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Plus particulièrement, le projet de recherche présenté dans les chapitres précédents s’attaquait au problème de l’adaptation des techniques et méthodes de positionnement intérieur par radiofréquence aux réalités des petits et moyens musées afin de faciliter l’évaluation de parcours par ces derniers. Ce problème nous semble important pour deux raisons principales :

 l’évaluation de parcours peut être bénéfique pour les petits et moyens musées;  l’exploration des possibilités qu’offrent les techniques et méthodes de

positionnement intérieur par radiofréquence n’est pertinente que dans l’optique où elle mène à leur intégration aux pratiques professionnelles des muséologues.

L’objectif principal du projet de recherche consistait à développer et tester une méthodologie d’évaluation muséale portant sur l’adéquation de parcours, dans un contexte de petit et moyen musée, en utilisant un système de positionnement intérieur. Plus particulièrement, le projet de recherche visait à :

 confronter la méthodologie développée aux réalités muséales dans une institution de petite ou moyenne envergure;

 explorer les possibilités et les limites, dans un contexte concret, du système de positionnement choisi;

 faire la preuve du bénéfice d’une évaluation de parcours au sein d’un petit ou moyen musée.

La méthode développée utilise la technologie AnyWARE et a été tester au sein de l’exposition L’Académie des Demoiselles du Musée des Ursulines de Québec. Elle est composée de cinq étapes principales :

 l’élaboration des outils qualitatifs vise à amasser de l’information sur l’exposition, caractériser le parcours proposé idéal et en déduire les objectifs spécifiques de l’évaluation;

 l’élaboration des outils quantitatifs vise à créer le questionnaire quantitatif et positionner les émetteurs dans l’exposition;

 l’acquisition des données sur les visiteurs;

 le traitement des données a pour objectif de valider et structurer les enregistrements bruts et d’en extraire l’information essentielle à l’exécution des analyses statistiques souhaitées;

 les analyses statistiques.

Notre démarche reposait sur trois hypothèses principales. La première est que l’intégration d’outils de positionnement intérieur par radiofréquence à l’évaluation de parcours peut être bénéfique aux institutions muséales de petite et moyenne envergure. La démarche choisie, c’est-à-dire la réalisation d’une évaluation sommative in situ, a généré des résultats de trois types - le portrait des visiteurs du Musée, le portrait des parcours vécus observés et la comparaison avec le parcours proposé idéal et les facteurs d’influence sur les parcours vécus observés - venant corroborer cette hypothèse. Ces résultats permettent aux muséologues a) d’accroître leur connaissance sur les visiteurs, b) d’identifier les espaces problématiques au sein du musée et de canaliser les énergies sur ces espaces et c) de cerner des questions, des comportements ou des groupes de visiteurs méritant une enquête approfondie (par entrevues ouvertes par exemple).

La deuxième hypothèse concernait les critères à prendre en compte dans le choix des techniques et méthodes de positionnement par radiofréquence. Elle avance que ces critères doivent prendre en compte les réalités humaines, financières et professionnelles du milieu, mais aussi chercher à concurrencer les avantages des autres méthodes d’observation. La démarche de recherche ne visait pas tellement à valider que ces critères favorisent l’appropriation de ces techniques et méthodes par le milieu muséal, mais plutôt à vérifier que la prise en compte de ces critères peut mener à une solution d’évaluation réalisable. Tel que détaillé dans le chapitre III.B. Projet de recherche, cette hypothèse n’a pas mené à une méthodologie parfaite du point de vue de l’automatisation, de l’économie de temps et d’argent et des compétences techniques et spécifiques qu’elle exige.

Néanmoins, le projet de recherche tant à prouver qu’il est possible d’arriver à une méthodologie simple à mettre en place et à réaliser et flexible selon les besoins de l’évaluation de parcours. En contrepartie, il permet de constater que, tel que le souligne Kuhn (2014), le défi réside dans l’automatisation des processus de traitement et d’analyses des données spatiales et temporelles aux fins d’utilisation par des non-experts.

La troisième hypothèse suggérait que l’adoption, au sein de la méthodologie générale d’évaluation, de techniques et méthodes de positionnement intérieur par radiofréquence peut faire avancer la recherche et les connaissances sur les parcours. En ce sens, le choix de la problématique traitée par l’évaluation sommative réalisée n’était pas fortuit. Contrairement aux évaluations sommatives portant sur le parcours vécu sémiotique, les évaluations portant sur le parcours vécu observé cherchent rarement à comparer le parcours à son pendant conceptuel (parcours proposé idéal) ou du moins rarement de manière aussi formelle, quantifier et classifier. La question adressée dans cette évaluation sommative et la méthodologie appliquée pour y répondre étaient modérément conjecturales. Les résultats atteints se démarquent sous deux aspects : a) le développement d’une méthodologie permettant de caractériser et évaluer l’intelligibilité du parcours proposé idéal au sein d’une exposition à trame narrative et b) la démonstration que les comportements spatiotemporels des visiteurs peuvent être modélisés d’après la loi normale. Cependant, il est présomptueux de croire que ces résultats n’auraient pas pu être atteints sans l’utilisation d’un système de positionnement intérieur. En réalité, toutes autres méthodes d’observation auraient pu mener à des résultats similaires. Le point positif de cette constatation est que la méthodologie générale développée devrait être reproductible du point de vue de l’étude du parcours qu’elle proposait d’aborder.

Au regard des objectifs poursuivis par ce projet de recherche, nous pouvons conclure que l’intégration d’un système de positionnement par radiofréquence à la méthodologie d’une évaluation de parcours réalisée en contexte de petit ou moyen musée est non seulement possible, mais fructueuse. La méthodologie de ce projet de recherche comportait deux niveaux de réalisation avec des partenaires de différents milieux, qui ont engendré des résultats d’une grande richesse. En effet, au terme du projet nous obtenons des résultats concrets et applicables pour les partenaires tout en générant des conclusions de haut niveau pour les champs de l’évaluation muséale et du positionnement intérieur.