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2-1-Les rites et leurs impactes :

Quand l’auteur nous parle des rites et de leurs impactes dans l’esprit des habitants, il nous renvoie à une société traditionnaliste d’essence religieuse ou la

superstition, le fatalisme, la passivité sont les valeurs dominantes pour se donner de

l’espoir aussi une certain assurance face à l’adversité, ils font appel à tout ils cherchent leurs chance dans n’importe quoi. Ils recourent dans le roman surtout à l’arbre de la

chance ici le cas de Smaïl qui étant encore jeune contemplait avec rabaissement cette

Smaïl avait eu beaucoup de chance, une chance qu’aucun arbre n’avait pu donner si ce n’est le robinier, sedjra taê ezhar, l’arbre de la chance de Lalla Saïda. Que de fois l’avait-il admiré dans sa jeunesse, au printemps, avec

ses belles grappes de fleurs blanches ! Que de fois a-t-l porté ses belles grappes devant ses yeux pour les contempler avec ravissement et sentir profondément leur parfum suave ! Que de fois a-t-il cueilli une grappe pour la manger, non pas gloutonnement, mais avec un délice qui réveillait

cette sensation de croire en sa providence ! Il était convaincu qu’il avait

porté chance et bonheur79

Cela n’empêche pas Smaïl d’avoir aussi la conscience claire de tous les efforts et les sacrifices qu’il avait consentis pendant tout son parcours «convaincu également d’avoir contribué en empruntant le chemin du sérieux, un chemin bordé d’efforts inlassables et

de sagesse infinie »80

Ce rite ne concernait pas uniquement Smail mais s’était plutôt l’apanage de tous les habitants du quartier

Pour tout les habitants de Lalla Saïda, cet arbre était celui de la chance et les jeunes, Ali y compris, mangeaient ses fleurs, sans aucune crainte, dans

l’espoir que cette chance leur sourie un jour. Ils grimpaient dans l’arbre pour cueillir les belles grappes dont l’odeur transportait leur âme vers un paradais qui n’avait à avoir avec le décor de leur existence81

Il y a aussi l’ouzià consiste à égorger une vache et à se partager entre les membres de la communauté : « L’ouziâ organisée le jour de l’Aïd el-Fitr, consistait à acquérir des bœufs, selon les besoins des habitants par quartier, à les égorger et à distribuer leur

viande aux habitants pour permettre à tous de passer une bonne fête et à moindre coût. »82

Ce rite est de nature à consolidé les relations entre les habitants du quartier et

aussi à favoriser la notion de partage et d’entre-aide entre ses derniers, ces rites ne sont

pas toujours négative ils inculquent des valeurs authentique pour montrer le caractère

traditionaliste de la société à l’époque l’auteur nous parle de la « djemaâ » ensemble de

sages qui siégeaient à la mosquée et dont le rôle principale et de gérer les affaires de la

79ATTAF Mohammed, L’arbre de la chance, Alger, Edition Alpha, p.183.

80Ibid., P.183.

81

Ibid., P.117.

82

communauté tels que :régler les conflits, entretenir les brancards, aider les pauvres pendant les fêtes

La djemaâ était composée des notables du quartier et ses membres étaient désignés par les plus anciens. Elle avait un président, un secrétaire et un

trésorier et ses activités consistaient essentiellement à organiser l’ouziâ le jour de l’Aïd el-Fitr, à intervenir dans les conflits qui opposaient les

membres d’une même famille ou entre voisins83

En termes modernes elle est l’égale de l’APC (Assembler populaire communale) sauf que la djemaâ ne jouissait pas d’un budget de l’état mais se contentait des cotisations

des habitants.

