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Chapitre 5 : discussion

5.1 Retour sur les résultats

5.1.1 Les forces des environnements piétonniers lillois

L’analyse des cartes de marchabilité de la section 4.1 confirmé par les analyses de la section 4.2 a révélé de meilleurs scores pour les indicateurs de sécurité et de connectivité à Lille. En revenant sur ces constats, il est possible de dégager les items qui ont favorisé l’environnement lillois.

D’abord, la configuration des rues est plus orientée piétonne à Lille. En effet, les tronçons sont moins longs que ceux de Montréal et le ratio de passages piétonnier par tronçons est beaucoup plus élevé, ce qui fait en sorte que le réseau piétonnier y est mieux connecté. Ces derniers détails sont importants pour les personnes qui éprouvent des difficultés à marcher sur de longues distances. Dans un environnement mieux connecté, les étapes d’un trajet pourraient ainsi leur sembler moins longues. Cette configuration de l’environnement routier joue également un rôle sur la sécurité des piétons en ce sens que la grande disponibilité de lieux désignés pour la traversée piétonne décourage la pratique de traverser entre deux passages piétonniers (jaywalking). De plus, la chaussée est généralement moins large qu’à Montréal, ce qui réduit le risque d’exposition à un éventuel accident de la route lorsque le piéton âgé traverse une rue.

piétonniers soient réglementés tant en France qu’au Québec par le Code de la route, à Lille le piéton qui engage sa traversée est généralement pris au sérieux, tandis qu’à Montréal il peut être périlleux d’engager sa traversée sur un passage qui n’est pas sécurisé par un feu. L’obligation de s’arrêter aux passages piétonniers ne semble pas encore tout à fait inscrite dans les mœurs des automobilistes montréalais. Ainsi, la présence de feux piétons est peut-être moins nécessaire à Lille qu’à Montréal étant donné que les automobilistes lillois font preuve de civisme et de courtoisie envers les piétons.

Bien que nos résultats indiquent que les scores des autres indicateurs sont plus élevés à Montréal, on remarque que quelques items ont eu de meilleurs scores à Lille, notamment en ce qui concerne la possibilité de s’orienter dans l’espace, l’aménagement aux abords des traversées ainsi que sur l’attractivité et de la proximité des services. En effet, l’environnement lillois offre plusieurs outils pour mieux se repérer dans l’espace, notamment par des panneaux qui indiquent la direction de lieux publics ou administratifs importants (Photo 6). Bien que la plupart des panneaux que nous avons relevés dans cette étude soient surtout mis en place pour les automobilistes, ils s’avèrent utiles pour tous. D’autres panneaux de ce genre indiquent la direction pour se rendre dans des commerces, généralement de grande distribution. Ils sont installés aux carrefours importants et sont intéressants pour se localiser dans l’espace tant pour la taille des caractères, mais aussi parce qu’on y retrouve les pictogrammes associés aux commerces ce qui permet aux personnes analphabètes de pouvoir se repérer. Nous avons aussi remarqué des panneaux qui s’adressent aux piétons dans l’environnement lillois. Ces derniers indiquent la distance de marche en temps pour se rendre à un endroit.

Photo 6. Exemple de panneau indiquant la direction vers un lieu connu (Source : Ariane St-Louis 2013)

Concernant l’aménagement aux abords des lieux de traversées, tel que mentionné au point 4.1.2 sur le confort des traversées, il y a souvent des barrières et des potelets aux abords des traversées lilloises. Ces équipements qui ont pour but de sécuriser ces lieux, ajoutent au confort des piétons âgés, des personnes qui ont des difficultés motrices ou des problèmes d’équilibre en leur fournissant un point d’appui pour se reposer avant de traverser.

Finalement, nous notons un dernier point positif des aménagements lillois qui concerne l’attractivité et plus particulièrement la proximité des services de base. En effet, à Lille, les services de proximité sont présents autant sur les rues commerciales que sur des rues secondaires. Particulièrement dans la ZP centrale de Wazemmes-Gambetta où il est difficile de marcher 200 mètres sans tomber sur une boulangerie, une pharmacie ou un dépanneur.

5.1.2 Les forces des environnements piétonniers montréalais

À Montréal, nous avons noté que la largeur et le faible encombrement des trottoirs permettent généralement de croiser une personne sans gêne, sans avoir à descendre du trottoir pour pouvoir continuer son chemin. De plus, la présence d’équipements, notamment la présence de

Par ailleurs, nous avons noté la présence de téléphones publics plus fréquente à Montréal. Nous sommes conscients que ce genre d’équipement sera appelé à disparaitre et que sa faible présence du côté lillois peut être liée à une meilleure accessibilité à la téléphonie mobile en France. Néanmoins, pour le moment, nous croyons que la présence de téléphone public peut être utile pour les personnes âgées qui ne seraient pas encore passées à la téléphonie mobile. Dans un autre ordre d’idée, nos résultats indiquent que l’environnement piétonnier montréalais est généralement propre, ce qui le rend plus attrayant tant pour les aînés que pour toutes les catégories de piétons. Nous avons pu recenser un grand nombre de poubelles sur les tronçons des ZP montréalaises, ce qui a surement un effet sur la quantité de déchets qui se retrouvent au sol. Par ailleurs, nous avons constaté qu’il n’y a pratiquement pas, ou très peu, de crotte de chien sur les trottoirs montréalais, alors qu’il faut toujours garder un œil attentif où on pose son pied sur les trottoirs lillois.

Finalement, un point fort de l’aménagement montréalais est la présence de végétation. En effet, il y a beaucoup d’arbres matures dans les trois ZP étudiées. La végétation vient jouer plusieurs rôles pour agrémenter la marche; elle rafraichit en été, elle fait des points d’ombre, elle contribue à assainir la qualité de l’air, elle favorise la biodiversité qui elle-même rend le paysage plus agréable, etc.