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REP, 1999, “Une théorie hayekienne de la connaissance économique ?”

“Une théorie hayekienne de la connaissance économique ?” co-auteur Christian Schmidt

Références :

SCHMIDT, Christian, et David W VERSAILLES, 1999, « Une théorie hayekienne de la connaissance économique ? », Revue d’économie politique, vol°109, n°6, nov-déc 1999, pp. 817-832.

RÉSUMÉ : Approfondissant la nature et le contenu des hypothèses sur la connaissance économique, Hayek emprunte deux directions différentes. Dřune part il analyse les connaissances mobilisées par les agents, dřautre part il cherche à dégager les connaissances nécessaires à lřexplication des processus économiques. Hayek intègre cette recherche dans une synthèse sur la spécificité des sciences sociales et fait in fine lřhypothèse que le problème de la connaissance posé à lřéconomie se concentre sur lřanalyse de lřaction des hommes, mais non de leurs desseins. Cet article aboutit à trois résultats qui démontrent quřau long de sa recherche, Hayek a perdu en compréhension ce quřil a gagné en extension. Il pressent lřimportance des arguments cognitifs, mais il peine à dégager une méthodologie cohérente. Sa recherche des fondements microéconomiques en termes épistémiques aboutit paradoxalement à éliminer la théorie des choix individuels de lřanalyse économique, au prétexte que lřobjet de la matière est associé à des problèmes de coordination pure. Enfin, lřanalyse rétrospective des pistes ouvertes dans son projet initial se révèle beaucoup plus riche que les hypothèses souvent hâtives de son projet final : lřarticulation dřune réflexion sur les voies et moyens de la coordination et dřune démarche cognitive demeure un programme de recherche indispensable pour le renouvellement de la connaissance économique, qui peut toujours bénéficier des pistes ouvertes par Hayek.

ABSTRACT:Investigating the nature and content of the hypotheses about economic knowledge, Hayek takes up two different paths. On the one hand, he draws his attention on the knowledge used by the agents in the course of the economic process; on the other hand, he seeks for the theoretical knowledge required to explain the economic processes. His research is part of a broader program pointing out the specificity of the social sciences. Hayek makes a specific assumption: the knowledge problem economics ought to solve is associated to the coordination of human actions, but not of human design. We have three results, all demonstrating that what has been achieved by Hayek in extending his argument has been lost in comprehension. First, even though Hayek has the premonition of the relevance of the cognitive points, he fails to adopt the relevant methodology to manage them, what makes his program weaker. Second, his research of the epistemic micro-foundations of economics leads him paradoxically to do away the individual choice theory from economics, because of the importance stressed on the problems of the system-wide coordination. Thirdly, a retrospective examination of Hayekřs first program reveals its richness as compared to the general outline of his later oeuvre: inquiring the ways and means of coordination in conjunction with an epistemic and cognitive individual theory is still a work in progress.

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Parti dřune réflexion sur les difficultés de a prévision économique, (cf. texte Carlo Zappia dans ce volume), Hayek se trouve conduit à approfondir la nature et le contenu des hypothèses sur la connaissance économique. Cette recherche quřil poursuit pendant plus de trente ans emprunte deux directions différentes qui, dans son esprit, demeurent étroitement liées. Il sřagit dřune part dřanalyser les connaissances disponibles mobilisées par les agents au cours du déroulement des processus économiques et, dřautre part, de dégager les connaissances nécessaires à lřexplication de ces processus en vue de comprendre les phénomènes observables auxquels ils donnent naissance. De lřéquilibre au marché en passant par les institutions, rien de ce qui constitue lřobjet de lřEconomique nřéchappe à cette enquête, comme cela a déjà été montré dans le cas de lřéquilibre (cf. texte Richard Arena).

