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La conjoncture européenne du XVIe et du XVIIe siècle pousse l’Église catholique à s’investir dans le Nouveau Monde. Les missionnaires accompagnent les navigateurs, bénissent les terres découvertes et appuient leurs conquêtes, car derrières elles, ils voient des gentils à convertir. Même si catéchiser les Indiens est la priorité des ordres religieux, le clergé régulier ne tarde pas, lui, à organiser le culte et la liturgie, instruments d’action pastorale et de gouvernement auprès des fidèles. À la suite des missionnaires au service de l’évangélisation, arrivent des vicaires pour les paroisses, des professeurs pour les collèges et séminaires, des évêques pour les diocèses et aussi des inquisiteurs et des visiteurs du Saint-Office275. L’Église ne doit pas seulement augmenter et garder dans la foi les fidèles, mais aussi les tenir dans un esprit d’obéissance et d’attachement. Quant aux religieux, leur action missionnaire auprès des Indiens dans le Nouveau Monde compense d’une certaine manière les pertes subies par la Réforme. Ceci est une des raisons qui les mènent à vouloir transformer les Indiens à la fois en chrétiens et en travailleurs soumis276.

La Compagnie du commerce du Maranhão et du Grão-Pará est créée en 1682, dans le but de remplacer l’estanco, étant donné l’énorme difficulté des colons à exploiter la main- d’œuvre indienne et à activer le développement économique de l’État du Maranhão. Il est prévu qu’elle ait pendant vingt ans le monopole du commerce de la région. Pendant cette période, elle y aurait introduit dix mille esclaves noirs, à raison de cinq cents par an. La question de la traite des esclaves noirs est abordée plusieurs fois par le père Vieira dans sa correspondance277, et il est d’avis qu’il faut remplacer les esclaves Indiens par les esclaves noirs, importés d’Angola. En 1669, il est consulté par la couronne en qualité d’ancien supérieur des missions au Maranhão sur l’augmentation des richesses de l’état. Pour lui, il n’y a que deux choses à faire. La première, c’est de donner aux missionnaires « d’un seule ordre », tous les Indiens, dans des conditions similaires à celles d’avant 1661. La seconde,

275 La Congrégation du Saint-Office ou de la Sainte Inquisition est créée par le pape Paul III, en 1542. Sous l’impulsion du cardinal Jean-Pierre Carafa, le futur Paul IV, fut constituée la première congrégation permanente afin de lutter contre le progrès de l’hérésie protestante.

Yves-Marie Hilaire, Histoire de la papauté, 2000 ans de mission et de tribulations, Paris, éditions Tallandier, 1996, p. 315.

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Francisco M. P. Teixeira, História concisa do Brasil, São Paulo, editora global, 2000, p. 67.

277 J. Lúcio de Azevedo, Cartas do padre Antonio Vieira, op.cit., « Lettre à la Chambre du Pará », datée du 12 février 1661, Carta XCI, p. 579-583.

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c’est d’importer immédiatement d’Angola deux cents esclaves des deux sexes pour en assurer la reproduction. Enfin, en 1678, lorsqu’il s’occupe de rétablir la compagnie du Maranhão, il présente un rapport au Conseil d’outre-mer, où il utilise l’argument que l’État du Brésil « n’atteignit l’opulence qu’au moment où ses terres vinrent à être cultivées par les esclaves noirs278 ». L’arrivée des Noirs avec leur culture et leurs croyances introduira de nouveaux éléments dans le syncrétisme religieux, déjà florissant, dû au contact entre Blancs et Indiens. Selon l’anthropologue Bronillaw Malinowski (1884-1942), l’esprit religieux et l’esprit scientifique sont des éléments inhérents à tous les peuples, même les plus primitifs. Il s’exprime en ces termes :

« Il n’existe pas de peuples, même les plus primitifs qui soient, sans religion ni magie. De même qu’il n’existe pas, disons-le, de race sauvage qui ne possède un esprit scientifique ou une science, même si on lui impute bien souvent ce manque. Dans toutes les sociétés primitives, étudiées par des observateurs compétents et de confiance, on a pu observer deux domaines parfaitement distincts, le sacré et le profane. En d’autres termes, le domaine de la magie, la religion et le domaine de la science279 ».

