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Des regards croisés sur les vieux quartiers de Grenoble et Gatineau. Les avenues d’une recherche comparative

Dans ce chapitre, nous tâcherons d’expliciter l’intérêt, l’apport et la pertinence d’adopter une méthode de recherche comparative. Ce regard comparatif constitue une prémisse à l’élaboration de ma problématique de recherche. Il forge un cadre d’analyse des jeux d’acteurs dans des milieux complexes et différenciés. Il importe de poser la question de la comparaison, ou en ce qui nous concerne la posture comparative ou le regard croisé, avant même d’exposer nos stratégies de collecte de données et d’analyse des informations. Pourquoi deux contextes nationaux si différents sur le plan de l’urbanisme et de l’action collective urbaine? Quel est l’intérêt de ces regards croisés?

Qu’est-ce que la comparaison peut apporter à la problématique? Comment envisager cette comparaison sur le plan théorique et méthodologique? Voici quelques questions auxquelles le présent chapitre tente de répondre.

L’identification des territoires institutionnels à l’étude permet de mettre en relief les convergences pertinentes aux hypothèses de recherche. Le recours à l’analyse comparative des politiques publiques par des regards croisés sur les pratiques d’urbanisme enrichit les conclusions issues des enquêtes de terrains. D’abord, la justification de l’analyse comparative fait un survol des raisons pratiques de la comparaison, les points de repère des cas comparés et de l’échelle territoriale qui structure le regard croisé. Ensuite, le cadre de comparaison dégage les composantes présentées dans les études de cas de Grenoble et Gatineau. Enfin, les méthodes de collectes de l’information et les techniques d’analyse des résultats établissent la stratégie de preuve nécessaire à la confrontation des hypothèses aux résultats des enquêtes de terrain.

3.1 Analyse comparative des pratiques d’urbanisme

La comparaison des cas de Grenoble et Gatineau s’inscrit dans une perspective de recherche des singularités relatives et des points communs aux systèmes d’action collective urbaine à travers une approche diachronique des événements. Dans des milieux de vie différents où s’exprime de manière différente la même problématique de la mésentente, nous nous interrogeons sur la manière dont se dégagent les stratégies, relations et discours distinctifs et contrastés propres à chaque milieu. Au-delà des divergences possibles entre les stratégies de mise en œuvre des objectifs d’aménagement et de développement, les discours sur la ville et les représentations de celle-ci pourront ainsi faire l’objet d’une classification typologique à partir d’une analyse sociopolitique des pratiques d’urbanisme qui sont issues de chaque cas à l’étude. La posture comparative privilégiée permet de « rechercher, afin de les expliquer, les ressemblances et les dissemblances qu’offrent des séries de natures analogues, empruntées à des milieux sociaux différents138. »

3.1.1 Les raisons pratiques de la comparaison

Le choix de deux villes moyennes issues de systèmes politiques distincts s’inscrit dans une description dense139 de chaque cas qui diffère d’une méthode de la multiplication des cas. Selon Céline Vigour, l’analyse binaire, soit une comparaison de deux cas, serait pertinente pour approfondir une « confrontation détaillée et en conséquence de trouver le bon équilibre entre le général et le particulier… d’affiner la connaissance de certains processus… de mettre en évidence des spécificités et des

138 Marc Bloch cité par Seiler, Daniel-Louis (2004), La méthode comparative en science politique, Paris, Armand Colin. p. 27.

139 Geertz, Clifford (1986), Savoir local, savoir global. Les lieux du savoir, Paris, Presses universitaires de France. ; Geertz, Clifford (1986), op. cit.

originalités140. » Les traditions sociopolitiques des deux systèmes politiques renvoient à des conceptions de l’action publique qui se traduisent par des actions collectives urbaines concomitantes à un contexte historique et politique. L’un fédérale (Canada) et l’autre unitaire (France)141, les compétences urbanistiques des deux villes à l’étude favorisent une approche monographique détaillée de chaque cas afin de croiser les regards en tâchant de confronter nos hypothèses à l’enquête de terrain. Façonnée par une histoire politique riche de plusieurs siècles, l’action collective et publique française se caractérise par un corpus théorique et méthodologique différent142 de l’approche anglo-saxonne et américaine qui façonne l’action collective du Québec143. Par le fait même, nous pouvons observer un seul même objet empirique selon deux terrains d’enquête différents. Ceci nous plonge dans un terrain étranger afin d’opérer un décentrement suivant une posture de distance par rapport à notre terrain plus familier.