2-2-La famille :

La famille est un thème primordial dans le roman l’arbre de la chance, d’abord

c’est une quête de famille. L’auteur nous parle de la famille élargie cette famille peut

dépasser la relation de sang pour englober le quartier ou la compagne « dechra »parce que le partage, la solidarité, les bons relations sont celles d’une famille de sang quand à la famille elle-même (de sang) l’auteur montre explicitement et fortement la

responsabilité qui incombe en premier lieu au père et au second lieu à ses fils se l’aîné

au cadet. Ceci nous amène à dire que la femme était réduite aux seules tâches ménagère

et au même élever et protéger la progéniture il s’agit donc de deux univers distincts au responsabilité différente c’est l’univers féminins et l’univers masculin l’exemple le

temps frappant ou est la famille de Ramdane après la mort du père c’est Smaïl qui prend

la relève et ensuit ses frères le rôle des sœur est réduit à la portion congrue quant à la

mère et surtout sur le plan morale elle inculque des valeurs guide et oriente ses enfants qui représente pour elle sa joie et sa fierté.

Les garçons avaient grandi. Ils étaient devenus des hommes capables

d’affronter toutes les difficultés et Nora se sentait bien épaulée pour exercer

sa tâche de chef de famille. Quand elle les voyait entrer et sortir, elle ressentait une joie intense sur eux jalousement car ils représentaient les piliers de la maison84.

83ATTAF Mohammed, L’arbre de la chance, Op.cit.. P.62.

84

Il faudrait aussi montrer les privilèges propres aux garçons dans la famille

traditionnelle de l’époque «Smaïl était l’aîné de la famille. Il a été le premier à venir

égayer la maison familiale, pour accroître le bonheur de ses parents par ses sourires, ses cris et ses premiers pas »85

La venue d’un garçon est fêtée avec vaste parce que d’abord il prolonge l’identité, le nom de la famille ensuit il succède au père une fois disparu « elle veillait sur eux les premiers »86, cet ordre des choses était immuable et accepté par tous comme une vérité indiscutable.

On retient un autre extrait où le narrateur évoque la grand-mère de Smaïl et sa forte liaison qui existe entre ses deux derniers.

Pour sa grand-mère, il était la lumière de ses yeux et aussi l’espoir de ses lendemains. Elle ne le quittait jamais, il était tantôt dans ses bras, tantôt sur son dos ou encore entre ses jambes. Là où elle allait, elle le prenait et elle lui

réservait toujours tout ce qu’il y avait de meilleur que ce soit un fruit, un

gâteau ou un morceau de viande qui lui était destiné87

Et pour Smaïl « sa grand-mère était tout pour lui car elle lui avait beaucoup apporté. »88

2-3-La pauvreté :

Puisque du roman se déroulait pendant l’époque coloniale où ne pouvait que

penser à la pauvreté et au matérielle des familles algériennes et par extension de toute la

société et intrinsèque au mot colonisation par rapport aux Algériens c’était l’époque ou la pauvreté sévissait dans tout les foyers par manque de travail et de perspectives c’était l’époque ou tout les horizons était bouchés, les familles ne mangeaient pas a leurs faim bien qu’ils fournissent beaucoup d’efforts pour pouvoir survivre les dénuement complet

se remarque dans tout les familles et la famille de Ramdane en est une, Smaïl en est le témoin dés son retour du service militaire.

Quand il arriva chez lui, il trouva ses parents dans un tel dénuement qu’il ressentit la détresse dans chaque coin de la maison.

85ATTAF Mohammed, L’arbre de la chance, Op.cit, P.103

86Ibid. P.111.

87

Ibid. P.103.

88

La chaleur familiale qui l’avait accueilli avait inondé son regard et son cœur de joie qui disparut bien vite quand il s’aperçut qu’il n’y avait

même pas un morceau de pain pour la soirée. Il ne cessait de questionner sa mère sur leur quotidien, sur les joies et les peines, la scolarité des enfants, la santé de tous et particulièrement celle de sa grand-mère.89

On remarque dans ce passage que des familles n’est pas seulement pauvre mais misérable et toute la responsabilité incombe aux colons en ce sens où même si les

indigènes trouve un travail pénible il n’arrive pas à subvenir au besoin de sa famille. Voici l’extrait suivant où le romancier montre la vie misérable de Ramdane et sa

famille

Il s’imaginait ses enfants vêtus de beaux habits, recevant le

meilleur enseignement et rassasiés. Mais la réalité était tout autre. Sa mère, chaque soir, racontait à ses petits-enfants des contes et des légendes venus directement de la mémoire ancestrale pour les sortir, un instant, de leur misère. Quant à Nora, elle passait toutes ses soirées,

