Les ressources

Afin de bien administrer un projet comme la cuisine collective, il est important que les acteurs disposent des ressources nécessaires. Nous distinguons trois types de ressources : les ressources personnelles, matérielles et intellectuelles/morales. Chacune de ces ressources a son rôle et son importance dans le projet de la cuisine collective.

5.1.2.1 Les ressources personnelles

Par ressources personnelles, nous entendons les personnes qui participent à la cuisine collective. Afin de permettre l’opération de la cuisine collective, des individus doivent se rassembler et participer aux activités. Ainsi, la participation des habitants de la communauté est une ressource indispensable à l’existence et au fonctionnement de la cuisine collective.

5.1.2.2 Les ressources matérielles

En ce qui concerne les ressources matérielles, le financement des différents organismes apparaît comme un moyen indispensable à l’existence de la cuisine collective. Dans les circonstances actuelles, il serait difficile pour l’équipe organisatrice de mettre sur pied un tel projet et de le maintenir en place sans l’aide financière nécessaire.

Les ressources alimentaires font également partie des moyens matériels. Cela inclut l’approvisionnement en nourriture commerciale et traditionnelle. Sans les ingrédients nécessaires à l’élaboration des plats, les activités de la cuisine collective ne pourraient avoir lieu. Nous incluons également dans cette catégorie les recettes de cuisine. Il s’agit donc de ressources tout aussi indispensables que le budget.

Enfin, les équipements et fournitures de cuisine, ainsi que le local où les activités de cuisine ont lieu, représentent des ressources matérielles. Ces ressources sont nécessaires mais non pas indispensables au fonctionnement d’une cuisine collective. Il est possible de cuisiner avec peu de matériel, mais les activités s’avèrent plus agréables en présence de matériel et d’un local adéquats. Ainsi, ces ressources jouent un rôle plutôt secondaire dans le fonctionnement de la cuisine collective.

5.1.2.3 Les ressources intellectuelles et morales

Les idées sont à l’origine de tout projet, dont celui de la cuisine collective. À Kuujjuaq, des particuliers ont eu l’idée d’organiser des activités de cuisine dans la communauté, à la suite de quoi la municipalité locale et l’Administration régionale Kativik se sont joints au projet pour le soutenir financièrement et matériellement. C’est ainsi que la cuisine collective a débuté à Kuujjuaq et que l’idée a trouvé écho dans d’autres communautés.

De plus, les connaissances préalables ont joué un rôle important dans le lancement du projet de la cuisine collective. À Kuujjuaq par exemple, l’une des coordinatrices a suivi des ateliers sur l’alimentation avant de décider de partager ses connaissances avec sa communauté par le biais de la cuisine collective. Les ressources intellectuelles sont donc nécessaires, mais non indispensables, car elles permettent de faire fonctionner la cuisine collective de manière efficace.

Enfin, les ressources morales sont les qualités et caractéristiques des différentes personnes qui font partie du projet de la cuisine collective. Celles-ci sont importantes pour le bon fonctionnement du projet et pour la bonne collaboration entre les acteurs. La disponibilité, la motivation, l’engagement, la capacité d’adaptation, la flexibilité et la responsabilité des personnes sont autant de caractéristiques et de qualités personnelles indispensables au bon fonctionnement de la cuisine collective, car elles permettent aux particuliers de travailler ensemble et de coopérer avec les institutions gouvernementales et les OSBL. La capacité d’adaptation et de flexibilité des personnes facilite en outre la gestion du projet de la cuisine collective et le fait progresser.

5.1.3 La communication

Outre les acteurs et les ressources, il faut mentionner l’une des modalités les plus importantes du projet de la cuisine collective : la communication. Nous distinguons trois types de communication dans la cuisine collective des deux communautés.

5.1.3.1 La communication face-à-face

La communication face-à-face joue un rôle vital dans le projet de la cuisine collective. Dans les deux communautés, nous avons observé que la communication au sujet des activités de cuisine se fait avant tout par le biais du « bouche-à-oreille ». Les participantes partagent leurs expériences dans la cuisine collective avec leurs proches et c’est de cette manière qu’elles les encouragent à participer au projet. Ce type de communication est également utilisé par les coordinatrices qui s’échangent entre elles et avec les responsables des institutions sur une base régulière.

5.1.3.2 La communication médiatique

Nos résultats indiquent que la communication médiatique joue également un rôle majeur dans l’organisation de la cuisine collective. La radio communautaire de la communauté apparaît comme le principal moyen de communication de masse. Tout message important se transmet par la radio de la communauté, dont les annonces au sujet des activités de la cuisine collective.

De plus, les réseaux sociaux comme Facebook sont devenus un moyen de communication très populaire dans les communautés nordiques. Dans les deux cas à l’étude, nous avons observé que les coordinatrices ont utilisé ce moyen pour créer un groupe privé qui rassemble les acteurs et les participantes de la cuisine collective. Par l’intermédiaire de ce groupe sur Facebook, les coordinatrices des deux communautés communiquent la date et l’heure prévues des activités de la cuisine collective ainsi que le menu choisi pour la soirée. Ainsi, ces deux moyens de communication médiatique occupent une place importante dans le cadre de l’organisation et du déroulement de la cuisine collective.

5.1.3.3 La communication documentaire

Enfin, mentionnons le rôle que joue la communication documentaire dans le projet de la cuisine collective. Ce type de communication comprend l’affichage

coordinatrices pour leurs bailleurs de fonds. Les affiches de sensibilisation fournies par les institutions gouvernementales pour les activités de la cuisine collective font également partie de la communication documentaire. Alors que la documentation est un apport bénéfique au projet et à son développement, elle n’est pas nécessaire au fonctionnement de la cuisine collective.

Les trois types de communication mettent les acteurs de la cuisine collective en relation les uns avec les autres. L’existence de ces relations est une des conditions indispensables au bon fonctionnement de la cuisine collective.