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Les quatre premiers chapitres de l'analyse traitaient des conceptions de l’ensemble des groupes patronaux. Ainsi, comme nous l'avions annoncé, les exemples et citations utilisés référaient à ce qu'il y avait de commun comme conception pour tous les groupes sur la totalité des séquences couvertes; nous avons donc utilisé des extraits représentatifs des conceptions patronales.

Le but du présent chapitre est d'exposer les convergences et divergences dans les conceptions patronales des fonctions éducatives. Dans un deuxième temps, nous examinerons s'il y a eu évolution de ces conceptions tout au long de la période couverte.

5.1 Convergences et divergences.

Le fait le plus évident que nous a démontré la cueillette des données, mais encore plus l’analyse, c’est que les conceptions des différents groupes convergent vers une unité d’intérêts. Il a même été parfois difficile de choisir un extrait d'un groupe plutôt qu’un autre pour illustrer une conception, tant 11 y avait de similitude. Ce fut le cas tant dans la dimension idéologique, que dans la politique et l'économique, avec toutefois une nuance pour cette dernière dimension.

révélait être au coeur des conceptions patronales pour la qualification de la maln-d'oeuvre. Tant la C.M.A. que le C.P.Q. et la C.C.Q. affirmaient clairement que les besoins en main-d’oeuvre devaient être pris comme point de départ pour l’orientation des étudiants, voire même pour l’accessibilité à la formation pour le C.P.Q. On déplorait même que la formation tienne compte plus des intérêts de l’étudiant que des besoins en main-d’oeuvre. Le C.D.E., dans son document déposé en avril 1974 et intitulé Commentaires et recommandations sur le rôle de l'enseignement collégial, déclarait ce qui suit:

"...la société ne peut pas s’approprier le "produit" du collège pour le diriger dans une voie pré-déterminée... Il faut donc se tourner vers

l’élève pour en faire l’objet premier de l’éducation. Tout ce qui finalement constitue l’éducation post-secondaire doit être orienté afin de servir les besoins de l’étudiant en sa qualité d’individu plutôt que les institutions elles-mêmes. Mais si on veut la situer dans un tout cohérent, on doit relier aux besoins de la société cette primauté accordée à l’individu, et la soutenir par un enseignement de qualité.‘‘(1O1)

Evidemment, le C.D.E. parle de relier les besoins de l'individu à ceux de la société et c’est pourquoi nous utilisons l'expression "nuance” et non" contradiction" avec les autres groupes. Cependant, il est le seul à traiter des besoins de l'individu. Plus clairement, on peut peut-être rapprocher le point de vue du C.D.E. de ce qui avait cours comme débats à cette époque, dans le milieu

collégial à tout le moins. Il circulait un document intitulé " L'activité éducative” (102) De nombreuses discussions ont entouré ce document, dont le thème central était "l'étudiant agent premier de sa formation." Sans être à même d’approfondir, nous reconnaissons certaines similitudes avec le texte du C.D.E.

Cependant, le C.D.E. produisit un communiqué suite à son premier document. Notre compréhension d’un communiqué nous porte à penser qu’il doit reproduire l’essentiel d’une position. Or celui du C.D.E. ne traite nullement de sa conception "des besoins de l'individu”. Au contraire, il fait valoir, comme son titre l’indique (103) , une décentralisation du système d'enseignement collégial afin d'adapter la formation aux besoins du "milieu" et revendique, comme les autres organisations, une politique de stage en entreprise.

Nous concluons donc qu'il ne s’agit pas d’une divergence. Tout au plus peut-être un écart de langage ou encore, une mauvaise interprétation de notre part. Quoi qu’il en soit, cet élément constituait le seul questionnement que nous laissait l’analyse. D’ailleurs, le communiqué du C.D.E. n’est pas le seul document qui nous fit abandonner l’idée d’une divergence possible. Dans un mémoire déposé lors des consultations sur la formation professionnelle, il déclarait que la formation professionnelle...(devait) viser en premier lieu la préparation de l’étudiant au "monde du travail" et qu’on devait ’’ dissuader les jeunes à s'orienter vers les secteurs saturés...’’(104)

(102) L'Activité éducative. Extrait du rapport annuel 69-70 du Conseil Supérieur de l’Education, Conseil Supérieur de l’Education, Edition Publiée en 1979.