Dans un premier moment, ce qui nous intéresse, c’est l’apport des croyances indiennes au syncrétisme religieux dû aussi au contact des Indiens avec les mythes et légendes européens. Le produit du premier syncrétisme brésilien est l’indo-ibérique, qui permet aux croyants indiens, en contact avec le catholicisme, d’avoir une nouvelle représentation du monde qui s’articule autour de mythes, de narrations fabuleuses et de généalogies divines. Les mythes sont « considérés par nous comme des formes enlevées au monde, parce que ces récits ont la prétention de tout embrasser, en restant en dehors du temps tout en mesurant le temps écoulé280 », ajoute Malinowsky. Dans le cas de la croyance sébastianiste, elle prendra une forme très particulière grâce aussi à la mythification dont la personne du roi fait l’objet.

278 Antônio Vieira, Obras escolhidas, op. cit., vol. V, p. 336-337.

279 Traduit par nous.

« Não existem povos, por mais primitivos que sejam, sem religião nem magia. Assim como não existem, diga-se de passagem, quaisquer raças selvagens que não possuam atitude cientítica ou ciência, embora esta falha lhe seja freqüentemente imputada. Em todas as sociedades primitivas, estudadas por observadores competentes e de confiança, foram dectados dois domínios perfeitamentes distintos, o Sagrado e o Profano ; por outras palavras, o domínio da Magia e da Religião e o da Ciência. »

Bronislaw Malinowski, « O homem primitivo e sua religião », Magia, ciência e religião, Lisboa, edições 70, 1988, p. 19.

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Au Brésil, cette croyance ne se laisse pas enfermer dans des manifestations millénaristes influencées par le courant messianique judéo-chrétien ; elle sera enrichie par d’autres apports issus du système de croyances de racines à la fois amérindiennes et africaines. La symbolique du temps messianique judéo-chrétien, le kairos, où le retour du roi dom Sebastião est attendu, sera remplacée par le temps prophétique indien. Celui-ci s’attache à l’espace d’une « Terre sans Mal281 », où l’abondance et la paix sont présentes. Le prophétisme tupi-guarani, dans son essence, tel que nous le connaissons aujourd’hui, se fonde sur le retour à cette « Terre sans Mal », auquel les habitants, les Indiens de la tribu Guarani, croyaient282. Les chroniqueurs de l’époque signalent une certaine effervescence dans ces tribus habitant la côte. Des prophètes indiens parcourent les villages en se présentant comme des héros. Ils incitent leurs compatriotes à abandonner le travail pour se mettre à danser car des « temps nouveaux » ne vont pas tarder à arriver. Ces mouvements d’une migration vers la « Terre sans Mal », à la recherche d’un Paradis, ont des caractères messianiques ou quasi-messianiques, sans avoir encore, pour autant, l’influence des Blancs, ou la croyance judéo-chrétienne.

La rencontre de 1492 entre les deux mondes, l’Ancien et le Nouveau, est aussi le point de départ du syncrétisme religieux qui se forge outre-Atlantique. Si les cultures européennes, indiennes et africaines constituent la matrice de la civilisation en Amérique Latine, chacune au contact de l’autre perdra sa « pureté » originelle. Le XVIe siècle voit naître une nouvelle civilisation que certains ont suggéré d’appeler « atlantique » à cause de son implantation géographique. Comme dit Luis Weckmann Muñoz, « l’Atlantique a été le miroir déformant qui a projeté sur le Nouveau Monde le reflet de l’Ancien sans jamais le reproduire283 ». Le processus d’acculturation, dû à la rencontre de trois identités différentes, transforme, grâce à ce qui est appelé le « facteur colonial », les trois cultures en contact, même si chacune a procédé à une sélection des éléments d’origine. Dans ce processus d’acculturation, nous verrons un premier aspect de la croyance sébastianiste, au Brésil. Il s’agit du prénom même du roi et de son saint protecteur, une spécificité de la religiosité européenne. Ensuite, nous verrons l’ascension du roi dom Sebastião dans le panthéon des dieux, un élément important, dans ce que nous appelons aujourd’hui, Tambor de Mina du Maranhão, de la tradition Jeje,

281

En tupi, « yvy maraey. »

282

Jean Subirats, op. cit., p. 77.

