Evolution de la relation RO des images numériques constituant l'ensemble de la population étudiée
31 8 54 9 43 14 3 4 5 0 10 20 30 40 50 60
Illustration (média) Administration de la preuve (média) Autres usages et conventions (média) Nb d e r éf ér en ces en co dées
Illustration (science) Administration de la preuve (science) Autres usages et conventions (science)
Le graphe ci-dessus répertorie toute la population du corpus : les trous noirs de synthèse [Groupe TNS] comme les autres images numériques se rapportant au trou noir [Groupe HTNS]. Les images sont croisées selon leur attribution dans les sciences et dans les médias : la ligne d’abscisse correspond aux types de relation à l’objet dans les documentaires explorés [RO Media] et les barres de couleurs différentes correspondent aux ventilations des images selon leur modalité d’origine [RO Science].
On y constate que les images de synthèse – considérées comme essentiellement
« illustratives » dans le champ des sciences (en cyan), hors quelques rares cas
conventionnels (en jaune) – changent d’usage dans les programmes étudiés, au même titre que les images issues de l’échantillonnage et de la simulation (en magenta), servant habituellement à administrer la preuve. On observe toutefois que ces dernières conservent
LES TROUS NOIRS EN REPRESENTATION : RESULTATS ET DISCUSSION
en grande majorité leur fonction, alors que les images illustratives de synthèse (en cyan) se reportent pour beaucoup dans [autres usages et conventions].
Répartition des images de synthèse de trou noir selon leur relation à l'objet
(orientation du sens proposé par les signes contextuesl)
33% 12% 55%
Illustration
Admninistration de la preuve Autres usages et conventions
Si l’on se focalise exclusivement sur la population des images de synthèse de trou noir (graphe ci-dessus), l’évolution de la répartition apparaît nettement : plus de la moitié des images de synthèse de trou noir sont perçues comme ne se contentant pas d’illustrer cet objet. Peut-on trouver une raison à cette évolution notable ?
L’importance des signes contextuels sonores
Dans un programme audiovisuel, une image est quasi universellement présentée en concomitance avec du son. Cela reste vrai dans notre corpus :
A peine 8% des images numériques présentées par les programmes investigués sont
sans commentaire.
Moins de 20% sont présentées sans musique.
Pour le cas particulier des images de synthèse de trous noirs [groupe TNS], les valeurs sont sensiblement égales.
En revanche, le bruit est traité différemment selon le type d’images. J’y reviendrai plus loin. Retenons pour l’instant que :
deux tiers des images de synthèse de trou noirs sont avec bruitage.
En tout cas, aucune image de synthèse de trou noir n’est livrée à elle seule : au moins un élément sonore (commentaire, bruitage, musique) y est adjoint. Leur cohabitation mérite bien d’être fouillée.
Influence du locuteur ?
Déjà, on peut se poser la question de savoir si la nature du commentateur influence la perception de l’image de synthèse de trou noir. Question à laquelle il sera très facile de répondre : il n’a pas d’influence… parce qu’il n’y a qu’un genre de locuteur sur ces images, le narrateur !
La parole du scientifique est en effet quasiment absente des plans complétés d’un commentaire. Elle ne couvre que :
4% des images de synthèse de trous noirs. La valeur est sensiblement égale pour les
images de synthèse se rapportant au trou noir sans en être.
17% de toute la population des images numériques retenues pour ce travail de
recherche.
Cette dernière donnée amène à s’interroger sur certains choix, faits lors de l’élaboration des programmes documentaires. Ce point sera développé ultérieurement.
Influence du mode discursif ?
Est-ce que le type de discours tenu par le narrateur peut influencer la perception ?
Les données que j’ai recueillies et testées ne me permettent aucunement de conclure, puisque ces images, quelle que soit la valeur RO, sont abordées dans leur très large majorité
(92%) par le biais d’explications et/ou sont l’objet d’une narration67, ce qui exclue les
modalités descriptives et argumentatives.
L’influence concomitante du bruitage et de la musique
Comparons les trois valeurs [illustration], [administration de la preuve] et [autres usages et conventions] selon que les images de synthèse sont sans puis avec bruitage, sans puis avec musique. On s’aperçoit alors que deux variantes – [avec bruitage] et [avec musique] – ont des répartitions très proches de celle obtenue pour l’ensemble des images de synthèse de trou noir, à savoir le [groupe TNS].
Images de synthèse de trou noir : effet produit selon le signe sonore
17 14 9 3 8 6 5 1 1 5 28 26 23 2 5 0% 20% 40% 60% 80% 100% [Groupe TNS] Avec musique Avec bruitage Sans musique Sans bruitage
Part de références encodées
Illustration Administration de la preuve Autres usages et conventions
Ainsi, selon cette vue alignée à 100% (les nombres dans les barres correspondent au nombre réel de références encodées), on serait tenté de croire que les modalités [avec bruitage] et
67 Les parts respectives n’ont pas été quantifiées en raison de la non-exclusivité des catégories, mais un
LES TROUS NOIRS EN REPRESENTATION : RESULTATS ET DISCUSSION
[avec musique] sont corrélées à [Autres usages et conventions] et que, au contraire, l’absence de bruit ou de musique préserverait l’image de synthèse dans son rôle illustratif. Mais l’effectif des images sans musique (ci-dessous, en turquoise) est trop faible pour affirmer une corrélation marquée sur la variable [musique]: il est tout aussi probable qu’en amont, les réalisateurs de programmes audiovisuels considèrent indispensable de joindre de la musique aux images de synthèse, changement de cause et d’effet !
Sans musique Avec musique Variable indépendante
Variable dépendante Sans bruitage Avec bruitage Sans bruitage Avec bruitage [groupe TNS] (valeurs ref) Illustration 1 (2%) 2 (4%) 7 (14%) 7 (14%) 17 (33%) Administration de
la preuve 0 (0%) 1 (2%) 5 (10%) 0 (0%) 6 (12%) Autres usages
et conventions 0 (0%) 2 (4%) 5 (10%) 21 (40%) 28 (55%)
Tableau 12. Valeur de la relation à l’objet selon les éléments sonores contigus
Par contre, si l’on considère la variable [bruit], la corrélation persiste, que l’on dissocie la musique ou non (les tests de Khi² des regroupements réalisés sont positifs). Le résultat le plus marquant étant que les plans avec musique et bruitage, constituent à eux-seuls les trois quarts des effectifs d’images de synthèse de trou noir ayant changé de sens (40% sur les 55% du groupe des images de synthèse de trou noir).