ** ***

Non (réf.) 1 841 72,9 1 83,8 1 78,3 1

Oui 172 83 1,8 0,8 ; 4,0 94,9 3,4* 1,2 ; 9,6 89,6 2,2* 1,2 ; 4,1

Indice de masse corporelle (IMC) *

Maigreur 177 60,2 0,6 0,3 ; 1,2 72,6 0,5* 0,3 ; 0,9 69,2 0,5** 0,3 ; 0,8

Source : Baromètre santé 2010, Inpes.

182 Les comportements de santé des jeunes - Analyses du Baromètre santé 2010

54,8 % vs 44,5 % des 20-25 ans et 49,2 % des 26-30 ans [figure 4].

Comme pour les consultations chez le médecin généraliste, la situation profession-nelle et le fait de déclarer avoir dû renoncer à des soins n’influent guère sur la fréquence annuelle du recours au dentiste parmi les 15-30 ans. Cette situation est très différente de celle de leurs aînés (les 31-75 ans), pour qui la fréquentation du dentiste dans l’année est fortement associée à la situation finan-cière des ménages.

Cependant, à la différence des

consul-tations de généraliste, le fait d’être atteint d’une maladie chronique n’est pas non plus associé de manière significative aux visites chez le dentiste. Par ailleurs, le recours annuel au dentiste apparaît indépendant du niveau de diplôme ou de la taille d’agglomé-ration [tableau IV].

renoncements aux soins pour des raisons financières Parmi les 15-30 ans, près d’une personne sur dix (8,7 % vs 10,5 % des 31-75 ans ; p<0,01)

consultation d’un chirurgien dentiste (au moins une fois) au cours des 12 derniers mois par 15-30 ans selon des variables sociodémographiques, en 2010 (n = 2 012 observations)

Effectif % OR IC à 95 %

Sexe interviewé ***

Homme (réf.) 954 45,2 1

Femme 1 062 53,0 1,4** 1,1 ; 1,7

Âge **

15-19 ans (réf.) 546 54,8 1

20-25 ans 761 44,5 0,7** 0,5 ; 0,9

26-30 ans 709 49,2 0,8 0,5 ; 1,2

Niveau diplôme selon l’âge

Moins élevé (réf.) 688 46 1

Plus élevé 1 328 51,6 1,2 0,9 ; 1,5

Situation professionnelle

Travail (réf.) 951 48,7 1

Études 768 51,7 0,9 0,7 ; 1,3

Chômage 240 44,4 0,9 0,6 ; 1,3

Autres inactifs 57 41,5 0,7 0,4 ; 1,4

Taille d’agglomération

Rural (réf.) 425 51,7 1

2 000 à 20 000 habitants 350 49,3 0,9 0,7 ; 1,3

20 000 à 200 000 habitants 379 49,2 0,9 0,7 ; 1,3

200 000 habitants et plus 530 47,5 0,9 0,6 ; 1,2

Agglomération parisienne 332 48,5 0,9 0,6 ; 1,3

Renoncement aux soins

Non (réf.) 1 842 49,4 1

Oui 172 46,8 1 0,7 ; 1,5

Maladie chronique

Non (réf.) 1 840 48,8 1

Oui 174 52,3 1,2 0,8 ; 1,7

* : p<0,05 ; ** : p<0,01 ; *** : p<0,001.

Source : Baromètre santé 2010, Inpes.

TaBLEau IV

183 Santé et consommation de soins des 15-30 ans

régression logistique sur la variable renoncements aux soins pour raison financière dans les 12 derniers mois chez les 15-30 ans, en 2010

En % OR ajusté IC à 95 %

Sexe

Hommes 6,8 1

Femmes 10,6*** 1,6*** 1,3 ; 2,0

Âge (en continu)

1,1*** 1,1 ; 1,2

Situation professionnelle ***

Travail 9,0 1

Études 4,3 1,1 0,7 ; 1,6

Chômage 19,7 3,1*** 2,3 ; 4,3

Autres inactifs 17,1 1,8* 1,0 ; 3,2

* : p<0,05 ; ** : p<0,01 ; *** : p<0,001.

Source : Baromètre santé 2010, Inpes.