283 Anne Remiche-Martynow & Graciela Schneier-Madanes, Notre Amérique métisse, cinq cents ans après les

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d’origine Fon-ewe, et préservée dans la tradition Nagô, d’origine Yoruba284. C’est donc dans la tradition Jeje-Nagô que les entités sont connues par le terme de Vudoum ou Vodunso, Encantados, Gentils, c’est-à-dire, des Nobles européens dont fait partie le roi dom Sebastião du Portugal285. Enfin, en suivant ces deux aspects de la représentation du roi dom Sebastião, nous aborderons la question de l’homme brésilien, du point de vue de l’ethos et du pathos attachés à la croyance sébastianiste.

A– La confusion des genres : le roi et son patronyme

La tradition de la culture des Tupi-Guarani fait état de la croyance à une « Terre sans Mal », lieu privilégié, indestructible, où la terre produit elle-même ses fruits et où on ne meurt pas286 ». Ce paradis n’est accessible qu’à ceux qui écoutent la voix des prophètes et suivent leur enseignement. La quête de cette « Terre sans Mal » signifiait le renversement de l’ordre établi, puisque le prophète annonçait la fin du monde, ce qui poussait les adeptes à transgresser les rapports sociaux, tribus amies ou ennemies, et le cadre géographique - l’abandon des foyers, des villages, en les poussant à s’enfoncer dans la forêt. Selon Hélène Clastres il est probable que les grandes migrations vers la « Terre sans Mal » aient eu lieu avant les grandes découvertes, et elles s’opposaient à un certain ordre endogène. Elles représenteraient un refus aux changements sociaux et politiques qui s’annonçaient. La quête des Indiens adeptes de la croyance d’une « Terre sans Mal » apparaît comme un projet « suicidaire », puisqu’il ne s’agissait pas d’un locus mundi, un lieu dans ce monde, mais plutôt un mode d’être, de penser. Dans cette perspective, cette croyance n’était pas reliée à l’avènement d’un sauveur ou d’un monde nouveau, elle fait partie intégrante d’un monde déjà existant auquel on accédait par « bonne conduite ».

Pour la culture Tupi-Guarani, dans le monde des choses visibles où le corps physique, le morpho, subit le revers de la santé et l’ordonnance des phénomènes naturels, la voie la plus directe pour identifier les maux et les désordres passe par les rêves ; et c’est par lui que

284 Mundicarmo Ferretti, « Tradition et changement dans les religions afro-brésiliennes dans le Maranhão »,

Archives de sciences sociales des Religions, Paris, éditions de l’EHESS, 2002, p. 102-103.

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Mundicarmo Ferreti, « A representação de entidades espirituais não africanas na religião afro-brasileira : o Índio em terreiros de São Luis-Ma », ANAIS da 47a Reunião da SBPC, vol. I, São Luis, 1995, p. 47.

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cette culture trouve les moyens pour remédier au chaos. Très tôt, les observateurs du XVIe siècle, tel que le cordelier André Thevet (1516-1590), cosmographe du Roi, voient l’importance du rêve dans les sociétés amérindiennes. Dans son livre, Singularités de la France antarctique (1557), au chapitre XII, André Thevet parle, en faisant référence aux Indiens Tupinambas, Des visions, songes et illusion de ces Amériques, et de la persécution qu’ils reçoivent des esprits malins, en ces termes, à savoir :

