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5.1 Représentations localement Qp -analytiques

5.1.5 Représentations essentiellement admissibles

−→ bZJ0, χ0 7→ χ0χ. La composée bZJ ,→ bZJ0 χ −→ ZbJ0 se factorise à travers bZJ χ −→ ZbJ(χ) où bZJ(χ) est un sous-espace rigide fermé de bZJ0 défini de façon analogue à (W0)J(χ) ci-avant.

Enfin, par la définition des modules coadmissibles (cf. [71, p.152]), on a

Proposition 5.1.15. Le foncteur M 7→ Γ( bZJ, M) induit une équivalence de catégories entre la catégorie des faisceaux cohérents sur bZJ et la catégorie des modules coadmissibles sur Γ bZJ, O

b ZJ.

Lorsque Z est de plus compact, par la Prop. 5.1.14, le foncteur M 7→ Γ( bZJ, M)b induit donc une anti-équivalence de catégories entre la catégorie des faisceaux cohérents sur bZJ et la catégorie des représentations localement J -analytiques admissibles de Z sur E.

5.1.5 Représentations essentiellement admissibles

Définition 5.1.16 ([33, Def.6.4.9]). Soit G un groupe F-analytique de centre ZG F -analytique et topologiquement de type fini. Pour une représentation localement Qp -analytique V de G sur E, on dit que V est essentiellement admissible si V est un espace de type compact et le dual fort Vb est un module coadmissible sur l’algèbre de Fréchet-Stein DQp(H, E)⊗bEΓ  [ (ZG)Σ, O(Z[ G)Σ℘ 

pour un (ou de manière équivalente tout) sous-groupe ouvert compact H de G.

Par la proposition5.1.14et la discussion au-dessus de de Déf. 5.1.9, on a

Proposition 5.1.17. Soient J ⊆ Σ, V une représentation localement J -analytique de G sur E, alors V est essentiellement admissible (comme représentation localement Qp-analytique de G) si et seulement si Vb est un module coadmissible sur l’algèbre de Fréchet-Stein DJ(H, E)⊗bEΓ(Z[G)J, O[

(ZG)J



pour un (ou de manière équivalente tout) sous-groupe ouvert compact H de G.

Soient Z un groupe abélien F-analytique topologiquement de type fini, Z0 un sous-groupe ouvert compact de Z. Pour une représentation localement J -analytique essentiellement admissible V de Z sur E, l’action de DJ(Z0, E)⊗bEΓ bZJ, E sur V

b se factorise donc à travers celle de Γ bZJ, E (cf. (5.18)). Dans ce cas, on a par la proposi-tion5.1.15une anti-équivalence de catégories entre la catégorie des faisceaux cohérents sur bZJ et la catégorie des représentations localement J -analytiques essentiellement ad-missibles de Z sur E. Notons M(V ) le faisceau cohérent sur bZJ associé à V via cette anti-équivalence de catégories. On a donc V ∼= Γ( bZJ, M(V ))b.

Soit χ un caractère localement J -analytique de Z à valeurs dans E×, pour une représentation localement J -analytique essentiellement admissible V de Z sur E, on note V (χ) la torsion de V par χ.

Proposition 5.1.18. La torsion V (χ) est une représentation localement J -analytique essentiellement admissible de Z sur E, et on a de plus M(V (χ))−→ (χ −1)M(V ) où χ−1 désigne l’isomorphisme d’espaces rigides sur E: bZJ → bZJ, χ07→ χ0χ−1.

Proof. Notons V0 d´= Γ bef ZJ, (χ−1)M(V )

b, qui est, par l’anti-équivalence de catégories, une représentation localement J -analytique essentiellement admissible de Z sur E. De plus, l’application naturelle Γ

 b

ZJ, M(V ) 

→ ΓZbJ, (χ−1)M(V ) induit un isomor-phisme d’espaces de type compact i : V0→ V puisque χ−1 : bZJ → bZJ est un isomorphisme. On vérifie directement que i(g(v0)) = χ−1(g)g(i(v0)) pour tout v0∈ V0 et g ∈ Z, autrement dit, V0= V (χ), ceci permet de conclure.

Soient L une extension finie de E, χ ∈ bZJ(L), notons mχ l’idéal maximal de L[Z] (la L-algèbre du groupe Z) associé à χ, et VLχ,g = limef−→

nVL[mnχ] (resp. VLχ= Vef L[mχ]) le sous-espace propre généralisé (resp. le sous-espace propre) de V ⊗EL par rapport à χ, où VL[mnχ] désigne le sous-L[Z]-module de VL= V ⊗ef EL annulé par mnχ. Notons

VLg =efχ∈ bZ

J(L)VLχ,g ∩ VL, (5.19) et Vg d´= limef −→

LVLg où L parcourt toutes les extensions finies de E. Noter que le L-espace vectoriel ⊕χ∈ bZ

J(L)VLχ,g est muni d’une action naturelle de Gal(L/E), et on a Vg = ⊕χ∈ bZ

J(L) VLχ,gGal(L/E) lorsque L est galoisienne sur E. On a aussi Vg = L

χ∈ bZJ(E)(lim−→nV [mnχ]), où mχdésigne ici l’idéal maximal de E[Z] associé à χ, et V [mnχ] désigne le sous-E[Z]-module de V annulé par mn

χ. On voit facilement que Vg est stable sous l’action de Z.