(103) "Le C.D.E, réclame une décentralisation du système d'enseignement", (104) D 42-5

Il apparaît donc que l’unité d’intérêts du patronat amena une unité de points de vue d’où 11 ne ressort pas de divergence. Au contraire, 11 faudrait beaucoup plus soulever l’hypothèse d’une complémentarité,

Le tableau IX à la page 172 Indique pour les dimensions la répartition des interventions pour chacune des organisations. On remarquera que le C.P.Q. est le principal Intervenant dans la dimension économique. Dans la dimension Idéologique c'est le C.D.E, Ces deux organisations se partagent à peu près également celle politique. Quant aux C.M.A. et C.C.Q., elles se partagent le troisième et le quatrième rang des intervenants dans les dimensions économiques et Idéologiques d'une façon à peu près égale alors que pour celle politique, la C.C.Q. vient en troisième et la C.M.A. en quatrième.

Mais cette répartition ” statistique" des données n’est pas le seul Indice d’une complémentarité.

A la lecture des textes, il est arrivé très souvent que le mémoire d’une organisation fasse référence à celui d’une autre organisation et définisse son contenu comme "ajout" "complément" ou ” appui". A titre d'exemple, le C.D.E. en 1980 écrivait: ’’ Concernant plus particulièrement le secteur de la formation professionnelle, nous souscrivons à plusieurs recommandations du C.P.Q., celle entre autre..."(105)

Nous publions aussi, en ” annexe A", une lettre d’accompagnement du mémoire de la C.C.Q. déposée lors de la séquence sur le "Rapport Nadeau".

Dernier élément, cette hypothèse de complémentarité nous est aussi venue des archives auxquelles nous avons eu accès.

Nous rappelons que nous avions eu l’autorisation de consulter et d’utiliser les archives du C.D.E., déposées à l’Université du Québec à Montréal. C’est lors de ces consultations que nous avons pris connaissance de l’existence du "Groupe des six’’. Un compte-rendu d’une des réunions de ces groupes faisait part d'une répartition des sujets à traiter lors des consultations qui ont mené au Rapport Nadeau. Compte tenu de l'aspect public de ces archives et de l’autorisation du C.D.E de les utiliser, nous publions en “annexe B” une partie de ce compte rendu qui démontre, sans qu’il soit besoin d’ajouter, la pertinence de l’hypothèse sur l'existence d’une complémentarité des groupes patronaux.

REPARTITION DES DONNEES SELON LES ORGANISATIONS PATRONALES ET LES DIMENSIONS OBSERVEES ORGANI- ^\SATIONS DIMENSIONS^\^ C.M.A. C.P.Q. C.C.Q C.D.E. TOTAUX DES DIMENSIONS N X N N N % N X ECONOMIQUE 20 1 1 95 54 19 1 1 43 24 177 100 IDEOLOGIQUE 8 12 16 24 6 9 36 55 66 100 POLITIQUE 1 2 19 41 8 17 18 40 46 100

5.2 Retour sur les séquences

D'abord, au plan général, nous faisions remarquer dans l'interprétation du tableau 111, la croissance des données économiques de séquence en séquence et, inversement, la décroissance de celles idéologiques. Le but de notre recherche n’est pas de démontrer qu’il y a un rapport entre la conjoncture et l’importance d'une des trois ’’ Instances sociales." Cependant, nous trouvons Intéressants les résultats de la cueillette des données à cet effet. Nous soulevons simplement l’hypothèse, en nous appuyant sur notre description de la conjoncture des séquences et tout en étant conscient de la superficialité de cette description, nous soulevons donc l’hypothèse que les enjeux sociaux en cours lors des premières séquences étaient davantage d’ordre idéologique, par exemple les nombreuses contestations de l’ordre, l'autorité, la Justice sociale etc. C'est ce qui expliquerait l'importance accordée à cette dimension. Fin des années 70, c'est ce que l'on a appelé la crise économique due à la restructuration du capital. Il serait donc possible que ce contexte rende prédominant la dimension économique. Nous ne pouvons ni ne voulons élaborer davantage, mais nous ne pouvions passer sous silence ce questionnement.

