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ROUTE, RAIL, NAVIGATION: LE POINT SUR LES COÛTS DE TRANSPORT

1.2.2) Vers un développement et une har monisation du réseau fluvial strasbour-

ROUTE, RAIL, NAVIGATION: LE POINT SUR LES COÛTS DE TRANSPORT

 Ce tableau fait ressortir un bilan favorable de la voie d’eau par rapport au transport routier, sur chacun des coûts externes identifiés. En effet :

 Lorsque le trafic est reporté sur la voie d’eau, la

sécurité des transports est améliorée car les accidents sont très rares ;

 Le bruit est considéré comme nul pour le mode fluvial ;

 La congestion (embouteillage) n’a pas d’incidence sur le mode de transport fluvial (hors prise en compte du pré et du post acheminement). La fluidité de la circulation est garantie par VNF. Inversement, le transport fluvial contribue à réduire la congestion routière, une péniche ayant la capacité d’évacuer l’équivalent de plusieurs dizaines de camions au cœur des agglomérations, comme l’illustre le schéma ci-après.

▌ Equivalences du transport en mode massifié au regard de la flotte navigant sur le réseau Hauts de France:

VNF, 2016 mode de transport comparé à la route. Les risques

d’accidents sont moindres et c’est le seul réseau de transport non congestionné, ce qui garantit une forte fiabilité dans les délais de livraison, quand la congestion routière reste sensible en milieu urbain. Par comparaison sur ce point, une péniche Freyci- net (gabarit dont la taille est harmonisé en Europe et transportant entre 250 et 350 tonnes de fret) délivre autant que 10 à 15 poids lourds. Enfin et toujours contrairement à la route, les nuisances so- nores et les conflits d’usages avec les citoyens sont quasi-nuls (CNBA, 2018).

Le transport fluvial est un transport de plus en plus compétitif et souple. Ce que résume ce schéma, c’est la comparaison du coût moyen de transport des moyens aujourd’hui utilisés. Le camion, avec 21 euros de cout moyen de transport, coûte 1,75 fois plus cher que le bateau Freycinet à 12 euros. Ce coût moins élevé résulte d’une capacité de massification des marchandises et d’un marché concurrentiel. Le bateau peut également devenir une zone de stoc- kage temporaire, en attendant le déchargement, ce qui évite une rupture de charge intermédiaire et d’envahir des emprises foncières toujours plus rares en ville.

Pour le BTP, le transport fluvial supporte tous les types de matériaux allant du colis exceptionnel aux produits de vrac. Ces derniers sont déchargeables via une barge disposant de sa propre grue, permet- tant de ne pas louer en supplément une grue à terre qui, soit-dit en passant, est très souvent convoyée par la route…

Strasbourg possède un potentiel fluvial considé- rable. Elle est traversée par une multitude de cours d’eau regroupant des kilomètres de berges à exploi- ter, offrant de grandes perspectives pour l’innova- tion et le développement du transport fluvial. La ville a toujours tenue un lien étroit avec ses cours d’eau même si elle s’est construite en dehors de ces éléments au XXe siècle. Les nouvelles aspirations du XXIe siècle avec un retour de la nature en ville et les préoccupations environnementales remettent au goût du jour l’importance des cours d’eau dans la vie strasbourgeoise. Nous remarquons une véritable envie des habitants et du monde politique de se ré- approprier ces usages et de retrouver une culture fluviale disparue. Les voies d’eaux sont perçues comme des nouveaux territoires, supports d’activi- tés logistiques, de loisirs ou touristiques et non plus uniquement comme recevant des activités écono- miques lourdes.

La collectivité et ses principaux partenaires fluviaux ont engagé la mise en place d’une politique cohé- rente d’intensification des usages de la voie d’eau. Strasbourg a ainsi amorcé le second tournant de sa reconquête fluviale, de la reconversion des berges ou quais aménagés il est désormais question du dé- veloppement des activités directement sur la voie d’eau. Les expérimentations présentées démontrent qu’il peut y avoir une pertinence économique et en- vironnementale à ce recours.

À l’échelle de la ZAC des Deux-Rives, l’implantation d’une plateforme fluviale en plus de répondre aux aspirations de la collectivité, permettrait de satis- faire les préoccupations locales.

Ce chantier urbain d’envergure questionne les inter-

venants sur les problématiques de transport que gé- nère la filière BTP. Dans un contexte urbain toujours plus enclin à la congestion urbaine et ses nuisances, l’utilisation du transport fluvial dans l’acheminement des matériaux pourrait diminuer ces phénomènes. Dans le même temps, la forte implication de la ville dans le transport de marchandises et la logistique urbaine en ville élargie le bien-fondé du transport fluvial pour l’approvisionnement de ces nouveaux quartiers.

La création d’une infrastructure fluviale nous inter- roge quant à sa faisabilité opérationnelle et son inté- gration dans le projet. L’objectif de la seconde partie sera donc de proposer un schéma opérationnel pre- nant en compte toutes les dimensions locales, mais aussi de la replacer dans un contexte macro-écono- mique obligatoire ; si l’on souhaite intégrer un mail- lon fluvial. Cette analyse passe par une réflexion sur le site d’implantation adéquat, avant d’appréhender son utilisation pour les chantiers puis pour la distri- bution de marchandises en ville. Le projet de la ZAC des Deux-Rives est l’occasion de démontrer la conci- liation possible entre aménagement et logistique pour un développement urbain durable.

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CONCILIER PROJET URBAIN ET LOGISTIQUE FLUVIALE POUR