Proposition 5.1.19. (1) Soient L une extension finie de E, χ ∈ bZJ(L), notons M(V )χ = M(V ) ×ef

b

ZJ,χSpec L, alors le morphisme naturel M(V )χ

b → V induit un isomorphisme de L-espaces vectoriels équivariant sous l’action de Z:

M(V )χ b

− −→ VLχ.

(2) La sous-représentation Vg est dense dans V .

Proof. (1) Notons mχ l’idéal maximal de Γ( bZJ, O

b

ZJ) ⊗E L associé à χ (e.g. voir Lem.5.1.21ci-dessous), et VL[mχ]= {v ∈ V ⊗ef EL | mχv = 0}. On a VL[mχ] = VLχ (e.g. voir la discussion avant [33, Cor.6.4.14]). La partie (1) découle donc de l’isomorphisme de [33, l.16, p.130].

(2) Notons supp(M(V )) le support de M(V ) dans bZJ (cf. [11, §9.5.2]). Soient L une extension finie de E, χ ∈ supp(M(V ))(L), donc M(V )χ 6= 0 (e.g. voir la preuve

du lemme 5.A.3 ci-dessous), d’où on déduit que VLχ (ainsi que Vg) n’est pas nul par (1). Notons Vg l’adhérence de Vg dans V , d’après [33, lem.6.4.8], Vg et W = V /Vef g

sont aussi des représentations localement J -analytiques essentiellement admissibles de Z. Mais pour toute extension finie L de E, et pour tout χ ∈ bZJ(L), on a une suite exacte (par le lemme5.1.20ci-dessous)

0 → (Vg)χ,gL → VLχ,g → WLχ,g → 0 (5.20)

d’où on déduit que WLχ,g ainsi que WLχ est nul. Par (1), on a alors W = 0. Ceci permet de conclure.

Lemme 5.1.20. La suite (5.20) est exacte.

Proof. L’exactitude de (5.20) découle du lemme d’Artin-Rees, on donne une preuve com-plète pour la commodité du lecteur. Soit mχl’idéal maximal fermé de Γ( bZJ, O

b

ZJ) ⊗EL associé à χ, on a VLχ,g = lim−→nVL[mnχ] où VL[mnχ]= {v ∈ V ⊗ef EL | mnχv = 0}. Comme il y a une suite exacte

0 → (Vg)χ,gL → VLχ,g → WLχ,g, il suffit donc de montrer que l’application

j : VLχ,g −→ WLχ,g (5.21)

est surjective. Notons M0 le faisceau cohérent sur bZJ associé au dual fort de W , qui est donc un sous-O

b

ZJ-module de M(V ). Soit U ∼= Spm A un ouvert affinoïde de b

ZJ contenant χ, notons encore mχ l’idéal maximal de A associé à χ. Posons M =ef Γ(U , M(V )) et M0 d´= Γ(U , Mef 0), qui sont des A-modules de type fini. D’après [71, Cor.3.1], M ∼= Γ( bZJ, M(V )) ⊗Γ( bZ J,O b ZJ)A et M0= Γ( bZJ, M0) ⊗Γ( bZ J,O b ZJ)A. En outre, par le Lem. 5.1.21 ci-dessous, Γ( bZJ, O

b

ZJ)/mnχ = A/mnχ pour tout n ∈ Z>0. Ceci combiné avec l’isomorphisme de [33, l.16, p.130] entraîne que VL[mnχ] ∼= A/mnχ⊗bAM

et WL[mnχ] ∼= A/mnχ⊗bAM0 pour tout n ∈ Z>0. On se ramène donc à montrer que A/mnχ⊗bAM0est contenu dans l’image de j pour tout n ∈ Z>0(ou même pour n  0). Soit n ∈ Z>0, d’après le lemme d’Artin-Rees, il existe m(n) ∈ Z>0 (m(n) ≥ n) tel que mm(n)χ M ∩M0 ⊂ mn

χM0. On a donc une projection M0/(mm(n)χ M ∩M0) → M0/mnχM0. Or, le diagramme suivant est commutatif

(M/mnχM ) −−−−→ (M/mχm(n)M ) −−−−→ (M/mid m(n)χ M )   y   y   y (M0/mnχM0) −−−−→ M0/(mχm(n)M ∩ M0) −−−−→ (M0/mm(n)χ M0)

où toutes les applications horizontales sont injectives (car leurs duaux sont surjectives), et la deuxième application verticale est surjective (car sa duale est injective). On en déduit que (M0/mnχM0) est contenu dans l’image de j au "niveau" m(n), ceci permet de conclure.