à la lueur d’un quinquet, à rapiécer les habits de sa progéniture.90

2-4-Le mariage

Le thème de mariage est l’un des points primordial dans l’œuvre de Mohammed Attaf. Le mariage est l’alliance entre deux êtres, comme chacun sait, c’est la relation qui existe entre un homme et une femme dans l’intérêt de former une famille.

Dans son roman, l’auteur nous a présenté une image réelle et vivante du mariage

kabyle. Attaf décrit le mariage à l’époque, les parents qui prend la décision pour tous qui concerne ses enfants c’est le cas de Ouiza qui se marié avec un homme inconnu

« Après la demande en mariage et l’intervention sans cesse renouvelée de la voisine qui

vantait les qualités de Hocine, son neveu, à Nora, l’accord fut conclu sans le

consentement de Ouiza »91. Elle n’avait rien dit concernant cette future union après la

décision de sa mère et son grand-père « Elle savait aussi que ce jour devait arriver, mais elle n’avait pas consacré assez de temps pour réfléchir sur ce que pourrait être son

89ATTAF Mohammed, L’arbre de la chance, Op.cit, P.102.

90

Ibid, P.10.

91

destin, elle, qui se croyait encore jeune et qui ne s’attendait nullement à un mariage

aussi précoce ».92

La question de mariage change d’un pays à un autre, d’une région à une autre.

Nous ne prend comme exemple, le Coran rend la dot obligatoire, qui entre dans le patrimoine de la femme :

La dot exigée par le grand-père de Ouiza au père de Hocine était de trois

mille francs, d’un mouton, d’un sac de semoule, de dix litres d’huile, d’une paire de bracelets, de boucles d’oreilles et d’un collier en argent ainsi que de trois robes, d’une paire de chaussures, d’un mendil (foulard), d’une ceinture et d’un voile blanc93

Dans L’arbre de la chance, le romancier parle du mariage kabyle comme la fête

se déroulait avec l’ambiance où chacun se pleinement investi pour la réussite de l’évènement. Au-delà, il y avait des chants, des danses, des youyous et toutes sortes de plaisanteries, la mariée se maquiller. Par conséquent, l’auteur décrit le mariage qu’est

une tradition et une coutume connue chez les kabyles :

Le trousseau de la mariée se limitait à un coffre en bois décoré de fleurs

aux nuances discrètes et d’oiseaux aux plumages verts, jaune et gris, qui

devait lui servir à ranger ses habits et ses différents, à une fouta et à un haïk aux motifs berbères qui n’était autre qu’une couverture en laine tissée à la main94

Ainsi, Smaïl qui ne voulait pas se marié un mariage traditionnelle « […] Smaïl confia son secret à sa mère. Il lui avait dit qu’il avait connu Fatima de Omar, son patron […] et il souhaitait qu’elle aille le demande en mariage car un prétendant

veut le devancer »95.

2-4- Le travail

Le peuple Algériens souffre d’un manque du travail, depuis l’installation des

français en Algérie, ainsi la pression du colonisateur et beaucoup plus des soldats, qu’ils

exigent les indigènes d’accepter un travail chez eux pour quelques francs et les obligent 92ATTAF Mohammed, L’arbre de la chance, Op.cit, P.67.

93Ibid., P.69.

94

Ibid., P.68-69.

