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Chapitre II: Quantification de la microarchitecture trabéculaire

III. 4.2.3.4. Remarque

La méthode présentée pour déterminer l’enveloppe cylindrique est suffisamment précise pour estimer la direction de l’axe de l’échantillon. Cependant elle serait inadéquate pour définir rigoureusement la ROI sur laquelle on effectuerait le calcul des paramètres (cf. III.6.1). En effet, bien que faibles, les fluctuations observées pour Rk (cf. Figure III.9) entraîneraient des erreurs sur la zone sélectionnée et donc des biais sur les évaluations (fausses déconnections de travées osseuses,…).

III.4.3. Ajustement de la résolution

III.4.3.1. Problématique

L’objectif de cette étude est d’établir, à partir de l’évaluation de différents paramètres de microarchitecture, la validité de l’IRM pour caractériser le tissu trabéculaire. De nombreux travaux ont montré que ces paramètres étaient dépendants de la résolution.

Par exemple, Kothari et al. ([Kothari, 1998]) ont analysé 10 échantillons de tissu trabéculaire de fémur et de vertèbre à différentes résolutions, à partir d’acquisitions à 40 µm (obtenues par imagerie optique) qu’ils ont ensuite dégradées pour des épaisseurs de coupe variant de 100 à 1000 µm et une résolution dans la coupe allant jusqu’à 100 µm. Ils ont ainsi pu montrer que certains paramètres étaient peu dépendants de la résolution (Tb.Sp et Tb.N, c’est-à-dire BS/TV) mais que d’autres l’étaient fortement (BV/TV, Tb.Th et la famille de paramètres d’anisotropie et d’orientation). A partir d’acquisitions par microtomographie X (rayonnement synchrotron) de 10 échantillons de vertèbres à 14, 7 et 2 µm de résolution, Peyrin et al.

([Peyrin, 1998]) ont obtenu des résultats similaires qui se sont avérés conformes aux simulations.

L’influence de la résolution est hors du cadre de notre étude. Pour comparer les deux modalités, on se ramène à la même taille de voxel afin de décorréler au mieux les différences dues aux techniques d’imagerie de celles dues aux conditions d’acquisition et aux traitements effectués sur les images. Le but de cette partie est donc de dégrader la résolution des images SR-µCT afin de s’approcher le plus précisément possible de la taille du voxel obtenue en µIRM.

III.4.3.2. Dégradation des images SR-µCT

On définit le rayon du cylindre comme la valeur moyenne des rayons obtenus sur chaque coupe par la méthode présentée en III.4.2.1. On note dans la suite RµIRM, le rayon du cylindre µIRM calculé après son repositionnement et RSR-µCT celui obtenu pour le cylindre SR-µCT. La valeur moyenne et l’écart type (µ ± σ) de RµIRM et RSR-µCT, calculés sur les 29 échantillons, étaient respectivement de 53.2 ± 1.1 voxels et 350.4 ± 4.0 voxels. Les écart types étant très faibles, on définit le coefficient de dégradation η comme le rapport entre les valeurs moyennes des rayons de chaque cylindre, calculées sur les 29 échantillons:

> < > < = SRµIRMµCT R R η .

La résolution de l’image SR-µCT est isotrope, de dimensions N3 (avec N = 660). Pour ajuster au mieux la taille du voxel SR-µCT à celle du voxel µIRM, la dégradation isotrope de l’image SR-µCT doit conduire à une image SR-µCTD de dimensions ND3, avec:

) (ηN

Arr ND= ,

où « Arr » est la fonction « arrondie au plus près ». Dans notre cas, l’application numérique donne η = 6.6 donc ND = 100. Ceci est donc conforme aux résolutions annoncées pour les deux modalités.

III.4.3.3. Méthode

Les méthodes classiques de dégradation de la résolution (comme le moyennage de voxels) ne permettent d’obtenir que des rapports η entiers et ne pourraient être appliquées ici. Pour chaque image SR-µCT, on a donc calculé l’image dégradée associée, SR-µCTD, en trois étapes illustrées sur la Figure III.13.

• Transformée de Fourier discrète de l’image initiale SR-µCT

• Rognage de cette transformée de Fourier de manière à ne garder que ND voxels du centre du plan de Fourier dans chaque direction

• Transformée de Fourier discrète inverse du volume précédent

Compte tenu des tailles (N=660, ND=100), les transformées de Fourier Discrète n’ont pu être évaluées avec un algorithme de calcul rapide (FFT) car ce dernier suppose une image ayant un nombre de voxels dans chaque direction égale à une puissance de 2. L’algorithme que nous avons utilisé pour les calculer est celui proposé par Frigo et Johnson du MIT ([Frigo, 1998]): FFTW (« Fastest Fourier Transform of the West »), disponible en « Freeware » sur leur site web.