Une précision sémantique préalable sřimpose toutefois. Hayek ne traite jamais de lřinformation économique, mais de la connaissance économique. Cette distinction prend rétrospectivement toute sa signification. Par information on entend aujourdřhui le plus souvent un message (ou un signal) dont le contenu est mesurable30. La connaissance se distingue de lřinformation pour un trait essentiel. Elle concerne lřensemble des croyances et des représentations des individus, indépendamment de tout message particulier susceptible de mesure. A la limite on peut imaginer une connaissance qui ne véhicule aucune information au sens précédent. Tel est le cas, par exemple, dřun code ou dřun dictionnaire. Lorsque Hayek entreprend dřintroduire cette dimension cognitive dans lřanalyse des phénomènes économiques, il est clair quřil se réfère à la connaissance et non pas à lřinformation. Par opposition au « simple savoir-faire » [skill] qui constitue une forme particulière de la connaissance, Hayek définit la connaissance dans son acception la plus large comme la référence qui permet de donner un sens à ce savoir. Il insiste à différentes reprises sur la nécessité que cette connaissance puisse être partagée par plusieurs individus (Hayek [1937]). Ramener la théorie de la connaissance économique dont Hayek esquisse lřélaboration à une simple théorie de lřinformation constituerait donc un contresens. Cette formulation de lřinformation est plus ou moins directement dérivée du traitement de lřentropie proposé par Shannon (cf. Shannon et Weaver [1949]).

La démarche suivie par Hayek passe par trois étapes distinctes, qui marquent quelques inflexions dans sa pensée. Dans une première étape, concrétisée par la publication de « Economics and knowledge » [1937], Hayek prend la mesure des problèmes, repère ses principales implications et jette les bases de son approche. Il en précise certains points concernant notamment le traitement des données empiriques (Hayek [1943]) et lřorganisation sociale (Hayek : [1945]). Dans une seconde étape, il intègre lřensemble de ces réflexions dans une synthèse plus générale sur la spécificité des sciences sociales où lřéconomie prend sa place (Hayek [1952a], [1953]). Au cours dřune dernière étape, il affine cette synthèse et se concentre sur lřhypothèse centrale qui, selon lui, relie les deux problèmes de connaissance posés par lřéconomie, au point de nřen constituer quřun seul : le résultat de lřaction des hommes, mais non de leurs desseins.

Nous nous proposons de montrer que ce que Hayek a gagné en extension tout au long de cette recherche, il lřa perdu en compréhension. La première partie de notre article

30 Cette formulation de lřinformation est plus ou moins directement dérivée du traitement de lřentropie proposé par Shannon (cf. Shannon et Weaver [1949]).

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reviendra sur les origines et sur le contexte de la réflexion de Hayek : Hayek pressent lřimportance des arguments cognitifs à travers le débat sur le planisme mais, entre les positivistes logiques et Popper, il peine à dégager une méthodologie cohérente pour sa recherche en économie. La seconde partie se livrera à une analyse détaillée des relations entre faits économiques et connaissance économique. A partir dřune typologie des niveaux de connaissance mise en évidence autour de trois piliers (logique, analytique et interprétatif), nous montrons comment Hayek élabore une théorie de la connaissance scientifique compatible avec la connaissance parcellaire et partielle des agents économiques. Faisant de la catallaxie le mécanisme cognitif créateur de lřordre de marché, il demeure toutefois prisonnier de sa lecture des phénomènes de coordination pure. Cela explique à la fois lřinsuccès final de son entreprise et lřintérêt contemporain de ses premiers travaux qui anticipent de manière originale plusieurs facettes de lřanalyse économique la plus récente.

Aux origines des interrogations hayekiennes sur la

connaissance économique

Lřéconomie offre à Hayek un champ privilégié pour lřinvestigation des dérives « scientistes » quřil entreprend de dénoncer. Cela permet de mettre en évidence deux sources de sa réflexion : la première origine réside dans le raisonnement sur la prévision en science économique à travers le débat sur la possibilité du calcul dans les économies socialistes, et la seconde dans lřinfluence quřexerce, a contrario, la méthodologie des positivistes logiques sur sa propre réflexion méthodologique.

