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Revue bibliographique sur les stratégies d’adaptation à l’élévation du niveau de la mer

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changements climatiques

A. Revue bibliographique sur les stratégies d’adaptation à l’élévation du niveau de la mer

Face à l’élévation du niveau de la mer, il faudra décider quelles stratégies d’adaptation choisir et quand les appliquer, à la lumière des caractéristiques physiques, sociales, économiques, politiques et environnementales de la région concernée.

L’adaptation revêt deux formes : L’adaptation autonome et l’adaptation planifiée.

A.1 Adaptation autonome

Les systèmes côtiers naturels ont une capacité de réponse autonome à des pressions extérieures comme les changements climatiques. Cette capacité détermine largement l’adaptabilité et la résistance des systèmes à de telles pressions. Des systèmes côtiers adaptables et résistants sont moins vulnérables à l’élévation du niveau de la mer, parce que, jusqu’à un certain seuil, ils peuvent y faire face en évoluant avec la mer. Par exemple, une zone humide saine, sans perturbation, réagit en déposant davantage de sédiments, et un récif corallien en augmentant son rythme d’accrétion.

La meilleure manière d’évaluer le potentiel d’adaptation autonome est d’étudier des analogies historiques ou géologiques. En beaucoup d’endroits, cependant, les activités humaines ont réduit l’adaptabilité du système côtier naturel à l’élévation du niveau de la mer de telle sorte que le potentiel d’adaptation autonome a diminué.

L’adaptation planifiée à l’élévation du niveau de la mer devrait donc inclure l’examen d’options qui traitent la mal-adaptation de manière à renforcer l’adaptabilité et la résistance des systèmes côtiers naturels et à faciliter l’adaptation autonome.

A.2 Adaptation planifiée

Etant donné les impacts socio-économiques potentiels auxquels ils devront faire face en dépit de l’adaptation autonome, les pays peuvent souhaiter planifier d’autres mesures pour prévenir ou réduire ces impacts, ou pour les affronter.

Outre l’inaction et l’inversion des tendances de mal-adaptation, on peut identifier trois stratégies de réponse distinctes à l’élévation du niveau de la mer (GIEC, SGZS, 1990) : Le retrait, l’accommodement et la protection.

A.2.1 Le retrait

Cette stratégie consiste à abandonner progressivement les terres et les structures menacées par un

retrait stratégique devant des phénomènes majeures futures ou leur prévention dans les zones côtières pouvant être affectées par l’élévation du niveau de la mer et à réinstaller les habitants. Dans le cas du retrait, les possibilités sont les suivantes :

 Mise en valeur interdite dans les zones proches des côtes ;

 Mise en valeur autorisée à la condition qu’elle soit abandonnée si des conditions l’exigent ;

 Aucune intervention gouvernementale directe si ce n’est un retrait des subventions et fourniture d’information sur les risques associés.

Le choix du retrait peut être justifié si la protection devait exiger un fardeau économique ou environnemental excessif.

A.2.2 L’accommodement

Cette option implique la poursuite de l’utilisation des terres, mais avec des modifications, y compris des réponses d’adaptation telles que l’élévation des bâtiments au dessus des niveaux d’inondation, la modification des systèmes de drainage, la mise sur pied des réseaux d’avertissement des tempêtes et des plans d’urgence visant à protéger les populations contre les phénomènes extrêmes, et des changements dans l’utilisation des sols, par exemple se reconvertir de l’agriculture à la pisciculture ou mettre en culture des plantes tolérantes au sel ou à l’inondation.

On peut interdire toute activité humaine qui réduit la capacité naturelle de protection de certaines ressources côtières. Les aspects les plus importants en seraient sans doute l’interdiction de remblayer les terres humides, de construire les barrages, de procéder à l’exploitation des coraux et du sable des plages et de couper les mangroves. Les terres non mises en valeur et présentant une pente suffisante pourraient être réservées au rétablissement naturel des milieux humides et mangroves. Dans les deltas, on pourrait maintenir les processus naturels en détournant les courants et donc la sédimentation. Face à l’intrusion de l’eau salée dans les aquifères, on pourrait mettre en œuvre des pratiques de gestion visant à régulariser le pompage et l’extraction.

Une bonne manière d’assurer la compensation des blessures et dommages entraînés par les catastrophes naturelles est d’exiger une couverture privée d’assurances dans les zones vulnérables.

Cela force les gens à peser si le jeu en vaut la chandelle et à réserver les fonds nécessaires aux dédommagements.