TaBLEau V

déclare avoir dû renoncer à des soins pour des raisons financières au cours des douze derniers mois ; les femmes sont les plus touchées par ces situations chez les 15-30 ans (10,6 % vs 6,8 % des hommes), alors que c’est l’inverse parmi les plus de 30 ans (8,1 % vs 12,7 % des hommes chez les 31-75 ans ; p<0,001). Au-delà du genre, le renoncement déclaré à des soins est signi-ficativement associé à l’âge (suivant une augmentation jusqu’à 45 ans ; p<0,001) et

à la situation professionnelle : les chômeurs sont les plus concernés, indépendamment des revenus2, qui naturellement jouent un rôle dans le renoncement aux soins des plus précaires [tableau V].

proportion de jeunes de 15-30 ans déclarant avoir consulté au moins une fois dans l’année un dentiste selon l’âge, en 2010 (en pourcentage)

15-19 ans 20-25 ans 26-30 ans Ensemble

0

Femmes Ensemble

Hommes 10

20 30 40 50 60

%

50,3

42,6 43,1 45,2

59,3

46,3

55,2 53,1

54,8

44,5 49,2 49,1

Source : Baromètre santé 2010, Inpes.

fIgurE 4

2. Lorsque l’on introduit le niveau de revenu déclaré dans le modèle, la situation de chômage reste significative.

184 Les comportements de santé des jeunes - Analyses du Baromètre santé 2010

consultations d’un professionnel pour raison contraceptive

ou gynécologique

Une femme sur deux de 15-19 ans (50,8 %) a déjà eu l’occasion de consulter un médecin pour raison contraceptive ou gynécologique, 9 femmes sur 10 dès 20-25 ans (91,6 %), 98,8 % entre 26 et 30 ans (p<0,001).

Parmi les femmes qui ont consulté, quelle que soit la tranche d’âge, les trois quarts (75,3 %) avaient effectué leur dernière visite il y a moins d’un an, près d’une femme sur cinq (18,7 %) depuis un à deux ans, 2,1 % depuis deux à trois ans et 3,8 % il y a plus de trois ans.

Si le recours au gynécologue est privi-légié à tout âge, le médecin généraliste demeure un interlocuteur chez les jeunes de 15-19 ans : lors de leur dernière visite pour raison gynécologique, 4 jeunes filles sur 10

avaient consulté un généraliste. Au-delà de 20 ans, le recours au gynécologue s’accentue [figure 5].

Au cours de la dernière année, une femme sur deux (52,8 %) parmi les 15-30 ans déclare avoir consulté un gynécologue : 23,8 % parmi les 15-19 ans, 59,4 % des 20-25 ans (OR = 3,1***), 72,0 % des 26-30 ans (OR

= 4,8***).

La fréquentation d’un gynécologue (au moins une fois) dans l’année est plus élevée parmi les personnes les plus diplô-mées (OR = 1,7 ; p<0,001) et significative-ment moins élevée parmi les étudiantes (OR = 0,4 ; p< 0,001) [tableau VI]. Chez les étudiantes, le moindre recours à un gynéco-logue dans l’année est toutefois indépen-dant du fait d’avoir consulté un généraliste dans l’année ou un médecin ou une infir-mière scolaire.

professionnel consulté par les femmes de 15-30 ans lors de leur dernière visite pour motif de contraception ou gynécologique selon l’âge, en 2010 (base des femmes ayant consulté un médecin pour ce motif, n = 1 006)

15-19 ans 20-25 ans 26-30 ans Ensemble

0

Gynécologue Autres spécialistes Généraliste

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

%

39,8

18,9 16,3 21,7

58,3

79,2 80,3 75,7

1,8 1,9 3,4 2,5

Source : Baromètre santé 2010, Inpes.

fIgurE 5

185 Santé et consommation de soins des 15-30 ans

consultations d’un

médecin ou d’une infirmière scolaire dans l’année

En 2010, la fréquentation d’un médecin ou d’une infirmière scolaire par les jeunes scolarisés semble relativement faible : dans l’année, seuls 44,1 % des 15-19 ans scola-risés ou étudiants, 32,2 % des 20-25 ans et 23,2 % des 26-30 ans ont consulté un médecin ou une infirmière scolaire (p<0,01).

