L'acteopératoire
à
ce moment estachevé.-Et alors
se pose la question de savoir sil'on
fermerala vessie
ousil'on drai¬
nera. M. Pousson recommande de toujours drainer, etnous croyons que c'est avec
raison. Ses malades
sontfréquem¬
ment atteints de lésions de cystite ancienne et souffrent beaucoup. Or, nous savons
l'utilité de l'ouverture vésicale
contre l'élément douleur, nous connaissons l'heureuse in¬
fluence de la mise au repos de la
vessie dans
la cystite.Mieux vaut donc mettre à demeure les tubes Guyon-Périer.
Nous serons en outre plus sûrement
à l'abri
des hémorra¬gies consécutives, et ce drainage nous permettra de prati¬
quer des lavages antiseptiques et modificateurs plus com¬
plets.
Pas.
N° D'ORDRE
Pissaitmaldepuis troisanslors¬
qu'on août1894 survint rétention complète aiguë. Le eathétérisme
ne put être effectué qu'à l'aide
de la sonde de Gély etdepuis ce temps le malade ne peut cire
sondé qu'avec cet instrument et
nerend pasune seule goutte d'u¬
rine en dehors du sondage. Très
bon étatgénéral:apyrexie, urines limpides,pas de cystite.
ETAT
du Canal, de la Prostate etde la Vessie
Canaltrèslong, trèscourbé, n'admet
que lasonde à grande courbure. Pros¬
tate modérémentdéveloppéedu côté du
rectum: l'impossibilitéd'introduire tout explorateur métallique ne me permet
pasde mesurerla saillieintravésicale et l'embonpoint du sujet rend négatif les renseignementsfournis par la palpation
bimanuelle.
11 X..., 75 ans.
(Pousson.)
Urinait fort mal depuis plu¬
sieurs années lorsqu'ilestpris de
rétention en septembre 1894.
Toutes les tentatives desondage ayant échoué, le malade m'est
adressé.Urine légèrement puru¬
lente. Etat général assez satis¬
faisant, bien que la langue soit sèche et qu'il existe destroubles digestifs: pasde fièvre.
Nombreuses fausses routes arrêtant tous lesinstrumentsquej'essaied'intro¬
duire. La prostatefait unesaillie consi¬
dérable dans lerectum. La vessie forte¬
ment distendue par l'urine remonte à l'ombilic. Pendant 48 heures je suis obligé d'avoirrecours à la ponction de
la vessie.
OPERATION
À
29août1894. Lacystotomie
sus-pubienne fait découvrir un gros lobe moyendu volume dephalan¬
gettedupouceproéminantàdroite.
Ilestabrasé h l'aide d'un coup de pince coupante et l'entrée du
col est régularisée parla section de quelques saillies prostatiques
au voisinage du pédicule du
lobe principal. Peu d'écoulement sanguin. Sondede Pezzer et fer¬
meturede la vessie etde laparoi abdominalesus-jaccule.
13septembre1894. Cystotomie:
Le lobe droit faitune saillie con¬
sidérable rattachée au reste de la glandeparunpédiculeassezlarge: jele résèque àl'aide d'une pince coupante : saignement abondant qui mefait cautériser au thermo
la surface de sectionettamponner la vessie à la gaze
iodoi'orméo
autourdes tubes deGuvon-Périer mis en place.
SUITES ET RESULTATS
Suitessimples:pasde fièvre.
Suppression de la sonde Pezzer
au 5° jour. Le malade fut obligé de se sonder pendant
un mois, puis la vessie récu¬
péra complètement sa puis¬
sance évacuatrice. Cetétatse maintint deux ans, après les¬
quels le malade fut perdu de
L'hémorragie s'étant arrê¬
tée, dès le soir, l'urine est à peine teiiitée.
MortauiPjourparcontinua¬
tion desaccidents urineux.
SCHEMA
fi
Depuis 4 ans rétention incom¬
plète des urines qui sont puru¬
lentes, épaisses, ammoniacales.
Besoinsfréquents,impérieux,très
douloureux. Langue blanche pâ¬
teuse; constipation; température 38o tous les soirs; rein un peu douloureuxà la pression. Lema¬
lade ne peut supporter sonde à
demeureetles sondagessonttrès douloureux.
A commencé à uriner mal vers
l'âge de 54 ans et a été traitéà
diverses reprises pourde la cys¬
tite: sondagesetlavages. Depuis
2 ans phénomènes vésicaux se sont accentués, le passage de la
sonde est devenudeplusen plus
difficileetje suis appeléàle voir
en septembre 1895 parce que les
instrumentslesplusdiversne peu¬
ventêtreintroduits. Jeparviensà passer unesonde à l'aide duman¬
drin etla laisse à demeure, mais lorsqu'il faut la changer au bout
de troissemaines, je suis encore obligéd'avoirrecours aumandrin: cette difficulté s'étant renouvelée 3 fois je conseille la levée de l'obstacle prostatique.
Etait soigné depuis 5ou 6 ans pour une cystitelorsqu'il vint me voirpourla première foisen1896.
L'exploration vésicale me révèle
la présence d'uncalcul phospha-tiquedansunevessie très infectée, douloureuseetintolérante.Impos¬
sibilité d'uriner sans la sonde.
Aprèsune séance de lithotritie le
maladeestsoulagé desesdouleurs, mais ses urines demeurent trou-bleset fortement purulentes. Un
anaprèsnouvelle lithotritie,après laquelle le maladeest encoresou¬
lagé de ses douleurs sans être guéri de sa cystite. Il revient me voirenmai1898etjelui propose la taille.