Notre analyse laisse voir qu’au plan Idéologique, il n’y a pas de différence fondamentale ni même élémentaire d’une séquence à l'autre. Si ce n’est, comme nous l’avons déjà dit, plus d’insistance dans les premières séquences.

Au plan économique la structure des conceptions patronales reste la même i.e. que les besoins en main-d'oeuvre déterminent toujours la qualification; le

patronat veut toujours exercer un contrôle etc... Ce qui évolue c’est le contenu de la formation et ce, uniquement en matière de formation professionnelle. Ainsi, la " formation de base" avec son caractère de " culture scientifique" menant à la polyvalence et la mobilité se fait de plus en plus présente à partir de la séquence de 1975 mais surtout celle de 1978.

En effet, même si cette séquence ne comporte que quatre données, elles font toutes référence aux besoins issus des nouvelles technologies. Elles appuient totalement le Livre blanc sur l’enseignement collégial. Or comme le lecteur l’aura remarqué, à la lecture de la description de cette séquence, ce document se rend à la majorité des souhaits du patronat en matière de formation professionnelle relativement aux nouvelles technologies. Rien d’étonnant en ce cas à cet appui.

La dimension politique semble aussi faire écho aux modifications issues des nouvelles technologies. Ainsi, à partir de la troisième séquence il n’y a pratiquement plus d’intervention sur cette dimension, comme nous l'avons mentionné lors de l'analyse.

De cette revue des différentes séquences, il ressort qu'il y a peu de modifications, mis à part les quelques unes soulignées précédemment. Il est fréquent d'ailleurs de voir une organisation patronale débuter un texte en se référant à ses publications précédentes et en en faisant un résumé.

Ce chapitre nous a permis de constater que bien loin de diverger, les conceptions patronales avaient même un certain caractère complémentaire. Cette

complémentarité nous laisse postuler qu’il existe bel et bien ’’ un point de vue patronal.” Nous avons vu aussi une forme de constance dans l’essence du discours patronal, à un point tel qu’il était possible pour illustrer un élément du discours patronal développé dans une séquence, d’utiliser, en ayant vérifié d’abord la signification, une donnée d’une autre séquence.

Cette dernière partie retracera le cheminement de notre recherche. Nous y aborderons les questionnements qui ont conduit à l'élaboration de notre problématique. Nous effectuerons un retour sur notre cadre théorique et la méthodologie pour finalement jeter un regard sur les résultats de notre analyse. Nous ferons par la suite une brève critique de notre travail et dégagerons quelques pistes de recherche.

L'école est l'enjeu de conflits sociaux. C'est ce que nous avons pu observer depuis que nous portons intérêt au système d’éducation. Les enjeux de ces conflits se répercutent tant aux plans politique, économique, qu'idéologique. Ce sont les Intérêts idéologiques au coeur de ces conflits qui sont la trame de fond de notre problématique.

En tant qu’agence de socialisation et de transmission de valeurs parmi les plus puissantes, le système d'éducation se trouve au coeur des affrontements entre différentes conceptions de ses fonctions. Nous définissions ces affrontements comme le champ des luttes Idéologiques où s'opposent les classes possédantes et dirigeantes d’une part et d'autre part, les classes populaires et laborieuses.

L'objet de ces affrontements est d'étendre à l'ensemble de la société, une certaine conception du monde, d'exercer un contrôle de direction par la persuasion bref, de rendre hégémonique cette conception.

Nous avons voulu approfondir nos connaissances sur les luttes idéologiques et particulièrement dans le domaine de l’éducation. Nous en sommes venu à la conclusion que ce champ d’étude n’avait été qu'effleuré jusqu’ici. Qui plus est, l’idéologique, dans une certaine approche marxiste, a souvent été abordé non comme un lieu de luttes en soi, mais comme le simple reflet des luttes politiques ou économiques. La démarche ne s’était pas avérée différente en éducation.