Une approche cognitive du processus économique

Les positions de Hayek et de Mises sur lřéconomie comme science compositive (leur individualisme méthodologique hérité de Carl Menger) les conduisaient à la conclusion abrupte dřune imprédictibilité plus ou moins radicale dans les sciences sociales. Cette vision commune confortait leur anti-interventionnisme. Elle se fonde sur une argumentation voisine de celle qui les conduisit à conclure à lřimpossibilité du calcul socialiste.

Pour contester la possibilité du calcul dans les économies socialistes Hayek et Mises se situent au niveau des calculs individuels : la question fondamentale se ramène à la capacité du plan à obtenir les résultats qui répondent aux attentes des agents. Certes des distinctions sont à faire entre la perspective du calcul que développe Mises et la théorie de la connaissance qui préoccupe Hayek (Salerno [1993]), mais dans les deux cas lřanalyse nřentre pas dans le détail des motivations psychologiques des agents. Hayek ([1935a]) explique que le développement de la théorie de la valeur est nécessaire pour marquer la différence entre les problèmes techniques et économiques, retrouvant alors la combinaison de la théorie de la répartition [Zurechnung] et la théorie subjective de la valeur issue de la tradition mengerienne. Le problème de la valeur étant correctement posé en termes subjectifs, lřimpossibilité du planisme devient une simple question de logique dans laquelle la connaissance individuelle constitue la variable stratégique. Le point nřest pas que les économies socialistes ne connaissent pas le calcul sous une forme ou une autre. Dřuine

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manière plus fondamentale, la critique ne vise pas lřimpossibilité formelle dřun calcul économique dans les économies socialistes, mais le problème dřinformation insurmontable auquel se heurte le planificateur31 : comme il ne connaît ni les choix ni les programmes de décision des agents, il ne peut sřappuyer dans son calcul ni sur les connaissances individuelles ni sur les préférences qui en découlent.

Le planificateur doit toujours prendre des décisions qui engagent le système dans sa globalité [system-wide] et donc réaliser des comparaisons interpersonnelles entre les préférences des agents. Les prix monétaires et la propriété privée sont les piliers de la critique autrichienne parce quřils permettent aux agents de réaliser leurs anticipations et dřélaborer leurs programmes de décision intertemporels. Cřest ainsi que la conjonction de la recherche de lřintérêt individuel, du subjectivisme et de la propriété privée permet de postuler lřefficacité coordinatrice du marché. Dans cette version hayekienne de lřanalyse critique du planisme ([1945]), le débat se déplace. Il se centre sur lřindividualisme qui prend une dimension cognitive. Lřanalyse économique a pour objet de rendre compte du processus individuel de connaissance comme dřun mécanisme dřessais et dřerreurs. Hayek déduit naturellement la nature spécifique des faits sociaux de cette vision cognitive de la « connaissance » économique caractéristique du comportement des agents. Ce lien conduit également à une vision de la science économique centrée sur la coordination des plans individuels. La constatation de lřémergence de conséquences non intentionnelles des actions individuelles vient compléter lřanalyse de la coordination au niveau du système, en adjoignant aux faits strictement individuels les manifestations « pures » (Nozick [1977], 359) de la coordination qui ne peuvent pas leur être « reconduites » [zurückführen] sous forme univoque. Ce doublet représente la marque distinctive de lřéconomie hayekienne, et constitue le cœur du programme de recherche autrichien moderne.

Pour des raisons diverses, Hayek, Mises et Morgenstern voyaient alors le marché comme un système de communication dans lequel les liens interindividuels reposent sur de lřinformation incomplète et imparfaite. Chez Hayek, chacune des améliorations découlant des informations empiriques ou des statistiques descriptives qui servent de référence à lřaction des agents contribue à faciliter une tendance vers lřéquilibre. Ces vues inspirent non seulement les travaux économiques, mais encore les textes de Mises ([1933], [1940]) et Hayek (e.g. [1937]) du début des années 1930 dřinspiration plus méthodologique. Morgenstern est alors sous leur influence et la première publication du Oesterreichisches Institut für Konjunkturforschung (alors que Hayek en était directeur, avant que Morgenstern ne lui succède à ce poste) fut le traité de Morgenstern (1928) sur Wirtschaftsprognose (Economic Forecasting). Morgenstern y limitait sa critique à la viabilité des prédictions économiques mais il nřentendait pas la généraliser au point dřen faire une méthodologie de la science économique, à la différence de Hayek et de Mises (cf. texte Carlo Zappia dans ce volume).