Lemme 5.1.21. Soient X un espace rigide quasi-Stein sur E, {Ui= Spm A

i}i∈Z≥0 un recouvrement admissible de X par une suite croissante des ouverts affinoïdes tel que le morphisme induit Ai+1 → Ai soit d’image dense pour tout i ∈ Z≥0, notons A = Γ(X, Oef X) ∼= lim←−

i∈Z≥0Ai. Soit z un point fermé de X qui correspond donc à un idéal maximal mi de Ai pour tout Ai vérifiant x ∈ Ui(E), alors m= limef ←−mi est un idéal maximal fermé de A. De plus, pour tout n ∈ Z≥1 et i tel que x ∈ Ui(E), le morphisme naturel A/mn−→ Ai/mn

i est un isomorphisme.

Proof. On sait que A est une E-algèbre de Fréchet-Stein (e.g. voir la discussion au-dessus de [33, Prop.2.1.19]). Sans perte de généralité, on suppose z ∈ Ui(E) pour tout i ∈ Z≥0, on a mi+1Ai+1Ai = mi, et donc m est un idéal fermé de A par [71, Lem.3.6]. De plus, par [71, Thm (ii), p.152], en prenant la limite projective, on déduit des suites exactes pour tout i

0 → mi → Ai → kz → 0

(où kz désigne le corps résiduel en z) une suite exacte de A-modules

0 → m → A → kz → 0.

Donc m est un idéal maximal fermé de A, d’où la première partie du lemme. On en déduit que mn est un idéal fermé de A pour tout n ∈ Z≥1. Notons (mn)i= mef nAAi, et montrons que (mn)i = mni (et donc mn= lim

←−mni): comme Ai est plat sur A, (mn)i est un idéal de Ai, par le diagramme commutatif suivant

(m ⊗A· · · ⊗Am) ⊗AAi −−−−→ AiAi· · · ⊗AiAi ←−−−− miAi· · · ⊗Aimi   y   y   y mnAAi −−−−→ Ai ←−−−− mni ,

et l’isomorphisme naturel (m ⊗A· · · ⊗Am) ⊗AAi −→ m iAi · · · ⊗Ai mi, on voit que l’injection (mn)i,→ Ai se factorise à travers mni et induit un isomorphisme (mn)i

−→ mn i. On obtient alors un isomorphisme A/mn −→ lim

←−Ai/mni. On conclut enfin par [11, Prop.7.2.2/1 (ii)].

Remarque 5.1.22. En général, soit X un espace rigide analytique strictement quasi-Stein sur Spec E (cf. [33, Def.2.1.17 (iv)]), A = Γ(X, Oef X) est donc une E-algèbre de Fréchet-Stein. Soit F un faisceau cohérent sur X, M = Γ(X, F ) est donc un A-ef module coadmissible (et aussi un E-espace de Fréchet nucléaire). Considérons le dual continu Mb de M muni de la topologie forte, qui est un espace de type compact sur E muni naturellement d’une action continue de A, on peut définir (Mb)g de façon analogue à Vg ci-avant, i.e. (Mb)g est le sous-E-espace vectoriel de Mb engendré par les vecteurs annulés par une puissance d’un certain idéal maximal de A. Donc (Mb)g et son adhérence (Mb)g dans Mb (qui est aussi un E-espace vectoriel de type compact, voir [69, Prop.1.2]) sont stables sous l’action de A. L’injection (Mb)g ,→ Mb induit une projection (continue) de A-modules M  (Mb)g. De façon analogue, on montre que c’est en fait un isomorphisme. Donc (Mb)g est dense dans Mb.

Soit U un ouvert admissible strictement quasi-Stein de bZJ sur Spec E, notons W =ef Γ(U , M(V ))b. Ce dernier est muni d’une représentation de Z induite par l’action naturelle de Γ bZJ, O

b

ZJ sur Γ(U, M(V )).

Proposition 5.1.23. La représentation W est une sous-représentation de V .

Proof. Il suffit de montrer que l’application de restriction Γ( bZJ, M(V )) → Γ(U , M(V )) est d’image dense. Comme U est strictement quasi-Stein, il existe une suite de sous-affinoïdes U1 ⊆ U2· · · ⊆ Un ⊆ · · · de U telle que ∪nUn = U , et Γ(U , M(V )) ∼= lim

←−nΓ(Un, M(V )). On se ramène à montrer que Γ( bZJ, M(V )) est dense dans Γ(Un, M(V )) pour tout n ∈ Z>0, ce qui découle du fait que bZJ est quasi-Stein.

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