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1.3 Notations

2.1.1 Problème de modules

Soit K un groupe ouvert compact de G(A), la courbe MK(C) = G(Q) \ (X × (G(A)/K)) admet un modèle canonique MK sur F via uC: F ,→ C. De plus, lorsque K est assez petit, MK admet une interprétation modulaire. Le plongement u : E ,→ Qp

induit un plongement u : F ,→ F. Dans cette section, suivant [20], on donne des rappels sur la description modulaire de la courbe MK×Spec F ,uSpec F, encore notée MK.

On présente deux problèmes de modules sur Fqui sont représentés par MK lorsque K est assez petit.

2.1.1.1 La première version

Rappelons que (cf. [29, Th.4.19] et [20, §2.3]) lorsque K est assez petit, la courbe MK (sur F) représente le foncteur

MK1 : n

Schémas sur Spec F o

nEnsembles o

,

défini comme suit:

Soit S un schéma sur Spec Favec τ : S → Spec Fle morphisme structural, MK1(S) est l’ensemble des classes d’isomorphismes d’objets (A, ι, θ, α) où

1. A est un schéma abélien à isogénie près de dimension relative 4dF sur S, muni d’une action de OD via ι : OD ,→ EndS(A) (ainsi Lie(A) est un ODZQp-module) vérifiant que:

(a) Lie(A)−,1 est un OS-module localement libre de rang 1 sur lequel F agit via le morphisme structural τ ;

(b) Pour ℘i6= ℘, Lie(A)

i est nul;

2. θ est une polarisation homogène de A (cf. [29, 4.3]) telle que l’involution de Rosati associée envoie ι(γ) sur ι(γ);

3. α est une classe modulo K de similitudes symplectiques OD-linéaires localement pour la topologie étale sur S:

α : V ⊗QA−→ bV (A),

où bV (A)= bef T (A) ⊗ZQ, avec bT (A)= limef ←−

nA[n], est bien défini pour un schéma abélien à isogénie près, et où la forme symplectique OD-linéaire sur bT (A) (qui se prolonge sur bV (A) de manière unique) est définie par

b

T (A) × bT (A)−−−→ b(1,θ) T (A) × bT (A) −→ bZ(1),

en choisissant une polarisation effective θ : A → A dans la classe θ. Noter que la forme symplectique sur bV (A) induite ne dépend pas du choix de θ.

Remarque 2.1.1. (1) On dit que (A, ι, θ, α) et (A0, ι0, θ0, α0) sont isomorphes si et seulement s’il existe une isogénie OD-linéaire φ : A → A0 telle que θ = φ◦ θ0◦ φ et α = ˆφ−1◦ α0 où φ désigne l’isogénie duale de φ et où ˆφ désigne l’application (induite par φ): bV (A) → bV (A0).

(2) L’action de G(A) sur le système des courbes {MK} est donnée par rg : MK → Mg−1Kg

(A, ι, θ, α) 7→ (A, ι, θ, α ◦ g)

pour g ∈ G(A).

2.1.1.2 La deuxième version

Notons V0

Z le réseau dual de VZ par rapport à ψ, i.e.

VZ0 = {v ∈ V | ψ(v, w) ∈ Z pour tout w ∈ Vef Z}. Notons V b Z d´ef = VZZZ, et Vb 0 b Z d´ef = V0 ZZZ (où bb Z=efQ `Z`).

Soit K un sous-groupe ouvert compact de G(A) assez petit pour laisser invariant Vb

Z. D’après [20, §2.6], le foncteur MK1 est isomorphe au foncteur MK défini comme suit:

Soit S un schéma sur Spec Favec τ : S → Spec Fle morphisme structural, MK(S) est l’ensemble des classes d’isomorphismes d’objets (A, ι, θ, α) où

1. A est un schéma abélien de dimension relative 4dF sur S, muni d’une action de OD via ι : OD ,→ EndS(A) (ainsi Lie(A) est un ODZQp-module) vérifiant que: (a) Lie(A)−,1 est un OS-module localement libre de rang 1, et F y opère via le

morphisme structural τ ; (b) Pour tout ℘i 6= ℘, Lie(A)

i est nul;

2. θ : A → A est une polarisation de A telle que l’involution de Rosati associée envoie ι(γ) sur ι(γ);

3. α est une classe modulo K d’isomorphismes symplectiques OD-linéaires locale-ment pour la topologie étale sur S:

α : V b Z − −→ bT (A).

En effet, suivant [20, §2.6.2], étant donné un point (A, ι, θ, α) du problème de module MK1, comme K laisse invariant V

b

Z, on voit que le réseau adélique α(V

b

Z) ne dépend pas du choix de α. Il existe un unique schéma abélien A0 dans la classe d’isogénie de A, tel que bT (A0) soit égal à α(V

b

Z). Comme V

b

Z est stable sous l’action de OD, ce dernier anneau opère sur A0. De plus, il est possible, et ce de façon unique, de choisir une polarisation effective θ ∈ θ de A0, telle que α(V0

b

Z) soit le réseau adélique dual de α(V

b Z) pour la forme symplectique associée à θ. L’isomorphisme de foncteurs M1

K

−→ MK donc envoie (A, ι, θ, α) sur (A0, ι, θ, α|V

b

Z). Enfin, noter que deg(θ) = |V0

b Z/V

b Z|.

Remarque 2.1.2. (1) Le sous-groupe ouvert compact K est dit net si MK admet la description modulaire ci-dessus.

(2) Soit ` ∈ SQ, comme ψ induit une dualité parfaite sur VZ`, la condition 3 implique que le degré de θ est premier à `.