A B C Figure III.13: Les trois étapes de la dégradation. En A, on donne une coupe de l’image SR-µCT originale

(résolution de 10 µm). En B, le module de la transformée de Fourier de A est représenté. On ne conserve que les ND voxels du centre du plan de Fourier dans chaque direction (carré blanc). La transformée de Fourier inverse de cette zone est donnée en C: elle correspond à une image dégradée de ND×ND×ND voxels: SR-µCTD. Tous ces calculs sont menés en dimension 3.

La précision de la dégradation est donc de un voxel dans chaque direction. A titre de vérification, nous avons déterminé la valeur moyenne et l’écart type (µ ± σ), sur les 29 échantillons, du rayon du cylindre calculé sur les images SR-µCTD: 53.4 ± 1.2 voxels (à comparer aux 53.2 ± 1.1 voxels trouvés pour les 29 cylindres µIRM repositionnés). Ces résultats (dont une illustration est donnée en Figure III.14) permettent de valider notre méthode d’ajustement des tailles de voxels entre les deux modalités.

III.4.4. Recherche de la ROI commune

III.4.4.1. Problématique

Le but de cette dernière étape est de trouver la ROI commune entre les cylindres µIRM repositionné et SR-µCT dégradé, c’est-à-dire entre deux cylindres coaxiaux de même résolution. Ce problème revient à trouver les positions angulaire θ0 et verticale k0 (car la hauteur de l’échantillon n’est pas entièrement restituée par la modalité SR-µCT, cf. III.3.2.3) d’un cylindre par rapport à l’autre. En d’autres termes, si on considère que z est l’axe commun aux deux cylindres, il faut déterminer:

• la rotation de θ0 du cylindre µIRM autour de z • la translation de k0 du cylindre µIRM le long de z

pour l’amener dans la même zone et la même position que celui SR-µCTD (nous avons en effet choisi pour la suite d’effectuer les transformations géométriques sur le volume µIRM afin de ne pas modifier les images de référence, ce qui pourra faciliter par exemple une future étude sur les effets de la résolution).

III.4.4.2. ROI utilisée pour le calcul

Pour la recherche de la ROI commune, nous nous sommes basés, pour chaque modalité, sur une ROI limitée pour chaque coupe, au plus grand cercle inclus dans l’échantillon imagé par SR-µCT. De cette manière, on s’affranchit du problème lié au fait que l’échantillon apparaît légèrement « rogné » en SR-µCT (cf. III.3.2.3). Sur la Figure III.14 est donnée une illustration de la ROI sur laquelle on travaille.

A B Figure III.14: Illustration de la ROI sur les coupes transversales d’un échantillon pour les images µIRM après repositionnement (A) et SR-µCT après dégradation (B). Les cercles blancs correspondent à l’ajustement de l’enveloppe cylindrique pour les deux modalités (par la méthode présentée en III.4.2.1): les rayons de ces deux cercles sont identiques (ce qui traduit l’égalité des résolutions entre les deux images). Les cercles gris sont les ROI sur lesquelles est effectuée la recherche de la ROI commune. Ils sont définis par le même rayon (en voxels): celui du plus grand cercle inclus dans l’échantillon pour l’image SR-µCTD. Par contre, les hauteurs des cylindres sont propres à chaque modalité du fait de la différence de champ de vue (cf. III.3.1.4 et III.3.2.3).

Ces deux cylindres (un pour chaque modalité) sont donc coaxiaux et de rayon identique du fait de l’ajustement des résolutions (cf. III.4.3). Par contre, leur hauteur diffère du fait de la différence de champ de vue entre les deux modalités (cf. III.3.1.4 et III.3.2.3): NµIRM, le nombre de coupes transversales disponibles en µIRM, est en moyenne égale à 200 (en fonction de la taille de l’échantillon, cf. III.2) alors que les images SR-µCTD ne sont composées que de 100 coupes transversales (cf. III.4.3.2).

III.4.4.3. Première approche: méthode du volume « OU exclusif »

Cette approche consiste à analyser systématiquement toutes les positions possibles du cylindre µIRM par rapport à celui SR-µCTD en utilisant comme critère de comparaison, le calcul du volume « OU exclusif » entre les deux modalités.