Les quelques variations observées en fonction des filières (47,0 % pour les élèves relevant de l’enseignement technique ou professionnel, 43,5 % pour les élèves de

l’enseignement général et 33,2 % pour ceux de l’enseignement supérieur ; p<0,05) sont essentiellement dues à l’âge des élèves.

Hospitalisation dans l’année Au cours des douze derniers mois, 13,2 % des 15-30 ans (10,7 % des hommes, 15,7 % des femmes ; OR ajusté = 1,5 ; p<0,01) déclarent avoir connu une hospitalisation d’au moins une nuit, dont 27,9 % d’entre eux de précisément une nuit. La moitié (53,0 %) des hospitalisations ont été de moins de 3 jours, 25,4 % entre 4 et 6 jours, 15,8 % entre 7 et 15 jours, 5,8 % plus de 15 jours.

consultation d’un gynécologue (au moins une fois) au cours des douze derniers mois, selon certaines variables sociodémographiques et de santé, en 2010 (n = 1 058 observations)

Effectif % OR IC à 95 %

Âge ***

15-19 ans (réf.) 276 23,8 1

20-25 ans 402 59,4 3,1*** 2,0 ; 4,8

26-30 ans 383 72 4,8*** 2,8 ; 8,3

Niveau diplôme selon l’âge

Moins élevé (réf.) 340 55,8 1

Plus élevé 721 50,7 1,7** 1,2 ; 2,5

Situation professionnelle ***

Travail (réf.) 489 69,4 1

Études 401 32,1 0,4*** 0,3 ; 0,7

Chômage 119 60,7 0,9 0,5 ; 1,5

Autres inactifs 52 67,8 1,1 0,6 ; 2,3

Taille d’agglomération

Rural (réf.) 230 51,6 1

2 000 à 20 000 habitants 181 44,6 0,7 0,4 ; 1,1

20 000 à 200 000 habitants 199 47,3 0,9 0,6 ; 1,4

200 000 habitants et plus 278 54,6 1 0,6 ; 1,5

Agglomération parisienne 173 64,1 1,3 0,8 ; 2,3

Renoncement aux soins pour raison financière

Non (réf.) 954 50,9 1

Oui 105 68,6 1,3 0,7 ; 2,4

Maladie chronique

Non (réf.) 960 51,9 1

Oui 100 60,4 1,2 0,7 ; 2,3

* : p<0,05 ; ** : p<0,01 ; *** : p<0,001.

Source : Baromètre santé 2010, Inpes.

TaBLEau VI

186 Les comportements de santé des jeunes - Analyses du Baromètre santé 2010

Si le niveau d’hospitalisation des garçons diffère peu suivant l’âge, en revanche, pour les filles, il augmente sensiblement avec l’âge : de 9,6 % à 15-19 ans à 15,8 % chez les 20-25 ans (OR = 1,8 ; p<0,05) et à 21,2 % chez les 26-30 ans (OR = 2,5 ; p<0,001) ; en lien probable avec la fréquence des grossesses à cet âge [figure 6].

rEcours au soIn pour raIson ou moTIf DE sanTé mEnTaLE Nous éclairerons ce volet d’abord par des données en population générale, puis nous réfèrerons des personnes souffrant de problèmes dépressifs. Enfin nous aborde-rons spécifiquement les hospitalisations pour tentative de suicide.

recours au soin pour raison ou motif de santé mentale en population générale

Au cours des douze derniers mois, 7,0 % des 15-30 ans déclarent avoir eu recours à un professionnel de la santé mentale (logue, psychiatre, psychanalyste ou psycho-thérapeute).

