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3.3 Collision entre impulsions contra-propagatrices

3.3.2 Remise en forme temporelle et spectrale

Le schéma expérimental représentatif de notre modélisation est donné par la Fig. 3.7.

Nous inspectons maintenant la variation des prols des impulsions en injectant dans le

SOA deux impulsions gaussiennes non-chirpées de même largeur FWHM T

0

= 14ps.

L'impulsion contra-propagatrice (−z) est retardée de 2ps relativement à l'impulsion

propagatrice (+z), ce retard correspond à la diérence de temps entre les instants où

le pic de chacune des deux impulsions arrive sur la facette du SOA. Rappelons que

l'énergie des impulsions incidentes est la même et correspond àE

in

=E

sat

/20.

La Fig. 3.8 montre l'enveloppe et le spectre normalisé de l'impulsion+z(i.e. entrant

par la facette gauche du SOA) s'étant propagée dans le SOA respectivement dans le cas

avec et sans collision. Bien que dans leur forme générale les prols temporels et spectraux

soient sensiblement les mêmes, nous observons des diérences notables et intéressantes

en présence de collision. Après collision, l'amplication de l'impulsion+zest de17,1dB

comparé à 17,9dB sans collision. La largeur FWHM,T

L, est légèrement compressée à

12,7ps, et conserve cette légère asymétrie communément observée avec les SOA. De

plus, nous observons une amélioration remarquable du produit∆f∆tde l'impulsion+z

après collision. Ce produit est originellement évalué à 0,55 sans collision et se réduit à

0,51avec collision. Notons que le produit∆f∆td'une impulsion gaussienne non chirpée

vaut 0,44.

(a) Prol temporel. (b) Prol spectral.

Fig. 3.8 Forme temporelle et spectrale normalisée d'une impulsion gaussienne non-chirpée

d'une largeur FWHM de14ps(point) ampliée par un SOA de gain petit-signal de20dBdans le

cas avec (trait) et sans (pointillés) collision avec une impulsion gaussienne contra-propagatrice

de même énergie retardée de 2ps. La collision contribue à la remise en forme temporelle et

spectrale.

L'explication du phénomène présenté dans la Fig. 3.8 est directe. La présence

si-multanée d'une impulsion contra-propagatrice −z, légèrement retardée, va réduire la

quantité de porteurs soit le gain disponible pour l'impulsion propagatrice+z, tout

par-ticulièrement sur son front descendant où l'impulsion contra-propagatrice sera plus forte

en raison de l'amplication du SOA. Comme l'indique la Fig. 3.8, le front descendant

de l'impulsion est sensiblement plus abrupt dans le cas avec collision.

La dynamique des porteurs relative à la Fig. 3.8 est représentée par la Fig. 3.9.

En raison du retard de l'impulsion−z, le brûlage de trous est légèrement asymétrique.

À la diérence du cas sans collision, illustré par la Fig. 3.5 où la densité de porteurs est

lourdement saturée seulement à l'extrémité z = L du SOA, le cas avec collision tend

à réduire l'asymétrie du gain en brûlant des trous à l'extrémité z = 0 du SOA. Il en

résulte ainsi un meilleur produit ∆f∆tde l'impulsion sortante à z=L.

Les résultats de la compression temporelle de l'impulsion par collision avec un gain

petit-signal de20dB sont illustrés en détail dans la Fig. 3.10. Les impulsions entrantes

ne sont pas chirpées. La variation de la largeur FWHM donnée par l'équation (3.6)

a été calculée pour des largeurs respectives comprises entre 5 et 20ps et un délai de

l'impulsion−z allant de0 à30ps.

Fig. 3.9 Dynamique des porteurs relative à la collision d'impulsions de largeur FWHM initiale

T

0

= 14psoù l'impulsion−zest retardée de 2ps.

Trois cas de gures peuvent résulter de la collision d'impulsions. Nous pouvons

compresser une impulsion (∆T /T < 0), maintenir sa largeur FWHM (∆T /T = 0), ou

bien l'élargir (∆T /T > 0) ce qui est le moins compliqué à réaliser. Rappelons qu'en

l'absence de collision, les paramètres FWHM de l'impulsion sont inévitablement élargis

(Fig.3.6).

Il est observé dans la Fig. 3.10 que la largeur de l'impulsion +z peut être réduite

d'environ10 %par rapport à sa valeur initiale. Il est intéressant de noter que le maximum

de compression est obtenu pour une impulsion +z lorsque l'impulsion −z se trouve

légèrement retardée. Par exemple, pour des impulsions de16psde largeur, le maximum

de compression observé est de8 %avec une impulsion −z retardée de3ps.

Il est naturel d'observer la disparition de cet eet de compression pour des délais de

plus en plus importants. En eet, si le délai dépasse20psl'intégralité de l'impulsion+z

aura déja traversé le SOA, ainsi aucune collision n'aura lieu dans la zone active du SOA,

annulant tout eet de compression. On se retrouve dans la conguration sans collision,

où l'impulsion se trouve inévitablement élargie (Fig.3.6).

Dans la Fig. 3.11 nous pouvons observer que le plus faible produit ∆f∆t (≈0,5)

est obtenu avec un retard de7pssur l'impulsion−z. Pour un SOA de 500µmde long,

cela correspond à la situation où les pics des impulsions +z et −z se rencontrent sur

la facette droite du SOA àz=L. L'amélioration du produit∆f∆test moins agrante

avec un SOA de gain petit-signal de30dBpuisque la structure multipic du spectre reste

relativement prononcée (cf. Fig. 3.3).

Une idée intéressante peut consister à maintenir la largeur des impulsions par

colli-sion an de compenser l'élargissement de l'impulcolli-sion dû à l'amplication du SOA. Un

Fig. 3.10 Compression∆T /T d'une impulsion par collision, en fonction du retard de

l'impul-sion−z et de la largeur FWHMT0 des impulsions entrant en collision.

Fig. 3.11 Produit∆f∆tde l'impulsion sortante+zen fonction du retard de l'impulsion−z.

tel exemple est donné dans la Fig. 3.12. Les deux impulsions sont d'une largeur de8ps

et d'énergie E

sat

/20. Le délai de l'impulsion −z est de 5ps. Dans de telles conditions

l'impulsion va maintenir sa largeur de8pstout en acquérant un gain de 19,2dB. Bien

que cette impulsion conserve une asymétrie temporelle ainsi que du "red shift", son

produit ∆f∆t = 0,48 demeure très proche d'une impulsion gaussienne limitée par la

diraction (0,44).

parmi les méthodes mono-directionnelles utilisées pour la compression d'impulsion [115]

[126].

(a) Prol temporel. (b) Prol spectral.

Fig. 3.12 Formes temporelle et spectrale normalisées d'une impulsion gaussienne non-chirpée

d'une largeur FWHM de8ps(point), ampliée par un SOA de gain petit-signal de20dBdans le

cas avec (trait) et sans (pointillés) collision avec une impulsion gaussienne contra-propagatrice

retardée de5ps. La collision participe au maintien des largeurs temporelle et spectrale initiales.