Des différentes tendances, celle de Beaudelot et Establet (1) situait l’école comme un appareil idéologique d’Etat (AIE) au service de la bourgeoisie. De là originaient, entre autre, les productions de la C.E.Q. qui concluaient que l’école reproduit les classes sociales. Avec ces concepts “d'AIE” et de " reproduction", nous découvrions qu’il était assez Inévitable que le champ idéologique ne soit abordé que dans une dimension presqu’exclusivement descriptive et non sous son aspect "dynamique de luttes". Par conséquent, on ne pouvait retrouver les contenus des conceptions des différents groupes sociaux présents dans ces luttes. Nous concluions donc que le cadre théorique limitait nos connaissances des fonctions du système d’éducation.

Le but de la recherche serait donc de combler, à tout le moins en partie, l’absence d’information sur les conceptions en jeu dans les luttes idéologiques relativement au système d’éducation. Plus particulièrement, nous nous sommes intéressé à un groupe précis, le patronat organisé. De même, parmi les différents ordres d'enseignement, nous avons privilégié le collégial, compte tenu du peu de

productions sur ce sujet. Ceci nous amenait à poser les questions de recherche suivantes:Quelles sont les conceptions des fonctions éducatives spécifiques de l’ordre d’enseignement collégial, chez les principaux groupes du patronat organisé? Quels en sont les points de convergence et de divergence ? Quelle est l’évolution de ces conceptions à travers leurs discours officiels ?

Ayant manifesté une certaine insatisfaction face à des recherches antérieures et l'ayant attribuée au cadre théorique qui avait été utilisé, nous avons cru important d'en élaborer un différent. C'est ainsi que nous avons puisé dans différents concepts de la pensée politique de Antonio Gramsci.

Cet auteur nous amenait à rompre avec l'interprétation habituelle des théories des AIE et de la reproduction. La principale rupture se situait dans la relative autonomie de l’instance idéologique face aux instances politique et économique. Nous pouvions ainsi dépasser l’analyse, à notre avis limitée, du déterminisme structurel.

Nous avons retenu de Gramsci la définition de l'idéologie comme le sens vécu des différents rapports qu’entretient l’homme avec la nature et les autres hommes et dans un sens plus étroit, ‘'chaque conception particulière qu'un groupe secrète face à des problèmes immédiats et précis." (2) De même, le concept "d’intellectuel organique" avec ses fonctions économico-corporative, hégémonique, de coercition par l'intermédiaire de l’Etat et d'homogénéisation, a été étendu aux organisations du patronat, à titre "d’intellectuels collectifs.’’

En résumé, nous avons opposé au déterminisme structurel l’autonomie relative des trois instances sociales complétée avec les concepts de "réciprocité” et de "rapports dialectiques". Nous avons établi que pour devenir ou demeurer dominante, une classe sociale doit tendre à rendre hégémoniques ses conceptions du monde et que c’est précisément là, le rôle de "l’intellectuel organique" et par extension, des "Intellectuels collectifs" que sont les groupes patronaux. Ainsi, nous avions établi un cadre théorique différent.

A l'étape suivante, nous avons défini notre cadre d'analyse. Après avoir donné une définition du concept de ” fonction éducative", nous avons classifié nos objets d'observation en trois dimensions: la dimension économique, dont les fonctions éducatives sont la qualification de la force de travail et la production de moyens de travail; la dimension idéologique, avec comme fonctions éducatives, la socialisation à une certaine Idéologie et la socialisation aux demandes et contraintes du travail; finalement, celle politique dont les fonctions éducatives sont la formation aux fonctions politiques et l'apprentissage des rapports aux autorités. Nous avons élaboré une grille d’analyse à partir de ces définitions et précisé nos "familles d'indicateurs.”

Au chapitre de la méthodologie, il nous fallait tenir compte que nous voulions recueillir systématiquement, dans le discours patronal, les données relatives à leurs conceptions des fonctions éducatives dans les trois dimensions, pour les décrire et les analyser. Nous avons donc retenu une approche qualitative pour analyser le contenu du discours patronal. Nous avons aussi Insisté sur les conditions de production du discours, c’est à dire sur la conjoncture

socio-historique où 11 fut produit et le rôle social de son émetteur.