31 Hayek considère même que la théorie des choix (ou le calcul économique) serait très utile au directeur du plan dřun système économique complètement planifié. Un tel exercice cependant ne relèverait pas pour lui de la science économique (cf. [1953], chap 4, n 2 p 55).

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Tâtonnement méthodologique et synthèse finale

Partant dřune lecture cognitive de la nature spécifique des faits sociaux, Hayek développe une position méthodologique qui le conduit à mettre à lřindex la croyance selon laquelle les pratiques des sciences de la nature sřappliquent aux réalités sociales. Ces développements désignés comme la dérive scientiste sont également associés aux positions finalistes et totalistes caractéristiques de « lřesprit de lřEcole Polytechnique » et du cartésianisme des ingénieurs et des planistes (Hayek, 1952a : chapitre 11 ; 1952a : 25, « engineering type of mind » traduit par « mentalité polytechnicienne » in Hayek, 1953 : 13). Hayek critique le holisme au nom dřune compréhension erronée de ce quřest réellement la méthode des sciences naturelles ([1952a], 23). Dans Counter-revolution of science ([1952a]), Comte et Neurath figurent parmi les cibles favorites de Hayek ; dans la seconde partie (non traduite dans la version française Scientisme et sciences sociales ([1953]), Saint-Simon et la tradition des ingénieurs français leur sont adjoins (Nadeau, [1986] §2 pp. 129 sq.). Il est significatif que Hayek ne fasse pas référence à lřœuvre économique de Neurath, liée à son expérience au gouvernement planificateur de Bavière dans les années 192032, et quřil se contente de commenter son physicalisme.

Neurath présente une synthèse entre les thèses naturalistes (positivistes) et anti-naturalistes (historicistes), en soutenant quřil existe un langage unifié unique permettant de décrire les objets concrets, à partir de leurs mouvements dans lřespace et dans le temps. Sous son influence, Carnap et le Cercle de Vienne refondent le concept de signification, et tentent de construire un langage (unifié) de la science (unifiée) qui permet de formuler tous les énoncés scientifiques légitimes, sans quřon puisse lřutiliser pour des théories métaphysiques. Cela conduit à formuler la démarcation entre science et métaphysique, et permet ainsi de libérer la Science vraie de la métaphysique (par exemple la psychologie devient alors le behaviorisme). Selon les positivistes logiques, tous les états mentaux doivent (pouvoir) être traduits par des énoncés relatifs aux mouvements spatio-temporels du corps physiques. Pour cette raison, les besoins et les préférences des agents se trouvent automatiquement évacués du champ de lřanalyse scientifiqueŔ ce que rejette Hayek pour lřéconomie ([1943], 59). La méthodologie de la recherche du Cercle de Vienne repose en définitive sur lřinduction, que Neurath croyait valide pour confirmer le test des énoncés protocolaires et à laquelle Carnap donnera sa forme définitive. Cette approche ne satisfait pas Hayek, ce qui explique en partie son engouement pour la Logik der Forschung de Popper. Popper y développe une méthodologie concurrente (dont les deux piliers sont le rejet de lřinduction et du justificationnisme [Begründungsphilosophie]) et qui autorise Hayek à poursuivre dans la voie subjectiviste. En abandonnant en 1937 lřépistémologie misesienne pour adhérer à la philosophie de Popper (Hutchison [1994], 217), Hayek recherche délibérément un moyen de relier à une recherche de la scientificité le contenu empirique cognitif de ses théories économiques. Certes les thèses du Cercle de Vienne lui permettent une clarification des propositions contenues dans le langage économique, mais elles réduisent le subjectivisme de la connaissance économique à une métaphysique invérifiable. Le titre « Economics and knowledge » est sur ce point significatif. Par delà certaines ambiguïtés et incompréhensions (Schmidt et Versailles [1999]), Hayek et Popper ouvrent ensemble deux fronts contre Neurath, en philosophie des sciences et en analyse