« C’est une chose admirable que ces pauvres gens […] sont sujets à plusieurs

illusions fantastiques et persécutions de l’esprit malin […] Ainsi ces pauvres Amériques voient souvent un mauvais esprit tantôt en une forme, tantôt en une autre, lequel ils nomment en leur langue Agnan, et il les persécute bien souvent jour et nuit, non seulement l’âme, mais aussi le corps, les battant et outrageant excessivement, de manière que certaines fois vous les entendriez faire un cri épouvantable […] Ils notent et observent les songes diligemment, estimant que tout ce qu’ils ont songé doit aussitôt ainsi advenir. S’ils ont songé qu’ils doivent avoir victoire de leurs ennemis, ou devoir être vaincus, vous ne les pourrez dissuader qu’il n’advienne ainsi, car ils le croient aussi assurément que nous ferions de l’Évangile. Il est vrai que les philosophes estiment que certains songes adviennent naturellement, selon les humeurs qui dominent, ou quelque autre disposition du corps : comme de songer le feu, l’eau, des choses noires ou d’autres semblables ; mais croire aux autres songes, comme ceux des sauvages, cela est impertinent et contraire à la vraie religion […]287 ».

André Thevet note aussi à propos des Tupinambas la présence des chamanes, pagé, pour lesquels les Indiens ont une grande révérence. « Chaque village, selon qu’il est plus grand ou plus petit, nourrit un ou deux de ces vénérables288». Il ajoute aussi que ces chamans prophétisent la fin du monde. Ils sont inspirés par des songes ou des événements surnaturels et incitent les adeptes à les suivre pour chercher la « Terre sans Mal289 ».

L’histoire nous a déjà appris qu’au Brésil comme ailleurs, le contact entre Blancs et Indiens a eu les plus graves conséquences pour les populations et les cultures

287 André Thevet, chap. XXXV, « Des visions, songes et illusions de ces Amériques, et de la persexution qu’ils reçoivent des esprits malins » Les singularités de la France antarctique. Le Brésil des cannibales au XVIe siècle,

Paris, La découverte/Maspero, 1983, (1557), p. 69-71.

288 Idem, ibidem, p. 73.

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« Ces sauvages ont encore une autre opinion étrange et abusive touchant quelques-uns d’entre eux qu’ils estiment comme de vrais prophètes, et ils les nomment en leur langue pagés, auxquels ils déclarent leurs songes, et les autres les interprètent ; et ils ont cette opinion qu’ils disent la vérité. »

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amérindiennes. Ce contact est responsable des maladies contagieuses et des épidémies qui se sont développées, favorisées par la concentration des populations, jadis nomades. Si ce génocide fut involontaire, cependant l’ethnocide était une volonté consciente de « changer l’Autre » et le désir de se rendre conforme au modèle dit « civilisé ». Cette « civilisation » dans le monde chrétien présente une particularité dont les conséquences sont graves puisque la croyance chrétienne tend à s’imposer aux autres sous la forme de l’évangélisation. Par conséquent, ce qui est aussi transmis à cette occasion c’est le dogme du péché originel, c’est-à-dire, la chute ou la perte de l’état édénique290.

Dans le Nouveau Monde, les missionnaires transposent des modèles de comportement et de langage repris de leur culture européenne. Cependant, la réalité des situations et le contact avec les Indiens incite les missionnaires, pour ne pas dire les contraint à s’adapter face au défi d’une culture étrangère. C’est le cas du jésuite espagnol, le père José de Anchieta (1534-1597), qui invente un imaginaire syncrétique, avec des traits catholiques et tupi-guarani, en créant ainsi des figures mythiques. Un exemple, c’est le mot karaibebé, littéralement prophètes qui volent, que l’indigène identifiait, peut-être, aux annonciateurs de la « Terre sans Mal291 ». Pour les chrétiens, il s’agissait des anges, messagers de Dieu. De même que la figure de Tupansy, mère de Tupan, mot utilisé pour exprimer les attributs appliqués à la Vierge Marie. Il n’est pas question ici d’acculturation de la part du père José de Anchieta, mais plutôt d’un déplacement d’images ou même d’une création de figures archétypales. L’objet de foi du jésuite, en rencontrant la culture indigène, sera obligé de changer de code pour des raisons que tiennent non au message, mais au destinataire. Le père José de Anchieta, comme plus tard les autres missionnaires, aura recours à un langage pacifique, pour que les Indiens puissent le différencier du langage des colons292.