Après ajustement, il n’apparaît guère de différence significative dans le recours au soin (au moins une fois dans l’année) auprès d’un professionnel de la santé mentale entre hommes et femmes, suivant l’âge, le niveau de diplôme, la situation professionnelle ou le lieu d’habitation. Les facteurs associés relèvent davantage de la situation person-nelle des patients (OR = 1,7 ; p<0,05 chez les personnes vivant seules), de leur niveau de détresse psychologique (OR = 2,5 ; p<0,001 pour les personnes présentant un score < 56 au test du MH53) [5, 6], de leurs antécé-dents de vie, notamment le fait d’avoir déclaré au moins une violence subie dans l’année (violence verbale, atteinte aux biens, violences physique ou sexuelle, violence professionnelle) (OR = 1,7 ; p<0,05) et le fait d’avoir déjà fait une tentative de suicide dans sa vie (OR = 3,2 ; p<0,001) [tableau VII].

proportion de jeunes de 15-30 ans ayant connu une hospitalisation dans l’année en 2010, suivant l’âge et le sexe (en pourcentage)

15-19 ans 20-25 ans 26-30 ans Ensemble

0

Femmes Ensemble

Hommes 4

8 12 16 20 24

% 12,5

9,6 10,3 10,7

9,6

15,8

21,2

15,7

11,1 12,8

15,8

18,2

Source : Baromètre santé 2010, Inpes.

fIgurE 6

3. Mental Health Index, score de santé mentale du MOS SF-36 (Medical Outcome Study Short Form 36 Item Health Survey), échelle de qualité de vie validée en français (Leplege et al., 1998 ; Leplege et al., 2001).

187 Santé et consommation de soins des 15-30 ans

consultation d’un professionnel de santé mentale (au moins une fois) au cours des 12 derniers mois en 2010, selon les variables sociodémographiques et différentes caractéristiques personnelles (n = 2 013 observations)

Effectif % OR IC à 95 %

Sexe interviewé ***

Homme (réf.) 955 5,4 1

Femme 1 062 8,6 1,3 0,8 ; 2,0

Âge

15-19 ans (réf.) 547 8,3 1

20-25 ans 761 6,2 0,7 0,4 ; 1,3

26-30 ans 709 6,7 0,8 0,4 ; 1,6

Niveau diplôme selon l’âge

Moins élevé (réf.) 688 6,7 1

Plus élevé 1 329 7,2 1,1 0,6 ; 1,8

Situation professionnelle

Travail (réf.) 951 6 1

Études 769 7,9 1,2 0,7 ; 2,3

Chômage/Inactifs 297 7,2 1,1 0,5 ; 2,2

Taille d’agglomération

Rural (réf.) 425 6,3 1

2 000-20 000 habitants 350 5,9 0,9 0,5 ; 1,7

20 000 à 200 000 habitants 379 6,8 0,8 0,4 ; 1,6

200 000 habitants et plus 530 9,5 1,3 0,7 ; 2,3

Agglomération parisienne 333 5,7 0,6 0,3 ; 1,4

Vit seul **

Non (réf.) 1 573 6,5 1

Oui 444 10,5 1,7* 1,1 ; 2,9

Renoncement aux soins pour raison financière **

Non (réf.) 1 843 6,4 1

Oui 172 12,2 1,4 0,8 ; 2,6

Maladie chronique ***

Non (réf.) 1 841 6,5 1

Oui 174 13,1 1,5 0,9 ; 2,6

Événement de vie dans l’annéea ***

Non (réf.) 1 362 5,2 1

Oui 655 10,7 1,7* 1,1 ; 2,6

En détresse psychologique score MH5 < 56 ***

Non (réf.) 1 740 5,5 1

Oui 277 16,4 2,5*** 1,6 ; 3,9

Tentative de suicide au cours de la vie ***

Non (réf.) 1922 6,2 1

Oui 95 25,2 3,2*** 1,7 ; 6,0

* : p<0,05 ; ** : p<0,01 ; *** : p<0,001.

a. Au moins un événement dans l’année tel que violence verbale, atteinte aux biens, violences physique ou sexuelle, violence professionnelle.

Source : Baromètre santé 2010, Inpes.

TaBLEau VII

188 Les comportements de santé des jeunes - Analyses du Baromètre santé 2010

Un recours modéré aux thérapies de soutien mais une consommation de médicaments psychotropes importante

Parmi les 15-30 ans, 1 jeune sur 10 (10,7 %) déclare avoir déjà suivi une psychothérapie

Parmi les 15-30 ans, 1 jeune sur 10 (10,7 %) déclare avoir déjà suivi une psychothérapie

Dans le document Les comportements de santé des jeunes (Page 175-200)