Ces deux stratégies partent de la prémisse que l’on acceptera l’accroissement des pertes de terre et l’inondation des côtes, et que certaines fonctions ou valeurs côtières changeront ou seront perdues.

En revanche, ces stratégies aident à maintenir le dynamisme des écosystèmes côtiers et leur permettent ainsi de s’adapter naturellement.

A.2.3 La protection

Cette stratégie comporte des mesures défensives contre l’ennoyage, les très fortes marées, les effets des vagues sur l’infrastructure, l’érosion des rives, l’intrusion d’eau salée et la perte des ressources naturelles. Elle vise à maintenir les lignes de rivage à leur emplacement actuel en mettant en place des mesures statiques (en dur) ou dynamiques (douces), qu’on peut appliquer isolément ou en combinaison selon les conditions particulières de l’endroit. Parmi les premiers, on peut citer :

 Les digues, levées et murs de protection contre l’inondation ;

 Les ouvrages longitudinaux, revêtements et murs de retenue protègent les terres de l’effet direct des vagues et des marées de tempête ;

 Les épis piègent la sédimentation longitudinale de manière à élargir la plage ou à en empêcher l’érosion ;

 Les brise-lames détachés sont destinés à dissiper l’énergie des vagues de manière à réduire l’érosion et les dommages dus aux tempêtes ;

 Exhausser les ouvrages existants : Surélévation et renforcement de ces ouvrages en cas de remontée du niveau de la mer ou de plus grande exposition aux tempêtes ;

- (Année de référence 1990) apportant des modifications en tenant compte de la possibilité d’occurrence de fortes inondations ; La protection : on protège les zones vulnérables en utilisant des structures de défense appropriées (douces et/ou en dur). assises routières et ferroviaires, un réaménagement des systèmes de drainage, la relocalisation de diverses installations et la mise en œuvre des mesures anti-inondations ;

 Les vannes et barrages de marée protègent contre les inondations dues aux marées de tempête ;

 Les barrières à l’intrusion d’eau salée dans les eaux de surface et dans les aquifères souterrains.

Parmi les seconds, on peut envisager :

 L’engraissement des plages et leur alimentation subséquente : L’apport de sable sur le rivage permet d’y établir et maintenir une plage dont la largeur et la position du trait de côte assureront la dissipation de l’énergie des vagues. Cette mise en valeur de la plage a également un intérêt sur les plans récréatif et esthétique ;

 L’érection des dunes ou la préservation des dunes existantes, combinées à des estrans suffisants, permettent de bien protéger contre les effets des vagues et des marées de tempête, les propriétés sises dans les terres ;

 Des milieux humides et des mangroves peuvent être créés par l’apport de remblayage jusqu’à un niveau suffisant, sur lequel on fera par la suite des plantations ;

 D’autres solutions peuvent être envisagées : augmenter la résistance et réduire la vulnérabilité des littoraux qui risquent d’être dégradés. Il faudra poursuivre les recherches de terrain dans le domaine de l’utilisation des algues artificielles, de la création des récifs artificiels, de la restauration des récifs naturels et de la plantation d’algues marines ; on devra aussi mettre de l’avant l’idée de protéger

les récifs de la pollution et d’augmenter la protection des littoraux, instaurer des contrôles de la

biogéophysiques et socio-économiques locales, y

stratégique, et si sa mise en œuvre doit être réactive ou proactive.

Les options de protection contre l’élévation du niveau de la mer peuvent être appliquées de manière à la fois proactive et réactive, alors que la plupart des options de retrait et d’accommodement s’appliquent le mieux de manière proactive. Une approche proactive de la réduction de la vulnérabilité serait avantageuse dans une perspective à la fois environnementale et économique L’adaptation peut et va tirer parti du fait que l’infrastructure côtière n’est pas statique. Beaucoup d’installations côtières se transforment en raison de réaménagements de grande ampleur, de constructions et de changements technologiques dans les zones portuaires, industrielles et urbanisées, en moyenne tous les 25 à 30 ans. Il y aura donc des possibilités répétées de s’adapter à l’élévation du niveau de la mer, et les plans de construction et d’entretien peuvent en tenir compte dans la planification de l’utilisation des sols, la gestion et les critères de conception technique (Stakhiv et al., 1991 ; Yim, 1995, 1996).

Figure 30 : Stratégies d’adaptation à l’élévation du niveau de la mer (GIEC, SGZS, 1990)

Pour avoir la plus grande efficacité, les réponses à l’élévation du niveau de la mer doivent donc être intégrées avec tous les autres aspects de la planification dans les zones côtières.

Dans le document Td corrigé Sommaire - PreventionWeb pdf (Page 109-112)