A) Analyse globale des réponses reçues
7- Remarques complémentaires
Dans cette dernière rubrique, plusieurs remarques ont été faites. Je voulais ici
répondre à certaines d’entre elles :
- « Il existe encore au moins 6 autres pédagogies alternatives en plus de
Montessori et la classe inversée » : en effet, les pédagogies alternatives
sont nombreuses. Cependant, afin de ne pas trop alourdir le
questionnaire, j’ai choisi de présenter uniquement la pédagogie
Montessori et la classe inversée. Mais les autres pédagogies sont
également très intéressantes.
- « Le concept de classe inversée est-il adapté à la maternelle ? Il semble
plus adapté aux cycles 3, 4 et au-delà » : la classe inversée est
effectivement mieux adaptée aux élèves plus âgés. Je ne pense pas que
cela soit bénéfique (et réalisable) pour des élèves de maternelle.
- « Il faudrait peut-être interroger les représentations des enseignants
concernant ces pédagogies plus que l'organisation spatiale de la salle de
classe... » : ce travail de recherche s’intéresse plus spécifiquement à
l’organisation spatiale de la salle de classe en lien avec les pédagogies et
pratiques enseignantes. Les représentations des professeurs des écoles
concernant les pédagogies alternatives n’est donc pas le sujet principal de
ce mémoire mais pourra éventuellement être envisagé en prolongement
de ce travail.
- « L'impact de la température et du degré d'hygrométrie de la salle de
classe et leur impact sur la concentration des élèves ! » : comme la
remarque précédente, ces éléments peuvent également constituer un axe
de recherche intéressant pour prolonger ce travail.
- « Je trouve que la péda Montessori et la classe inversée sont de vastes
fumisteries !!! » : des recherches ont démontré que la pédagogie
Montessori et la classe inversée ont des impacts positifs sur les
apprentissages des élèves. Cependant, ces méthodes d’enseignement
comprennent, comme toutes les autres méthodes d’enseignement, des
limites. Chaque enseignant doit donc se faire sa propre idée sur les
pédagogies qui existent et les utiliser ou non en fonction de ses propres
convictions, de ses pratiques d’enseignement et des apprentissages de ses
élèves.
- « L'aménagement de la classe est obligatoirement lié à notre
en faire influence notre pédagogie. Une classe ordinaire construite par
des architectes qui ne prennent en compte qu'une surface mini. par
enfant ne convient plus du tout à la pédagogie différenciée qu'on nous
demande maintenant. La multiplication des intervenants en classe
(avs=aesh) implique du bruit et du mouvement qui devraient pouvoir se
faire géographiquement discrètement dans l'espace. Une classe primaire
doit être pensée et construite comme une classe maternelle ! Et que faire
des cartables (à roulettes) qui prennent une place au sol incroyable ? On
pourrait passer toutes nos vacances à repenser sans cesse notre espace
classe... » : l’aménagement des salles de classe peut effectivement faire
l’objet de longues réflexions. En effet, les pratiques ont été modifiées au
fil du temps et certaines salles de classe ne sont plus adaptées à l’école
actuelle. De ce fait, la salle de classe est un espace en pleine évolution
qui mérite d’être repensé pour favoriser au mieux les apprentissages des
élèves et répondre de manière optimale aux exigences de l’école
d’aujourd’hui.
- « Dommage que le questionnaire s'achève sur la classe Montessori et la
classe inversée, c'est un questionnaire du coup très orienté, qui fait
planer l'idée d'une excellence que nous ne connaitrions pas dans les
classes ordinaires...Dommage que vous ne veniez pas voir ce que nous
arrivons à faire avec 30 élèves, 2 niveaux , dans une classe CLASSIQUE
! Vous seriez surprise. » : j’ai proposé à la fin du questionnaire deux
exemples de méthodes d’enseignement alternatives dans le but de
présenter d’autres manières de percevoir et d’aménager une salle de
classe. Mon intention n’a jamais été de présenter ces deux méthodes en
tant que modèles d’excellence et de perfection : elles présentent, comme
toutes les autres méthodes, des limites. L’idée était plutôt d’enrichir le
questionnaire par d’autres visions de l’espace à travers des pédagogies
alternatives. De plus, étant professeur des écoles sur le terrain, j’ai
parfaitement conscience de ce que l’on peut réaliser dans une classe dite
« classique » et le but de ce travail de recherche n’est absolument pas de
dévaloriser les « classes ordinaires », bien au contraire.
- « Non tout ne va pas si mal. L'école de la République est un espace de
travail ouvert où je me sens libre d'expérimenter de nouveaux concepts.
Même le frontal est parfois intéressant et permet un "recadrage" des
élèves. Bon courage dans votre analyse et merci de nous indiquer
quelques pistes de réflexion pour rendre notre école encore plus vivante
et motivante pour les élèves et pour nous. » : en effet, l’école de la
République est une institution riche et les recherches progressent chaque
jour pour réduire les inégalités et favoriser les apprentissages des élèves.
La liberté offerte dans le métier d’enseignant est un point fort et permet
d’expérimenter des méthodes d’enseignement variées et des dispositions
spatiales diversifiées. Ainsi, chacun est libre d’utiliser les méthodes qui
lui conviennent le mieux et chaque enseignant favorise ainsi les
apprentissages de ses élèves. De plus, même s’il n’est plus vraiment
préconisé par les recherches actuelles, le modèle frontal peut
effectivement être intéressant pour certains moments de la journée ou de
l’année.
Dans le document
L'aménagement de la salle de classe à l'école primaire
(Page 57-59)