La pertinence et l’intérêt de choisir des villes issues de deux traditions politiques et théoriques s’inscrivent dans la capacité de faire l’analyse des pratiques de requalification des quartiers anciens dans un contexte où les acteurs et les producteurs de la ville expriment des phénomènes semblables de manières différentes. À travers l’analyse diachronique par la comparaison des différences et des contrastes, il demeure nécessaire de mettre en évidence les lignes narratives et les discours sur l’urbanisme qui convergent dans les deux municipalités. Il sera ainsi possible d’émettre des généralités concernant les pratiques et les stratégies d’urbanisme qui s’illustrent dans d’autres métropoles à travers le monde. Comprendre les phénomènes semblables dans deux

140 Vigour, Céline (2005), La comparaison dans les sciences sociales. Pratiques et méthodes, Paris, La Découverte. p.

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141 La distinction réside dans les deux systèmes politico-administratifs, l’un de type républicain de centre-périphérie issue de la Révolution française avec des départements constitués d’un chef-lieu servant de Préfecture (Département de l’Isère avec Grenoble Alpes Métropole comme Chef-lieu), et l’autre de type parlementaire de partage des compétences entre l’État fédéral et les provinces issues d’un Constitution réunissant « États régionaux » avec une région de la capitale nationale (RCN) d’Ottawa-Gatineau.

142 Friedberg, Erhard (1997), Le pouvoir et la règle. Dynamiques de l'action organisée, Paris, Seuil. ; Lascoumes, Pierre, Patrick Le Galès et François de Singly (2007), Sociologie de l'action publique, Paris, Armand Collin.

143 Alinsky, Saul D. (2012), Être radical. Manuel pragmatique pour radicaux réalistes, Bruxelles, Aden.

pays différents à des périodes historiques précises comporte des avantages indéniables pour la construction d’une typologie des discours sur l’urbanisme et des figures de la ville produite par des acteurs collectifs.

Nous avons d’abord choisi la ville de Gatineau comme un terrain familier pour des raisons d’ordre pratique puisque nous y avions réalisé des études régionales à la maîtrise. Ensuite, le choix de la ville de Grenoble comme terrain étranger s’avère également d’ordre pratique puisque nous avons eu la chance d’y réaliser un séjour exploratoire au début de notre cursus doctoral. Afin d’opérer cette mise à distance de l’analyse entre deux terrains, nous avons suivi les voies de la recherche comparative en études urbaines et en sciences territoriales qui forme une filière de recherche dont les méthodes d’analyse s’adressent souvent à deux ou trois pays. Les recherches sur le débat public en aménagement et en environnement dans diverses agglomérations européennes et québécoises rappellent une longue tradition du comparatisme international avec la contribution de chercheur traitant de la question de la participation sous différents angles et selon leur propre terrain d’enquête144. Plus récemment, ces recherches ont abordé les questions d’urbanisme et de développement durable toujours dans un souci de réunir des expériences de débats publics provenant des deux continents, soit les villes de Grenoble, Lyon et Montréal145. Ces expériences ont confirmé la pertinence de prendre l’exemple d’une ville française afin de voir comment les mêmes problématiques peuvent s’exprimer selon les parcours sociopolitiques et les tournants institutionnels propres à chaque culture politique. De plus, la lecture des travaux de Florence Paulhiac sur les processus de planification

144 Simard, Louis, Laurent Lepage, Jean-Michel Fourniau, Michel Gariépy et Mario Gauthier (dir.) (2006), Le débat public en apprentissage. Aménagement et environnement. Regards croisés sur les expériences française et québécoise, Paris, L'Harmattan.