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économique. Si le propos méthodologique de Popper reste très nuancé sur le statut de la psychologie et que Hayek limite sa démonstration à exposer que la connaissance requise pour mener un calcul économique et gérer la complexité du marché ne peut être obtenue quřà partir des connaissances tirées du marché, les deux auteurs convergent sur le fait que lřhistoire ne permet pas de développer dřassertion nomologique.

Le raisonnement méthodologique de Hayek permet de définir la nature du lien la science économique et les faits sociaux, qui caractérise pour lui la connaissance économique. A travers les critiques adressées au physicalisme de Neurath et au positivisme de Comte, Hayek sřattache à rejeter toute forme de constructivisme qui ne respecte pas le « caractère subjectif des données dans les sciences sociales » (sic le titre du chapitre 3 dans Hayek [1953]). Le propos de Hayek nřa rien à voir avec une recherche en psychologie, puisquřil ne sřattache pas à rechercher le contenu de la connaissance des agents, mais à constater que les effets de la division de la connaissance sont aussi importants pour lřanalyse économique que la division du travail ([1937] 49-50 et n 1). Les questions de coordination « pure » qui occupent lřéconomiste se traduisent ainsi par le passage des données subjectives de la connaissance individuelle à des faits objectifs. Les aptitudes individuelles intéressantes pour lřanalyse de lřagent se rapportent toutes à la façon dont chacun use de son stock de connaissance pour comprendre [begreifen] les processus qui lřenvironnent. En ce sens, la connaissance individuelle dont disposent les agents pour permettre dřévaluer des actions alternatives équivaut analytiquement à des « prévisions ». Comme le dit lui-même Hayek : « knowledge […] is identical to foresight only in the sense in which all knowledge is capacity to predict » ([1937] n 1 p 50)33. La cible de lřanalyse économique se trouve alors délimitée autour de la question de lřutilisation par les individus de cette connaissance économique, tandis que son objet scientifique réside dans la connaissance du phénomène de coordination auquel cet usage peut donner naissance.

Vers une théorie de la connaissance économique

Les racines historiques et philosophiques du projet de Hayek qui ont été rappelées éclairent les différentes étapes de son développement qui seront analysées maintenant. Il convient toutefois dřobserver que les préoccupations méthodologiques voire épistémologiques de Hayek ne sont jamais chronologiquement séparées de ses travaux dřéconomie positive sur le capital, les fluctuations, lřéquilibre, et même la monnaie. On serait tenté dřaller plus loin encore dans cette direction en soutenant que cřest de leur imprégnation mutuelle quřest née précisément ce projet original dřune théorie de la connaissance économique.

Les trois piliers de la connaissance économique

La connaissance économique selon Hayek repose sur trois piliers. Un pilier logique hérité de la distinction chère au positivisme logique entre les propositions formelles sans contenu sémantique particulier et les propositions significatives dont le contenu est exclusivement empirique (Hayek [1937], ) ; un pilier analytique qui se manifeste au travers de la distinction des différents niveaux de connaissance ; un pilier interprétatif enfin qui rend

33 Mais Hayek prend soin de préciser dans cette note que la prévision ne correspond quřà une partie seulement de la connaissance, celle où la notion de connaissance est la plus proche de lřinformation.

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possible la transformation des connaissances subjectives des données empiriques en une connaissance « objective ». Sans entrer dans lřanalyse détaillée de chacun de ces piliers, on dégagera ici leurs principales conséquences sur lřappréhension des phénomènes économiques.

Le pilier logique permet dřidentifier au sein du corpus économique un sous-ensemble qualifié par Hayek de « pure logique des choix ». Ce bloc conduit par déduction à des