On spécifie une place finie ` de Q. Soit K = K`K`, alors la condition 3 peut être séparée comme suit:

(i) α` : T`[A] ∼= VZ` = Vef ZZ Z`

est une classe modulo K` d’isomorphismes symplectiques OD-linéaires pour la topologie étale sur S;

(ii) α` : T`[A] ∼= Vb

Z` d´ef

= VZZZb` est une classe modulo K` d’isomorphismes symplectiques OD-linéaires pour la topologie étale sur S.

Soit ` ∈ SQ, on fixe jusqu’à la fin de cette section une place finie (λ, l) ∈ SF au-dessus de `, on en déduit un isomorphisme G(Q`) −−→ Q ×` ×Q

l0|`GL2(Fl0) (cf. (1.7)) pour ce choix de λ.

Le module de Tate T`(A) (dans le problème de module) admet alors des décompo-sitions: T`(A)−−→ M l0|` Tl0(A)−−→ M l0|` Tl+0 (A) ⊕M l0|` Tl0 (A)

où Tl(A) = limef ←−

nA[$ln] avec A[$nl ] = ∩ef γ∈lnOFKer(A −→ A). Notons Tγ `−,l(A) =efl0|`

l06=l

Tl0 (A), (VZ`)−,l d´= ⊕ef l0|` l06=l

(VZ`)l0 (puisque VZ` est un ODZZl-module).

Soit C un sous-groupe fini et plat OD-linéaire de A annulé par une puissance de ` (e.g. C = A[$ln]), alors C admet des décompositions en utilisant les idempotents e±,kl0

de ODZZ` (voir (1.6)): C−−→ C +× C−−→ Y l0|` Cl+0 × Cl0  − −→Y l0|` Cl+,10 × Cl+,20 × Cl−,10 × Cl−,20 . (2.1)

S’il existe de plus l0|` et n ∈ Z≥1 tels que C soit un sous-groupe de A[$nl0], on voit facilement que Cl±,k00 = 0 pour tout l00|`, l00 6= l0 et k = 1, 2. Dans ce cas, on note alors C±,k d´= Cef l±,k0 pour k = 1, 2.

Considérons les exemples suivants: Exemple 2.1.3. Supposons K`∼= Z×` ×Kn

l ×Kl

`avec K`l un sous-groupe ouvert compact deQ

l0|` l06=l

GL2(Fl0) alors la condition (i) est équivalente à (a) αl : (OFl/$nl OFl)2→ A[$n

l ]−,1 est un isomorphisme OFl-linéaire localement pour la topologie étale sur S;

(b) αl`: T`−,l(A)−→ (V Z`)−,lest une classe modulo K`l d’isomorphismes OD-linéaires localement pour la topologie étale sur S.

Lorsque n = 0, on dit que le groupe K est maximal en l. Dans ce cas, un S-point de MK sera désigné par (A, ι, θ,αl) avec αl d´= αef `× αl

`. De plus, si c’est le cas, pour m ∈ Z≥1, on note Km,l le sous-groupe de K avec Km,l` = K` et (Km,l)` = Z×` × Km

l × Kl `, alors MKm,l est un revêtement galoisien de MK de groupe GL2(OFl/$ml ) via la projection canonique MKm,l → MK (cf. [20, §3.3.2]). Lorsque l = ℘, on notera Km= Kef m,℘. Exemple 2.1.4. Soit n ∈ Z≥1, supposons K` ∼= Z×` × In

l × Kl

`, alors la condition (i) est équivalente à

(a) il existe un sous-groupe OFl-linéaire fini et plat H de A[$nl ]−,1 d’ordre `ndl,0 tel que H ∼= OFl/$ln localement pour la topologie étale sur S;

(b) αl`: T`−,l(A)−→ (V Z`)−,lest une classe modulo K`l d’isomorphismes OD-linéaires localement pour la topologie étale sur S.

Dans ce cas, on dit que K est Iwahorique en l. Un S-point de MK sera désigné par (A, ι, θ, αl, H) avec αl d´= αef ` × αl

`. Pour un sous-groupe net K de G(A) maximal en l, on note MK(ln) = Mef K0 où K0 est un sous-groupe de K tel que (K0)` = K` et K`0 = Z×` × In

l × Kl

`. On dispose donc d’une projection naturelle p1: MK(ln) −→ MK, (A, ι, θ, αl, H) 7→ (A, ι, θ, αl).

Soient ` ∈ SQ, (λ, l) ∈ SF au-dessus de `, posons (cf. [48, §4.4] et [46, p.109-110]) Définition 2.1.5. Soit (A, ι, θ, α) un S-point de MK, un sous-groupe (fermé) fini et plat OD-linéaire C de A est appelé un sous-(λ, l)-groupe d’échelon n ∈ Z>0 s’il satisfait les conditions ci-après:

– C est annulé par `dl,0n, et d’ordre (`dl,0)4dFn;

– Cl−,1 est un sous-groupe de A[$nl ]−,1 d’ordre `dl,0n tel que Cl−,1= O

Fl/$n l locale-ment pour la topologie étale sur S;

– Cl−,10 = 0, pour toute place l0 6= l de F au-dessus de `; – θ : A[`dl0n]−→ A[`dl0n] envoie C sur (A[`dl0n]/C).

Remarque 2.1.6. (1) L’accouplement de Weil induit une dualité parfaite entre A[`dl0n]+

et A[`dl0n], alors la dernière condition ci-dessus est équivalente à C ∼= C⊕ (C). (2) On voit facilement qu’un sous-(λ, l)-groupe C d’échelon n est déterminé unique-ment par le sous-groupe Cl−,1. Un S-point (A, ι, θ,αl, H) de MK comme dans l’exemple

2.1.4 sera désigné parfois par (A, ι, θ, αl, C) où C est le sous-(λ, l)-groupe d’échelon n de A vérifiant Cl−,1= H.

On utilisera cette version du problème de modules dans la suite.

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