145 Combe, Lila, Michel Gariépy, Mario Gauthier, Florence Paulhiac Scherrer et Frank Scherrer (2012), Débattre pour transformer l'action urbaine. Planification urbaine et développement durable à Grenoble, Lyon et Montréal, Montréal, Presses de l'Université de Montréal.

territoriale et sur la représentation des acteurs dans les documents d’urbanisme a conforté le choix d’aborder la question du débat dans une perspective comparative146.

Suivant le proverbe, « la comparaison n’est pas raison », soit une expression qui souligne que la comparaison ne prouve rien en tant que telle, nous accordons une attention particulière aux regards croisés sur le différentiel de sens entre les tensions vécues par les acteurs de l’urbanisme dans chaque milieu. Avec un travail d’enquête de terrain misant sur des observations directes lors des événements publics et des entretiens semi-dirigés ainsi qu’une analyse de contenu des documents de planification et d’aménagement, notre posture comparative en études urbaines s’applique à rendre compte de manière objective des relations de pouvoirs entre les acteurs sous l’angle de la prise de parole publique. De plus, la mise en discours des pratiques d’urbanisme selon les réseaux d’acteurs suit la période historique des cinquante dernières années (1965-2015.

Les travaux de Rémi Dormois et de Gilles Pinson sur les pratiques d’urbanisme sont venus s’ajouter aux diverses recherches comparatives en sciences sociales, dont ceux concernant l’analyse des projets urbains et des rapports de force entre les acteurs de l’urbanisme147. Les travaux de Nicolas Douay adoptant une posture comparative ont insisté sur l’analyse politique comparative entre des villes dont les bases élémentaires de comparaisons semblent incompatibles, mais s’inscrivent dans une prise de distance et un dépaysement par rapport à notre milieu immédiat ou d’origine148. Ainsi, en prenant appui sur l’étude de cas d’une ville française comme Grenoble, nous pouvons

146 Paulhiac, Florence (2002), Le rôle des références patrimoniales dans la construction des politiques urbaines à Bordeaux et Montréal, Bordeaux, Université Michel de Montaigne - Bordeaux III. INRS. Thèse de doctorat.

147. Dormois, Rémi (2004), Coalitions d'acteurs et règles d'action collective dans les dynamiques de planification urbaine. Une comparaison entre Nantes et Rennes (1977-2001), Rennes, Université de Montpellier. Thèse de doctorat. ; Pinson, Gilles (2003), op. cit.

148 Douay, Nicolas (2007), La planification urbaine à l'épreuve de la métropolisation : enjeux, acteurs et stratégies à Marseilles et Montréal, Montréal, Faculté d'aménagement de l'Université de Montréal et Institut d'aménagement régional de l'Université Paul Cézanne. Thèse de doctorat.

opérer une enquête par dépaysement tout en effectuant une mise à distance par rapport à nos idées préconçues sur les phénomènes associés aux pratiques d’urbanisme. Dans le cadre d’une recherche comparative entre deux milieux socioculturels différents, l’un européen et l’autre américain, la mise en parallèle des phénomènes participatifs vise à classer les stratégies et les discours d’acteurs qui participent à la planification et à l’aménagement de leur ville. Cette tâche de classification par type de pratiques discursives nous permet d’opérer par la suite des rapprochements et des généralisations en ce qui a trait aux dénouements de la mésentente dans les milieux observés.

L’une des difficultés rencontrées par une approche binaire de deux cas concerne la recherche d’un équilibre entre l’apport des cas particuliers à la montée en généralité.

Le contexte historique, les phénomènes étudiés et les relations entre les acteurs participent à une montée en généralité qui conduit à présenter la ville sous la forme de différentes images qui correspondent aux discours des acteurs dans les deux cas.

Cependant, les spécificités de chaque cas nous forcent à traduire les représentations des acteurs en fonction de ce contexte historique et social dans lequel ils se placent, soit en contexte américain d’une part et dans un contexte européen d’autre part.

La comparaison entre deux cas devrait se concevoir selon un acte de réflexivité qui nous amène à remettre en question nos idées reçues sur une pratique particulière à la lumière d’un effort de confrontation des phénomènes observables sur le terrain.