95

de laisser leurs champs et leurs terres agricoles « les habitants travaillaient pour le colon de quatre heure à vingt heures.»96

Dans l’œuvre de Mohammed Attaf, le thème de travaille représente grâce à ses

personnages Ramdane, Smaïl et Ali, ainsi Ramdane travaillait comme un simple employé dans les unités de conditionnement de figues, malgré que la ferme est très lion de son domicile « Durant cinq années, le père de Smaïl avait travaillé dans la ferme

d’un colon. Il s’occupait de tout. Il plantait, il récoltait, il donnait à manger aux porcs, il

entretenait la basse-cour. »97.De temps en temps, le chef de ferme autorisait les employés de remplir leurs coffins de légumes ou de fruits qu’ils étaient invendables

«[…] aucune augmentation n’est venue satisfaire […]. Le même salaire pour tous les

travaux et tout les temps. »98

Le travail était rare, parfois même introuvable « Smaïl trouva, enfin, du travail : plongeur dans un café, très fréquenté, situé en ville et ce, grâce à des voisins. »99 , le même cas par Ali qu’il quitte l’école et installe une table pour vendre des fruits et des légumes à cause de la misère qui vivait sa famille.

2-5-La colonisation

Au sens courant, selon le dictionnaire Larousse, « Peupler un pays, une région colons »100.

La colonisation est une expression utilisée dans différents contextes, mais

toujours dans le sens du peuplement et de l’occupation d’un espace et de domination politique, culturelle et économique. Un énoncé de l’écrivain maghrébin Mansour

Benchehida nous sert de guide à travers notre étude : « [la colonisation] s’est donné

l’autorité de nier l’existence d’un peuple et les moyens de l’éradiquer »101

Dans l’arbre de la chance, l’auteur nous montre la situation chaotique dans

laquelle vivaient tous les habitants sous la colonisation française tout en présentant la

96ATTAF Mohammed, L’arbre de la chance, Op.cit, P.13.

97

Ibid., P.18.

98Id., P.18-19.

99Ibid., P.49.

100Dictionnaire de Français Larousse.

101

société colonisé et colonisateur « Tout Français ayant opté de vivre en Algérie recevait en prime neuf hectares de terre »102, la violence des guerres de libérations.

La contestation grondait. Elle était dans tous les cœurs et dans tous les corps.

Elle était dans le silence et la clandestinité. Pourtant des échos étaient parvenus

de l’Est du pays faisant état de terribles massacres à Chabet Lakhra, dans les

gorges de Kherrata. Profitant de la célébration du 8 Mai 1945, date de la

capitulation de l’Allemagne nazie, les nationalistes pacifiques pour l’indépendance de l’Algérie. Toutes les dispositions avaient été prises pour qu’il n’y ait aucun débordement et des précautions avaient été arrêtées pour éviter la

répression des forces de sécurité.103

Aussi, l’auteur raconte les meurtres, les luttes face à des colons qui voulaient tout pour

eux.

Des expéditions punitives avaient été menées pour procéder à de véritables circulant dans ces villes. Pendant près de huit jours, la répression, menée par

l’armée, la police et les milices des colons, avait été féroce. Une véritable chasse à l’Algérien et des tueries étaient organisées de jour comme de la nuit. De nombreux

manifestants ont été précipités des falaises des gorges de Kherrata. L’aviation avait bombardé intensivement tous les villages de la région et deux croiseurs de la marine de guerre française avaient bombardé également les côtes de Bougie (actuellement Béjaïa) et de Djidjelli (actuellement Jijel).104

D’autre part, l’auteur nous raconte la souffrance des peuples algériens

pendant la seconde guerre mondiale

Parmi les militaires, il y avait des Algériens, des Marocains, des Tunisiens, et des Français. Hormis les Français qui défendaient leur propre pays, les plus nombreux étaient les Algériens suivi des tabors marocains qui étaient essentiellement engagés.105

L’analyse des thèmes principaux de l’arbre de la chance, nous permet de mieux découvrir l’histoire d’une famille et d’une ville au même temps. A travers son récit, l’auteur offre aux lecteurs la réalité des habitants de quartier de Lalla Saïda et des

102ATTAF Mohammed, L’arbre de la chance, Op.cit ,P.13.

103Ibid., P.127.

104

Ibid., p.128.

105

algériens, sa lutte contre les colons, les douleurs qui accompagnent leurs parcours personnels.

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