Cette démarche méthodologique nous a conduit à clarifier notre choix des quatre organisations patronales retenues soit la Chambre de Commerce de la province de Québec (C.C.Q.), la "Canadian Manufacturées association” (C.M.A.), le "Conseil du patronat"(C.P.Q.) et le " Centre des dirigeants d'Entreprise" (C.D.E.). Nous avons donc, brièvement, Indiqué leur composition, leur structure et leurs objectifs.

Pour établir notre corpus, nous avons retenu les mémoires, prises de positions, recommandations, bref, tout document émis par les quatre organisations patronales concernées et en leurs noms, dont le thème traitait directement de l'éducation. Finalement, nous avons choisi de couvrir la période de

1961 à 1984, afin de recueillir le plus d’informations possible.

Nous avons classifié 21 des 24 documents retenus en cinq séquences, selon des événements dont la caractéristique principale est qu’ils furent Initiés par le gouvernement ou d’autres appareils d’Etat. Ces séquences sont la "Commission Parent", le "Rapport Nadeau", le "Livre blanc sur l'enseignement collégial", les "Consultations gouvernementales sur la formation professionnelle" et " Le Ccgcp de demain." Quant aux trois textes résiduels, nous en avons indu les données dans les cinq séquences événementielles, selon leur moment de parution. Pour respecter notre méthodologie, nous avons sommairement circonscrit le contexte socio-historique de production des textes.

Comme stratégie d’analyse, nous avons établi qu’un premier niveau reconstituerait l’ensemble des conceptions patronales des fonctions éducatives. Un deuxième comparerait ces conceptions pour en dégager les convergences et divergences. Un troisième en vérifierait l’évolution à travers les séquences observées. Nous avons produit,suite à celà ,une synthèse des données recueillies, pour passer après à l’analyse.

L’analyse de la dimension économique a mis en évidence que les conceptions patronales subordonnent la qualification de la main-d’oeuvre, voire même l’accessitrilité à la formation, aux besoins du marché du travail. Si l’on en juge par l’importance accordée à la formation professionnelle versus la formation au secteur général, le patronat est moins préoccupé par la formation qui ne donne pas accès directement au marché du travail. Notre analyse nous a aussi amené à conclure que les conceptions patronales du contenu de la formation sont avant tout utilitaires y compris au niveau de la formation fondamentale. Il fut aussi démontré que le patronat cherche à exercer un contrôle sur la formation; c'est ce qui ressort de sa conception des relations avec le "milieu".

Relativement aux fonctions éducatives de socialisation, dans la dimension Idéologique, nous avons fait remarquer que les conceptions patronales s'étendaient à l’ensemble de la population collégiale. En partant du fait que

l’adhésion volontaire des Individus à la conception des valeurs des classes possédantes et dirigeantes est essentielle au maintien de la domination de ces classes, nous avons pu observer que le patronat définit sa conception des valeurs à transmettre dans le cadre du système en place; que ces valeurs réfèrent au

régime économique et politique qui va dans le sens de ses intérêts et ce, tant dans les lignes de conduite générales à développer pour le citoyen, que pour celles liées aux attitudes et comportements dans la gestion du travail concret.

Dans la dimension politique, nous avons postulé que la faible proportion des données et surtout sa concentration avant 1975 était due aux modifications en cours dans l’organisation du travail. Ce constat nous a même amené à reviser, puis à maintenir le cadre théorique de cette dimension et sa grille d'analyse. Nous concluions que cette dimension et ses fonctions éducatives sont peu présentes dans l'ensemble des conceptions patronales de l'ordre d'enseignement collégial.

La principale conclusion sur l’analyse des divergences et convergences est que loin de diverger, les conceptions patronales sont au contraire complémentaires. Ceci nous faisait postuler qu’il existe un ” point de vue patronal", du moins dans le cadre de notre problématique de recherche.

En ce qui concerne l’évolution des conceptions selon les séquences, 11 est

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