D’après Antonin Margier, nous pouvons souligner que « l’acte comparatif a permis d’inspirer la réflexion, de lui donner l’élan qui lui manquait à certains moments et de la mener dans des directions non envisagées au départ149. » L’acte de comparer des pratiques dans deux contextes nationaux différents s’inscrit dans ce que Céline Vigour nomme « la tension entre la généralisation et la singularité. »

149 Margier, Antonin (2015), « L’apport de la comparaison internationale à la démarche de recherche en études urbaines », Espaces et sociétés, no 163, p. 57-71. p. 69-70

3.1.2 Les raisons géohistoriques de la comparaison

Dans la diversité des types de comparaison en sciences sociales, nous avons choisi de traiter d’une comparaison multivariée dans le temps, d’après une démarche historique, soit, depuis les années 1960, et dans l’espace, d’après une démarche géographique, soit, la comparaison entre deux espaces urbains inscrit dans contexte territorial propre. Les raisons géohistoriques de la comparaison que nous exposons dans cette section participent à mettre en contexte la dynamique socioéconomique les deux cas à l’étude. D’abord, les cas présentent des traces indéniables d’un passé industriel et donc d’un patrimoine bâti historique à préserver. Ensuite, ils regroupent de vieux quartiers ouvriers et populaires dont l’importance historique façonne ce que les autorités publiques appellent aujourd’hui le centre-ville. Enfin, ils sont des carrefours métropolitains situés entre de grandes villes que sont Lyon et Genève pour Grenoble ainsi que Montréal et Toronto pour Gatineau. De plus, ils constituent des chefs de file de l’innovation sociale en ce qui a trait au développement social des quartiers et à la vie associative communautaire.

Le passé industriel de Grenoble et de Gatineau converge dans le sens où des entrepreneurs comme Aristide Bergès et Ezra Butler Eddy ont marqué l’histoire de leur région et façonnés le développement régional en utilisant le pouvoir hydroélectrique des cours d’eau. Les cimenteries et les papetières sont notables dans les deux régions en raison de la présence de nombreuses chutes d’eau. À Grenoble comme à Gatineau, les compagnies de Bergès et Eddy sont responsables des nombreuses innovations industrielles et de brevets d’invention en matière de pâte à papier, dont le défibreur du bois présenté du Musée de la houille blanche à Lancey et le lessiveur vertical des copeaux de bois toujours érigé à Hull sur le bord de la rivière des Outaouais au Musée de l’histoire. Les vestiges du passé industriel sont toujours présents à Grenoble avec la cimenterie à Vif ainsi qu’au cœur du centre-ville de Gatineau aux abords du Lac Leamy.

Le quartier Berriat à Grenoble est l’exemple d’un secteur industriel qui accueille les usines et les habitants qui travaillent dans l’industrie du métal. L’usine de Joseph Bouchayer et de Félix Viallet dédiée à la construction de conduite forcée est le témoin du passé industriel de la ville. Les tournants technologiques des années 1940 placent Grenoble en position de tête à l’échelle de l’Europe en matière de physique des solides avec une collaboration étroite entre l’industriel et l’université. De plus, les laboratoires d’électrostatique et de physique du métal de Louis Néel, prix Nobel de physique de 1970150 sont à l’origine des sociétés qui bénéficient des savoirs sur le magnétisme pour développer un ensemble de technologie de production énergétique. Malgré que l’ancienne Cité de Hull ne connaîtra pas ce tournant technoscientifique, les innovations techniques en matière de pâte et papier et la production à grande échelle d’allumettes feront la renommée d’une région coincée entre les forêts et la Colline parlementaire à Ottawa. Jusqu’aux années 1960, les quartiers populaires de l’Île de Hull, des Chutes des Chaudières en suivant les abords du Ruisseau de la Brasserie, seront le berceau d’une industrie s’appuyant sur l’énergie hydroélectrique et la forêt. Les entreprises de l’époque ont développé un ensemble de produits manufacturiers, dont les allumettes de bois qui seront destinés à l’usage local et à l’exportation vers Montréal et Toronto.