L'urètre prostatique est très allongé,
mais tous lesinstruments rectilignes,
mêmeles sondes en caoutchouc,y pénè¬
trent aisément. Au toucher rectal la prostate fait un gros relief dans le
rectum, et par la palpation bimanuelle
on sent un corps dur, saillant dans 1»
vessie du côté droitdu col.L'explorateur
de Guyon ne peutcirconscrire le coldo
cecôté, où existe une saillie de 3centi¬
mètres. <
Un explorateur à boule pénètre pro¬
fondément dans le canal, mais ne peut
sedégager dans la vessie : de mêmeles
sondes engommeà béquilleet à double béquille sont arrêtées. Grâce à la ma¬
nœuvre dumandrin,je parviens àpasser
unesonde donnantissue à400grammes d'urinerésidualelouche, peuchargée de
pus. Parle toucher rectal, prostate peu saillante dans le rectum; aucun relief intravésical à la palpation bimanuelle.
Canal prostatique libre, peudéformé,
laisse passer tous les instruments sou¬
ples et rigides rectilignes. La glande
fait un volume énorme dans lerectum.
L'explorateur métalliquesedégagesans peine dans la vessie, mais pour circons¬
crire le col aussi bien sur ses parties latérales droite et gauche que sur la ligne médiane, il faut enfoncer profon¬
dément l'instrument, et pour atteindre
le bas-fond rugueux et à colonne il est
nécessaire de relever fortement la poi¬
gnée.
OPERATION
6mai1895.Taillesus-pubienne;
permetdedécouvrirsurcôtédroit
du col grosse masse, dure, bos¬
selée,se continuant sans pédicu-lisationavecle reste de la pros¬
tate : le doigt, passé entre cette
masseetle côtécorrespondant de
la vessie, ramène des mucosités épaisses et sanguinolentes. Je
soulève latumeuraveclapincede
Museuxetlasépareavecdelongs
ciseaux du reste de la prostate.
Peu d'hémorragie arrêtée par lotionchaude. TubeGuyon-Périer.
15 novembre 1895. Cystotomie:
laprostatefaitpeude saillie mais
l'embouchure de l'urètre est re¬
portéebien au-dessus dubas-fond
par suitede la soudure des deux lobes latéraux du côté de leur extrémitévésicaleaulobe moyen, disposition qui coude fortement
le canal prostatique. Ne pouvant réséquer une saillie qui n'existe
pas, je creuse au thermo-cautère
une sorte de tranchée au milieu du lobe moyen. Après m'être
assuré qu'une sonde rectiligne
passe sans difficulté, je metsles
tubesdeGuyon-Périer,etfermela
vessie au-dessus et au-dessous d'eux.
8juin1898. Ouverture sus-pu-Lienne de la vessie, très facile, malgré l'existence d'une trèsvolu¬
mineuse hernie inguino-scrotale gauche. La prostatefait un relief
considérable dans la vessiesans
prédominance du lobe médianet détermine laformationd'un sinus rétroprostatique,surtoutprononcé
à gaucheen raison du développe¬
mentplus considérable dulobede
cecôté. Enclavés dans ce sinus, j'extrais 2 calculs
phosphati-ques à facettes, en même temps que des mucosités épaisses. Les lobeshypertrophiéssont réséqués
àlapincecoupantesansbeaucoup saigner. Drainage avec les tubes de Guyon-Périer.
SUITES ET RESULTATS
Malade semble aller bien pendant 3 jours; mais le 4e i'état général s'aggrave et
mort au79jour.
Autopsie:lésions de cystite chronique; dilatation de l'em¬
bouchure des uretères et
uré-téropyélonéphrite ascendante.
Suites opératoires des plus simples; je supprime le drai¬
nagehypogastriqueau12ejour
et le remplace par une sonde
dans le canal. Cicatrisation complète de la plaie hypogas¬
trique au25« jour.
Suites éloignées Pendant quelquetemps lemaladeurine seul, mais peu à peu l'émis¬
sion devenantdifficile,je suis obligé d'ordonner le passage de la sondeplusieurs fois par jour. Le cathétérisme
lui-même devient très difficile et réclame l'usage du mandrin.
Dans ces conditions je crus devoir laisser la sonde à demeure, maisle malade indo¬
cile et mal surveillé s'infecta et succomba à des accidents denéphrite suppurée sixmois aprèsl'intervention. L'autopsie
neputêtre faite.
La guérison se fait sans incidenten3 semainespendant lesquels des lavages, d'abord boriqués, puis nitratés, sont
faits matin et soir,en raison del'infection de la vessie. Au bout de ce temps, les urines
sont à peu près
claires,
maisle malade est obligé de se sonder comme avant l'opéra¬
tion. Revu ces jours-ci, plus
d'un an après l'opération, le
malade est métamorphosé;
ses urines sont presque lim¬
pides, mais il est toujours obligé dese sonder.
SCHEMA
N° D'ORDRE
Sans avoir éprouvélemoindre
trouble delamiction, hématuries
à diverses reprisesen 187 1 : pro¬
fuses, nullement ou très irrégu¬
lièrement influencées parla mar¬
cheetl'exercice. En maidecette année rétention complète à la
suite d'une fatigue. Depuis lors
lemalade estobligédesesonder;
bientôt il éprouvedesdouleursà
la marche, en voiture etrend du
sang après ces exercices. L'ex¬
ploration de la vessie faite par moi et parplusieurs chirurgiens
ne révèle pas la présencede cal¬
culspendant troisans. Urines très légèrementtroubles:pas de cys¬
tite.
ETAT
du Canal, de la Prostateetde la Vessie
Canal allongé, mais peu déformé,
laisse passertouslesinstruments.
Pros¬
tate très saillante dans le rectum, au
point de s'opposer à
l'introduction des
lavements. L'embonpoint rend impossi¬