• Aucun résultat trouvé

“safoj sü

Dans le document [Oeuvres de Mr. de Voltaire]. T. [26] (Page 180-183)

*7* A

u t e u r s

.

Qui croirait que Rohaut foi - difant phyficien, dans fa dOTÎeace au duc de Guife, lui d it , que f is ancêtres ont maintenu aux dépens de leur fcmg les vérités poli­ tiques , les M x fondamentales de P état, & les droits des fouverains. Le Balafré & le duc de Mayenne fe­ raient un peu furpris fi on leur lifait çette épitre, que dirait Henri I V l

On ne fait pas que la plupart des dédicaces en Anr gîeterre ont été faites pour de l’argent, comme les capucins chez nous viennent préfenter des falades a condition qu’on leur donnera pour boire,

Lés gens de lettres en France ignorent aujourd’hui ce honteux aviliffement ; & jamais ils n’ont eu tant de nobleffe dans l’elp rît, excepté quelques malheureux qui fe difent gens de lettres dans le même fens que '■ des barbouilleurs fe vantent d’être de la profeffion dç > Raphaël, & que le cocher de Vertamont était poète, |

Les préfaces font un autre écueil ; Le M oi efthaïf- '■ fable, difait Pafcal. Parlez de vous le moins que vous pourez ; car vous devez favoir que l’amour-propre du lesfteur eft auffi grand que le vôtre. 11 ne vous par­ donnera jamais de vouloir le condamner à vous eftimer. C’eft à votre livre à parler pour lui ; s’il parvient à êtrç lu dans la foule.

Les ilhiftres fuffrages dont ma pièce a été honorée, devraient me difpenfer de répondre à mes adverfaires. Les'applaudiffemens du public... rayez tout cela, croyez - m o i, vous n’ayez point eu de fuffrages illuf-j,; trè s, votre pièce eft oubliée pour jamais.

Quelques cenfeurs ont prétendu qu’il y a mi peu trop d'événement dans le troijtéme aéle , ç f que la princejfe découvre trop tard dans le quatrième les tendres fentû mens de fois cmtr pour f i n amant; à cela je réponds q u e .. . . .

îjjjé réponds point, mon ami,.car perfonne n’a

A U T I ,U E 8.

177

parlé ni ne parlera de ta princeffe.. Ta pièce eft tombée parce qu’elle eft ennuyeufe & écrite en vers plats & barbares ; ta préface eft une prière pour les morts ; mais elle ne les reffùfcitera pas.

D’autres attellent l’Europe entière qu’on n’a pas entendu leur fyftême fur les compoffibles, fur les fu- prakpfaires ; fur la différence qu’on doit mettre entre les hérétiques M acédoniens, & les hérétiques Valen­ tiniens. Mais vraiment je crois bien que perfonne ne t’entend, puifque perfonne ne te lit.

:

On eft inondé de ces fatras, & de ces continuelles répétitions, & des infipides romans qui copient de vieux rom ans, & de nouveaux fyftêmes fondés fur d’anciennes rêveries, 8c de petites hiftoriettes prifes dans des hiftoires générales.

V o u lez-vo u s être auteur, vo u le z-vo u s faire un livre ? fongez qu’il doit être neuf & utile , ou du moins infiniment agréable.

Quoi ! du fond de votre province vous m’affaffinerez de plus d’un i n -4.0. pour m’apprendre qu’un roi doit être ju fte, & que Trajan était plus vertueux que Cali- gula P vous ferez imprimer vos fermons qui ont en­ dormi votre petite ville inconnue ! vous mettrez à contribution toutes nos hiftoires pour en extraire la vie d’un prince fur qui vous n’avez aucuns mémoires nouveaux !

Si vous avez écrit une hiftoire de votre tems, ne doutez pas qu’il ne fe trouve quelque éplucheur de chronologie , quelque commentateur de gazette qui vous relèvera fur une date, fur un nom de batême, fur un efcadron mal placé par vous à trois cent pas de l ’endroit où il fut en.effet pofté. Alors , corrigez- vous vite. •'

Queji. fu r l’Encycl. Tom. I I , M 5 s» *..." '*""f 1 " :■ " iW’vKyÜfrW ... 1....' —

tiJds.

1 7 $ A u t e u r s .

Si un ignorant, un folliculaire fe mêle de critiquer à tort & à travers, vous pouvez les confondre, mais nommez-le rarement, de peur de fouiller vos écrits.

Vous attaque-t-on fur le ftile, ne répondez jamais ; c’eft à votre ouvrage feul de répondre.

Un homme dit que vous êtes m alade, contentez- vous de vous bien porter , fans vouloir prouver au public que vous êtes en parfaite fanté. Et furtout, fou venez-vous que le public s’embarrafle fort peu fi vous vous portez bien ou mal.

Cent auteurs compilent pour avoir du pain, & vingt folliculaires font l’extrait, la critique , l’apologie, la fatyre de ces compilations , dans l’idée d’avoir auffi du pain ; parce qu’ils n’ont point de métier. Tous ces gens-là vont les vendredis demander au lieute­ nant de police de Paris la permiffion de vendre leurs drogues. Ils ont audience immédiatement après les filles de jo ie , qui ne les regardent pas , parce qu’elles favent bien que ce font de mftuvaifes pratiques.

Us s’en retournent avec une permiffion tacite de faire vendre & débiter par tout le royaume, leurs hijlo- riettes , leurs recmilt de bons mots, la vie du bienheu­ reux Regis, la traduSion d’un po'ime allemand , les nouvelles découvertes fu r les anguilles ,• un nouveau choix de vers , un fyjlême fu r Porigine des cloches ; les amours du crapaud. Un libraire achète leurs produc­ tions dix écus ; ils en donnent cinq au folliculaire du coin , à condition qu’il en dira du bien dans fes gazettes. Le folliculaire prend leur argent, & d it, de leurs opufcules, tout le mal qu’il peut. Les léfés vien­ nent fe plaindre au ju if qui entretient la femme du folliculaire ; on fe bat à coups de poing chez l’apo- ticaire Le L i è v r e la fcène finit par mener le fol­ liculaire au Four-l’Evêque. Et cela s’appelle des au­ teurs !

179

A

u t e u r s

.

Cés pauvres gens fe partagent en deux ou trois ban­

Dans le document [Oeuvres de Mr. de Voltaire]. T. [26] (Page 180-183)