En tant que carrefour et le passage historique entre métropoles, Grenoble et Gatineau sont situées à la jonction de grands centres urbains régionaux dont elles dépendent des flux économiques et manufacturiers. Elles cohabitent avec plusieurs regroupements de municipalités dans une aire métropolitaine isolée aujourd’hui par des liens autoroutiers qui contournent et dévient les déplacements vers ces centres urbains. Le lien entretenu avec Lyon et Genève pour Grenoble, Montréal et Toronto pour Gatineau constitue l’un des points de convergence des situations socioéconomiques, culturelles et politiques de ces deux villes. Elles jouissent d’un

150 Pestre, Dominique (1990), « Louis Néel et le magnétisme à Grenoble. Récit de la création d’un empire dans la province française. 1940-1965 », Cahier pour l’histoire du CNRS, no 8.

pouvoir d’innovation pour contrer les effets de cet isolement partiel qui leur confère un statut particulier en matière de planification et d’aménagement. Comme nous le verrons dans les chapitres suivants, Grenoble et Gatineau sont des régions urbaines où les processus de planification territoriale de la ville contemporaine remontent aux années 1950 et au-delà. Avec la création d’agences parapubliques dédiées à la planification de l’organisation spatiale, des transports et de l’environnement naturel, elles ont su planifier les grandes infrastructures modernes à partir d’un parti d’aménagement alliant la protection de la nature, le développement de l’habitation et l’assainissement de la ville industrielle.

3.1.3 L’échelle territoriale entre la forme et la hiérarchie urbaine

Pour spécifier le territoire institutionnel et l’espace fonctionnel dans lequel les acteurs de l’urbanisme déploient leurs stratégies d’intervention, nous précisons les échelles, la forme et la hiérarchie des villes de Grenoble et Gatineau. Pour comprendre comment elles s’inscrivent dans les flux et les réseaux mondiaux des grandes villes contemporaines, ces agglomérations sont constituées de plusieurs municipalités, mais selon une configuration politico-administrative différente. Gatineau est une grande ville qui a fait l’objet d’un regroupement municipal qui abroge l’existence juridique des cinq villes fusionnées. La grande métropole de Grenoble-Alpes-Métropole est une communauté des communes regroupant la commune de Grenoble et quarante-huit autres municipalités avoisinantes. Les communes de la cuvette grenobloise ont conservé au fils des transformations successives des arrangements territoriaux leur statut juridique et leur conseil municipal. Ceci étant dit, ces villes disposent malgré leurs différents arrangements institutionnels des compétences semblables en matière de mise en œuvre des politiques d’urbanisme. À l’exception du réaménagement des espaces publics, les compétences en transports collectifs et en habitations relèvent de la même échelle d’agglomération. Cependant, nous verrons que l’architecture

organisationnelle des sociétés responsables de la mise en œuvre des compétences du transport collectif revêt une logique convergente.

La forme urbaine révèle également des similitudes des projets de réaménagement des espaces publics et des rues commerçantes au centre-ville, soit aux abords des quais de l’Isère à Grenoble et du Ruisseau de la Brasserie à Gatineau. La présence de la rivière d’une part, et des montagnes d’autre part, font converger les stratégiques d’urbanisme au centre-ville pour accroître l’accessibilité et la présence de la nature en ville. On observe également une concomitance dans le domaine des projets de transport collectif, même si les implantations et les technologies ne sont pas les mêmes avec le tramway de Grenoble et le TCSP Rapibus à Gatineau. La place des déplacements dans les orientations du programme de requalification des quartiers constitue une stratégie qui façonne les relations entre les acteurs de l’urbanisme.

L’unité territoriale à l’étude dans les deux cas sont les vieux quartiers du centre-ville, soit à Grenoble, les quartiers Notre-Dame, Saint Laurent Rive Droite, Très Cloître et Championnet, entre autres, et à Gatineau, les quartiers de l’Île de Hull et ses environs, sont définis comme étant le centre-ville de la municipalité et le centre urbain régional.

Ces vieux quartiers constituent les lieux de projets de réaménagement depuis les années 1960. À Grenoble, l’implantation d’une première ligne de tramway dans les

Ces vieux quartiers constituent les lieux de projets de réaménagement depuis les années 1960. À Grenoble, l’implantation d’une première ligne de tramway dans les