290 « Depuis le péché, l’accès de ce lieu est interdit à l’homme. Il est en effet entouré de tous côtés par une flamme semblable à une épée à double tranchant, c’est-à-dire par un mur de feu dont l’incendie monte jusqu’au ciel. Ordre a été donné à un chérubin […] d’interdire l’entrée du paradis à tout esprit et à toute chair. »

Isidore de Séville, Etymologiarum, Liber XIV, 2-4.

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Sur ce sujet, se reporter à l’œuvre réalisée par Hélène Castres, op. cit., Selon son étude, les anthropologues, jusqu’à présent, ne sont pas encore arrivés à un accord en ce qui concerne le degré de pertinence de l’équation Dieu = Tupan. Hélène Castres reconstitue les croyances tupi-guarani dont l’interprétation s’organise autour des croyances apocalyptiques. À partir de la lecture d’Alfred Metraux, d’Egon Schaden et de Léon Cadogan, Hélène Castres affirme que cette équation serait arbitraire et aurait été imaginée par les jésuites.

292 Alfredo Bosi, La culture brésilienne : une dialectique de la colonisation, Paris, éditions L’Harmattan, chap. I, 2000.

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Il est fort probable que le personnage historique du légionnaire Sébastien, sanctifié par l’Église, aura subi le même revers syncrétique appliqué aux autres personnages du sanctoral romain, lors de l’évangélisation de l’Amérique portugaise. Il est incontestablement un des saints les plus populaires de toute la chrétienté. L’image de son corps nu, martyrisé, percé de flèches hante églises et musées dans le monde entier. Sa personne est pour beaucoup, rêvée, idéalisée, glorifiée depuis son statut de patron de la ville de Rome293, à celui de saint protecteur contre la peste au Moyen Âge. Selon certaines sources294, il était orphelin. Son père meurt peu de mois après sa naissance, environ en 260, et il est élevé par sa mère. Ils habitent Narbonne, une ville du sud-ouest de la Gaule, qui fait partie de l’empire romain. Sa mère, romaine, originaire de la ville de Milan, était de haute lignée, riche et chrétienne. Cependant, le pouvoir impérial avait mis au ban la religion chrétienne et il fallait, à l’époque, un certain courage pour proclamer sa foi chrétienne. Jeune homme, Sébastien entre dans le corps des prétoriens et il sera tué lors des persécutions de l’empereur Dioclétien, en 288, qui ignorait que son capitaine de garde était aussi un chrétien295.

La sainteté, selon la religion chrétienne, est attribuée à Dieu qui est le seul Saint. Cependant, au début du christianisme, la sainteté s’applique à ceux qui ont un rapport privilégié et proche avec Dieu, en faisant d’eux des médiateurs entre l’ici-bas et l’au-delà. Dans l’hagiographie chrétienne, les premiers saints sont ceux qui ont sacrifié leur vie à la foi, appelés confesseurs, et ceux qui dans la souffrance ont sacrifié leur vie jusqu’à la mort, appelés martyrs, dont Sébastien fait partie. Sébastien était témoin mais aussi victime de la persécution contre les chrétiens. La sainteté des confesseurs et des martyrs constituent dès le IVe siècle un phénomène social majeur et souvent même désiré par beaucoup. Le culte des saints se répand et devient une pratique religieuse très populaire, car il assure aux

293 Saint Sébastien est le troisième patron de Rome, avec saint Pierre et saint Paul.

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Sébastien serait mort, selon la « Depositio martyrium » de 354, un 20 janvier. Le récit de sa vie, la « Passio

sancti Sebastiani» apparaît pour la première fois un siècle plus tard. Cette hagiographie est rapportée par le

moine Odilon en 826, lors de la translation des reliques de saint Sébastien à Saint-Médard de Soisson. Selon Odilon, Sébastien est évoqué dans un écrit, un sermon, de l’évêque Ambroise de Milan (né vers 340 - mort en 397). Il y dit que le saint serait originaire de Milan et qu’il est déjà vénéré au IVe siècle. D’après les Actes de

saint Sébastien, (Acta S. Sebastiani Martyris, J.-P. Migne, Patrologiae cursus completus accurante Paris 1845,

XVII, 1021-1058), attribuée à saint Ambroise de Milan, Ve siècle, et la Légende dorée, Legenda aurea, de

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